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norbert Serial killer : Hannibal Lecter
Age: 47 Inscrit le: 18 Avr 2007 Messages: 11675 Localisation: Rhône-Alpes
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Posté le: Ven Jan 20, 2017 2:47 am Sujet du message: En pays conquis - Thomas Bronnec (Série Noire) |
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Après Les Initiés (en poche en Folio Policier), Thomas Bronnec poursuit sa fresque politique avec En pays conquis, qui vient de paraître en Série Noire :
Le livre :
Le roman noir de la présidentielle
Juin 2017 : la République est paralysée. L’Élysée est à gauche mais l’Assemblée est à droite. Très à droite : impossible pour Hélène Cassard, nommée à Matignon, de gouverner sans l’apport des députés du Rassemblement national, le parti extrémiste. Dans un paysage politique en pleine déliquescence, les convictions sont mises à l’épreuve du pouvoir et les hommes de l’ombre s’agitent autour d’un enjeu de taille : l’appartenance de la France à l’Europe.
L’un d’eux, François Belmont, ambitionne de faire éclater les vieux clivages. Rien ne semble résister au grand argentier de la campagne d’Hélène Cassard. À moins que la mort de Christian Dumas, président de la commission des comptes de campagne, chargé de veiller sur la légalité du financement de la vie politique, ne vienne compromettre ses plans ?
Belmont campe un anti-héros comme on en trouve dans les grands romans noirs, à la fois fascinant et repoussant.
>> Lire un extrait
L'auteur :
Thomas Bronnec est né à Brest. Journaliste et auteur de documentaires pour la télévision, il a exploré pendant plusieurs années les arcanes du ministère des Finances. Sa connaissance de Bercy a fourni aux Initiés un matériau brut d'une incroyable richesse. Il a vécu au Vietnam, où il a rencontré de nombreux vétérans de la guerre, une expérience qu'il a mise en scène dans son précédent roman, La fille du Hanh Hoa.
_________________ « Il vaut mieux cinq mille lecteurs qui ne vous oublieront plus jamais à des centaines de milliers qui vous auront consommé comme une denrée périssable. » Jérôme Leroy
Dernière édition par norbert le Mer Mai 03, 2023 5:30 pm; édité 1 fois |
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norbert Serial killer : Hannibal Lecter
Age: 47 Inscrit le: 18 Avr 2007 Messages: 11675 Localisation: Rhône-Alpes
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Posté le: Ven Jan 20, 2017 2:52 am Sujet du message: |
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>> Le coup de coeur de Benoît Minville :
Citation: |
Dément.
Pas besoin d'être un politologue accompli pour se prendre de face le génial et glaçant thriller politique du très talentueux Bronnec.
Immersion totale dans un monde froid et cynique, la valse du pouvoir, les arcanes des éminences grises.
Tout le rôle du polar pour taquiner notre paranoïa et nous ouvrir les yeux.
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_________________ « Il vaut mieux cinq mille lecteurs qui ne vous oublieront plus jamais à des centaines de milliers qui vous auront consommé comme une denrée périssable. » Jérôme Leroy |
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thibe Meurtrier
Age: 47 Inscrit le: 29 Sep 2015 Messages: 246 Localisation: Charleroi
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Posté le: Ven Jan 20, 2017 9:14 am Sujet du message: |
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Attiré par ce bouquin, j'ai justement lu ce matin la chronique que Claude Le Nocher lui consacre:
Claude Le Nocher a écrit: |
D’avance, l’année électorale 2017 s’annonçait compliquée. Même si le lien ne paraissait qu’indirect, le suicide de Christian Dumas – président de la commission des comptes de campagne – marquait le début d’une période funeste. Pour les Présidentielles, la candidate de la droite Hélène Cassard talonna le président sortant, sans le détrôner. La carrière de cette politicienne de cinquante-cinq ans plaidait pour son sérieux, mais le président réélu s’affichait comme garant des institutions, à défaut d’être un brillant chef de l’État. Face au fonctionnement bureaucratique de l’Europe, envers lequel les Français restaient méfiants, le président symbolisait un certain équilibre. Toutefois, les inévitables élections législatives changèrent diamétralement la donne, car la gauche présidentielle n’y fut pas majoritaire.
La cohabitation entre un gouvernement de droite et un président de gauche, ça fonctionne en France. Du moins, cela permet-il de gérer le pays aussi correctement que possible. D’autant que, désormais, toute la classe politique se réclame du général de Gaulle, ce qui lisse les différences idéologiques. Cette fois, à l’issue des Législatives, il faut compter avec l’extrême droite, le Rassemblement national. Le parti de Laurence Varennes, héritière des idéaux xénophobes de son père, a fait élire soixante-sept députés. Grâce à un "ravalement de façade" trompeur et avec de gros moyens financiers, les populistes ne peuvent plus être vraiment écartés. Évidemment, Laurence Varennes ne sera pas premier ministre, mais son parti peut revendiquer plusieurs postes au gouvernement.
C’est à Hélène Cassard qu’échoit logiquement la fonction de premier ministre. Néanmoins, le président se réserve la nomination du ministre des finances. Pour ne pas effrayer les instances européennes, il faut que ce soit un homme chevronné qui s’en charge. Banquier proche des politiciens, Antoine Fertel est tout indiqué. Dans son équipe, il y aura Daniel Caradet, un vieux de la vieille des milieux financiers, ainsi qu’Angélique Dumas. La jeune femme n’est autre que la fille de Christian Dumas, suicidé quelques semaines plus tôt, avec lequel elle avait coupé les ponts de longue date. Un référendum sur l’Europe et la monnaie européenne, ça ne coûte rien de l’évoquer, mais le président est conscient qu’il vaut mieux l’éviter. Pour le reste, il espère bien qu’Hélène Cassard échouera rapidement.
Dans les cercles occultes du pouvoir, sévit le septuagénaire François Belmont, tel un rusé marionnettiste. Fils de collabo, partisan d’une France passéiste traditionnelle, opposé autant à l’Europe qu’aux doctrines libérales économiquement et moralement, il fut jadis un ami de Christian Dumas. Belmont flirta avec le mouvement réactionnaire Occident. Depuis quelques années, il est le conseiller spécial d’Hélène Cassard. Il a contribué à sa montée en puissance, notamment en levant des fonds, même si celle-ci a pas toujours strictement suivi ses avis. Dans le climat tendu qui règne à la tête de l’État, entre le Rassemblement national hostile à l’Europe et son parti de droite qui a besoin de l’Union Européenne, entre Bercy et l’Élysée, rien ne sera aisé pour Hélène Cassard, manipulée par Belmont…
Une fiction ne prétend pas refléter exactement la réalité. D’autant moins dans un monde qui paraît en perpétuelle évolution, tels nos cercles politiques. Dans ce roman, le postulat ne correspond pas précisément avec la situation que nous connaissons. Malgré tout, une part non négligeable concerne les complaisances envers le parti d’extrême droite, qui lui ont permis d’apparaître crédible aux yeux d’un électorat. Surtout, on sait qu’en politique, il existe des "constantes". La toute première, c’est la position de la France sur l’échiquier international, qui ne doit pas régresser. Et puis, nos politiciens sont encadrés de conseillers censés leur donner les meilleurs clés pour gouverner, les bonnes options pour se tromper le moins possible. Là, on met le doigt sur une grosse faille du système.
Généralement, ces conseillers sont plus attachés à des lobbies (financiers, agricoles, ou pharmaceutiques, par exemple) que fidèles au service de la population et aux intérêts de l’État. Parfois, il s’agit de calculateurs ne défendant que leur conception idéologique. C’est le cas de François Belmont, dans cette histoire. Son portrait est bien celui des revanchards qui s’appliquent depuis des décennies à nier le présent, tout en clamant leur patriotisme. L’auteur nous initie quelque peu aux arcanes du pouvoir, une façon de rappeler qu’il est impossible de dévoiler ces vérités pour nos dirigeants. L’essentiel de l’intrigue se passe dans la semaine qui suit les élections législatives, avec les secousses chaotiques et les manigances que ça suppose.
Il n’y a pas de démocratie parfaite, mais encore moins de miracle à espérer, pourrait-on conclure après la lecture de ce roman. Aucun scrutin n’est sans conséquences, ce que l’on vérifie ici à travers les enjeux politico-économiques. Ne pas jouer aux apprentis sorciers afin de ne faire sombrer le pays, seul idéal devant guider autant les citoyens électeurs que les politiciens. Cette intrigue de Thomas Bronnec nous invite à y réfléchir.
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Fab Serial killer : Le Poète
Age: 48 Inscrit le: 09 Avr 2011 Messages: 2418 Localisation: Brest même
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Posté le: Jeu Mar 30, 2017 2:59 pm Sujet du message: |
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Fiction politique qui fait suite à son roman précédent Les Initiés, En pays conquis nous dévoile en profondeur la mécanique du pouvoir suite à un enchainement d'élections (Présidentielle et Législatives) qui paralyse le jeu politique par une double cohabitation.
Course(s) aux pouvoir(s), coups bas,affaires,ralliements et trahisons. Tout est là et tout fait évidemment penser à l'actualité alors que le roman est antérieur.
Prémonitoire? Réponse dans quelques semaines mais il est d'ors et déjà certain qu'il y aurait matière à une saison 3 pour cet excellent House of Cards à la française.
LE roman de la Présidentielle _________________ À chaque décision que nous prenons, nous créons un nouvel avenir. Et, ce faisant, nous détruisons tous ceux que nous aurions pu avoir à la place.
Lou Berney November Road |
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Janjak Serial Killer : Patrick Bateman
Age: 67 Inscrit le: 25 Juin 2015 Messages: 516 Localisation: Lalinde
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Posté le: Jeu Avr 27, 2017 2:03 pm Sujet du message: |
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Mon vote sur Polars Pourpres 7/10
On est en plein dedans, ou du moins presque...
Ce roman s'inscrit dans la continuité "des Initiés", il se situe dans les quelques jours suivant les élections législatives de 2017. Thriller politique, j'ai bien aimé la première partie, j'ai trouvé la seconde un peu longue, ça tourne en rond.
Je regrette que l'auteur n'ait pas mieux entretenu le suspense qui s'annonçait dès les premières pages. Je place ce roman un peu en dessous du précédent qui était plus attractif. |
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Hoel Patrick Kenzie (modo)
Age: 36 Inscrit le: 06 Oct 2005 Messages: 11458 Localisation: Au bout du monde
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Posté le: Lun Mai 04, 2020 12:05 pm Sujet du message: |
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Mon avis vient de paraître sur Polars Pourpres.
Hoel, sur Polars Pourpres, a écrit: | Cohabitation délicate et ombre du Frexit
Juin 2017. La France est dans une situation politique inédite. Claude Danjun a été réélu de justesse à la présidence de la République. Mais quelques semaines plus tard, les législatives font basculer l’Assemblée Nationale à droite, et même très à droite. Il ne s’agit plus d’une « simple » cohabitation comme la France en a déjà connu mais d’un contexte autrement plus complexe et possiblement désastreux. 67 députés du Rassemblement National ont été élus. Sans eux, la droite n’a pas la majorité absolue. Hélène Cassard, candidate républicaine nommée à Matignon doit, comme le président Danjun, composer au mieux avec tout ça pour maintenir l’équilibre précaire de la France, sur la scène européenne notamment.
En pays conquis fait directement suite à Les initiés et précède lui-même La Meute. S’il est possible de les lire indépendamment (des notes de bas de page résument les événements principaux s’étant déroulés dans les opus précédents), il est conseillé de lire ces romans dans l’ordre chronologique.
En pays conquis comporte en tout et pour tout une mort suspecte et l’enquête sur cette dernière, bien qu’elle revête une certaine importance, n’est clairement pas le fil rouge de l’histoire. Autrement dit, ce roman est davantage une politique-fiction mâtinée de roman noir qu’une véritable intrigue policière. Il pourrait donc, de ce seul fait, ne pas convenir à une part importante du lectorat « polar ». De plus, sans être nécessairement abonné au Canard Enchaîné ou au Monde diplomatique, mieux vaut être un minimum intéressé par les tenants et aboutissants de la politique française pour apprécier ce texte.
Les amateurs de Dominique Manotti ou Jean-Hugues Oppel seront sans doute ravis tant les romans noirs français de qualité mettant en scène des intrigues politiques sont rares. Celui-ci est non seulement très bon, mais également très réaliste. Bien sûr, les aspects financiers sont particulièrement travaillés et n’ont aucun secret pour Thomas Bronnec, spécialiste de Bercy auquel il a même consacré des enquêtes en tant que journaliste. Mais au-delà des seules préoccupations budgétaires et autres astuces pour contourner les réglementations en vigueur, l’auteur nous fait froid dans le dos en imaginant (à la parution), cet avenir proche où le RN entrerait en force au gouvernement et menacerait de faire sortir la France de l’UE.
Brillant et glaçant à la fois, En pays conquis est un roman qui, s’il ne plaira pas à tout le monde de par son sujet même, ravira de nombreux lecteurs. Sans être absconse, sa lecture est parfois un peu exigeante mais néanmoins passionnante sur plus de 220 pages.
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_________________ Quand je pense à tous les livres qu'il me reste à lire... J'ai la certitude d'être encore heureux.
Jules Renard (1864-1910)
http://hanniballelecteur.wordpress.com/ |
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