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El Marco Charlie "Bird" Parker (modo)
Age: 45 Inscrit le: 30 Avr 2004 Messages: 11568 Localisation: Alpes-Maritimes
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Posté le: Lun Mar 30, 2020 7:50 am Sujet du message: Une Poire pour la soif, de James Ross |
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Citation: | En 1940, à la parution de ce chef-d'oeuvre maudit, Raymond Chandler fut le seul à reconnaître une pépite dans "ce récit sordide et complètement corrompu", mais parfaitement crédible, "d'une petite ville de Caroline du Nord".
Unique à plus d'un titre - il sera le seul jamais écrit par son auteur - ce roman de la Dépression est peut-être le plus brutal et le plus cynique jamais écrit à cette époque; un univers de violence, de luxure et de cupidité où tout le monde triche, en croque, en veut. |
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El Marco Charlie "Bird" Parker (modo)
Age: 45 Inscrit le: 30 Avr 2004 Messages: 11568 Localisation: Alpes-Maritimes
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Posté le: Mar Mar 31, 2020 7:18 am Sujet du message: |
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Ma chronique sur Polars Pourpres :
Citation: | Début des années 1940, à Corinth, un patelin perdu de la Caroline du Nord. Jack McDonald, comme la plupart de ses concitoyens, survit plus qu’il ne vit. On s’apprête à lui prendre son exploitation en raison d’un lourd arriéré d’impôts, et il ne voit vraiment pas comment trouver la somme nécessaire. Il accepte l’offre de Smut, en l’aidant dans le roadhouse qu’il érige à la lisière de la ville. Un tripot, où l’on peut boire, manger, danser et jouer. Mais la misère et l’appât du gain peuvent souvent mener les hommes au meurtre.
Unique ouvrage de James Ross, sorti en 1940 et acclamé par Raymond Chandler, il n’en est pas moins resté sans le moindre succès. Une déveine pour ce roman noir qui méritait un bien beau succès. L’écriture de l’auteur est remarquable, typique de l’époque : un style épuré, rongé jusqu’à l’os, employant de nombreuses formules populaires, collant avec une justesse remarquable au dénuement des personnages qu’il met en scène. Une immense majorité d’indigents, vivotant de petits boulots, sans le moindre espoir de pouvoir un jour quitter ce bled de malheur, et encore moins de faire fortune. Pour se consoler, il y a bien la gnôle et les filles, mais c’est bien tout. Alors, quand Jack – le narrateur – et Smut apprennent qu’il y a de l’argent à ponctionner à l’une de leurs connaissances, ils n’hésiteront pas longtemps, quitte à lancer un mécanisme qui les broiera. Des ressorts scénaristiques certes classiques, mais sacrément efficaces, d’autant que James Ross met en lumière des sentiments et attitudes toxiques sans jamais apporter le moindre jugement extérieur, tel un entomologiste décrivant avec des termes secs et cliniques le comportement des animaux qu’il observe.
Un roman typique qui saura ravir les amateurs du genre, tout en présentant cette étrange spécificité que d’être méconnu. Un peu comme on redécouvre un jouet inusité ou oublié dans un grenier, et qui présente donc d’autant plus d’attrait. Un opus qui mérite en conséquence que l’on s’y intéresse.
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