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norbert Serial killer : Hannibal Lecter
Age: 47 Inscrit le: 18 Avr 2007 Messages: 11677 Localisation: Rhône-Alpes
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Posté le: Jeu Nov 22, 2018 4:29 pm Sujet du message: L'Été circulaire - Marion Brunet (Albin Michel) |
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Après plusieurs romans publiés chez Sarbacane, L'Été circulaire de Marion Brunet, paru en début d'année chez Albin Michel, a depuis été récompensé par le Grand Prix de Littérature Policière 2018 - catégorie roman français.
Le livre :
Fuir leur petite ville du Midi, ses lotissements, son quotidien morne : Jo et Céline, deux sœurs de quinze et seize ans, errent entre fêtes foraines, centres commerciaux et descentes nocturnes dans les piscines des villas cossues de la région.
Trop jeunes pour renoncer à leurs rêves et suivre le chemin des parents qui triment pour payer les traites de leur pavillon.
Mais, le temps d’un été, Céline se retrouve au cœur d’un drame qui fait voler en éclats la famille et libère la rage sourde d’un père impatient d’en découdre avec le premier venu, surtout s’il n’est pas « comme eux ».
L'Été circulaire est un roman âpre et sombre, portrait implacable des « petits Blancs », ces communautés périurbaines renfermées sur elles-mêmes et apeurées. L’écriture acérée, la narration tendue imposent d’emblée le talent de Marion Brunet.
« Une belle entrée dans la cour des grands. » Télérama
« Elle écrit au scalpel sur le couple, la famille, le sexisme, le racisme, la pauvreté. Une prose âpre qui en impose. » L'Express
L'auteur :
Après des études de Lettres, Marion Brunet a travaillé comme éducatrice spécialisée dans différents secteurs, notamment en psychiatrie.
Actuellement, elle est lectrice pour diverses maisons d'édition et anime des rencontres littéraires auprès des scolaires.
Elle est également auteure de romans young adult (notamment Dans le désordre, 2016) aux éditions Sarbacane.
Récompensé par le Grand Prix de Littérature Policière 2018, L'Été circulaire est son premier roman à paraître chez Albin Michel.
_________________ « Il vaut mieux cinq mille lecteurs qui ne vous oublieront plus jamais à des centaines de milliers qui vous auront consommé comme une denrée périssable. » Jérôme Leroy |
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norbert Serial killer : Hannibal Lecter
Age: 47 Inscrit le: 18 Avr 2007 Messages: 11677 Localisation: Rhône-Alpes
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Posté le: Jeu Nov 22, 2018 4:45 pm Sujet du message: |
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>> La chronique de Jean-Marc Laherrère sur Actu du Noir :
Citation: |
Un autre été meurtrier
Plusieurs blogs en ont parlé en bien.
Je me suis plongé moi aussi dans L’Eté circulaire de Marion Brunet.
Johanna et Céline.
Deux adolescente, filles de prolos à Cavaillon.
Pas loin d’Avignon et de Gordes, et pourtant un autre monde.
Un père maçon, fils de réfugié espagnol, une mère fille d’agriculteurs, qui travaille comme aide à l’école maternelle.
Aucun avenir en vue, si ce n’est continuer, comme leurs parents, à gagner de quoi survivre.
Cet été, Céline, 16 ans, annonce qu’elle est enceinte et refuse de dire qui est le père.
Céline, tellement belle que ses parents espéraient pour elle un avenir resplendissant, et qui refait les mêmes « erreurs » que sa mère.
Alors forcément, la rage, la frustration, le désespoir vont faire sauter la cocotte-minute.
Et c’est celui qui est un peu différent qui va morfler, même s’il n’a rien à voir avec tout ça.
J’ai pensé tout de suite au superbe D’acier de Silvia Avallone.
On retrouve ici deux adolescentes, la chaleur, l’été, le milieu populaire, les rêves qui vont se fracasser.
Ensuite le traitement et les contextes sont différents mais on retrouve la même empathie, la même tendresse sans jugement de l’auteur pour ses personnages.
Elle montre une classe populaire de plus en plus mise à l’écart, dont la rage est alimentée par le contact quotidien avec les « touristes » qui viennent habiter les luxueuses villas et les emploient pour construire leurs piscines.
Une classe populaire qui alimente sa colère à coups de pastis, avant de la passer sur les Saïd du coin.
Une rage d’autant plus grande que la fille ainée qui, dans leur imaginaire, aurait pu s’en sortir grâce à sa beauté se retrouve piégée par une grossesse alors qu’elle va encore au lycée.
Tout cela, le lecteur le ressent dans ses tripes.
Et c’est comme ça que, sans grand discours ni analyse savante, Marion Brunet écrit un roman éminemment politique, mais également humain, sensible et touchant.
Une belle découverte.
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norbert Serial killer : Hannibal Lecter
Age: 47 Inscrit le: 18 Avr 2007 Messages: 11677 Localisation: Rhône-Alpes
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Posté le: Ven Déc 07, 2018 7:10 am Sujet du message: |
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>> La chronique de Jeanne Desaubry sur son blog :
Citation: |
Des dents aigües
Il y a eu L’Eté Meurtrier, roman de Japrisot dont l’héroïne fut incarnée à l’écran, de manière inoubliable, par Isabelle Adjani.
L’été de Marion Brunet est circulaire, comme l’est une scie.
Potentiellement mortelle…
Céline et Johanna.
Deux sœurs adolescentes.
L’ainée, Céline, 16 ans incandescents, met le feu au futal des garçons avec lesquels elle joue à « cours après moi que je t’attrape ».
Mais cet été-là, rien n’est pareil.
Le père, maçon dur à la peine, un tantinet alcoolo et pétri de complexes d’infériorités rageurs vis-à-vis de la famille de vignerons de son épouse, ne va pas du tout supporter la grossesse de sa fille ainée.
Si encore elle disait qui est le père, si on pouvait régulariser, éviter le ridicule et la honte…
Mais Céline serre les dents, ne dit rien, et mène sa grossesse dans l'été caniculaire du sud de la France.
La vie est simple.
Les gens sont simples.
Ils comptent leurs sous, à l’heure qu’il est, ils ont sans doute enfilé un gilet jaune.
Le quotidien est fait de petits bonheurs mais surtout de minuscules déceptions pouvant conduire à la rage, sublimée par la canicule, quand tout peut péter.
La narratrice, Johanna, n’a pas encore basculé dans l’âge de femme mais s’en approche à se brûler le cœur, peut-être bien…
Racisme ordinaire, tension au travail, petites vies sans grandes joies…
Oui, cet Eté Circulaire pousse les cris stridents des dents aigües attaquant le bois, et l’on sent, dans la tension qu’instille savamment Marion Brunet, monter un drame horrible que rien, comme dans le théâtre classique, ne saura éviter.
De beaux personnages forts et touchants, une ambiance incroyablement pesante, une écriture qui évite les écueils de la complaisance ou du suspense artificiel, bref une efficacité totale au service d’une vérité aveuglante comme un soleil d’août.
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