Age: 36 Inscrit le: 06 Oct 2005 Messages: 11458 Localisation: Au bout du monde
Posté le: Mar Sep 19, 2017 9:35 am Sujet du message: Comme des rats morts – Benedek Tótth (Actes Sud/Actes noirs)
Comme des rats morts, premier roman du Hongrois Benedek Tótth, paraîtra le 4 octobre dans la collection Actes noirs (Acte Sud).
Résumé
Ils fréquentent le même lycée et partagent les mêmes passions : la natation, le sexe, la drogue, les jeux vidéo… Quand ils ne sont pas à la piscine en train de s'entraîner, ils picolent, fument joint sur joint, jouent à GTA, matent des pornos et cherchent à se faire sucer par les filles. Le problème des ados, c'est que ça s'emmerde vite, et des ados qui s'emmerdent, c'est jamais très loin de faire une connerie. C'est ce qui s'est passé ce soir-là. Ils avaient coché toutes les cases : une voiture « empruntée », l'aiguille dans le rouge au compteur, les pupilles bien dilatées. Résultat : un mort. À partir de là, tout s'enchaîne. Portrait désespérant de justesse des ados d'aujourd'hui.
Comme des rats morts est un roman noir sombre et brillantissime. Une sorte de Trainspotting à la piscine. Un choc.
L'auteur
Benedek Tótth est né en 1977 en Hongrie. Il vit actuellement à Budapest. Il a notamment traduit Brett Easton Ellis, Cormac McCarthy, Aldous Huxley, Hunter S. Thompson.
Comme des rats morts est son premier roman. _________________ Quand je pense à tous les livres qu'il me reste à lire... J'ai la certitude d'être encore heureux.
Jules Renard (1864-1910)
Age: 36 Inscrit le: 06 Oct 2005 Messages: 11458 Localisation: Au bout du monde
Posté le: Mar Sep 19, 2017 9:36 am Sujet du message:
Intéressant. Je l’achèterai pas, mais si je le trouve à la bibli je dis pas non... _________________ Quand je pense à tous les livres qu'il me reste à lire... J'ai la certitude d'être encore heureux.
Jules Renard (1864-1910)
Posté le: Mar Sep 19, 2017 8:23 pm Sujet du message:
Bien joué d'en parler Hoel, je l'avais justement repéré il y a peu, ça m'a l'air franchement intéressant. En tout cas, c'est totalement ma came ! _________________ « Il vaut mieux cinq mille lecteurs qui ne vous oublieront plus jamais à des centaines de milliers qui vous auront consommé comme une denrée périssable. » Jérôme Leroy
Il me tentait tellement que je l'avais précommandé il y a quelques jours, du coup je vais aller chercher mon exemplaire en librairie. _________________ « Il vaut mieux cinq mille lecteurs qui ne vous oublieront plus jamais à des centaines de milliers qui vous auront consommé comme une denrée périssable. » Jérôme Leroy
Posté le: Mar Oct 10, 2017 9:34 am Sujet du message:
« C’est intense, brutal et sans issue. Comme dans un manège fou, on est ravi de ne plus pouvoir descendre en route. Mais attention : le fond et la forme, très crus, risquent de secouer les plus chastes. » TéléStar
« Ce train-train sans perspectives produit sur le lecteur un effet de sidération tel qu'il lui faudra attendre les dernières pages du livre pour comprendre que parmi cette bande de jeunes déboussolés se dissimule un véritable sociopathe. Ainsi va le talent désespéré de Benedek Totth, proche de celui de Bret Easton Ellis : brosser le portrait d'une société si dépravée qu'on n'y peut plus distinguer le bon grain de l'ivraie. » Elise Lépine - Transfuge
>> La chronique de Iris Petit, de la Médiathèque municipale de Saint-Etienne, sur Page des Libraires :
Citation:
Comme des rats morts - Benedek Totth
Quatre copains en perte de repères plongent dans une orgie de sexe et de drogues, jusqu’à commettre l’irréparable.
Un roman noir et cru sur une jeunesse désabusée.
Ce sont quatre ados de la Hongrie d’aujourd’hui.
Ils ont 16 ans.
Greg est le chef de meute, fils à papa aux poches pleines, grand séducteur et pourvoyeur de substances diverses.
La Bouée est à la fois son « second » et son souffre-douleur.
Moins toutefois que Dany, le plus fragile, sur lequel les autres passent leurs nerfs.
Et puis il y a le narrateur (dont on ignore le prénom), qui semble plus sensible et plus désespéré que ses trois comparses.
La compétition règne au sein de leur petit groupe : c’est à celui qui dépassera ses limites, celui qui tiendra le mieux l’alcool, celui qui aura le plus de filles.
Abandonnés par des parents absents ou démissionnaires, leur vie s’éparpille entre jeux vidéos ultra-violents, visionnage de films pornos, séances de sexe avec des filles à peine nubiles, et consommation de drogues diverses, sans oublier des actes de petite délinquance.
Une nuit, leur virée en voiture « empruntée » prend un tour tragique : ils renversent un cycliste et se débarrassent du corps.
Cet incident qu’ils voudraient oublier va lentement déliter leur entente.
Ce roman particulièrement sombre se lit d’une traite, dans une langue pleine de vitalité et parfois de poésie.
_________________ « Il vaut mieux cinq mille lecteurs qui ne vous oublieront plus jamais à des centaines de milliers qui vous auront consommé comme une denrée périssable. » Jérôme Leroy
Age: 63 Inscrit le: 11 Aoû 2009 Messages: 1012 Localisation: The Pink City
Posté le: Jeu Oct 19, 2017 10:37 am Sujet du message:
Le magazine Rolling Stone a écrit:
Ils s’appellent Greg, La Bouée,
ou Dany, sont lycéens (tendance
cancres) et appartiennent au
même club de natation, mais
passent le plus clair de leur temps
à se doper, mater des pornos SM
ou se faire tailler des pipes par
des copines, tout en dissertant
sur le physique de Rihanna ou les
obus de la mère de l’un d’entre
eux. Pas vraiment de jeunes
cailleras. Juste des ados agités,
qui s’emmerdent “comme des
rats morts”, en slamant sur
“Smells Like Teen Spirit”, du côté
de Budapest. Jusqu’à ce qu’un
sordide accident de la route
fasse éclater leur belle amitié…
Avec ce roman extrêmement
sombre, cru et violent, ponctué
par une scène de genre
particulièrement gratinée dans
un bassin de décantation, le
Hongrois Benedek Totth offre
un saisissant portrait d’une
génération Z totalement destroy.
Deep End, version 2017. Philippe.Blanchet.
_________________ "N'oublie pas que l'on écrit avec un dictionnaire et une corbeille à papier, tout le reste est litres et ratures." Antoine Blondin
Greg, Dany, la Bouée ont cet âge qu'on dit ingrat - on a tous connu ça -, mais des aspirations que vous ne reconnaîtrez pas.
La défonce, le sexe, tout le temps, partout, au lycée, en soirée, à la piscine.
Ce qui les distingue, c'est l'absence de limite.
Cela commence dans une voiture lancée à tombeau ouvert.
Une tournante sur la banquette arrière (on partage le joint et la fille), quand le bolide percute un vieillard dans la nuit noire.
Des réactions imbéciles, des dialogues hirsutes, la petite bande ne débande pas, se came un peu plus, remet ça plus tard avec le chat de la maman de l'un d'eux, une « MILF ».
Parce qu'aux cachetons, à l'herbe s'ajoute une addiction au porno bariolé du Web.
Le portrait d'une génération en rut qui se crame les neurones jusqu'à la lie et un premier roman dérangeant pour ce traducteur de Bret Easton Ellis, cela ne surprend pas.
Glaçant.
_________________ « Il vaut mieux cinq mille lecteurs qui ne vous oublieront plus jamais à des centaines de milliers qui vous auront consommé comme une denrée périssable. » Jérôme Leroy
Posté le: Lun Oct 30, 2017 7:57 pm Sujet du message:
>> Et un très beau 9/10 de la part de Jabba sur PP :
Citation:
Entre Bret Easton Ellis et Edyr Augusto, voici Benedek Totth qui nous dresse un portrait sans concession de la vie de la jeunesse hongroise ; sexe, drogue et jeux vidéos, rien ne se fait sans violence, dans les comportements, les mots, les relations, les activités.
Rien n'est sérieux, les filles font jeu égal avec les garçons, et on passe son temps à repousser toujours plus loin les limites, jusqu'où iront-ils ???
Un roman à part, sombre, violent et rythmé, et une révélation venue de l'Est.
_________________ « Il vaut mieux cinq mille lecteurs qui ne vous oublieront plus jamais à des centaines de milliers qui vous auront consommé comme une denrée périssable. » Jérôme Leroy
Posté le: Jeu Nov 09, 2017 5:47 am Sujet du message:
>> La chronique de Nicolas Fanuel sur Encre Noire :
Citation:
Diamant noir
Premier roman pour Benedek Totth, jeune auteur hongrois (1977), surtout connu jusqu’ici pour ses traductions de Bret Easton Ellis, Cormac McCarthy, Aldous Huxley et Hunter S. Thompson.
Retenez bien ces noms car, pour au moins trois d’entre eux, ils constituent un lien de parenté évident avec l’intrigue développée ici.
Le narrateur est un jeune garçon, vivant dans une ville hongroise jamais identifiée.
Lui non plus n’est jamais clairement nommé ; même si, parfois, certains personnages le hèlent, il prend toujours soin de préciser que ce n’est pas par son vrai nom.
Ses « amis » sont Greg, La Bouée et Dany : un quatuor de base dont nous suivrons les errements au long d’un peu plus de 250 pages.
On les devine issus d’une classe moyenne aisée, rien ne leur semble inconnu ou inaccessible.
Même s’il ne s’agit pas d’un événement fondateur, le groupe étant non seulement déjà formé lorsqu’il survient et déjà adepte –sans doute sans le savoir - d’un nihilisme effrayant et radical, ce par quoi débute le roman est une virée en voiture.
En bande, les quatre garçons et une fille en guise de jouet sexuel consentant et tout autant sous l’emprise de l’alcool et de la drogue qu’eux.
Une route prise à contre-sens, un choc, un cycliste renversé, que l’on croit mort et que l’on se contente de repousser dans le fossé avant de redémarrer.
« Si je bousille la caisse, mon vieux va me tuer, putain » dixit Greg.
Même si, pendant quelques heures après l’accident, le narrateur s’inquiète de ce qui sera publié dans la presse, cela ne dure pas.
La routine reprend son cours : les entraînements de natation, les jeux vidéo, les films pornos, la drogue, l’alcool et le sexe à la va-vite avec les copines qui veulent bien.
La violence est permanente : verbale et physique entre les 4 amis, avec les filles ou avec des types d’autres bandes.
Résultat : une tension constante, que le narrateur semble être le seul à tenter de contenir (il s’arrange toujours pour qu’aucun coup ne s’échange entre les trois autres) et que la seule activité « sociale » qui les rassemble – la natation de compétition - vient tempérer.
Plus on avance, plus l’on s’enfonce dans la déchéance et, s’il en restait, les barrières s’effondrent une à une.
Il n’y a pas à proprement parler d’intrigue, l’auteur se contentant de dessiner brillamment la descente des quatre jeunes garçons dans les bas-fonds de l’humanité.
Il y a du Ellis là-dedans, aussi bien dans le style que dans le portrait d’une jeunesse désenchantée, blasée à un point inimaginable, que rien n’intéresse ni ne touche, et certainement pas la souffrance de ses contemporains.
Il y a aussi du McCarthy pour la violence froide, pure et comme désincarnée.
Il y a enfin du Thompson dans cet ultra-réalisme teinté d’un humour tellement noir que l’on se demande malgré nous s’il est bien sain d’en rire.
Un roman brillant, mais brillant comme un diamant noir et maudit que l’on ne voudrait jamais posséder, une histoire que l’on ne lâche pas malgré la répugnance et le rejet qu’elle nous inspire.
_________________ « Il vaut mieux cinq mille lecteurs qui ne vous oublieront plus jamais à des centaines de milliers qui vous auront consommé comme une denrée périssable. » Jérôme Leroy
Le pedigree du Hongrois Benedek Totth dessine d'emblée son univers.
L'homme est le traducteur de Bret Easton Ellis, Cormac McCarthy et Hunter S. Thompson, entre autres.
Facile d'imaginer l'influence de ces romanciers sur un auteur débutant : le sujet-verbe-complément ne va pas forcément être sa ligne de conduite stylistique ; l'écriture sera plutôt rapide, imagée, incarnée, mordante.
Comme des rats morts est une chronique sociale noire et déjantée tendance Trainspotting : une bande de potes qui jouent aux mauvais garçons, alignent les conneries, fument des joints, célèbrent le sexe vite fait sur la banquette arrière, tuent un homme par accident, s'amusent dans la piscine, etc.
Oui, un homme est mort et les gars s'en foutent.
Le pays aussi.
Alors ils continuent de survivre.
Mais l'insouciance se fige dans une adolescence déjà perdue.
Benedek Totth, lui, noircit ses pages avec un talent fou - bien aidé par la magnifique traduction de Natalia Zaremba-Huzsvai et Charles Zaremba.
Il écrit comme on crie, poussé par la rage du désespoir.
Totth connaît la force de l'humour - ses dialogues n'en manquent pas -, il sait aussi que le monde avance trop vite et laisse au bord de l'eau ceux qui ne savent pas nager.
Alors Greg, Dany, La Bouée et le narrateur (Benedek ?) alignent les longueurs et tentent de ne pas couler.
C'est désespérant, c'est beau, c'est du roman noir.
_________________ « Il vaut mieux cinq mille lecteurs qui ne vous oublieront plus jamais à des centaines de milliers qui vous auront consommé comme une denrée périssable. » Jérôme Leroy
Posté le: Sam Déc 02, 2017 8:47 am Sujet du message:
« Dans ce premier roman choc au langage cru, rythmé comme un hymne punk, Benedek Totth raconte cette génération désoeuvrée des années 2.0. Ces enfants perdus dont même le portable qui leur sert de béquille n'a pas plus de valeur que la petite culotte de la maman sexy du copain ou que la vie d'un pauvre type percuté au hasard d'une virée nocturne en bagnole. » L'Alsace
« Comme des rats morts, de Benedek Totth, est fort et brillant, flirtant avec les débuts de Bret Easton Ellis. » Le Midi Libre
« Avec ce roman extrêmement sombre, cru et violent, le Hongrois Benedek Totth offre un saisissant portrait d'une génération Z totalement destroy. Deep End, version 2017. » Rolling Stones
>> La chronique de François Lestavel dans Paris Match :
Citation:
Benedek Totth : abus à Budapest
Comme des rats morts dresse le portrait sans fard d’adolescents à la dérive. Renversant !
Membres d’un club de natation, des jeunes Hongrois shootés aux jeux vidéo violents, au porno et aux substances illicites tentent de noyer leur ennui entre deux compétitions en se procurant le maximum de sensations fortes.
Meneur de la bande, le beau et cynique Greg, fils d’une famille pleine aux as, embarque ses potes et ses copines peu farouches dans une virée nocturne à bord de son bolide lorsqu’il renverse un cycliste.
Problème, Greg n’a pas le permis et ne veut pas avoir des problèmes avec la justice à cause d’un loser à bicyclette qui s’est mis en travers de sa route.
Il décide de laisser sa victime sur le bas-côté pour continuer son chemin comme si de rien n’était.
Et ce ne sont pas La Bouée, Dany, Vicky, Nicky et compagnie qui vont le contrarier, eux qui obéissent à ses moindres caprices et dépendent de la dope qu’il dispense à gogo…
Un roman sombre, saignant
Ambiance délétère, tourbillon d’excès et de violence gratuite, Benedek Totth nous invite dans un cercle à des années-lumière de celui des poètes disparus.
Avec cette descente vertigineuse dans le marigot moral où se vautrent ses ados déboussolés, on navigue plutôt entre L’Enfer de Dante et Orange mécanique.
Sans oublier un soupçon d’élève Törless, pour nous faire ressentir l’emprise malsaine d’un leader sur une petite équipe soumise à ses caprices sans limites.
D’ailleurs, le narrateur, témoin anonyme des humiliations de plus en plus cruelles envers un camarade pris comme tête de Turc, reste sagement en retrait et ne réagira face à la dégringolade meurtrière que lorsque lui-même aura été pris à partie.
Mais l’auteur ne fait pas que brosser le tableau acide de la jeunesse d’aujourd’hui, il met en évidence la responsabilité des adultes à travers des parents irresponsables et égocentriques, ou la figure d’un entraîneur aussi épouvantable que l’instructeur de Full Metal Jacket.
Son roman sombre, saignant, implacable, dans lequel l’ivraie tue toute bonne herbe avec l’efficacité du Roundup de Monsanto, agit comme une véritable onde de choc.
Les eaux bleues du Danube n’ont jamais paru aussi troubles.
_________________ « Il vaut mieux cinq mille lecteurs qui ne vous oublieront plus jamais à des centaines de milliers qui vous auront consommé comme une denrée périssable. » Jérôme Leroy
Benedek Totth : Comme des rats morts (Actes Noirs, 2017)
[...]
« Je me place de manière à pouvoir intervenir au cas où. La prise de bec habituelle. C’est rare qu’elle dégénère en bagarre, mais il vaut mieux être vigilant. Greg remet ça sur le tapis, heureusement la Bouée ne se laisse pas entraîner. Il écoute les conneries de Greg avec un visage impassible et nie catégoriquement avoir nagé plus loin pour échapper à sa vue. Il sait très bien que Greg peut devenir dangereux quand il perd les pédales, et il fait hyper-gaffe de pas le provoquer. Sa technique s’avère payante, l’autre finit par piger qu’il peut s’exciter autant qu’il veut, il y aura pas de deuxième round. Plus personne a envie de jouer. À la fin bien sûr, il balance à la Bouée que son frère au moins, c’est pas un pédé aux couilles molles comme lui. Par chance, Dany sort des vestiaires à ce moment-là, et la Bouée en profite pour faire semblant d’avoir rien entendu. Je vois très bien qu’il se retient, parce qu’il a la tronche qui rougit. »
Il n’y a pas de raison qu’en Hongrie, les adolescents du 21e siècle soient moins perturbés qu’ailleurs dans le monde.
Ceux présentés par Benedek Totth sont-ils représentatifs de la jeunesse de son pays ?
Du moins, il en existe sûrement dans ce genre-là, qui s’éclatent sans se poser de questions.
Qui n’affichent que mépris pour leur environnement : des cons et des pédales, des petites putes, des costauds faciles à contrer, et des familles quasi-inexistantes.
La liberté inclut de tuer un cycliste par accident, ou de sortir des armes pour provoquer ceux qui leur déplaisent.
On en oublie même les classes sociales, bien que Greg et la Bouée soient issus de milieux beaucoup plus friqués que Dany et le narrateur.
L’histoire de ce quatuor d’ados est plutôt trash, disons-le.
À part leurs résultats sportifs, ce qui impose une part de rigueur, aucun respect des règles à attendre d’eux.
Leurs jeunes amies ne sont que des objets sexuels.
Ils tenteraient volontiers des femmes plus âgées, mais ça reste de l’ordre de la masturbation.
Casser, à l’occasion, ou cogner sur d’autres mecs, ça défoule.
En réalité, ces lycéens sont des gugusses assez pitoyables.
Raison pour laquelle l’auteur fait globalement preuve d’ironie à leur égard.
Pas d’humour hilarant, mais il suggère le ridicule ou la frustration, qui sont autant d’impasses ou d’échecs pour ses jeunes héros qui se prennent pour des durs.
La finesse, la tendresse, pas leur sujet.
Même si la mort en fait partie, ce n’est pas strictement une intrigue criminelle.
Un portrait sociétal qui répond plus exactement à l’esprit du roman noir.
Une étape adolescente riche en excès qui conditionnera l’avenir de ces jeunes ?
Peut-être, mais seul le présent importe encore pour eux.
Et c’est diablement bien décrit par Benedek Totth.
Excellent !
_________________ « Il vaut mieux cinq mille lecteurs qui ne vous oublieront plus jamais à des centaines de milliers qui vous auront consommé comme une denrée périssable. » Jérôme Leroy
Posté le: Jeu Déc 21, 2017 3:50 pm Sujet du message:
Quelle claque, ce bouquin !
Evidemment que ce n'est pas destiné aux âmes sensibles, mais ce portrait d'une certaine jeunesse est finalement moins "trash" qu'effrayant de justesse.
Rien de gratuit, juste une description de l'intérieur, sans concession. Portée par une langue superbe, crue, souvent grossière, parfois poétique, toujours juste et ultra-réaliste.
Une immersion glaçante dans un groupe d'ados emblématique de la génération des années 2000-2010, biberonnée à l'ultra-libéralisme, au consumérisme, et à tout ce qui en découle : individualisme, égoïsme, culte de la performance, loi du plus fort, une génération livrée à elle-même à cause de parents et d'adultes démissionnaires - pour plusieurs raisons.
Un roman au final pas plus trash que ne l'est notre société. _________________ « Il vaut mieux cinq mille lecteurs qui ne vous oublieront plus jamais à des centaines de milliers qui vous auront consommé comme une denrée périssable. » Jérôme Leroy
Age: 36 Inscrit le: 06 Oct 2005 Messages: 11458 Localisation: Au bout du monde
Posté le: Jeu Déc 21, 2017 3:52 pm Sujet du message:
Au top !
J'attends que ma bib l'achète et je le réserve illico. _________________ Quand je pense à tous les livres qu'il me reste à lire... J'ai la certitude d'être encore heureux.
Jules Renard (1864-1910)
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