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Hoel Patrick Kenzie (modo)
Age: 36 Inscrit le: 06 Oct 2005 Messages: 11460 Localisation: Au bout du monde
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Posté le: Mer Sep 20, 2017 10:57 pm Sujet du message: Six-quatre - Hideo Yokoyama (Liana Lévi) |
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Demain paraîtra chez Liana Lévi un thriller japonais prometteur.
Résumé
Une fillette a été enlevée et assassinée à 100 km de Tokyo, en 1989, an 64 du règne de l’empereur Shôwa. Nom de code de l’affaire : Six-quatre. L’inspecteur Mikami faisait partie de l’équipe chargée de la traque mais le ravisseur avait réussi à fuir avec la rançon. Impossible pour lui d’oublier cet échec cuisant, que la récente et mystérieuse disparition de sa propre fille ne fait que rappeler... Presque quatorze ans ont passé, dans le même commissariat, il dirige le service des relations presse.
On lui demande d’organiser la couverture médiatique de la visite du grand chef de la Police nationale, destinée à montrer que les recherches continuent. Si les journalistes, en plein bras-de-fer avec les RP, veulent bien se prêter au jeu...
Pour organiser la visite, Mikami se rend au domicile du père de la fillette. Ce dernier semble en vouloir à la police. Y aurait-il un loup caché ? Pourquoi les officiers ayant suivi le Six-quatre ont-ils changé de service ou démissionné ?
Et que sont ces « Notes Kôda » que le chef du personnel semble à tout prix vouloir retrouver ? Soudain, tout s’accélère : un nouvel enlèvement a lieu...
L'auteur
Né en 1957, Hidéo Yokoyama a travaillé pendant 12 ans comme journaliste d’investigation avant de devenir l’un des auteurs de fiction les plus prisés au Japon. Sa carrière commence en 1998 lorsque sa série de romans policiers Kage no Kisetsu remporte le Prix Matsumoto Seicho. En 2000, Han’ochi le place parmi les auteurs les plus vendus au Japon et reçoit le prix du meilleur roman policier de l’année. En 2014, Six-quatre est vendu à 1 million d’exemplaires la semaine de sa sortie. Nominé pour le Gold Dagger Award, il devient un succès en Grande-Bretagne. _________________ Quand je pense à tous les livres qu'il me reste à lire... J'ai la certitude d'être encore heureux.
Jules Renard (1864-1910)
http://hanniballelecteur.wordpress.com/ |
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norbert Serial killer : Hannibal Lecter
Age: 47 Inscrit le: 18 Avr 2007 Messages: 11680 Localisation: Rhône-Alpes
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Posté le: Lun Nov 06, 2017 8:42 am Sujet du message: |
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>> La chronique de Cédric Segapelli sur Mon Roman ? Noir et bien serré :
Citation: |
Hidéo Yokoyama : Six-Quatre.
Vers une quête sans fin.
Ce n’était qu’une question de temps avant que ne débarque dans nos régions francophones un roman policier japonais marquant les esprits d’une manière indélébile.
Et s’il me manque le recul nécessaire pour avoir une vison de l’ensemble de la littérature noire nippone, Six-Quatre, premier roman traduit en français de Hidéo Yokohama, figure, à n’en pas douter, parmi les œuvres les plus intenses qu’il m’ait été donné de lire.
A titre de références il faudrait citer David Peace pour le côté obsessionnel et James Ellroy pour l’ensemble d’un récit minutieux et d’une intensité à vous couper le souffle, faisant ainsi figure de modèle du genre.
Le Six-Quatre désigne une tragique affaire d’enlèvement suivie de l’assassinat d’une enfant de sept ans remontant à l’an 64 du règne de l’empereur Shôwa (Hirohito). Le ravisseur n’a jamais été identifié et 14 ans plus tard, soit en 2002 de l’année civile, c’est peu dire que l’enquête marque encore les esprits de tous les policiers officiant dans cette région du nord de Tokyo, ceci d’autant plus que la prescription des faits approche tandis que l’équipe chargée des investigations s’est réduite comme peau de chagrin. Pourtant, il n’est pas question de renoncer et c’est le directeur général de l’Agence nationale de la police, en personne, qui va venir pour annoncer officiellement au père de la victime que tout est encore mis en œuvre pour découvrir l’assassin. Le commissaire Mikami, en charge des relations avec la presse, a une semaine pour organiser la visite, vaincre les réticences d’un père méfiant, gérer un conflit avec les journalistes locaux tout en comprenant, peu à peu, que derrière cette visite importante, se dissimule des enjeux considérables qui le dépasse. Dans un contexte hostile de services de police larvés par des conflits internes, Mikami va devoir manœuvrer avec toute l’habilité dont il est capable pour arriver à ses fins en se retrouvant contraint de réexaminer les dossiers du Six-Quatre révélant d’inquiétantes zones d’ombre.
L’intérêt d’un roman policier japonais comme Six-Quatre réside dans le fait que l’on s’éloigne résolument des carcans narratifs occidentaux, permettant ainsi d’appréhender l’intrigue sous d’autres facettes.
Bien loin d’une simple affaire de « cold case », quasiment exempt de toutes formes de violences physiques ou autres codes propre au genre policier, Hidéo Yokohama nous convie, avec un talent peu commun, dans une exploration minutieuse des relations sociales et des rapports hiérarchiques régissant l’ensemble des différents services de police qu’il a côtoyé durant de nombreuses années en tant que chroniqueur judiciaire.
Par le biais d’un portrait analytique extrêmement dense et complexe, l’auteur peut mettre en place une tension oppressante tout au long d’une intrigue d’une habilité et d’une subtilité rarement vues, permettant ainsi d’appréhender les rapports de force opposant les brigades judiciaires aux offices administratifs de la police devant rendre compte de leurs activités à une presse à la fois exigeante et impitoyable.
Manigances, stratégies, chaque événement devient un enjeu, un objectif qu’il faut absolument atteindre au gré d’un suspense insoutenable, notamment lors d'intenses et hallucinantes conférences de presse, ceci d’autant plus que les manœuvres, même parfaitement bien orchestrées, seront constamment remises en question au gré de trahisons et de sabordages permanents destinés à annihiler toute l’opiniâtreté d’un enquêteur essayant de concilier les desseins parfois contradictoires des différente entités auxquels il doit rendre des comptes.
Il faut également prendre conscience qu’avec Six-Quatre, aucune place n’est laissée au hasard et que les éléments les plus anodins prennent une importance considérable au fil d’un récit qui se construit à la manière d’un puzzle élaboré, où chacune des pièces s’enchâssent les unes dans les autres avec une redoutable précision qui confine au génie.
Six-Quatre est un roman qui se mérite.
Avec ses intrigues multiples qui s’enchevêtrent et en mettant en scène une multitude de protagonistes, la lecture du texte nécessite un effort d’attention et de concentration, ceci d’autant que l'on peut être aisément désarçonné par les patronymes japonais auxquels nous ne sommes guère familiers.
Néanmoins, la difficulté sera contrebalancée par le fait que l’auteur se concentre sur l’unique point de vue du commissaire Mikami, personnage central du roman.
Il y a quelque chose de fascinant à suivre les pérégrinations de ce flic tiraillé entre son ancienne fonction d’enquêteur à la criminelle et sa nouvelle activité d’attaché de presse.
Ainsi, au-delà d’une contre-enquête trépidante, de rapports tendus avec ses anciens collègues des brigades judiciaires et de confrontations multiples avec une hiérarchie exigeante et parfois ambivalente, Mikami doit également gérer les dissensions avec les médias locaux chargés de relayer les communiqués de police qu’ils jugent insatisfaisants.
Un rapport au travail complètement insensé, un sens du devoir poussé à l’extrême et une somme d’enjeux colossaux permettent d’avoir une excellente représentation des codes moraux régissant la société japonaise, ceci d’autant plus que l’on pénètre également dans la sphère familiale de ce policier tout dévoué à sa tâche.
Loin d’être apaisante, on perçoit au travers de cette intimité, l’angoisse de parents dépassés ne sachant comment gérer la disparition de leur fille adolescente dont il sont sans nouvelle depuis qu’elle a fugué.
Cette dimension bouleversante, avec tout ce que cela implique en terme de tensions supplémentaires, est loin d’être anodine car elle met en perspective toute la détresse mais également toute la détermination, voire l'obsession du père de la petite victime du Six-Quatre bien décidé, tout comme le commissaire Mikami, à faire toute la lumière sur cette tragédie, quitte à mettre à jour des aspects peu reluisants d’une enquête bâclée, à même d’entacher, à tout jamais, la réputation des forces de police.
Subtil, raffiné, sans la moindre faille, Six-Quatre n’est pas un roman policier comme les autres.
Il s’agit, ni plus ni moins, d’une démonstration de ce qui se fait de mieux dans le genre.
Tout simplement sublime.
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_________________ « Il vaut mieux cinq mille lecteurs qui ne vous oublieront plus jamais à des centaines de milliers qui vous auront consommé comme une denrée périssable. » Jérôme Leroy |
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Hoel Patrick Kenzie (modo)
Age: 36 Inscrit le: 06 Oct 2005 Messages: 11460 Localisation: Au bout du monde
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Posté le: Lun Nov 06, 2017 2:06 pm Sujet du message: |
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>> Caroline de Benedetti avait bien aimé aussi sur Fondu au noir :
Citation: | Le lecteur en quête d’originalité ne devrait jamais oublier d’aller faire un tour du côté du polar japonais. Il offre des romans à part, notamment du fait des codes d’une société éloignée des nôtres, de ces petites différences qui procurent au lecteur une sensation d’atterrissage en territoire étranger.
Six Quatre est le nom d’une affaire qui a tourné au drame : l’enlèvement d’une petite fille de 7 ans retrouvée morte dans le coffre d’une voiture. Un échec marquant pour la polie. Flic de la criminelle à l’époque, Mikami est dorénavant chargé des relations avec la presse : un poste de compromis très mal vu par ses collègues. Mais l’affaire Six Quatre revient occuper les mémoires, 14 ans après les faits. Imaginons ce que bien des auteurs auraient fait avec un tel sujet. Un traitement un peu convenu, une police en ébullition, un tueur mystérieux, un rythme soutenu, un flic sur le terrain.
Hidéo Yokoyama passionne son lecteur avec des registres bien différents. D’abord par la minutieuse description de deux métiers : la police versant administratif, et la presse. Mikami n’est plus un enquêteur. Il a la charge d’entretenir une « fenêtre » entre la police et l’extérieur. Il doit lâcher des informations aux journalistes, en dissimuler d’autres, il doit gagner la confiance de tous. Les questions morales liées à sa position d’intermédiaire l’obsèdent. L’auteur rend à merveille la finesse des tensions et des rivalités, la concurrence entre les services, l’administratif contre le terrain. « Dans ce milieu sans assassin ni politicard véreux, il dépensait davantage d’énergie qu’à coller au tapis la racaille, il s’usait les nerfs à foncer tête baissée vers un but qui n’en était pas un. » Mikami a une position d’observateur, il perçoit les anomalies, devine un secret, tente de comprendre. À travers lui, l’auteur interroge la fonction de la police dans la société. « L’ordre public est une chose fastidieuse que l’on confie à la police pour pouvoir s’occuper de sa propre existence. Le film qui vous protège tous n’a pas été élaboré par la police, c’est un moyen que le peuple a imaginé, une illusion partagée bien commode. »
Puis le tableau repose sur les autres personnages. Les collègues. Sa femme, sa fille fugueuse. Comme toujours dans le roman japonais, le rôle de la femme pose question, directement ou au détour d’une situation, d’une phrase. « Il fut lui-même surpris de s’entendre parler avec un ton aussi impératif. Mais le poison était déjà dans ses veines. Il réalisa qu’il regretterait un jour ce fugace instant durant lequel il avait compté sur le fait que Mikumo était une femme. » Si les rapports humains sont marqués par des codes et une distance, ils laissent parfois place à de grands moments de franchise, et beaucoup d’émotion.
Entendons-nous bien, la force de Six Quatre ne tient pas dans ses aspects exotiques, comme les portraits de défunts auprès desquels brûle de l’encens… Hidéo Yokoyama a tout simplement un point de vue, à la périphérie du crime. Il réussit à rendre stressant une négociation entre journalistes et police au sujet de l’anonymat des victimes, ou une conférence de presse interminable. Puis il assène le coup de grâce en levant le mystère du Six Quatre. Certains indices semés dans l’histoire vous reviennent à l’esprit avec un « oh » de stupéfaction et de jubilation face au brio de la construction. Mention spéciale au traducteur.
Auteur majeur au Japon, Hidéo Yokohama a écrit plusieurs romans, et Six Quatre est traduit un peu partout dans le monde. Pourvu qu’il ouvre la voix à la parution d’autres de ses ouvrages. Que ce ne soit pas l’affaire d’un best seller.
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_________________ Quand je pense à tous les livres qu'il me reste à lire... J'ai la certitude d'être encore heureux.
Jules Renard (1864-1910)
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norbert Serial killer : Hannibal Lecter
Age: 47 Inscrit le: 18 Avr 2007 Messages: 11680 Localisation: Rhône-Alpes
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Posté le: Lun Nov 06, 2017 2:18 pm Sujet du message: |
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Et en partageant sur FB la chronique de Cédric Segapelli, j'ai Dominique Maisons qui est venu m'en parler, en disant clairement que c'était un chef-d'oeuvre, que c'était à 2017 ce que Cartel avait été à 2016, que c'était un livre à ranger précieusement dans sa bibliothèque - en espérant qu'il y en aurait d'autres de cet auteur - car c'était un futur classique qui marquerait le genre, etc, bref tout un tas d'autres arguments qui font que je vais devoir y jeter un oeil un de ces jours ! _________________ « Il vaut mieux cinq mille lecteurs qui ne vous oublieront plus jamais à des centaines de milliers qui vous auront consommé comme une denrée périssable. » Jérôme Leroy |
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Fredo Michael Myers
Age: 48 Inscrit le: 10 Avr 2004 Messages: 8983 Localisation: Paris
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norbert Serial killer : Hannibal Lecter
Age: 47 Inscrit le: 18 Avr 2007 Messages: 11680 Localisation: Rhône-Alpes
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Posté le: Sam Déc 02, 2017 8:05 am Sujet du message: |
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>> La chronique de Philippe Lemaire sur Onlalu :
Citation: |
Au cœur du Japon
Où donc cette histoire nous mène-t-elle ?
Bavarde, mais intrigante, l’entrée en matière de Six-Quatre ignore les marqueurs habituels du roman policier.
Un couple est appelé à reconnaître un corps à la morgue.
Soulagement : ce n’est pas celui de leur fille en fugue.
Lui regagne alors son travail.
Il est policier.
Inspecteur en charge des RP, il doit tantôt alimenter les journalistes sur les enquêtes en cours, tantôt les tenir à distance.
Une tâche balisée par les marchandages et les protocoles.
Placardisé, mais combatif, l’inspecteur Mikami prend sa mission à coeur et veut même la rendre plus transparente, plus fluide…
On se surprend à être très vite captivé par ce personnage de flic-bureaucrate.
L’auteur, Hidéo Yokoyama, 60 ans, le cerne à la perfection.
Avant de devenir romancier, il a couvert l’actualité judiciaire pour un quotidien de Gunma, préfecture de deux millions d’habitants au nord de Tokyo.
Cet ex-spécialiste des faits divers a mis beaucoup de son expérience et de sa ville dans ce formidable pavé de 600 pages, qu’il dit avoir écrit « en buvant des boissons énergisantes et en ne dormant que trois heures par nuit ».
Son processus d’écriture, « de l’ordre de l’expérience scientifique », finit par déteindre sur le lecteur, hypnotisé par l’immersion qu’il propose dans la société japonaise.
On découvre ainsi des rapports de travail gouvernés par l’intimidation et l’humiliation, où les femmes n’ont de place que subalterne.
La brutalité des supérieurs est assumée, jusqu’à l’insulte et au défi physique.
Mikami fait bonne figure, souffrant en silence, rongé par l’absence de sa fille.
Une affaire non résolue amplifie sa culpabilité de père : vingt ans auparavant, en l’an 64 de l’ère Shôwa, une fillette kidnappée a été retrouvée assassinée.
Le nom de code du dossier, Six-Quatre, est resté synonyme de honte pour des dizaines d’enquêteurs, dont sa femme et lui, alors enquêteurs de terrain.
En préparant la venue d’une huile de Tokyo à la date anniversaire, Mikami va ouvrir la boite de Pandore.
Le ratage du 6-4 a été étouffé, la police des polices réexamine l’enquête.
Dilemme : si l’administration, dont il dépend, s’en prend à la criminelle qu’il rêve de réintégrer, quel parti prendre ?
Souci de la vérité ou sens du devoir, éthique ou obéissance ?
Et que lâcher à cette horde de journalistes à cran, assoiffés de fuites ?
Police et presse, Hidéo Yokoyama dépeint des institutions écrasantes, où chacun veut jouer son rôle sans faillir, où personne n’ose bouger de crainte de tout déséquilibrer.
Cette peinture d’ensemble impose parfois au lecteur de reprendre son souffle, de se remémorer qui joue quel jeu, tant les portraits psychologiques sont affinés, complexes.
Entre ces deux grosses machines qui semblent tourner à vide, acharnées à se préserver, on se passionne pour les petites victoires personnelles de l’inspecteur, ces moments de bienveillance ou de vérité arrachés à son entourage.
Jusqu’au final, étourdissant, où tout se met en place, où la traque et les luttes de pouvoir trouvent un aboutissement sous ses yeux.
Au prix de quelques moments arides, ce roman d’une rare densité nous laisse alors avec l’impression, précieuse, d’avoir entrevu le coeur et l’âme du Japon moderne.
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_________________ « Il vaut mieux cinq mille lecteurs qui ne vous oublieront plus jamais à des centaines de milliers qui vous auront consommé comme une denrée périssable. » Jérôme Leroy |
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Ironheart Annie Wilkes
Age: 50 Inscrit le: 25 Juil 2007 Messages: 5041 Localisation: Le Gard
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Posté le: Sam Déc 02, 2017 11:15 am Sujet du message: |
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J'adooooooooore la couverture en tout cas !
Et j'aime bien les romans japonais, donc... _________________ “Si vous possédez une bibliothèque et un jardin, vous avez tout ce qu'il vous faut".
Cicéron. |
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