Posté le: Sam Fév 18, 2017 1:36 am Sujet du message: Mascarade - Ray Celestin (Cherche-midi)
Comme pour Carnaval, son premier roman très remarqué autant par la critique que le public (en poche chez 10-18 ), Mascarade, le nouveau roman de Ray Celestin qui vient de paraître au Cherche-midi dans une traduction de Jean Szlamowicz, est publié sous sa couverture originale.
On y retrouve le duo Michael Talbot & Ida Davies.
Le livre :
Jazz, prohibition et meurtres en série : après Carnaval, comparé à L’Aliéniste de Caleb Carr, le retour du nouveau maître du thriller historique.
1928. Chicago est la cité de tous les contrastes.
Du ghetto noir aux riches familles blanches, en passant par la mafia italienne tenue par Al Capone, la ville vit au rythme du jazz, de la prohibition et surtout du crime, que la police a du mal à endiguer.
C’est dans ce contexte trouble qu’une femme appartenant à l’une des plus riches dynasties de la ville fait appel à l’agence Pinkerton.
Sa fille et le fiancé de celle-ci ont mystérieusement disparu la veille de leur mariage.
Les détectives Michael Talbot et Ida Davies, aidés par un jeune jazzman, Louis Armstrong, vont se charger des investigations.
Au même moment, le corps d'un homme blanc est retrouvé dans une ruelle du quartier noir.
Le meurtre en rappelle un autre à Jacob Russo, photographe de scènes de crime, qui décide de mener son enquête.
Quel est le lien entre ces deux affaires ?
Y a-t-il un rapport avec le crime organisé ?
Car la vieille école d'Al Capone et de la contrebande d'alcool est menacée par de jeunes loups aux dents longues qui, tels Lucky Luciano ou Meyer Lansky, n'hésitent pas à se lancer dans le trafic de drogue.
Jazz, mafia, tensions raciales et meurtres inexpliqués, après Carnaval, nous retrouvons dans ce thriller passionnant, inspiré de faits réels, le cocktail explosif qui fait la signature de Ray Celestin.
L'auteur :
Ray Celestin est linguiste et scénariste et vit à Londres.
Il a publié de nombreuses nouvelles et travaille pour la télévision ainsi que le cinéma.
Carnaval, son premier roman, a été élu meilleur premier roman noir de l'année 2014 par la Crime Writers' Association, l'Association des écrivains anglais de polar (CWA John Creasey New Blood Dagger Award).
On retrouve Michael Talbot et Ida Davies pour une nouvelle enquête dans Mascarade (Cherche-midi, 2017), son deuxième roman lui aussi acclamé par la critique.
_________________ « Il vaut mieux cinq mille lecteurs qui ne vous oublieront plus jamais à des centaines de milliers qui vous auront consommé comme une denrée périssable. » Jérôme Leroy
Dernière édition par norbert le Ven Nov 24, 2017 10:50 am; édité 1 fois
Posté le: Sam Fév 18, 2017 4:38 pm Sujet du message:
>> La chronique de François Lestavel, de Paris Match, invité sur onlalu.com :
Citation:
François Lestavel (Paris Match) a aimé
« Mascarade» de Ray Celestin (Cherche Midi)
« J’avais lu son précédent roman, Carnaval, qui se passait à la Nouvelle Orléans dans les années 1910.
Ray Celestin s’inspirait d’un fait divers réel et signait un grand livre d’aventures dans lequel on découvrait un Louis Armstrong débutant.
Nous retrouvons ses deux héros détectives, Ida Davies et Michael Talbot, vingt ans plus tard à Chicago, alors que l’Amérique est plongée en pleine prohibition et que Al Capone régne sur la ville.
Une jeune héritière disparaît à quelques jours de son mariage.
Par ailleurs, un mafieux est retrouvé assassiné avec ses deux yeux posés à côté de son cadavre.
Les deux enquêtes vont se croiser, il y a des mitraillettes, des courses-poursuites, et à nouveau le jazz et Louis Armstrong qui s’invitent dans ces pages et font le lien entre Blancs et Noirs à la fois rivaux et fascinés les uns par les autres.
L’aspect romanesque se double d’un côté sociologique qui donne non seulement la radiographie d’une époque, mais aussi celle d’une ville.
Et, sans avoir l’air d’y toucher, Ray Celestin nous propose une vision du monde impliquant qu’il faut de la tension pour créer, et que des décisions apparemment négatives (comme la prohibition) peuvent avoir des effets positifs (les femmes ont enfin le droit d’aller dans des cafés puisque l’on n’y sert que de la limonade !).
Cette Mascarade est une comédie humaine trépidante et super plaisante. »
Propos recueillis par Pascale Frey
_________________ « Il vaut mieux cinq mille lecteurs qui ne vous oublieront plus jamais à des centaines de milliers qui vous auront consommé comme une denrée périssable. » Jérôme Leroy
Posté le: Dim Fév 19, 2017 10:42 pm Sujet du message:
À noter que c'est aussi un très bel objet livre, comme en fait parfois le Cherche midi : en le feuilletant en librairie, j'ai beaucoup aimé la couverture (à rabats) sur un papier/carton gaufré, et, à l'intérieur, la reprise d'une partie de l'illustration de couv (le losange entouré de rayures) en noir et blanc pour les pages de titres et pour les pages de changement de chapitre.
Bref, le genre de détails qui personnalisent un livre et que j'adore ! _________________ « Il vaut mieux cinq mille lecteurs qui ne vous oublieront plus jamais à des centaines de milliers qui vous auront consommé comme une denrée périssable. » Jérôme Leroy
Va remonter tout en haut de ma PAL et être ma prochaine lecture. _________________ "N'oublie pas que l'on écrit avec un dictionnaire et une corbeille à papier, tout le reste est litres et ratures." Antoine Blondin
En terminant Carnaval, le premier ouvrage de Ray Celestin, je me disais bien que cela pouvait ressembler à une série.
Mascarade le confirme.
Nous retrouvons avec plaisir des personnages connus: les détectives Ida Davis et Michael Talbot, accompagnés par leur ami Louis Armstrong, encore jeune jazzman.
Changement de décennie et changement de ville également.
Exit La Nouvelle Orleans, l’intrigue se situe à Chicago.
En 1928, la prohibition fait rage et dans cette ville en pleine croissance, plusieurs gangs font la loi, notamment celui d’Al Capone.
D’autres personnages plus ou moins importants arrivent dans Mascarade.
Et Ray Celestin nous brosse un portrait de chacun d’entre eux.
Certes, Mascarade est un polar, et un bon, mais l’auteur va plus loin.
Le prologue, quand rien n’est encore en place, est un régal de lecture.
L’arrivée de Louis Armstrong dans la ville, le racisme qui lui crève les yeux, la peur et l’immensité d’une ville industrielle, lui qui débarque de La Nouvelle Orleans, encore un peu innocent.
Autre chapitre étonnant, celui consacré à Al Capone.
Sa visite clandestine dans une petite ville perdue pour voir un médecin.
Au plus près du truand, de ses sentiments, de sa maladie, de sa folie.
Celestin arrive presque à le rendre sympathique sur quelques pages avant que sa folie ne reprenne le dessus.
L’auteur offre également de vraies scènes d’action, parfois difficilement supportables tant il va loin dans ses descriptions physiques de certaines blessures.
L’expérience de Carnaval nous rappelle cela.
Mais ce n’est pas tout, c’est même loin d’être tout.
C’est ce qui fait de Mascarade un excellent roman.
Celestin nous offre une analyse de chacun de ses personnages qui deviennent familiers.
Nous vivons l’histoire avec eux.
Nous connaissons leurs failles, leur histoire, leur passé.
Mascarade propose une enquête dans les milieux mafieux et bourgeois de la ville où toutes les compromissions et entourloupes sont possibles.
Une mère, grande dame de la ville, cherche sa fille, disparue sans laisser de trace.
Elle engage nos deux détectives de l’agence Pinkerton.
Michael l’homme blanc, marié à une femme noire et père de trois enfants et Ida, jeune métisse qui subit elle aussi le racisme ordinaire, sauf de la part de son partenaire.
Tous deux se lancent à corps perdus à la recherche de la jeune Gwendolyn.
Et puis, parallèlement, il y a un incroyable nouveau personnage : Dante.
Ancien de La Nouvelle Orleans, exilé à New-York après un drame effroyable qu’il traine avec lui encore dix ans plus tard.
Capone le rappelle auprès de lui car il pense avoir une taupe dans son équipe.
Deux enquêtes par différents personnages donc.
Une troisième, menée par un homme proche de la rupture.
N’ayant pas réussi à entrer dans la police, il travaille avec elle en tant que photographe sur les meurtres.
Et un photographe un peu en avance sur son temps.
Tout ce beau monde se démène.
Des liens que nous ne soupçonnons pas vont apparaitre petit à petit.
Psychologie, meurtres, enquêtes, disparition, guerre des gangs, racisme, descriptions politiques d’une ville rongée par la corruption et jazz.
Tous ces thèmes se mélangent dans les différents chapitres.
Ray Celestin nous piège complètement et nous entraine à sa suite dans un grand roman.
La postface est tout aussi intéressante sur la construction du roman et surtout nous apprend que Mascarade n’est que le deuxième tome d’une série de quatre.
Le suivant ?
Nouvelle décennie, 1940, et nouvelle ville, New-York, pour une parution probable en 2018.
Je l’espère et l’attends de pied ferme !
_________________ « Il vaut mieux cinq mille lecteurs qui ne vous oublieront plus jamais à des centaines de milliers qui vous auront consommé comme une denrée périssable. » Jérôme Leroy
1928. Chicago est la cité de tous les contrastes.
Du ghetto noir aux riches familles blanches, en passant par la mafia italienne tenue par Al Capone, la ville vit au rythme du jazz, de la prohibition et surtout du crime, que la police a du mal à endiguer.
C’est dans ce contexte trouble qu’une femme appartenant à l’une des plus riches dynasties de la ville fait appel à l’agence Pinkerton.
Sa fille et le fiancé de celle-ci ont mystérieusement disparu la veille de leur mariage.
Les détectives Michael Talbot et Ida Davies, aidés par un jeune jazzman, Louis Armstrong, vont se charger des investigations.
Au même moment, le corps d’un homme blanc est retrouvé dans une ruelle du quartier noir.
Le meurtre en rappelle un autre à Jacob Russo, photographe de scènes de crime, qui décide de mener son enquête.
Quel est le lien entre ces deux affaires ?
Y a-t-il un rapport avec le crime organisé ?
Car la vieille école d’Al Capone et de la contrebande d’alcool est menacée par de jeunes loups aux dents longues qui, tels Lucky Luciano ou Meyer Lansky, n’hésitent pas à se lancer dans le trafic de drogue.
L'extrait
« Quatre jours plus tôt, Dante était sur son bateau qui lui servait à passer de l’alcool en contrebande près de Long Island. Depuis le début de la prohibition, à cinq kilomètres des côtes, juste assez loin pour se trouver dans les eaux internationales, une ribambelle d’embarcations avaient surgi pour vendre du tord-boyaux. On appelait cela le Ceinture du rhum ; elle courait de la Floride, au sud, jusqu’au Maine dans le nord. Il y avait une petite flottille qu’on appelait le Rendez-vous. C’était les bateaux qui avaient le plus de succès : chaque soir, nombre de restaurateurs et cabaretiers de New-York embarquaient sur des vedettes pour y dénicher de l’alcool d’importation de qualité.
Et au sein de cette escadrille du Rendez-Vous, Dante avait la réputation de vendre la toute meilleure gnôle. Il testait personnellement chaque caisse, ce qui n’était pas sans risque étant donné les saloperies toxiques qu’on faisait passer pour de l’alcool. Et c’est là-bas, près de ces entrepôts flottants de Long Island, qu’une embarcation à moteur était venu voir Dante un soir pour l’informer que son vieil ami M.Capone exigeait sa présence à Chicago. Cette annonce avait vite plongé Dante dans les souvenirs de sa ville natale , une ville enfiévrée, sans cesse secouée par les meurtres et les explosions des bombes. Elle était comme un phare en flammes, comme un crépuscule de chaos à l’horizon des plaines du Midwest. Dante confia son affaire à deux complices qui travaillaient avec lui, un ancien pêcheur de crabes de Floride et son petit-fils et se prépara à partir à Chicago. » (p. 27)
L'avis de Quatre Sans Quatre
Après le Carnaval, la Mascarade que propose Ray Celestin est encore plus riche et passionnante.
On passe du joyeux et mystique foutoir de La Nouvelle Orléans et capharnaüm dur et dangereux du Chicago de la fin des années vingt.
Toujours en compagnie d’Ida Davis et Michael Talbot, désormais tous deux enquêteurs pour l’agence Pinkerton, toujours dans les méandres les plus sulfureuses de l'âme humaine.
Une riche cliente leur demande de retrouver sa fille disparue.
Dans une ville ravagée par les rivalités entre caïds, rongée par la corruption et toujours aussi imbibée d’alcool, prohibition ou pas, ce ne sera pas une mince affaire.
Comme dans Carnaval, les truands de leurs côté, Al Capone en particulier, mandate Dante, un New-yorkais affranchi, afin qu’il mène des recherches sur une embrouille qui le mettra évidemment rapidement sur le même chemin que les deux amis détectives.
Dante est un toxicomane à la biographie tragique, il a dépassé toutes les douleurs, mais possède un don hors pair de négociateur et d'enquêteur discret.
Ida et Michael seront aidés par Jacob, un photographe de scène de crime, précédés par la réputation acquises lors de leurs précédentes affaires, beaucoup vont voir d'un mauvais œil leur implication dans ce qui semble être un mic-mac bien glauque et les pressions diverses vont s'ajouter aux ténèbres entourant la disparition de la jeune fille et de son fiancé.
Chicago est le grand personnage de l’histoire et la ville est si intimement décrite, de ses bas-fonds à ses quartiers huppés, que le lecteur a l’impression de l’avoir visité au terme du roman.
Il la sent vivre, palpiter, avaler les hommes et les femmes qui tentent de s’y faire une place, broyer les pauvres, se noyer les espoirs, il y voit circuler l’alcool frelatée et la came dans ses artères corrompues jusqu’au plus haut niveau.
Dans l’intimité d’Al Capone ou de Louis Armstrong, des riches qui viennent s’encanailler à Bronzeville (le quartier Noir), c’est une visite guidée de privilégié tout au long du livre, agrémenté d’une intrigue de haut vol, complexe, machiavélique, perfide.
Tout à sa folie capitaliste et libérale, Chicago n’accorde aucune importance à la vie, chaque gêneur est éliminé, la pègre ne risque rien, elle fait et défait le pouvoir politique, tient la police à coups de liasses plus ou moins garnies suivant le rang du corrompu.
Mascarade, ce sont des scènes d’anthologie, comme celle où Capone joue au golf avec le maire de Chicago et éprouve le besoin de le punir, incroyable et pourtant…
On est loin des Incorruptibles, loin des clichés, Capone, c’est le Boss de la cité, pas un gangster qui se cache, il est partout, possède tout, les cabarets, les bars, les hôtels, les élus, les industries.
Pourtant, le vrai pouvoir de la mafia est à New-York.
Il doit également se méfier de l’autre grand truand local, Bugs Moran qui ne ratera pas une occasion de l’éliminer.
Ils n’ont pu se départager, ont fini par couper la ville en deux, mais une guerre est toujours sur le point d’éclater qui les laisserait exsangues tous les deux.
Tout au long du roman, la menace d'un nouveau bain de sang pèse, les esprits s'échauffent, la paranoïa enfle dans les staffs des parrains, en parallèle avec le combat de boxe titanesque que doivent se livrer Gene Tunney et Jack Dempsey pour le titre de champion du monde de boxe, un spectacle qui attire tout le gratin de Hollywood et une ferveur populaire qui ajoute encore de l'électricité dans l'air.
Mascarade, c’est aussi la musique, elle baigne le roman, du tout début à la fin.
Louis Armstrong, en plus de participer à l’enquête pour venir en aide à son amie Ida, développe son style, travaille comme un damné.
Ce roman n’est pas sans rappeler Jazz Palace de May Morris paru chez Liana Levi, la condition des jazzmen, des minstrels, les plagiats, la ségrégation stupide qui faisait que une Noire et un Blanc pouvaient danser ensemble mais pas s’asseoir à la même table dans un cabaret.
Les musiciens noirs n’ont pas accès aux scènes luxueuses des Blancs, ils se font piller leurs morceaux par les “alligators”, ces Blancs qui viennent les écouter et vont ensuite enregistrer dans de bons studios ce qu’ils ont entendu dans les bars de Bronzeville, récoltant ensuite les royalties.
Ray Celestin explique dans une postface enrichissante qu’il a construit son histoire selon la même architecture que le célèbre West End Blues de Louis Armstrong enregistré en 1928 dans les conditions incroyables de l’époque, celle de la vidéo ci-dessous, en pire…
Tout au long du récit, on marche sur les cadavres, d’êtres humains ou ceux des milliers d’animaux sacrifiés chaque jour aux abattoirs de Chicago.
Ray Celestin mêle subtilement les tragédies personnelles à l’histoire de la ville, le quotidien des voyous, des prostitués, des musiciens à celui des hommes d’affaires ou des ouvriers.
Les murs épais de l’omerta et de la corruption généralisée masquant les crimes les plus graves, malheur à celui ou celle qui veut rétablir la vérité ou enquête sur ce qui doit rester secret.
Dante, Jacob, Ida, Michael, Loretta, Chuck, Gwendolyn, tous les protagonistes, Capone lui-même, sont happés par l’implacable hachoir de destin que semble être la ville-monde, des ruelles puantes aux avenues où passent les belles automobiles, seules les apparences changent, derrière elles, tout est pourri, vicié, gangrené par l’argent, la soif de l’argent, l'ivresse du pouvoir et la vérole qui tue autant que les mitraillette Thomson.
Mascarade est un splendide thriller, à mon avis encore un degré au-dessus du déjà magnifique Carnaval.
Il est remarquablement construit et pensé, avance lentement mais avec assurance vers un terme paroxystique, malaxe au passage ses héros, les salauds comme les autres, n’épargne personne dans la grande boucherie qu’est la cité-ventre qui digère ceux qui se croient plus forts qu’elle.
Ah, et ce qui ne gâche rien, la couverture du roman est vraiment très belle, c'est à signaler.
_________________ « Il vaut mieux cinq mille lecteurs qui ne vous oublieront plus jamais à des centaines de milliers qui vous auront consommé comme une denrée périssable. » Jérôme Leroy
Posté le: Lun Nov 06, 2017 9:01 am Sujet du message:
>> Les Coups de coeur de Montse et de Delphine sur Plume Libre :
Citation:
MASCARADE - RAY CELESTIN
L'avis de Montse :
Après Carnaval, Ray Celestin revient en force avec Mascarade.
Carnaval m’avait déjà enchantée avec son ambiance si particulière liée à La Nouvelle-Orléans, mais j’avoue que Mascarade a surpassé toutes mes espérances, c’est vraiment un immense coup de cœur.
Déjà l’écriture de Ray Celestin est de toute beauté, un style fluide qui permet de ne jamais se perdre dans les différentes parties et personnages du roman.
Les personnages sont puissants, complexes, que ce soit les récurrents tels que Michael Talbot et Ida Davies, ou les nouveaux auxquels on adhère de manière presque immédiate.
L’intrigue, ou plutôt les intrigues, sont également très bien menées et forment une immense toile d’araignée tissée peu à peu avec beaucoup d’efficacité.
Un travail d’orfèvre car tout finit par s’imbriquer parfaitement, sans oublier quelques rebondissements totalement inattendus qui nous laissent pantois.
Et puis ce qui ajoute énormément de charme aux romans de Ray Celestin, c’est l’ambiance qui s’en dégage.
Avec Mascarade, il nous emmène au cœur de Chicago, les descriptions de la ville et ses différents quartiers sont très vivantes.
C’est une partie de l’histoire de cette ville qu’il nous raconte au travers du jazz et de la mafia, mêlant personnages et faits réels et imaginaires.
Un pur bonheur de lecture !
Un dernier mot sur le livre en tant qu’objet que je trouve très agréable.
Une couverture en relief et des illustrations rappelant la couverture pour entamer les différentes parties.
Franchement, si vous aimez les thrillers historiques, ne passez pas à côté de cette Mascarade qui est une pure merveille !
L'avis de Delphine :
Après l’excellent Carnaval où Ray Celestin avait placé la barre assez haute, j’avais hâte de découvrir Mascarade et j’avoue qu’il a fait aussi bien, voire même beaucoup mieux !
Ce livre est la seconde partie d’une série de quatre romans consacrés à la mafia américaine et au jazz sur une période de 50 ans au XXème siècle, c'est vous dire s’il y a des choses à raconter.
Un vrai bon pavé, qu’on prend plaisir à déguster, à découvrir.
On plonge avec délice dans ces années de corruption où les gangs faisaient régner leur loi, où les inégalités étaient « normales » et révoltantes.
Alors que Michael Talbot et Ida Davis enquêtent sur la disparition d’une jeune fille de bonne famille, on assiste à la décadence d’Al Capone, à sa guerre de territoires et de main mise sur différents trafics, tout ça sur fond de Jazz, une musique qui ne quitte pas les pages de ce roman, et dont l’auteur prend plaisir à nous faire partager sa naissance.
En parallèle, nos deux détectives vont faire la connaissance de Jacob Russo qui travaille sur un autre crime, cette association va faire merveille et nous faire parcourir les rues de Chigago sous un soleil de plomb et une chaleur étouffante.
Autre protagoniste très intéressant, Dante Sanfelippo, qui revient dans sa ville après de très longues années.
Il est missionné par Capone pour découvrir ce qui se trame derrière le dos du parrain de la pègre.
Tous ces personnages vont suivre des voies différentes, mais toutes mènent à la vérité et, même si celle-ci est horrible, elle va faire surface et laisser pas mal de traces !
Avec Mascarade, on prend conscience de l’énorme talent de Ray Celestin, cet auteur est un formidable raconteur d’histoires, il nous embarque littéralement dans son roman, nous décrit une ville où il ne fait pas bon vivre, pétrie par la corruption et le racisme, mais où les « noirs » règnent en maîtres incontestés dès qu’il s’agit de musique !
Une ville qui vit et qui transpire sous les effluves d’alcool de contrebande et qui vibre sous les notes de jazz.
Un tableau magistral, une histoire passionnante !
Dire que ce roman est un énorme coup de cœur est largement en dessous de la vérité tant je l’ai adoré !
_________________ « Il vaut mieux cinq mille lecteurs qui ne vous oublieront plus jamais à des centaines de milliers qui vous auront consommé comme une denrée périssable. » Jérôme Leroy
Posté le: Dim Déc 03, 2017 12:49 pm Sujet du message:
>> Un beau 8/10 de la part d'Ottis Toole sur PP :
Citation:
Plus poussé, plus complexe, plus abouti que le premier (déjà très bon) premier tome.
Pour moi c'est une totale découverte du monde de la mafia, du début du déclin de Capone.
Avec toujours en toile de fond cette histoire du Jazz et de la ségrégation raciale dans une Amérique en perpétuelle mutation.
Passionnant !
8/10
Je l'ai acheté récemment pour l'offrir à mon père pour son anniversaire (j'attends avec impatience qu'il le finisse pour pouvoir le lire d'ailleurs !) qui avait déjà beaucoup aimé Carnaval.
Et je confirme que c'est vraiment un très bel objet-livre, comme le Cherche midi en fait quelques fois, (bien plus travaillé que Carnaval), avec une couverture gaufrée où le titre, le nom de l'auteur, le losange et les rayures de l'illustration apparaissent en relief, dans un aspect mat très classe. Même à l'intérieur, pour la page de titre et pour chaque nouvelle partie du roman, l'illustration de couv est reprise pour encadrer les titres.
Bref, visiblement un nouveau très bon roman - encore meilleur que Carnaval à ce que tout le monde dit ! -, doublé d'une bel objet-livre, à (s')offrir, et qui fera à coup sûr son petit effet aux pieds du sapin ! _________________ « Il vaut mieux cinq mille lecteurs qui ne vous oublieront plus jamais à des centaines de milliers qui vous auront consommé comme une denrée périssable. » Jérôme Leroy
Posté le: Dim Fév 04, 2018 10:30 pm Sujet du message:
Vient de paraître en poche chez 10/18 :
_________________ « Il vaut mieux cinq mille lecteurs qui ne vous oublieront plus jamais à des centaines de milliers qui vous auront consommé comme une denrée périssable. » Jérôme Leroy
Ray Celestin élève encore le niveau. Mascarade est un cran au dessus de Carnaval.
Plus riche,plus fourni,plus abouti l'histoire se passe cette fois à Chicago où l'on voit poindre le crépuscule de la Prohibition et du règne de Capone.
Par les différentes voix on passe allégrement d'une strate à l'autre de la société, des quartiers noirs aux quartiers blancs, de la vie nocturne au soleil.
On en apprend beaucoup, j'ignorais totalement les liens migratoires tissés entre Chicago et La Nouvelle Orléans, Ray Celestin se basant sur des faits réels.
La narration est fluide et soignée, ça laisse le pathos de côté, c'est électrique en diable. Et notre duo de détectives fonctionne encore mieux, il se retrouve cette fois à enquêter sur la disparition d'une jeune fille des beaux quartiers. On croise toujours la route de figures connues dont à nouveau, mais cette fois moins jeune, Louis Armstrong qui a le droit au plus beau chapitre du roman.
Si vous avez aimé la série Bordwalk Empire vous ne serez pas déçu.
Quand à ceux qui ne ne connaissent pas c'est une excellente porte d'entrée sur une période charnière de l'histoire US tant le plan politique et social que culturel _________________ À chaque décision que nous prenons, nous créons un nouvel avenir. Et, ce faisant, nous détruisons tous ceux que nous aurions pu avoir à la place.
Lou Berney November Road
Vous ne pouvez pas poster de nouveaux sujets dans ce forum Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum Vous ne pouvez pas éditer vos messages dans ce forum Vous ne pouvez pas supprimer vos messages dans ce forum Vous ne pouvez pas voter dans les sondages de ce forum