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Duel de faussaires - Bradford Morrow (Seuil)

 
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norbert
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Le Serment des Limbes

MessagePosté le: Sam Jan 14, 2017 2:02 pm    Sujet du message: Duel de faussaires - Bradford Morrow (Seuil) Répondre en citant

J'avais remarqué la parution de ce roman, mais à priori il ne m'intéressait pas plus que ça. Jusqu'à cette semaine où deux connaissances qui venaient de le lire me l'ont chaudement recommandé, autant pour la qualité de l'écriture, des personnages et de l'intrigue que pour le milieu passionnant des bibliophiles (et du livre en général) dans lequel il se déroule.

Duel de faussaires de Bradford Morrow vient de paraître au Seuil Policiers, dans une traduction de Philippe Loubat-Delranc.






Le livre :


« Duel de faussaires est remarquable. Bradford Morrow est remarquable. Un oiseau rare, sur cette planète. » Michael Cunningham


Cela commence brutalement : « On ne retrouva jamais ses mains. »

Adam Diehl, collectionneur de livres rares, a été agressé et mutilé dans sa maison de bord de plage à Long Island.
Il mourra des suites de ses blessures sans avoir repris connaissance.
On est en droit de se demander : pourquoi les mains ?

Le narrateur, son ami et beau-frère, est conscient du symbole : faussaire de grand talent, il s’est fait pincer il y a quelques mois.
Les mains, c’est tout pour qui veut imiter à la perfection l’écriture de William Faulkner.
Ou reconstituer à partir de quelques faits avérés une correspondance de Conan Doyle inexistante…

Lorsque entre en scène un autre collectionneur, auteur de lettres de menaces signées « Henry James », c’est la panique dans le foyer douillet de notre narrateur.
Le maître chanteur serait-il le meurtrier ?
Que veut-il au juste ?
Comment le confondre sans devoir avouer certaines choses ?

Un duel démoniaque et subtil s’engage entre les deux hommes sur leur terrain favori : le milieu très fermé de la bibliophilie.




>> Le site de l'auteur : http://www.bradfordmorrow.com/

>> Sa page Facebook : https://www.facebook.com/BradfordMorrowAuthor





L'auteur :

Bradford Morrow est un éditeur, essayiste, poète et romancier américain.
Né en 1951 à Baltimore, il a grandi dans le Colorado avant de partir sillonner le globe durant une dizaine d'années, du Honduras à la France, de l'Italie à l'Angleterre.
Il a fait ses études à l’Université du Colorado à Boulder.
Auteur de six romans, sélectionné pour le PEN/Faulkner Award et lauréat du O'Henry Prize, il vit à New York où il enseigne la littérature à Bard College et a fondé le magazine littéraire Conjunctions.
Duel de faussaires est son premier roman publié en France.



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Le Serment des Limbes

MessagePosté le: Sam Jan 14, 2017 2:23 pm    Sujet du message: Répondre en citant




>> La chronique de Claude Le Nocher sur Action-Suspense :

Citation:

Bradford Morrow : Duel de faussaires (Éd. Seuil, 2017)

[...]


« Comme les fois précédentes, ni signature à part celle de Conan Doyle, ni adresse d’expédition. Je ne disposais d’aucun moyen de répondre à ses affirmations comme à ses exigences. Par ailleurs, je me trouvais dans l’impossibilité de savoir si l’assertion que Adam était mort en lui devant plus d’un million et demi de dollars relevait ou non d’une invention insensée, délirante et atrabilaire. C’était bien beau de menacer de me faire porter le chapeau de la mort d’Adam – la police n’était jamais allée jusqu’à là – mais je remarquai que lui-même disposait du mobile sinon des moyens et s’il avait attiré l’attention des enquêteurs, ce ne devait pas être sans raison. Néanmoins, la perspective d’être accusé du meurtre de mon beau-frère, de me retrouver assis devant les lampes à arc dégradantes, humiliantes pour ne pas dire viles du système de justice criminelle qui, comme chacun sait, envoie bien plus d’innocents en prison, dépassait mon entendement […] Je n’allais pas laisser de l’argent, extorqué ou pas, ainsi que de fausses lettres de Conan Doyle se dresser entre moi et mon avenir avec Meghan. »


C’est un thème fort peu exploité, donc très original, que Bradford Morrow utilise dans ce roman.
Il semble initié de longue date au petit univers des bibliophiles fortunés.
On parle ici de ces collectionneurs d’ouvrages et de documents exceptionnels, cercle relativement restreint, riches passionnés ayant les moyens d’acquérir la pièce unique, l’introuvable.
Le livre ancien et ses à-côtés génère un "marché" très particulier, ciblé.
Il est probable que des faussaires sévissent effectivement dans ce microcosme, mais l’auteur précise qu’ils sont très rares.
Car les collectionneurs concernés sont des intellectuels, que l’on aveugle pas si aisément avec des falsifications.
Le héros-narrateur décrit cette passion du livre qui animait son père, et sans laquelle lui-même n’aurait jamais atteint l’excellence.


Ce roman se place sous le signe de Conan Doyle, l’illustre créateur de Sherlock Holmes.
S’il est question d’autres écrivains (Yeats, Henry James), le succès populaire de Doyle fait qu’il reste une référence littéraire majeure.
Dans cette histoire, on croise une sorte de Chien des Baskerville, mais également d’autres allusions à son œuvre holmésienne.
On peut imaginer que les documents de la main de Conan Doyle restent extrêmement rares et, pour la plupart, répertoriés et protégés.
Toutefois, croire au miracle n’est pas interdit : des bibliophiles se laisseraient fatalement tenter par des pièces encore inconnues, malgré leur vigilance habituelle.
Ensuite, intervient une question de "réseaux", de crédibilité du possesseur de ces pièces ainsi que du vendeur.


La tonalité du récit n’est évidemment pas celle d’un brutal roman d’action, même si l’on y trouve quelques scènes violentes.
On évolue dans un petit monde feutré, raffiné.
Le héros raconte a posteriori un épisode marquant de sa vie, non sans se souvenir de ses origines culturelles.
Intrigue criminelle, bien sûr, puisqu’il y a eu meurtre.
Suspense, en effet, car l’affaire n’est que lentement résolue.
L’essentiel réside néanmoins dans la finesse narrative et l’ambiance autour des protagonistes.
Il faut se montrer prudent sur les comparaisons, mais l’écriture stylée de Bradford Morrow se rapproche de celle de Thomas H.Cook.
C’est dire qu’il s’agit là d’un roman absolument séduisant.



>> Lire l'intégralité de la chronique ici


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MessagePosté le: Sam Jan 14, 2017 2:41 pm    Sujet du message: Répondre en citant

À noter que la collection « Seuil Policiers » va changer de nom et s'appellera bientôt (en mars ?) « Cadre Noir », en référence aux deux autres principales collections du Seuil : « Cadre rouge » pour la littérature française et « Cadre vert » pour la littérature étrangère.
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MessagePosté le: Dim Jan 29, 2017 4:17 am    Sujet du message: Répondre en citant




>> La chronique de Bob Polar sur Bob Polar Express :

Citation:

DÉMÊLER LE VRAI DU FAUX
DUEL DE FAUSSAIRES - BRADFORD MORROW



Long Island.
On lui a tranché les deux mains.
Il est entre la vie et la mort.
Le coupable s’est défoulé en dispersant et endommageant des livres rares dans le salon de Adam Diehl.
Son beau-frère - le narrateur -, qui partage sa passion pour la bibliophilie, se fait discret à la suite de ce drame - ce qui irrite considérablement son épouse.
Circonspect, et pour cause, puisqu’il a été condamnée pour des faux qu’il commettait avec un savoir-faire étonnant.
Quand le maître-chanteur entre en scène, la donne change.


Bradford Morrow ?
Encore un petit jeune américain qui vient sarcler du noir sur nos terres ?
C’est bien cela : « Bradford Morrow, 65 ans, a fait ses études à l’Université du Colorado à Boulder. Auteur de six romans, sélectionné pour le PEN/Faulkner Award et lauréat du O'Henry Prize, il enseigne la littérature à Bard College et a fondé la revue Conjunctions. Il vit à New York. »


Comment peut-on imaginer que le lecteur lambda ne puisse pas être attiré par l’univers du livre, par les volumes rares, rarissimes, par la bibliophilie.
Et par les (peu ?) honorables faussaires qui s’attachent à reproduire l’écriture de grands écrivains.
Car ces gens-là sont des passionnés.
Si contrefaire est un acte dommageable, voire pernicieux, il paraît nécessaire de préciser que ce sont des amoureux des belles-lettres, des auteurs majeurs.
Dans Duel de faussaires, le narrateur voue une passion pour Conan Doyle.
Il pose méticuleusement sa plume sur des correspondances, des autographes pour leur offrir une valeur historique.


C’est à une attaque obstinée que le narrateur va être confrontée.
Il va devoir lutter contre ce corbeau qui ne le lâche pas, qui semble déterminé et devient même menaçant.
Mais un autre motif va causer un fort trouble au faussaire car il est toujours en phase de rédemption et n’a pas encore totalement banni - y parviendra-t-il un jour, on peut en douter - le ravissement que lui procure l’écriture.
Il considère qu’il a un don et le résultat - la vente fructueuse de ses faux - semble lui donner raison.
Après maintes recherches, il ne parvient toujours pas à trouver l’expéditeur des missives qu’il reçoit, mais un nom revient sans cesse sur le tapis.
C’est également un faussaire et il lui demande un paquet d’argent.
Comment parvenir à le coincer sans mettre à jour ses propres secrets ?
Peut-il continuer à mentir à son épouse, a ses amis ?


Mais qui est le coupable de la mort d’Adam ?
Les soupçons se portaient de prime abord sur le narrateur, le beau-frère.
Désormais un autre criminel est ciblé.
Le couple déménage, le danger devient imminent.
L’immersion dans ce milieu très restreint de la bibliophilie, où seuls les spécialistes semblent avoir droit de cité, est fascinant.
Ce jeu du chat et de la souris ne l’est pas moins.
La langue élégante de l’auteur est en parfaite harmonie avec le contexte et l’intrigue est ponctuée par les pensées équivoques du narrateur qui vacillent entre sa furieuse passion et ses scrupules.
Aucun faux pas dans ce Duel de faussaires, vrai roman noir où, par le biais de son personnage principal qui se retrouve en porte-à-faux, la tension s'accroît au fil de ses fausses déclarations, alors que nous ne parvenons pas à démêler le vrai du faux.
L’auteur nous permet de pénétrer dans ce domaine ultra confidentiel qu’est l’Art du Faux et initie les béotiens que nous sommes aux arcanes de la bibliophilie.
Un véritable régal.



Mention : “Et si l’on condamnait la Mort pour faux et usage de faux ?”
Je parie ma collection presque complète de la revue « Fiction » contre une touffe de cheveux du futur président amerloque que ce bouquin va connaître un beau succès.



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