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Polars Pourpres

Les Morsures du froid - T. O'Malley & DG Purdy (Masque)

 
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norbert
Serial killer : Hannibal Lecter


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Le Serment des Limbes

MessagePosté le: Mer Nov 30, 2016 6:17 pm    Sujet du message: Les Morsures du froid - T. O'Malley & DG Purdy (Masque) Répondre en citant

Je viens de tomber sur ce titre, de lire le pitch et quelques avis de lecteurs, et ce roman m'a l'air diablement prometteur !
Les Morsures du froid de Thomas O'Malley et Douglas Graham Purdy, premier volet de leur Saga de Boston, est paru le mois dernier aux Editions du Masque, traduit par Isabelle Maillet.






Le livre :

« Sombre, fascinant et brutalement réaliste. » The New York Times

L'hiver 1951 est le plus rude que Boston ait jamais connu.
Un an après le braquage de la Brinks, des stalactites de glace se forment sur les escaliers de secours de Scollay Square et des clochards sont couchés sur des bancs du Boston Common.
Et, à Dorchester, où une grande plaque de verglas s'étend dans la baie, le corps nu d'une femme est retrouvé ; la dernière victime suspectée d'un serial killer surnommé le Boucher de Boston.

À l'image de leur ville envahie par les brumes, deux amis d'enfance, Cal O Brien et Dante Cooper, luttent pour oublier les fantômes du passé.
Cal, ancien soldat, essaie de faire marcher sa nouvelle entreprise de sécurité sans sombrer dans l'alcoolisme qui lui a coûté son poste dans la police.
Dante, lui, est un héroïnomane qui tente désespérément de rester clean.
Lorsqu'ils apprennent que le cadavre découvert n'est autre que la soeur de la défunte femme de Dante, ils comprennent qu'il est temps de faire quelque chose de bien, pour une fois dans leur vie.

Les deux hommes se lancent alors à la recherche du tueur, se frayant un passage dans le monde sombre des chefs mafieux jusqu'aux coulisses du pouvoir.
D'autres meurtres s'ensuivent alors que les deux héros de fortune poursuivent la justice, entravés par leurs propres faiblesses et par la morsure perpétuelle du froid bostonien.



« Boston pourrait être le troisième personnage du roman. Thomas O’Malley et Douglas Graham Purdy l’ont arpenté, transcendé. Dennis Lehane n’a qu’à bien se tenir. Il est talonné par le tandem. Un tandem qui mord. » Le JDD



>> Lire un extrait



Les auteurs :

Thomas O'Malley est écrivain et Maître de conférences en littérature anglaise et creative writing à l'universite de Dartmouth.
Douglas Graham Purdy est diplômé de l'université du Massachusetts et vit désormais entre Brooklyn et Boston.
Les Morsures du froid est leur premier roman et le début d'une série.



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Dernière édition par norbert le Sam Oct 14, 2017 8:22 am; édité 5 fois
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norbert
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MessagePosté le: Jeu Déc 01, 2016 6:59 pm    Sujet du message: Répondre en citant




>> La chronique de Jimede sur Babelio :

Citation:

Les Morsures du froid - Thomas O'Malley & Douglas Graham Purdy


C'est noir, très noir ; il y fait froid, très froid ; et les personnages sont paumés, bien paumés.
Mais qu'est-ce que c'est bien !


Les Morsures du froid est une superbe plongée dans le Boston de l'après-guerre.
Une ville où les alliances politico-mafieuses règnent en maître pour s'en partager la lucrative rénovation, quitte à laisser sur le côté des tas de pauvres gens, sans le sou, alcooliques, drogués, qui n'ont souvent d'autre espoir que de trouver dans la journée les quelques cents nécessaires pour se nourrir, les quelques dollars nécessaires pour leur dose quotidienne.
Et quitte à trucider - avec la manière SVP - toute personne ayant en tête d'entraver ces projets.
Notamment les femmes quand elles décident de ne plus se taire...

Les meurtres se succèdent, rapidement attribués au Boucher de Boston.
Mais Cal O'Brien et son pote d'enfance Dante Cooper, touchés de près par l'un d'entre eux, n'en croient rien et se lancent dans leur propre enquête, dans une ville qu'ils connaissent si bien à tel point qu'ils ne la reconnaissent parfois plus.
Et jusqu'au moment où ils décident de ne plus être passifs...


Thomas O'Malley - un aristochat bien sombre - et Douglas Graham Purdy réussissent bien plus qu'un bon polar très noir : ils nous livrent au passage deux superbes portraits et un beau cri d'amour.


Les portraits sont ceux de Cal et de Dante, personnages appelés à devenir récurrents dans les prochains opus des auteurs.
Potes d'enfance, ayant grandi dans le même quartier populaire, leurs trajectoires ont dévié lors de la guerre, l'un partant combattre en Europe pour en revenir effroyablement marqué, l'autre pas.
Mais même sans guerre, son infernale plongée dans la drogue le marquera de séquelles similaires, bien que différentes.
Leur seul moyen de ne pas sombrer réside dans leur amitié, indéfectible.
C'est bien décrit, parfois profond et ils deviennent rapidement attachants.


Le cri d'amour est adressé à Boston, une ville qu'on rêve de visiter après une telle lecture.
Boston, le personnage principal des Morsures du froid, que tout le monde veut s'accaparer, mais qui ne se donne pas aussi facilement que les filles de ses trottoirs.
Boston, congélo de l'Amérique, qui se chauffe à l'âme de ses vrais habitants, de ceux qui la servent avant de s'en servir.


Vivement la suite !



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MessagePosté le: Ven Déc 30, 2016 8:11 am    Sujet du message: Répondre en citant




>> La chronique de Sandra Benedetti pour L'Express :

Citation:


Les Morsures du froid, polar infernalement bon


Thomas O'Malley et Douglas Graham Purdy retournent la lame dans les plaies de Boston, au fil d'une intrigue au couteau.
Trois raisons de lire Les Morsures du froid.




Givré à point


En 1951 sévit l'hiver le plus rigoureux que Boston a jamais connu.
Le blizzard gémit aux fenêtres, les maisons se recroquevillent en craquant sous le gel, la neige recouvre la ville d'un linceul de silence, et le cadavre d'une femme est retrouvé dans les tenailles glacées de la baie du Massachusetts.
Ambiance.



Noir à crever


La morte était la belle-soeur de Dante.
Avec son ami d'enfance Cal, il se lance aux trousses de l'assassin.
Deux âmes perdues, grignotées par des fantômes, épluchées au scalpel par les auteurs.
Les rossées et les bastos volent bas, les macchabées et les mafieux leur dégringolent dessus : ça va de plus en plus mal.



Bleu comme l'enfer


Bleus, les trépassés, les visages roués de coups, les battoirs enfoncés dans les poches d'un mauvais pardessus.
Mais rien n'est pire que l'effroi intérieur que traînent Dante et Cal au fil d'une intrigue au couteau.
O'Malley et Purdy n'écrivent pas, ils retournent la lame dans les plaies d'une ville corrompue et les blessures malpropres de leur tandem.
Et c'est infernalement bon.



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MessagePosté le: Lun Jan 02, 2017 5:37 am    Sujet du message: Répondre en citant




>> Extrait de la chronique de Margot Engelbach, de La Librairie à Clermont-Ferrand, sur Page des libraires :

Citation:

Les Morsures du froid


Amateurs de romans noirs « Hard boiled », d’ambiance alcoolisée qui sent la poudre et le sang, et où il n’est question de salut pour personne, laissez-vous tenter par ce premier roman prometteur.

[...]

Le rythme de l'action oscille ainsi entre les phases d'enquête, les scènes musclées et les dégâts qu'elles occasionnent, ainsi que les descentes dans l'enfer des addictions des protagonistes.
Ambiance noire assurée.








>> La chronique de Philippe Blanchet dans Rolling Stone :

Citation:

Les Morsures du froid - Thomas O'Malley & Douglas Graham Purdy



De l'enquêteur au bout du rouleau au flic définitivement rincé, en passant par le long cortège des pathétiques victimes, le polar charrie un vrai défilé de gueules cassées.
Dans le genre, les deux héros de ces Morsures du froid traînent leur pesant de poisse et de loose.
Carl O'Brien, ancien militaire, tient à bout de bras une petite entreprise de sécurité, après s'être fait virer de la police à cause de son alcoolisme.
Dante Cooper, lui, se shoote dans les chiottes tout en fredonnant "These Foolish Things", un air qui lui rappelle sa femme morte d'overdose.


En cet hiver 1951, où le thermomètre n'est jamais descendu aussi bas à Boston, les deux amis apprennent que la belle-soeur de Dante vient d'être retrouvée égorgée, et se lancent dans une enquête aussi ténébreuse que chaotique.
Lacérés par le froid, les yeux injectés de sang, le crâne en feu, nos deux détectives amateurs affrontent alors tant bien que mal tout ce que la ville compte de gangsters, de mafieux et de truands...


Il ne faut rater sous aucun prétexte ce terrible roman.
D'abord parce qu'il est excellent.
Ensuite parce qu'il est le premier d'une série qui franchement promet de nous en faire voir des vertes et des pas mûres.



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MessagePosté le: Sam Oct 14, 2017 8:15 am    Sujet du message: Répondre en citant




>> La chronique de Karen Lajon dans Le JDD :

Citation:

Les Morsures de Boston



LA VIE EN NOIR - C'est toujours pareil, on se dit que l'on a tout lu sur la question.
Et puis boum le truc vous claque à la figure.
Et vous vous dites, ouah pas mal : « Il roula un minuscule bout de coton qu'il laissa tomber dans la cuillère, saisit l'aiguille sur sa cuisse et la plongea précautionneusement dans le liquide couleur d'or sale, avant de remplir la seringue en verre... Un petit nuage de sang flotta puis, après une courte pause, tout disparut sous sa peau ».
Aucun effet, pas de gras, description minimaliste.
On y est, la dope coule dans nos veines. La tête part en arrière, les paupières lourdes se ferment, douce est la chaleur, envahissante.
Une scène de défonce réussie.




Ils s'y sont mis à deux.
Thomas O'Malley et Douglas Graham Purdy nous offrent leur premier polar : Les Morsures du Froid.
Et bon sang, c'est vrai qu'il fait froid dans ce bouquin.
La neige vous rentre par tous les pores de la peau, on voudrait que cela s'arrête, on rêve de soleil.
Mais la lumière chaude n'est pas au rendez-vous du destin de ces deux anti-héros, l'alcoolo Carl O'Brien et son pote d'enfance le junkie misérable, Dante Cooper.
Non, le premier roman des deux auteurs embrasse le genre noir, avec toutes ses lettres de noblesse et de belles promesses.



Des personnages en perdition


Boston, 1951.
La ville connaît l'un de ses plus redoutables hivers.
Un an auparavant, un casse d'enfer a eu lieu : celui de la Brink's et ses dollars envolés, disparus, volatilisés, le plus grand vol de toute l’Histoire des Etats-Unis d’Amérique.
Où est passé le fric ?
Un leurre.
Parce que le nerf du roman n'est pas là.
Il se situe autour du meurtre de Sheila, la belle-sœur de Dante.
Retrouvée morte, salement mutilée jusqu’à la moelle, dans une benne à ordures.
Le cadavre de cette femme sera peut-être leur rédemption.
Le couple de l'enfance se reforme et se lance en quête de la vérité.


Cal est un vétéran.
Il est rentré de la guerre amoché, il traîne une patte folle.
Il carbure au désespoir né d’un acte qu’il juge irréparable.
Il biberonne non-stop.
De retour à la vie civile, il a travaillé comme flic.
Mais une autre réalité, celle à laquelle on ne s’attend pas en zone de paix, l’a rattrapé.
« Il songea à la puissance des forces malfaisantes dans ce monde, et à certains endroits qu’il avait pu voir, que Dieu avait abandonnés. Comment pouvait-il encore avoir la foi ? »
Alors, il a quitté la police avant de monter Pilgrim Security, une boîte qui lui paie les factures.
Dante, son copain d’enfance, a déraillé quand sa femme Margo est morte.
Il s’est échoué trois jours dans le lit conjugal, le corps enroulé contre celui de sa femme, froide comme le pôle Nord.
Lui a opté pour la piquouse.
Il vit désormais avec sa sœur Claudia qui ne sort jamais de l’appartement.


Quand Dante met le nez dehors, c’est globalement pour faire des conneries.
Genre rendre visite à Karl, son dealer.
Près de River Street, juste après Central Square.
Une descente dans le sordide.
Karl et son trafic de drogue, Karl et ses putes, plus jeunes les unes que les autres avec les gros dégueulasses qui se rhabillent à la va-vite.
C’est toujours le même échange entre les deux loques : celui qui vend, celui qui achète.
« A bientôt, hein ! Non, c’est la dernière fois que tu me vois. Après j’arrête pour de bon. »
Promesses de junkie.
Et le Karl de rétorquer : « Tu parles ! Dans deux jours, peut-être moins, tu te repointeras ici. »
« La haine est la seule chose capable d’endurcir un homme », pense Dante.
La haine de soi et de tous les salauds et les lâches.
Une multitude de seconds personnages plus tordus les uns que les autres.
Il y a du Peaky Blinders chez les deux auteurs.
Sauvagerie, boucherie, gang d'Irlandais frappadingues incontrôlables.
Blackie Foley, le plus jeune frère de Michael Foley, le sénateur.
Oh qu’il est méchant, l’animal.
D'ailleurs, un assassin se trimbale dans les rues de Boston, justement.
Il est surnommé The Butcher, le Boucher.
Ce ne serait pas cet enfoiré de Blackie ?
Non, pas son genre, sauf pour Sheila.
Cal et Dante le sentent, il y a un loup, d’une manière ou d’une autre, l’Irlandais est dans le coup.



Boston, troisième personnage du roman


Scollay Square, centre-ville, Savin Hill, Dorchester, Morgue, South End, Cambridgeport, Cambridge, les quartiers de Boston ou proches banlieues rythment les chapitres.
Connaissance parfaite des lieux mais pas seulement.
Géolocalisation, de la victime, du meurtre et des protagonistes.
Du travail de profiler.
Cette ville de la Côte Est pourrait être le troisième personnage du roman.
Thomas O’Malley et Douglas Graham Purdy l’ont arpenté, transcendé.
Dennis Lehane n’a qu’à bien se tenir.
Il est talonné par le tandem.
Un tandem qui mord.



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TaiGooBe
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MessagePosté le: Sam Oct 14, 2017 8:30 am    Sujet du message: Répondre en citant

Sortie poche le 19 octobre Very Happy
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norbert
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MessagePosté le: Sam Oct 14, 2017 8:50 am    Sujet du message: Répondre en citant




TaiGooBe a écrit:
Sortie poche le 19 octobre Very Happy


Et à mon avis, il est pour toi celui-là, TaiGooBe ! Wink
En tout cas c'est une de mes toutes prochaines lectures.







Et on retrouve Cal O'Brian et Dante Cooper dans Les Brûlures de la ville de Thomas O'Malley & Douglas Graham Purdy, le deuxième opus de leur Saga de Boston, qui vient juste de paraître aux Editions du Masque, traduit par François Rosso (on en parle ici sur le forum) :





Citation:


« Un roman noir parfaitement maîtrisé. » Kirkus Reviews

Juin 1954, une chaleur oppressante écrase Boston.

Dans la ville abrutie où plus rien ne respire, un corps est retrouvé, enduit de goudron et de plumes, quelque part sur les docks.
Le meurtre porte la signature de l’IRA.

Dans la sueur et l’ennui du début de l’été, deux hommes, Dante Cooper, ex-héroïnomane, et son ami d’enfance, Cal O’Brian, ancien flic et alcoolique, vivent, tant bien que mal.

L’inspecteur Owen, le cousin de Cal chargé de l’enquête, va solliciter leur aide – ils connaissent le quartier irlandais, ses bars lugubres et ses rues glauques, son ultra-violence et ses excès.
En acceptant cette sombre mission, les deux désaxés espèrent encore, par leur quête toute personnelle de justice, racheter leurs âmes désespérées.






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TaiGooBe
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MessagePosté le: Sam Oct 14, 2017 8:57 am    Sujet du message: Répondre en citant

Il me tente énormément.
Le petit souci étant que je sors de deux festivals polar ou j'ai mis l'écureuil à contribution et il y a des sorties très intéressantes ce mois-ci et le mois prochain.
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MessagePosté le: Dim Oct 15, 2017 7:33 am    Sujet du message: Répondre en citant

TaiGooBe a écrit:
Il me tente énormément.
Le petit souci étant que je sors de deux festivals polar ou j'ai mis l'écureuil à contribution et il y a des sorties très intéressantes ce mois-ci et le mois prochain.



Je comprends, moi c'est pareil et pourtant, je n'ai pas fait de festivals polars...
Mais bon, heureusement c'est un poche ! Wink
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MessagePosté le: Mer Oct 25, 2017 10:49 am    Sujet du message: Répondre en citant




>> La chronique de Christophe Laurent sur The Killer Inside Me :

Citation:

Les Morsures du Froid : polar très old school dans les rues de Boston



« Son adversaire lui avait endommagé l'oeil droit, le privant définitivement de la possibilité de boxer au niveau professionnel, et, en réaction, il avait appliqué la loi du Talion au sens littéral. "Oeil pour oeil". Six mois plus tard, alors que son ancien rival descendait du ring, O'Leary avait émergé de la foule au Sons of Erin Hall, à Dorchester, s'était approché de lui par derrière et l'avait envoyé mordre la poussière. Il l'avait ensuite frappé au visage jusqu'à ce qu'il ne bouge plus puis, un couteau à la main, lui avait fait sauter l'oeil droit. »
Boston, 1951, ça ne rigole pas...


Cet hiver là, l'un des plus glacials de ces dernières années, Sheila Anderson vient d'être retrouvée, égorgée, nue, dans le fleuve.
Un des nouveaux assassinats de celui que les journaux appellent le Boucher ?
Son beau-frère Dante Cooper, ex-pianiste de jazz, héroïnomane depuis le décès de sa femme, se promet en tout cas de retrouver le coupable.
Son ami d'enfance, Cal O'Brien, revenu de la terrible bataille de la forêt de Hürtgen, dans un état psychologique qui le force à tâter du goulot, va lui prêter main forte.
Deux hommes ébréchés par la vie, qui tiennent comme ils peuvent sur leurs jambes et vont asticoter d'abord Blackie Foley, petit caïd qui se rêve Grand Parrain, mais aussi le frère, Michael Foley, député qui échafaude un drôle de plan immobilier dans les vieux quartiers pourris de Boston.
Dante et Cal interrogent les putes, des chauffeurs routiers, des barmens et même une bonne soeur.
Et se prennent aussi quelques méchantes roustes.
Parce que Sheila, comme un papillon de nuit, s'était apparemment approché un peu trop de la lumière.


Les Morsures du froid sent le polar à l'ancienne.
Feutres mous, gabardines, clopes au bec, flasques de whiskey et vieilles bagnoles.
Il rappelle par moments les premiers Ken Bruen avec ces personnages totalement abattus qui ne vivent presque plus que pour une dernière forme de Justice.
Mais les auteurs Thomas O'Malley et Douglas Graham Purdy ont vraiment su enrichir leur histoire, évoquant à la fois les magouilles politiques, le scandale immobilier, l'après-guerre, le jazz aussi par instant.
Et, toujours, le froid.
Au point que les enterrements sont remis à plus tard à cause d'un sol trop dur.
C'est également un roman où les femmes subissent mille et un tracas, un temps où le féminisme n'était pas de mise, entre la pauvre Sheila dont le passé révèle des amours multiples, une vie brûlée par les deux bouts, ou Claudia, soeur de Dante, totalement éteinte, la journée passée dans sa triste cuisine, ou encore cette fille de joie, camée, qui a perdu deux doigts dans une usine...
Le lecteur se retrouve face à un succédané de féminité, comme si Boston avait avalé ses plus belles filles.
Mais il en est aussi de même avec ses hommes, Irlandais, Italiens, Polonais, fréquentant les nombreuses églises, cherchant une absolution pour tous leurs crimes...


Il n'y a guère d'espoir chez ce duo d'auteurs vraiment percutant.
Polar donc très old school, Les Morsures du froid ne prend d'ailleurs pas de gants avec la violence et balance quelques bourre-pifs de derrière les fagots, quelques scènes riches en chicots qui volent et nez qui dévissent.
Quant au final, il se déroule, évidemment, calibre à la main.
Une très belle surprise de 2016.



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MessagePosté le: Lun Nov 06, 2017 8:25 am    Sujet du message: Répondre en citant




>> La chronique de Yan sur Encore du Noir :

Citation:

Les Morsures du froid, de Thomas O'Malley et Douglas Graham Purdy



Voilà un an déjà que Christophe Laurent, sur son excellent blog The Killer Inside Me (si vous n’y êtes pas encore allé, il est toujours temps de réparer cette erreur), a parlé avec enthousiasme de ce premier roman à quatre mains qui inaugure une série se déroulant dans le Boston des années 1950.
Et comme il est opiniâtre, il a régulièrement eu l’occasion de me rappeler l’existence de Thomas O’Malley et Douglas Graham Purdy.
Autant dire que j’avais plutôt intérêt à y aller voir.


Nous sommes donc à Boston pendant le particulièrement rude hiver de 1951.
Il fait un froid de loup et un prédateur rôde depuis quelques temps dans les rues, laissant dans son sillage quelques cadavres de femmes.
La police et la presse, en manque d’imagination, l’ont appelé le Boucher.
Un matin de février, c’est le corps mutilé de Sheila Anderson qui est retrouvé dans le port de Norfolk, à Dorchester.
Sheila, fille légère, attiré par la lumière, les clubs de jazz et les hommes aisés, n’est pas vraiment une priorité pour la police de Boston, pas plus d’ailleurs que les autres femmes trucidées.
C’est donc Dante Cooper, le beau-frère de Sheila, ancien pianiste de jazz et héroïnomane, et son ami d’enfance Cal O’Brien, ancien flic et soldat revenu d’Europe avec de sérieux traumatismes et un goût un peu trop affirmé pour la bouteille, qui vont se lancer à la recherche de l’assassin de la jeune femme.
Ce faisant, ils vont toutefois perturber le fragile équilibre de South Boston, des gangs irlandais qui s’y font la guerre et des politiciens qui s’y agitent avec l’espoir d’accéder au pouvoir et de s’enrichir au passage.


Dit comme ça, on a évidemment l’impression d’avoir déjà lu mille fois cette histoire.
Et de fait O’Malley et Purdy ne cherchent pas à s’affranchir des archétypes du genre.
Tout y est : héros fatigués au bord de la rupture à la recherche d’une impossible rédemption, policiers incompétents quand ils ne sont pas pourris, gangsters psychopathes, politiciens corrompus et femmes divisées entre celles qui subissent la violence des hommes et celles qui essaient de garder la tête hors de l’eau et de d’y maintenir vaille que vaille celles de leurs frères ou compagnons.


Mais là où O’Malley et Purdy sont forts, c’est que non seulement ils utilisent tout cela extrêmement bien, mais qu’en plus ils incarnent avec une grande force le Boston ouvrier et ses bas-fonds, ses clubs plus ou moins miteux et les réseaux politiques et criminels qui s’y forment, le tout dans une atmosphère glaciale et crasseuse particulièrement bien rendue.
C’est cette manière de rendre réaliste ce portrait du Boston des années 1950 qui donne au roman une solide assise sur laquelle vient se greffer la chair de personnages certes archétypaux mais bien campés.
Si on y ajoute quelques scènes d’anthologie et un final dans la grande tradition des règlements de comptes aussi violents que définitifs, on a là un excellent polar qui annonce une belle série.



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MessagePosté le: Mar Déc 12, 2017 5:03 pm    Sujet du message: Répondre en citant




>> Le Coup de coeur de Benoît Minville :

Citation:

Excellent !


Excellent polar qui vous plonge dans le froid d'un Boston de 1951 en proie à un hiver historique et un tueur en série.
Les personnages incarnés sont la grande force de cette nouvelle "série", avec laquelle il faudra compter tant l'atmosphère noire envoûte le roman et l'élève au rang de petit bijou du genre.








>> La chronique de Claude Le Nocher sur Action-Suspense :

Citation:

Thomas O’Malley – Douglas Graham Purdy : Les Morsures du froid (Éd.10-18, 2017)

[...]



« Il revoyait sa mère debout au coucher du soleil, les mains en porte-voix pour les appeler d’abord en italien, ensuite en anglais, et lui s’élançant sur la plage vers la petite péninsule envahie par les herbes folles, comme s’il s’agissait d’un lieu magique et non d’une décharge pour les usines construites près de la baie.
Dante souffla dans ses mains en se tournant de nouveau vers les cabines obscures. En hiver, la puanteur de la merde s’y mêlait à celle des cigares bon marché. L’endroit avait été visité récemment, par des clochards ou peut-être par des jeunes qui avaient bu, fumé et fait ce qu’on fait généralement à cet âge. Il s’engagea dans le passage étroit entre les cabines de toilettes et les vestiaires. Des planches en contreplaqué occultaient en partie les deux fenêtres, ne laissant filtrer qu’un peu de grisaille… »



De Dennis Lehane, avec son tandem de détectives privés Kenzie et Gennaro, jusqu’à Todd Robinson (Une affaire d’hommes, Gallmeister 2017), l’agglomération de Boston a souvent inspiré les auteurs de romans noirs.
Thomas O’Malley et Douglas Graham Purdy s’inscrivent de belle manière dans cette lignée.
Que les auteurs se soient parfaitement documentés sur cette ville autour de 1950, on s’en doute.
Mais restituer l’ambiance d’un passé révolu n’est jamais chose facile.
En entraînant les lecteurs dans les quartiers de Dorchester, Scollay Square, Roxbury ou Savin Hill, ils nous font réellement partager des images d’alors.
Celles d’une ville qui, en cet après-guerre, traverse une crise économique fortement destructrice au niveau social, comme on le voit avec les nombreux sans-abris.


Cal O’Brien et Dante Cooper forment un duo d’amis d’enfance qui ont, tous deux, subi de lourdes épreuves.
Si l’épouse de Cal lui apporte un semblant de stabilité, Dante culpabilise au sujet de la mort de sa femme, et maintenant de sa belle-sœur.
Leurs faiblesses ne les rendent pas pitoyables, malgré tout.
Parce que Cal reste un enquêteur dans l’âme, et que le triste exemple de sa sœur Claudia peut inciter Dante à sortir du marasme.
Également parce que, entre un ex-ami devenu politicien et les milieux interlopes du banditisme, le duo opère en territoire connu.
Interroger un chauffeur de camion, le proxénète Shea Mack ou le clochard J.J., c’est plus simple pour eux dans la mesure où ils ne sont pas flics.
Tarder à alerter sur une "scène de crime" n’a aussi que des conséquences limitées.


Le coupable est-il ce Boucher de Boston, tueur en série qui rôde et massacre des jeunes femmes ?
On peut penser que les auteurs ont pris pour modèle l’Étrangleur de Boston, qui a sévi une dizaine d’années plus tard, au début des années 1960.
Cet Albert de Salvo (1931-1973) fut un personnage plus que troublant, effectivement.
Les Morsures du froid étant une histoire digne de la meilleure tradition du roman noir, c’est un titre à ne pas manquer.



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Polarbear
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MessagePosté le: Mer Mar 21, 2018 10:17 am    Sujet du message: Répondre en citant

Mon avis sur ce roman.
Citation:
Une belle découverte ce roman qui nous transporte dans le Boston d'après seconde guerre mondiale. Le contexte est la force du livre pour moi. Le reste est assez classique. Une histoire mêlant amitiés, bandes, amours, politique et la corruption qui va avec. On n'échappe pas à quelques longueurs, un côté un peu formaté, mais cela reste un bon roman policier d'enquête et d'actions avec des personnages attachants. Un bon duo d'auteurs (et de héros) à suivre.


Je pense également qu'il devrait plaire à TaïGooBe, et tout ceux qui aiment les polar "old school" avec de l'action, et ce contexte très envoûtant. J'ai mis 8/10
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El Marco
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Les Rivières Pourpres

MessagePosté le: Lun Jan 07, 2019 6:26 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Ma chronique sur Polars Pourpres :

Citation:
L’hiver 1951 fait subir à Boston l’une de ses pires périodes de froid. C’est dans ces conditions que l’on retrouve le corps d’une femme nue, qui a été torturée. Il s’agit de la dernière victime du tueur en série que l’on a surnommé « Le Boucher ». Elle est également la sœur de l’épouse défunte de Dante Cooper. Ce dernier fait appel à son vieil ami, Cal O’Brien, et tous deux vont mener leur enquête.

Ce premier roman de Thomas O’Malley et Douglas Graham Purdy frappe fort. Leur écriture est riche, travaillée, mettant en scène les lieux et les psychologies avec une maîtrise rare. Les personnages principaux sont particulièrement réussis. Dante Cooper, ancien pianiste, junkie invétéré, ayant couché aux côtés du cadavre de son épouse pendant plusieurs jours, et devenu une véritable épave humaine. Cal O’Brien, vétéran de la Seconde Guerre mondiale, encore blessé à la jambe suite à un épisode sur lequel il préfère ne pas s’étendre, tentant avec sa femme Lynne de remonter à la surface. Des êtres denses, vivants et plausibles, aux comportements et aux introspections très réussis. Dans le même temps, la cité de Boston est décrite avec une telle maestria qu’elle devient un personnage à part entière. L’intrigue est très bien construite, mélangeant habilement tueur en série, malversations politiques, corruptions, magouilles immobilières, luttes de clans. Même si certaines ficelles ne surprendront guère les vieux habitués des polars, qu’ils soient littéraires ou cinématographiques, Thomas O’Malley et Douglas Graham Purdy rentrent avec grand talent dans la cour des écrivains majeurs, non loin de James Ellroy et Dennis Lehane. Un ouvrage où l’émotion pénètre les chairs, et ce jusque dans les ultimes chapitres. On pourra retrouver Cal et Dante dans Les Brûlures de la ville. Un rendez-vous à ne pas manquer !

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