Jean-Christophe Grangé — Polars Pourpres

[El Marco]

En ce mois de novembre 1973 Bart Dawes voit sa vie s'écrouler : sa maison et son usine doivent être rasées pour laisser passer une autoroute. Qu'il soit amplement dédommagé ne change rien : cette maison, il y est né, et surtout il y a vu naître et mourir son fils. Alors Bart se révolte. En quelques semaines, cet homme paisible et douloureux va se transformer en un désespéré. Il perdra sa femme, se liera avec un mafioso, une routarde désaxée, un prêtre anarchiste... Et n'hésitera pas, le moment venu, à déclencher l'apocalypse.

Un roman qui détonne carrément parmi les autres oeuvres de Stephen King. Ici, aucun monstre, aucune scène d'épouvante...Juste la longue et lente déchéance d'un homme qui voit sa vie basculer quand un projet d'extension d'autoroute nécessite la destruction de son lieu de travail et de sa maison. L'écriture est assez sèche, révélant néanmoins parfois de bien belles formules et réflexions sur la condition humaine. Les personnages sont très réalistes et variés : Magliore le truand, l'autostoppeuse - pas si désaxée que ça, comme le dit pourtant le résumé ci-dessus - , le prêtre, sa future ex-femme...Stephen King prend le temps de les décrire avec humanité et objectivité, délaissant l'action pure, pour nous livrer ici un roman psychologique que je trouve excellent. Un livre à hauteur d'homme.