Posté le: Lun Juin 09, 2014 1:56 pm Sujet du message: Tempête Blanche - Preston & Child (Archipel)
Citation:
Présentation de l'éditeur : Roaring Fork, station huppée du Colorado. L’inspecteur Aloysius Pendergast, du FBI, arrive juste à temps pour éviter que sa protégée, Corrie Swanson, ne passe dix ans derrière les barreaux. Cette dernière, qui enquête sur la mort de onze mineurs prétendument dévorés par un ours, en 1876, s’est en effet mis à dos les autorités locales, dont les juteux projets immobiliers pourraient être mis à mal. Au moment où Pendergast arrive, la municipalité doit aussi faire face à un autre problème menaçant la station : un pyromane met le feu à plusieurs chalets cossus – leurs propriétaires étant enfermés à l’intérieur. Pendergast résoudra l’énigme de la mort des onze mineurs en mettant la main sur une nouvelle inédite du Dr Watson mettant en scène Sherlock Holmes – nouvelle connue des holmésiens mais jamais publiée. Qui sait si la résolution d’un crime vieux de 135 ans ne permettra pas de comprendre les agissements du pyromane ?
À noter : inclut une « nouvelle inédite » du docteur Watson – un excellent pastiche signé Preston & Child.
Posté le: Lun Juin 09, 2014 2:03 pm Sujet du message:
La chronique de Thomas Bauduret sur K-Libre :
Citation:
Holmes sweet Holmes
Le 30 août 1889, Arthur Conan Doyle et Oscar Wilde - ce dernier de retour d'Amérique -, déjeunent ensemble. C'est alors que Wilde raconte au créateur de Sherlock Holmes une histoire qui l'épouvante... De nos jours, Corrie Swanson se retrouve à Roaring Forke, une station de sports d'hiver huppée, afin d'enquêter pour sa thèse de criminologie sur un fait divers local : la mort de mineurs tués par un ours en 1876. Elle découvre que le coupable n'est peut-être pas un plantigrade... Dans le même temps, un pyromane menace l'économie locale en incendiant les maisons des riches — parfois avec leurs propriétaires à l'intérieur... Soupçonnée en tant qu'étrangère à la communauté, Corrie Swanson est innocentée par Pendergast en personne, et les forfaits persévèrent. Si Oscar Wilde détenait sans le savoir la solution du mystère ? Pendergast se convainc que la solution est peut-être à trouver dans la seule nouvelle inédite de Sherlock Holmes, refusée par le fameux The Strand en raison de son contenu. Mais quel rapport entre un fait divers abominable relevant du cannibalisme et une croisade vengeresse plusieurs siècles plus tard ?
Osez dire que cet intitulé ne vous met pas l'eau à la bouche... Décidément, on dirait que Preston & Child, contrairement à certains auteurs frappés d'essoufflement (qui a dit Harlan Coben ?), ne cessent de s'améliorer avec le temps, comme un bon vin. On reconnaît ici leur patte, celle d'amateurs de fiction populaire bien dignes de l'éminent Club des Savanturiers, connaissant parfaitement toutes les recettes de la fiction à l'ancienne et lui rendant hommage avec une jubilation palpable, mais aussi une humilité loin du cynisme prétendûment post-moderne. En ce contexte, il est aussi logique que les auteurs bouclent la boucle en offrant un pastiche holmésien honorable qui, de plus, est partie intégrante de l'intrigue ! De même, le fait que le coupable se devine dès sa première apparition relève plus du clin d'œil rigolard aux conventions du genre que de l'aveu d'impuissance ! Toujours fidèles au principe de saga, les auteurs donnent la part belle à Corrie Swanson, apparue dans Les Croassements de la nuit, et introduisent un nouveau personnage intéressant qu'on imagine appelé à revenir. Non seulement ces diables d'hommes réussissent à donner une conclusion satisfaisante à leur intrigue, mais la révélation offre une dimension douce-amère au récit. On en sort hors d'haleine, le sourire aux lèvres, avec une seule envie : se précipiter sur le prochain roman des auteurs... Un des meilleurs romans du duo, un pur régal, servi par une tradition irréprochable de leur traducteur quasi-officiel.
Posté le: Lun Juin 09, 2014 2:05 pm Sujet du message:
Je suis moins enthousiaste que l'ami Bauduret... Je m'en explique dans ce post, sans spoiler, et dans le suivant, avec les balises.
Citation:
La sortie d'un nouveau roman du duo Douglas Preston et Lincoln Child est un moment incontestable dans mon année de lecture.
Après l'énorme Descente en enfer de l'agent Pendergast dans l'opus précédent, cette Tempête blanche fait office d'entre deux.
Si c'est toujours aussi plaisant d'être au rendez-vous de la sortie d'une nouvelle enquête de l'agent Pendergast, celle-ci laisse malgré tout comme un goût facilité.
D'abord, c'est surtout une enquête de Corrie Swanson, la jeune protégée de Pendergast. Quand on sait que les deux auteurs travaillent déjà sur une nouvelle série (Gidéon) consacrée à un jeune héros, on a l'impression que cela fait un peu doublon.
Pendergast porte assistance à la miss mais cette dernière devient très rapidement une véritable tête à claque, tant elle se met dans des situations impossibles malgré les multiples conseilles avisés de Pendergast.
Et arrive ce qui doit arriver : quand cette dernière se retrouve dans la pire situation possible, on en arrive à se dire qu'elle l'a bien mérité.
Concernant le héros, de nombreux raccourcis narratifs prêtent à sourire : Pendergast trouve un manuscrit que des pros n'ont jamais cherché là où il était évident d'aller chercher ; il semble deviner très rapidement qui sont ses adversaires mais laisse Corrie courir le risque de rester sur place ; deux personnages sur trois sont simplement créés pour service de fausse piste, ce qui annule la portée des révélations quand à l'identité du troisième à la fin.
Et puis une grosse frustration concernant l'absence d'un être qui répondait au profil recherchait par les enquêteurs (ICI).
C'est une très bonne idée d'avoir mis Pendergast sur les traces de Sherlock Holmes qui peut être considéré comme un de ses ancêtres littéraires mais en fin de compte, cette rencontre manque un peu d'émotions.
Cela a toujours été une véritable volonté de Douglas Preston & Lincoln Child de développer l'histoire de leurs seconds rôles et cela reste plaisant pour le lecteur qui retrouve ce riche casting année après année.
Les deux auteurs ont rendu leurs lecteurs particulièrement exigeants, on ne sera donc pas très étonné si cet opus les laisse un peu sur leur faim.
La suite sera à suivre en novembre prochain aux USA dans Blue Labyrinth, 14e aventure de l'Agent Pergast, et en mai 2015 pour la version française.
http://www.4decouv.com/2014/06/chronique-tempete-blanche-preston-child.html
Posté le: Lun Juin 09, 2014 2:39 pm Sujet du message:
Pour commencer, je suis d'accord avec Thomas, avec 13 opus, la série d'enquêtes consacrée à l'agent Pendergast s'est toujours efforcée de faire évoluer son casting de seconds rôles.
Et cette Tempête blanche le prouve encore une fois.
Le soucis est que cette fois, on pourrait substituer le sous-titre de la couverture par Une enquête de Corrie Swanson. Parce que c'est elle qui mène l'essentiel de cette enquête.
Pendergast arrive en douceur, en donnant des conseilles à la miss, en l'orientant vers le nœud du problème et en passant le reste du temps à la sortir de la mouise.
Je pense que le gros bémol du livre réside dans la caractérisation de ses personnages. C'est là que je vais commencer à utiliser les balises spoilers pour rentrer dans le vif du sujet. Ouvrez-les seulement si vous avez lu le livre.
Attention, je suis bavard.
Spoiler:
Preston & Child placent la miss dans une situation qui va lui permettre, à la fois de montrer ses aptitudes d'enquêtrice et surtout, lui faire comprendre que son pire ennemi, c'est elle-même. D'ailleurs, Pendergast lui dit qu'il voit en elle la personne qui pourrait prendre sa relève, si elle n'avait pas la fâcheuse tendance à se mettre dans des situations impossibles.
Et cela arrive très vite au début de l'histoire. Contrairement à ce que dit Thomas Bauduret, il ne me semble pas qu'elle se fasse emprisonner parce qu'on la suspecte d'être l'incendiaire. Si mes souvenirs sont bons, on l'arrête pour le vol d'ossements et l'effraction dans les locaux.
Donc elle n'en fait qu'à sa tête et Pendargast la sauve à chaque fois.
Jusqu'au moment où elle met vraiment sa vie en danger et qu'on l'a croit morte. Bah à ce moment là, le premier truc qui m'est venu à l'esprit, c'est : ENFIN, elle est au tapis !
Du coup, l'effet tombe à l'eau, et les larmes de Pendargast ne me touchent pas.
À trop taper sur le système, le personnage de Corrie arrive à agacer le lecteur.
Spoiler:
Et c'est là où le rôle de Pendergast peut surprendre. Il la conseille, il lui dit même ce qu'il faut pour résoudre l'énigme mais il la laisse. Il sait vite que les anciens de la ville sont responsables de ce qui arrive, que ce soit dans le passé où dans le présent mais il n'intervient pas plus que ça pour protéger Corrie.
Par contre, il part à Londres pour retrouver le manuscrit mystère de Conan Doyle. Un manuscrit que personne n'a trouvé jusque-là. Même les plus grands adeptes de l'auteur.
Et il le trouve très-trop facilement : il vivait où Conan Doyle ? Là, okay, vous n'avez jamais rien trouvé ? Okay. Sinon, il a passé les dernières années de sa vie dans une autre habitation, vous le saviez ? Oui. Bah allons y faire un tour, je suis certain qu'il est là-bas. Et bang, il trouve le manuscrit dans un lieux abandonné depuis des décennies, inexploité par les propriétaires qui laissent l'endroit pourrir...
Okay. Il est super fort. Surtout qu'il savait déjà que l'enquête pouvait déjà être associé à une autre histoire de Sherlock Holmes, le Chien des Baskerville. Assez d'éléments pour avoir l'idée que ce n'est pas un ours qui a tué ces mineurs.
Spoiler:
D'ailleurs, à ce moment là, quand je pense à des pionniers cannibales (je regrette d'ailleurs que ce soit évoqué dans la chronique de K-libre vu que l'on découvre la vérité dans le premier tiers du livre), je pense au Wendigo. Mais les auteurs n'explorent pas cette piste. C'est dommage parce que c'était ce que je pensais retrouver, une belle histoire de monstre, comme dans Relic.
Spoiler:
Reste l'intrigue concernant l'incendiaire.
Et là, P & C vont intégrer 3 personnages dans l'intrigue. Trois personnes susceptibles de jouer le rôle du barge de service.
- le bibliothécaire amoureux de Corrie.
- l'ex femme soldat victime de troubles post-traumatiques.
- le propriétaire de la maison qu'occupe Corrie pendant son absence.
C'est à mon avis le gros bémol de l'histoire. Trois personnages qui pouvaient jouer le rôle de coupable. trois coupables interchangeables. P & C ont choisi le bibliothécaire. Du coup, on se demande à quoi servent les deux autres, si ce n'est à jouer les leurres.
Et créer des personnages juste pour jouer les leurres, ce n'est pas une prise de risque pour des auteurs de ce niveau là. C'est de la flemmardise, de la facilité.
Même si à la fin, on sent la grosse récupération en ce qui concerne la femme soldat, je suis vraiment resté sur ma faim.
Alors dire que c'est le meilleur opus de la série, je ne pense pas. C'est bien écrit (riche idée d'introduire la rencontre entre Wilde et Conan Doyle et de mettre Pendergast sur les traces de Sherlock Holmes, la source principal de sa création, drôle de mise en abyme) mais dans la continuité du reste de la série, cela reste un épisode de moindre importance concernant la mythologie du perso, en faisant juste le tampon entre la dernière grosse aventure de Pendergast, qui a atomisé son univers (Descente en enfer) et le prochain épisode, qui, je l'espère, devrait remettre le héros en selle pour une grosse aventure.
Posté le: Mer Juin 11, 2014 1:39 pm Sujet du message:
bah je l'ai bien aimé, mais c'est pas son meilleur non plus, j'ai préféré les croassement etc...
je pense que les auteurs nt soufflé pour commencer une trilogie avec ses fils, non ?
mais ton raisonnement est sans faille, avec du recul _________________ lisez ce vous voulez . . .
Posté le: Jeu Aoû 21, 2014 8:31 pm Sujet du message:
un tome de transition dans lequel Pendergast se met en retrait de sa protégée Corrie Swanson.
bien,sans plus malgré Conan Doyle,Holmes et Watson,Ellery Queen _________________ À chaque décision que nous prenons, nous créons un nouvel avenir. Et, ce faisant, nous détruisons tous ceux que nous aurions pu avoir à la place.
Lou Berney November Road
Les fans de littérature policière connaissent certainement Aloysius Pendergast, le fameux limier créé par Lincoln Child et Douglas Preston. Il s’agit ici du treizième livre consacré à ses enquêtes. Comme d’habitude – preuve qu’il existe des routines dont on ne se lasse pas, le duo d’écrivains nous entraîne grâce à une très bonne dynamique. Les chapitres, très courts, s’enchaînent, faisant alterner les personnages et les points de vue. Pendergast, en enquêteur roué, maniéré et au sens de la déduction imparable, fait partie de ces personnages que l’on a plaisir à retrouver, même si c’est parfois Corrie qui apparaît le plus. Il n’empêche que ce choix scénaristique est intéressant : il permet de mieux mettre en valeur, s’il en était encore besoin, le détective si spécial du FBI dont l’aura ne s’en trouve que renforcée. Au crédit de Lincoln Child et Douglas Preston doit également être apportée cette volonté de renouveler certains aspects de la série sans pour autant la bouleverser – un peu à la manière des constructeurs allemands lorsqu’ils présent un nouveau modèle de berline. Cette fois-ci, c’est une nouvelle inédite de Arthur Conan Doyle, inédite mais dont l’existence est soupçonnée depuis fort longtemps par les holmésiens, qui apportera la clef de l’énigme. Le rythme de l’ouvrage est soutenu, et malgré son épaisseur relative, il se lit à grande vitesse. Les aficionados verront quelques similitudes, comme cette multiple traque souterraine qui n’est pas sans rappeler celle des Croassements de la nuit, ou ces évocations fréquentes des lions anthropophages du Tsavo, évoquant Fièvre mutante. Et si ces deux écrivains cèdent parfois à des raccourcis un peu simplistes ou font appel à des personnages dont les apparitions, surtout finales, sont téléphonées, on leur pardonne bien volontiers ces modiques écueils au vu de la qualité indéniable du roman.
Sans pour autant constituer la clef de voûte de la saga Pendergast, cette Tempête blanche compose un thriller haletant, maillon presque secondaire d’une série policière qui est l’une des plus addictives qui soient. Et le fait de convoquer avec autant d’intelligence et de déférence d’aussi brillants esprits qu’Oscar Wilde ou Arthur Conan Doyle pour offrir une brillante relecture du Chien des Baskerville ne peut qu’établir une circonstance méliorative.
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