Jean-Christophe Grangé — Polars Pourpres

[eric]

Je vais commencer la lecture de Double peine.
Ce roman a été publié en 2003 et est le dernier bouquin publié par Virginie Brac. A ma connaissance elle a publié trois romans policiers avec un personnage récurrent : Véra Cabral, psychiatre urgentiste. Et elle a reçu le grand prix de littérature policière en 2004 (justement pour double peine).

Et depuis ça plus rien.
Virginie Brac s'est tournée vers l'écriture de scénario et a notamment écrit la 2e saison d'engrenages (que j'ai vu un peu par hasard il y a quelques années). Depuis, j'ai vu les autres saisons d'Engrenages et je dois dire que cette 2e saison reste pour moi très au-dessus des autres (je crois d'ailleurs que je vais en rester là). Dans cette 2e saison, les personnages ont une vraie épaisseur. Surtout les femmes. C'est vraiment du tout bon. Je me suis donc demandé quelle plume se cachait derrière ces scénarios et dialogues et je suis tombé sur les quelques romans de cette dame.

Je trouve que son travail de scénariste est très bon (j'ai vu la série les Beaux Mecs pour une seule raison : cette série a été écrite par Virginie Brac - et je ne me considère pas comme un fan de séries). Par contre, je pense que son "départ" pour la télévision nous a certainement privé de certaines pépites (à nous, les lecteurs de récits policiers).
J'imagine que la télévision paie mieux.

Au même titre, j'ai mis la main sur un livre de Hugues Pagan (Dernière station avant l'autoroute). Il paraît qu'il est très bon. Mais depuis, le monsieur écrit des scénarios pour la télévision.

Je crois aussi que Hervé Commère s'y est mis.

Et je tiens à préciser que les livres de Virginie Brac sont épuisés et sont à acheter d'occasion (pareil pour le Hugues Pagan mentionné au-dessus). Alors que Double Peine a reçu le grand prix de la littérature policière en 2004. Il y a moins de 10 ans.
Vous ne trouvez pas ça un peu triste ?

Je reviendrai donner mon avis quand je l'aurai fini.

[Birdie]

Avant
,
il y a eu



Je les ai tous et j'en garde un bon souvenir.
En effet dommage, qu'il n'y en ait eu que 3...

[eric]

Je viens de le finir (il y a moins de cinq minutes).
Ce n'est pas très épais. Un peu moins de 250 pages. Et ce n'est pas pour me déplaire en ces temps inflationnistes alors qu'a contrario j'ai de moins en moins de temps pour lire.

C'est donc un bon petit roman. Les cents premières pages sont vraiment très sympa. Elles posent bien le contexte et les protagonistes avec beaucoup d'humour et un style qui "pétille". On sent que Virginie Brac aime ses personnages. Et ça fait vraiment plaisir. Vera Cabral, psychiatre de son état, se démène dans le cadre professionnel et dans sa vie privée (que ce soit avec sa famille, ou en amour). C'est le point fort du livre.
Là où "ça pèche" un peu (à mon humble avis) c'est dans l'intrigue. Comme Vera est psychiatre elle ne raisonne pas en terme d'enquête, elle n'a donc pas ce fil conducteur qui la pousse "coûte que coûte" à découvrir la vérité. Et les péripéties annexes viennent un peu plomber l'intrigue policière ce qui fait que, par moments, on ne sait pas trop où on en est.
D'ailleurs, toutes les intrigues ne sont pas forcément résolues à la fin du livre : mais je considère là que c'est un point fort (après tout, dans la vie, les questions que l'on peut se poser vis-à-vis de notre entourage et des gens que l'on aime n'ont pas toutes une réponse).
On notera, tout de même, des scènes de violence surprenantes (par rapport à ce que je mentionne jusqu'ici) qui nous font brutalement reprendre contact avec l'aspect policier. Il y a donc aussi des éléments qui relèvent du sordide dans ce roman.

Donc, un roman court et sympathique qui vaut surtout pour son personnage principal (bien fouillé et réaliste). Et aussi parce que Vera Cabral offre un point de vue inhabituel, de par sa profession de psychiatre.