Jean-Christophe Grangé — Polars Pourpres

[El Marco]

Camargue, hiver 1944. Louis Cerdan, un adolescent perturbé, est retrouvé agonisant dans les marais par un vieil homme, André Mourgue, qui l'arrache in extremis à la mort avant de disparaître mystérieusement. Puis c'est le cadavre d'une prostituée que l'on découvre enseveli dans le sel.
En cette période d'Occupation, l'enquête, confiée à l'inspecteur Simian, piétine. Rapidement, on accuse Louis du meurtre de la jeune femme. Son silence obstiné l'enfonce, et pourtant, les zones d'ombre persistent. Pourquoi André Mourgue s'est-il enfui sans se faire connaître ? Qu'est-il venu faire dans cette région hantée par le massacre d'immigrés Italiens perpétré un demi-siècle plus tôt ? Dans une brigade empoisonnée par la tutelle de Vichy, personne ne s'embarrasse de ces questions. Excepté Simian, prêt à tout pour prouver l'innocence de Louis. Mais, des salines d'Aigues-Mortes aux bas-fonds de Marseille, les règlements de comptes brouillent les pistes, accentuant les difficultés d'une enquête aux multiples rebondissements.

[VIONNET]

Bonjour,

Passionné par les Polar, ayant vécu longuement dans le midi, intéressé par la seconde guerre mondiale, je ne pouvais pas passer à coté de ce roman. Une pure merveille tant dans l'intrigue que dans le style. Les personnages sont captivants, l'enchevêtrement des intrigues peut d'abord dérouter mais on se laisse trés vite absorber par ce livre. Si ce roman reste du pur polar, l'histoire repose en grande partie sur une page de l'histoire de France peu glorieuse que la mémoire collective a réussi à éliminer. On sort de ce livre abasourdi mais surtout frustré lorsque la dernière page est tournée...Vite la suite...

[El Marco]

N'hésite pas à aller voter pour ce roman sur Polars Pourpres, Vionnet !

[yaya]

C'est moi qui ai soumis ce polar. Merci de l'avoir édité El Marco.
Je vais peut être paraître à "contre courant" (terme trouvé sur ce site) avec cette sélection car ce polar pas comme les autres se démarque par un style d'écriture magnifique et si on aime le genre, le livre se lit passionnément.
Donc pas de chapitre court, pas de raccourci, pas de sang ni de gore (mais moi j'ai horreur de l'horreur alors aucun de "mes polars" ne joue dans ce registre) mais des personnages sensibles, contrastés, tout en émotion, et des intrigues complexes certes mais dont les déroulements sur plusieurs époques sont étonnamment fluides.
L'écriture est dense et belle sans être "ampoulée" (clin d'œil sympathique à ERTA) et on plonge au cœur d'une époque trouble et finalement peu connue : la débâcle de la fin de guerre dans un Marseille bouleversé.
Enfin, j'ai aimé ce premier roman et je le recommande aux lecteurs curieux.

[yaya]

J'ai mis un 9 parce que c'est un premier roman et qu'il faut laisser un peu de place à l'auteur pour nous séduire encore davantage au prochain. Mais je le note en coup de coeur mérité.