Jean-Christophe Grangé — Polars Pourpres

[jarod]

ce livre sort le 25 janvier, je suis en train de le lire,j'aime bcp pour un premier roman,ca me fait penser a douglas kennedy dans le style(l'homme qui voulait vivre sa vie) et l'atmosphere d'un dennis lehanne.c'est bien traduit. on a envie de connaitre la suite des aventures de danny le heros... des les premieres pages, on est conquis, on a envie de tourner les pages pour savoir la suite...
Pour un premier roman, c'est un coup de chapeau!!!
jerome

[jarod]

pour un premier roman, je trouve que c'est excellent, c'est bien ficele,on a envie de connaitre la suite tellement c'est prenant!!!
c'est une bonne surprise...

[Fredo]

Marcus Sakey est né à Chicago. Désaxé est son premier roman.

Traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Fabrice Pointeau
ISBN n° 978 2 74910 891 9
400 pages 14 x 22,
22 € ttc France
(2007)

L’un des premiers romans les plus impressionnants que l’on ait lus depuis ceux de Douglas Kennedy ou de Dennis Lehane.

Femme, enfant, maison, travail… plus vous avez, plus vous avez à perdre.
Danny Carter est un homme comme les autres. Après une jeunesse délinquante dans le quartier pauvre de Chicago où il a grandi, il mène aujourd’hui une vie sans histoire avec la femme qu’il aime.
Il pense avoir définitivement tiré un trait sur son passé, jusqu’au jour où Evan, son ami d’enfance, sort de prison avec un plan bien précis en tête, un plan qui concerne Danny et qui risque de faire voler en éclats son existence bien tranquille.
La dernière fois qu’ils se sont vus, sept ans plus tôt, Evan a sauvé la vie de Danny en abattant un homme au beau milieu d’un casse, avant de se faire arrêter. Danny a redouté pendant de longs mois le jour où la police viendrait frapper à sa porte, mais Evan n’a jamais dénoncé son complice, son ami.
Danny doit maintenant prendre une décision : être fidèle à son ami d’enfance, payer sa dette, quitte à sacrifier tout ce qu’il a construit, ou bien en finir avec son passé et affronter Evan. Les événements se précipitant à un rythme diabolique, il devra faire le bon choix : de celui-ci dépendent sa vie et celle de ceux qu’il aime.

Avec ce premier roman au suspense magistral, Marcus Sakey s’impose d’emblée comme l’un des nouveaux maîtres du genre.

[Nico]

Dans l'ensemble, Le Cherche Midi ne se foule pas trop pour le couv je trouve


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Nico - Webmaster de Rivières Pourpres et Polars Pourpres

[jarod]

c'est la nouvelle collection de cherche midi thriller, je pense que c'est pour ca qu'ils ne changent pas les couverture pour les differiencer des autres.
jarod

[Nico]

[Athanagor]

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CréAuteur du monde de True Duck.

[Fredo]

le Premier Chapitre

ARGENT FACILE


L'ALLÉE N'ÉTAIT PAS ASSEZ SOMBRE AU GOÛT de Danny, et Evan le rendait dingue à faire tournoyer le revolver comme un cow-boy dans un spectacle du dimanche après-midi.
« Ça t'ennuierait de ranger ça ?
- Ça me calme. »
Evan esquissa son sourire de bastonneur de bar qui laissait paraître sa dent fêlée.
« Je m'en fous que tu te prennes pour Rick James. Tu n'aurais pas dû l'apporter. »
Danny regarda fixement son partenaire jusqu'à ce que celui-ci pousse un soupir et enfonce le revolver sous sa ceinture au creux de ses reins. Evan avait toujours vécu pour le grand frisson, déjà à l'époque où ils piquaient des bouteilles de Mickeys au supermarché 7-Eleven. Mais le flingue rendait Danny nerveux et il commençait à se demander si Karen n'avait pas raison quand elle disait qu'il ferait bien de penser à long terme. De revoir sa stratégie.
Il secoua la tête et regarda par la fenêtre. Plus tôt, tandis qu'ils mâchaient des chips grasses dans un bar à tacos de l'autre côté de la rue, ils avaient observé le propriétaire qui fermait boutique. L'horloge du tableau de bord indiquait désormais onze heures tout juste passées, et l'allée était complètement calme. La vie à Chicago était centrée sur les quartiers périphériques, la zone du centre-ville était morte. Ça faisait vingt minutes qu'ils avaient coupé les lignes téléphoniques, et pas un flic ne s'était montré, ce qui signifiait qu'il n'y avait pas d'alarme cellulaire. Tout s'annonçait bien.
Jusqu'à ce que quelque chose se mette à bouger.
À quinze mètres, dans une poche sombre. Un mouvement, puis plus rien. Comme quelqu'un qui avancerait prudemment. Quelqu'un qui se cacherait. Danny se pencha en avant, couvrant de la main le rougeoiement de la radio pour mieux y voir dans la nuit. Des ombres peignaient des traînées noires sur les murs de briques crasseux. Un coup de vent souleva un journal près de la vitre côté passager. Peut-être qu'il avait juste vu des détritus voler et qu'il s'était fait des idées. La tension pouvait vous jouer des tours.
Puis il perçut de nouveau un mouvement infime. Quelqu'un qui s'approchait du mur, s'enfonçait dans l'ombre. Son pouls se mit à cogner dans sa gorge.
Des flics en patrouille ne se planqueraient pas comme ça. Ils débouleraient tous gyrophares allumés. À moins qu'ils ne cherchent à les pincer en flagrant délit. Danny se représenta Terry, sa moustache de fouine, sa puanteur moite de péteur chronique. C'est lui qui leur avait parlé de ce casse. Est-ce qu'il les avait balancés ?
Un homme voûté aux cheveux gras sortit de l'obscurité en titubant. Il traînait prudemment les pieds tout en s'appuyant d'une main contre le mur. Une bouteille de cinquante centilitres dépassait de sa poche effilochée. Il s'approcha d'une poubelle, jeta un coup d'œil autour de lui et ouvrit sa braguette, puis il pissa, main dans la poche, comme s'il s'était trouvé dans les toilettes de son country club.
Danny respira de nouveau. Sa nervosité le fit rire. Lorsqu'il eut fini, le clodo traversa l'allée et s'adossa au mur de l'autre côté. Il se laissa glisser, s'assit sur ces talons et ferma les yeux.
« Il est parti pour camper là », dit Danny.
Evan acquiesça, se frotta le menton de la main, sa barbe de trois jours produisant un bruit râpeux.
« Et maintenant ?
- Je suppose qu'on peut lui laisser une minute.
- Il a l'air prêt à faire sa nuit. » Evan marqua une pause, puis regarda en direction de l'homme. « Tu veux que je le descende ?
- Te gêne pas », répondit Danny en haussant les épaules.
Evan tira le pistolet, visa à travers le pare-brise. Il ferma un œil. « Pan ! » Il fit tournoyer l'arme jusqu'à ses lèvres et souffla une fumée imaginaire.
Danny éclata de rire puis réfléchit de nouveau au problème qu'ils avaient sur les bras. L'ivrogne était assis juste en face de la porte de la boutique du prêteur sur gages. La tête posée sur les genoux, il avait l'air presque paisible.
« On le fait décamper ?
- Non. Il risquerait de se mettre à gueuler, répondit Danny. Il pourrait tomber sur un flic, va savoir.
- Alors je vais le cogner, proposa Evan en souriant. Tu sais que si je le cogne il se relèvera pas.
L'idée n'était pas totalement mauvaise, mais elle manquait d'élégance. Trop de bruit, et puis le clodo n'avait rien fait pour mériter de se faire tabasser. De plus, Evan était boxeur Golden Gloves. Il finirait sans doute par tuer ce pauvre mec. Danny plissa les yeux, cherchant un moyen de se débarrasser du type sans compliquer les choses. Puis il sourit.
« Je m'en charge, dit-il en s'apprêtant à ouvrir la portière.
- Il a l'air dangereux. Oublie pas le pétard. »
Evan le lui tendit, un sourire moqueur aux lèvres.
« Va te faire foutre. »
Danny descendit de voiture. Au bruit de la portière, le clochard se releva tant bien que mal, les mains tendues devant lui. Les manches de sa veste étaient huit centimètres trop courtes. Il portait plusieurs sweat-shirts en dessous.
« J'ai rien. » Ses mots étaient altérés par l'alcool et il puait l'urine et la panique. « Me faites pas de mal. »
Danny secoua la tête. Combien de virages mal négociés fallait-il pour atterrir ici ?
« Du calme, mon vieux. »
L'homme le scruta d'un œil soupçonneux, prêt à prendre ses jambes à son cou.
« Vous avez une cigarette ?
- Je ne fume pas. Mon ami, continua-t-il en désignant la voiture du pouce, il fume. Mais lui, il te fera du mal. »
L'homme se raidit, ses yeux jaunes jetant des regards furtifs autour de lui.
« Écoutez, monsieur...
- Boucle-la. » Danny porta la main à sa poche, en tira son portefeuille. « Tu vois ça ? Vingt dollars. »
Le clochard se figea, les yeux rivés sur le billet.
« Je... je fais pas ça, je suis pas pédé. »
Danny ne put se retenir de rire. Le type ne se rendait visiblement pas compte de son odeur.
« Prends cet argent et va au croisement de Grand Avenue et de LaSalle Street. Il y a une boutique d'alcool là-bas. Achète une bouteille, assieds-toi dans le parking. » Danny s'approcha, poursuivit sur un ton de conspirateur. « Dans environ une demi-heure, un de mes amis viendra. J'ai besoin de lui dire quelque chose, mais je ne peux pas le faire au téléphone, tu saisis ? Mon ami, il portera un imper brun clair. Tu lui dis - tu m'écoutes ? - tu lui dis que les oiseaux ont quitté leur cage. Si tu fais ça, il te donnera un autre billet de vingt.
- C'est tout ?
- Le fric le plus facile que tu aies jamais gagné. » Il lui offrit le billet, tentant de ne pas laisser paraître son amusement. Le clochard tendit la main, hésita, s'en empara. « C'est bien. Ne me fais pas faux bond. »
Le type se retourna, prit l'allée vers l'est, dans la mauvaise direction. Danny faillit le rappeler, puis laissa tomber et se tint dans l'ombre jusqu'à ce qu'il ait disparu. La portière de la voiture s'ouvrit.
« Combien tu lui as filé.
- Dix. »
Evan grogna, secoua la tête.
« Au boulot. »
Il ouvrit le coffre, la lumière de la veilleuse se répandit en travers de son t-shirt noir, il farfouilla dedans et en tira une chaîne épaisse. Danny en saisit une extrémité et alla jusqu'à la porte, la déroulant lentement, le cliquetis résonnant bruyamment dans l'espace confiné de l'allée. Le clochard lui avait foutu les jetons et il se laissa porter par la décharge d'adrénaline. Tout était clair, net, ses mouvements étaient précis. Une lourde grille d'acier décolorée par l'âge bloquait la porte arrière de la boutique. Danny accrocha la chaîne aux barreaux, pensant à ces films où les voleurs creusaient toujours des tunnels sous les rues à coup de pains de plastic ou forçaient des coffres avec des perceuses à pointe de diamant. Huit billets chez Home Depot leur avaient suffi pour se payer tout l'équipement dont ils avaient besoin.
Dévaliser une boutique de prêteur sur gages était généralement une entreprise risquée. Comme elles abritaient pas mal d'espèces, la sécurité pouvait être une galère. D'après Terry, ce type ne vendait pas que des vieilles télés et de la quincaillerie d'occasion. Il trempait aussi dans le trafic d'herbe. Ce qui signifiait encore plus d'espèces - plus qu'assez pour justifier qu'ils se donnent du mal.
C'est ça. De l'argent facile. Le même bobard que tu viens de raconter au clodo.
Pas le temps. Danny vérifia la chaîne puis se retourna et fit signe que c'était bon. Evan démarra la Mustang qui, tous phares éteints, ressemblait à un requin noir. Comme les maillons se tendaient, Danny alla s'abriter derrière une benne à ordures tachée de rouille. Il pencha la tête pour écouter, une main levée.
Une longue minute s'écoula avant qu'il ne l'entende. Faible au début, le cliquetis lointain devint rapidement un rugissement de ferraille. Des étincelles jaillirent dans la nuit depuis les voies du métro aérien, annonçant le passage d'une rame.
Danny baissa la main et Evan accéléra violemment. Dans un grincement douloureux mais à peine audible sous le vacarme du métro, le loquet métallique céda. La grille d'acier s'ouvrit d'un coup, toujours fixée à la chaîne, ses gonds prêts à lâcher sous la traction de la voiture. L'espace d'une seconde, Danny crut qu'Evan allait l'arracher du mur, mais il vit la lumière rouge des freins, puis la lumière blanche de la marche arrière. Le moteur redevint enfin silencieux.

Source : www.franceloisirs.com

[El Marco]

Désaxé est sorti en poche. En voici la couverture :