Age: 36 Inscrit le: 06 Oct 2005 Messages: 11460 Localisation: Au bout du monde
Posté le: Dim Avr 22, 2018 8:58 pm Sujet du message: Série "Narval" – Jean-François Paillard (Asphalte)
Le Parisien, premier polar de Jean-François Paillard, paraîtra chez Asphalte le 3 mai.
Ce sera aussi pour la jeune maison, surtout connue pour ses auteurs sudaméricains et ibériques, la première parution d'un polar français.
Narval a été de tous les théâtres d’opérations : Congo-Brazzaville, Bosnie, Irak…
Jusqu’au jour où les séquelles physiques et psychologiques de la guerre du Golfe mettent fin à sa carrière de soldat.
Reconverti en porte-flingue pour un clan corse basé à Paris, il ronge son frein.
Et saute sur l’occasion quand on lui propose une mission à Marseille : intégrer la protection rapprochée du maire, menacé par un dealer de la Castellane.
Mais c’est un traquenard : « le Parisien » n’a été embauché que pour porter le chapeau d’un règlement de comptes…
Déterminé à se venger, Narval se lance dans une course-poursuite effrénée du Vieux-Port à Belsunce en passant par les Goudes et le stade Vélodrome, aidé par la belle Djamila et par Jean-No, ancien docker connaissant Marseille comme sa poche.
La playlist du livre, c'est par ici sur le site de l'éditeur.
L'auteur
Jean-François Paillard est né à Paris en 1961.
Il a grandi en grande banlieue parisienne et aux États-Unis, et il vit actuellement à Marseille.
Journaliste et vidéaste, il est également écrivain, actif dans plusieurs genres : essai, théâtre, récits, poésie, romans (Le Rouergue).
Le Parisien (Asphalte, 2018) est son premier polar.
_________________ Quand je pense à tous les livres qu'il me reste à lire... J'ai la certitude d'être encore heureux.
Jules Renard (1864-1910)
Age: 36 Inscrit le: 06 Oct 2005 Messages: 11460 Localisation: Au bout du monde
Posté le: Dim Avr 22, 2018 9:00 pm Sujet du message:
Chronique à venir début mai.
Disons pour l'instant simplement que les fans de DOA ou de Manchette devraient y trouver leur compte. _________________ Quand je pense à tous les livres qu'il me reste à lire... J'ai la certitude d'être encore heureux.
Jules Renard (1864-1910)
Posté le: Dim Avr 22, 2018 10:46 pm Sujet du message:
Hoel a écrit:
Disons pour l'instant simplement que les fans de DOA ou de Manchette devraient y trouver leur compte.
Ouh, c'est bon ça !
J'en serai, d'autant plus que, comme tu l'as dit, c'est le premier polar français publié par les excellentes éditions Asphalte (depuis leur création en 2010) ! _________________ « Il vaut mieux cinq mille lecteurs qui ne vous oublieront plus jamais à des centaines de milliers qui vous auront consommé comme une denrée périssable. » Jérôme Leroy
(Elle n'est pas folichonne, je trouve. Peut-être à cause de la voix off ?) _________________ « Il vaut mieux cinq mille lecteurs qui ne vous oublieront plus jamais à des centaines de milliers qui vous auront consommé comme une denrée périssable. » Jérôme Leroy
Age: 36 Inscrit le: 06 Oct 2005 Messages: 11460 Localisation: Au bout du monde
Posté le: Mar Avr 24, 2018 9:11 am Sujet du message:
Présentation de l'éditeur
Citation:
Tiens, je parie que vous croyez qu’à Marseille tout fonctionne à l’affect. Qu’on fait partie d’une grande famille. Que la ville est un joyeux bordel. Que rien n’est organisé. C’est tout le contraire. Ici, chacun sa place. Chacun ses responsabilités. Chacun ses soucis. Le système est froid et implacable.
Il y a l’immense majorité des normaux, comme moi, ceux qui prétendaient être là pour défendre la France. Et ils y croyaient ! Les uns disaient qu’ils voulaient se rendre utiles. D’autres arguaient qu’ils avaient été élevés, éduqués, dressés pour ça. Pour défendre la France. Qu’ils n’ont pas défendue, bien évidemment. Tout ça n’était qu’une vaste fumisterie. Aucun de nous n’a défendu quoi que ce soit. En Irak, en Bosnie, au Mali, au Congo, personne n’a rien défendu du tout. En Côte d’Ivoire, je n’ai rien défendu.
Le premier polar français qu'Asphalte a choisi de publier, après avoir proposé durant 8 ans des textes et des auteurs venus de pays divers (notamment du Chili pour Boris Quercia, du Brésil avec Edyr Augusto, ou encore d'Espagne avec Andreu Martin), c'est LE PARISIEN, de Jean-François Paillard.
Ce texte est un roman policier à la fois "old-school" (aux influences assumées de Manchette et de Chase) et très contemporain puisqu'il met en scène de manière magistrale, juste et étonnante un ancien soldat, Nicolas, qui a participé à tous les théâtres d'opérations militaires récents (Bosnie, Congo-Brazzaville, Golfe, ...).
Mis à la retraite prématurément suite à un problème de santé, Nicolas se reconvertit dans le business de la protection rapprochée (de bars et de cercles de jeux à Paris et travaille notamment pour les Corses. Le roman s'ouvre quand Nicolas, dit Narval, débarque à Marseille, pour une mission bien particulière.
Commence alors une intrigue marseillaise extrêmement bien écrite et prenante, aux personnages secondaires bien campés et au rythme effréné.
L'histoire linéaire de Narval à Marseille est entrecoupée de flashbacks militaires sur le passé de Narval, qui nous transportent de façon authentique, crédible et informée, dans le désert irakien, le bourbier du Congo-Brazzaville et les Opex en Bosnie.
Un roman qui pose un nouveau regard sur ce que deviennent les soldats après avoir vécu l'horreur des théâtres d'opérations et qui interroge notamment sur l'usage fait de l'uranium appauvri.
Une nouvelle voix du polar à découvrir !
L'auteur est journaliste de profession pour des grands médias nationaux (ça m'intéresse, L'Express, Challenges, Femme Actuelle, Philosophie Magazine, etc.) Il vit à Marseille depuis plus de 20 ans.
_________________ Quand je pense à tous les livres qu'il me reste à lire... J'ai la certitude d'être encore heureux.
Jules Renard (1864-1910)
Posté le: Mar Avr 24, 2018 10:42 am Sujet du message: Re: Le Parisien – Jean-François Paillard (Asphalte)
Hoel a écrit:
Ce sera aussi pour la jeune maison, surtout connue pour ses auteurs sudaméricains et ibériques, la première parution d'un polar français.
Thimothée Demeillers n'écrit pas des polars ? _________________ La vie ne devrait consister qu'à trouver les bons mots au bon moment. (Tété, Emma Stanton, 2003).
Age: 36 Inscrit le: 06 Oct 2005 Messages: 11460 Localisation: Au bout du monde
Posté le: Mar Avr 24, 2018 10:51 am Sujet du message:
Ils le considèrent pas comme auteur de polar visiblement et je crois qu'il est placé en librairie du côté de la littérature générale. Je n'ai pas lu le premier. Le second est un roman noir désespéré et le personnage est en prison pour avoir commis quelque chose de grave. Les limites du polar... _________________ Quand je pense à tous les livres qu'il me reste à lire... J'ai la certitude d'être encore heureux.
Jules Renard (1864-1910)
Age: 36 Inscrit le: 06 Oct 2005 Messages: 11460 Localisation: Au bout du monde
Posté le: Jeu Mai 03, 2018 10:43 am Sujet du message:
Le bouquin est disponible en librairie et aujourd'hui et mon avis est sur Polars Pourpres pour l'occasion.
Sur Polars Pourpres, Hoel a écrit:
La meilleure défense de Narval, c'est l'attaque
Narval a connu un certain nombre de conflits au sein de l'armée française. Jusqu'à ce que la guerre l'use de trop et qu'on décide qu'il était désormais inapte à la profession de soldat. Qu'à cela ne tienne, ne sachant pas trop quoi faire d'autre, voilà Narval vite reconverti dans la sécurité et, de fil en aiguille, dans des opérations interlopes où son expérience du terrain est grandement appréciée.
Dépêché de la capitale à Marseille pour une opération spéciale, il découvre qu'il s'est fait piéger en beauté. Un caïd de la drogue est retrouvé abattu dans sa chambre d'hôtel. Pour sauver sa tête, Narval est bien décidé à trouver qui a voulu lui faire porter le chapeau.
Connue pour ses auteurs de polar sudaméricains et ibériques, Asphalte publie un polar français pour la première fois. Tout comme Jean-François Paillard, à qui on devait jusqu'alors une œuvre hétéroclite (roman, essai, théâtre, poésie), essentiellement au Rouergue.
Dès l'exergue, l'auteur cite Jean-Patrick Manchette. Les références au père du néopolar sont par la suite – très – appuyées. Un personnage est nommé Terrier (comme le tueur à gages dans La Position du tireur couché) puis peu après, un autre... Manchette ! Ça a le mérite d'être clair.
L'héritage du néopolar est présent, forcément, et le style de l'auteur rappelle aussi, plus proches de nous, des auteurs de la Série Noire dépoussiérée par Aurélien Masson comme DOA ou Antoine Chainas. Le Parisien est très réaliste et les scènes d'action, qui ne manquent pas, sont sèchement décrites, de même que les personnages. D'un autre côté, comme dans Une histoire d'amour radioactive ou autres Pukhtu Primo, les caractéristiques d'une arme ou d'un bolide peuvent parfois être détaillées avec une grande rigueur, ce qui déroutera peut-être les lecteurs qui se contentent que le pistolet tire et que la voiture roule.
Le personnage de Narval, plutôt froid, ne parvient pas à être totalement antipathique, de par ses fêlures notamment (ses différentes guerres, son stress post-traumatique, son suivi psychologique...), à l'instar du Lynx découvert dans Citoyens clandestins. Deux noms d'animaux sauvages pour deux mercenaires des plus efficaces, tiens tiens !
L'intrigue est assez sommaire mais Jean-François Paillard, tout comme Narval, fait très bien son boulot, et plus d'un lecteur sera dérouté par la tournure que prendront finalement les événements.
Efficace dans son genre, Le Parisien laissera sans doute certains lecteurs de polars de marbre mais devrait ravir les amateurs d'histoires de mercenaires et de règlements de compte dans le milieu du grand banditisme ainsi que les aficionados de DOA et consorts.
_________________ Quand je pense à tous les livres qu'il me reste à lire... J'ai la certitude d'être encore heureux.
Jules Renard (1864-1910)
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Posté le: Jeu Mai 07, 2020 12:19 pm Sujet du message:
Le deuxième titre de Jean-François Paillard chez Asphalte étant une aventure de Narval (et mon petit doigt me dit qu'il y en aura au moins une autre), je ne crée pas de sujet spécifique pour chaque ouvrage.
Paru il y a quelques mois chez Asphalte donc, L'Affaire suisse.
Narval revient d’un boulot compliqué à Marseille et retrouve sans enthousiasme ses collègues porte-flingues. Rapidement, leur supérieur, le parrain Pépé Bartoli, lui confie une nouvelle tâche : aller récupérer un magot en Suisse, le butin d’un casse effectué quinze ans auparavant par Bartoli lui-même. Mais ce dernier se montre très méfiant envers son homme de main. Se douterait-il que Narval, en réalité, est un agent infiltré de la Centrale ? Auquel cas cette mission à Lausanne pourrait bien être un traquenard…
Nico, alias Narval, est chargé par Pépé Bartoli, le parrain dont il est l’un des assistants, d’une mission délicate. Remettre la main, en Suisse, sur un sacré pactole ayant autrefois appartenu à son boss. En réalité, Narval est un agent sous couverture de la Boîte et il est pris d’un véritable doute. S’agit-il d’une vraie mission ou bien Pépé commence-t-il à avoir de sérieux soupçons sur sa franchise ? Auquel cas, il l’envoie peut-être volontairement au casse-pipe ? Narval va devoir continuer à jouer double en étant particulièrement sur ses gardes. On n’est jamais trop prudent.
Nous avions fait la connaissance de Narval dans Le Parisien, premier polar de Jean-François Paillard paru chez Asphalte en 2018. Ici, l’auteur reprend son personnage et les éléments qui avaient fait la réussite du premier opus mais cette nouvelle aventure de l’agent double est tout à fait lisible sans avoir lu Le Parisien.
Nous sommes donc dans du roman d’espionnage classique, à l’ancienne pourrait-on dire, bien qu’il soit tout ce qu’il y a de plus contemporain. Les amateurs de DOA ou du récent J'irai tuer pour vous seront là en terrain connu. L’intrigue n’est pas follement originale mais le bagout de l’auteur, qui utilise un argot et un jargon dont la lecture sera un véritable plaisir pour les amoureux de la langue française (glossaire parfois utile en fin d’ouvrage) compense largement cette carence. Le roman est assez court – 222 pages au format semi-poche – et très riche en scène d’actions en proportion, si bien qu’on ne s’ennuie pas une seconde. L’écrivain semble bien connaître les milieux qu’il décrit – journaliste de métier, il s’est a minima bien documenté – et le roman est donc dans la veine « espionnage réaliste ». Pas de gadgets inventés ou de situations abracadabrantesques, on est là dans ce qui se fait à la DGSE ou ailleurs. L’auteur prend un malin plaisir à faire évoluer dans le monde de la haute finance suisse des personnalités internationales connues, facilement reconnaissables bien que leur identité ait été quelque peu modifiée. Le personnage de Mady, étudiante et escort de luxe qui ne laisse pas Narval indifférent est intéressant, et les gastronomes ne seront pas déçus : on mange et boit bien dans les romans de Jean-François Paillard.
Sans être exceptionnel, notamment en terme d’originalité, L’Affaire suisse est un très efficace roman d’espionnage français à l’écriture fort agréable. Il se termine par une ultime pirouette habile, qui nous laisse à penser qu’on aura prochainement des nouvelles de l’auteur.
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Jules Renard (1864-1910)
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