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norbert Serial killer : Hannibal Lecter
Age: 47 Inscrit le: 18 Avr 2007 Messages: 11683 Localisation: Rhône-Alpes
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Posté le: Mer Déc 19, 2018 3:10 am Sujet du message: Un été sans dormir - Bram Dehouck (Mirobole) |
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Découverte belge avec Un été sans dormir de Bram Dehouck, paru à la rentrée chez Mirobole Editions dans une traduction de Emmanuèle Sandron.
Le livre :
Un polar belge et méchant.
C'est arrivé près de chez vous, un été étouffant, à Windhoek, petit village belge sans histoire...
Jusqu'au jour où la municipalité fait installer des éoliennes.
Ce bruit de pales !
Flap, flap, flap.
Le boucher en perd le sommeil.
Plusieurs nuits d'insomnie et il pique du nez dans sa spécialité, une recette dont les clients raffolent.
Dès lors, par un effet domino aussi logique qu'absurde, les catastrophes s'enchaînent, les instincts se libèrent, et les vengeances s'exercent...
Pour le pharmacien, les amants cachés, le jeune désoeuvré ou la femme du facteur, rien ne sera plus pareil à Windhoek.
Un été sans dormir est une véritable tragédie flamande moderne doublée d'un récit de mœurs impitoyable, servis par un style économe, des phrases au cordeau, beaucoup de dérision. Du cynisme ordinaire, une grande justesse psychologique... C’est logique et absurde, cruel et jouissif, écœurant et hilarant.
« Un polar qui sort du lot : acide et désopilant. » Elise Lépine - Livres Hebdo
« Une farce grotesque à l’humour noir et belge, entre un épisode de Strip Tease et un film de Chabrol. » Frantz Hoez - L’Obs
>> Lire les premières pages
>> Le site de l'auteur : https://bramdehouck.wordpress.com/
L'auteur :
Bram Dehouck, né en 1978, vit près de Courtrai en Belgique flamande.
Publié en Allemagne et en Angleterre, il a reçu des prix importants tels le Schaduwprijs (meilleur premier roman noir néerlandophone) et le Gouden Strop (meilleur polar de langue néerlandaise).
Un été sans dormir, son deuxième roman, est sa toute première traduction française.
_________________ « Il vaut mieux cinq mille lecteurs qui ne vous oublieront plus jamais à des centaines de milliers qui vous auront consommé comme une denrée périssable. » Jérôme Leroy
Dernière édition par norbert le Mar Juil 30, 2019 2:00 pm; édité 1 fois |
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norbert Serial killer : Hannibal Lecter
Age: 47 Inscrit le: 18 Avr 2007 Messages: 11683 Localisation: Rhône-Alpes
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Posté le: Jeu Déc 20, 2018 7:35 am Sujet du message: |
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>> La chronique de Mr K. sur Le Capharnaüm éclairé :
Citation: |
Un Été sans dormir de Bram Dehouck
Direction le plat pays aujourd'hui avec une chronique consacrée à Un Été sans dormir de Bram Dehouck, tout juste sorti aux éditions Mirobole à l'occasion de la rentrée littéraire.
Il s'agit d'un polar belge servi bien noir qui m'a totalement emporté, ne me laissant pas d'autre choix que de continuer ma lecture jusqu'à la dernière page tant j'ai été pris par les personnages et l'histoire.
Attention, petite bombe littéraire !
Bienvenue dans la charmante localité de Windhoeck, petit village flamand ne dépassant pas la centaine d'habitants et où tout le monde se connaît.
La localité vit au rythme des saisons et des habitudes de chacun, il ne s'y passe pas grand chose et d'ailleurs cela contente tout le monde.
L'installation d'un parc éolien de production électrique va bouleverser la donne.
Certains protagonistes ne supportent pas ce changement qui bouleverse leurs habitudes (le bruit des pâles qui devient obsédant pour le boucher, l'ombre des infrastructures qui dénature le jardin du vétérinaire...) et au fil du texte, on sent que le pétage de plomb n'est pas bien loin.
Surtout que l'auteur gratte là où ça fait mal et très vite le vernis des apparences laisse apparaître un tableau bien moins reluisant, avec son lot de frustrations, vexations, jalousies et tromperies qui vont mener cette communauté bien sous tous rapports à première vue vers un chaos indescriptible et tétanisant.
Petit ouvrage d'à peine 250 pages, Un Été sans dormir s'avère être une redoutable machine infernale pour tous les personnages.
C'est par petites touches, à la manière des pointillistes en leurs temps, que l'auteur brode un canevas de plus en plus dense qui fait monter la pression méthodiquement et de manière implacable.
Pour cela, Bram Dehouck déroule une galerie de personnages décalés, comme par exemple le boucher qui n'arrive plus à dormir et commence à confondre réalité et imagination, une femme qui a raté sa vie et qui se met à espérer ruiner celle de sa plus grande rivale, un homme passionné de jardinage voit son œuvre gâtée par les nouvelles installations et commence à se demander s'il va pouvoir le supporter, une jeune fille timide et diminuée tente de commencer enfin sa vie après avoir subi le joug d'un grand-père fermier despotique, le pharmacien perfectionniste qui peut déraper très vite, l'adolescent boutonneux épris d'une beauté inatteignable et qui a du mal à ne pas céder à certains pulsions, et bien d'autres que vous découvrirez lors de votre future lecture.
Rajoutez par-dessus un soleil de plomb qui n'aide pas à la sérénité et vous obtenez un climax bien pesant qui n'attend qu'une chose : que les éléments se déchaînent !
Page après page, détail après détail, conversation après conversation, la mayonnaise monte.
On sent bien que l'on va droit dans le mur, que l'équilibre précaire va se rompre et que les chevaux vont être lâchés !
La trame se densifie, les êtres se croisent, ne se comprennent pas toujours, psychotent énormément et l'ensemble mène à une construction mentale très élaborée qui ne peut que mener au drame.
Le pire, c'est qu'on en redemande malgré un malaise qui s'installe progressivement et sûrement.
Personnages malmenés autant que le lecteur, cette lecture marque par son côté banal (les destins décrits n'ont rien d'extraordinaire en soi) mais la concomitance des faits et les hasards qui s'y ajoutent donnent à voir une humanité engoncée dans un certain individualisme et un égocentrisme qui souvent la mène à sa perte.
Quand les événements finissent par se précipiter, je peux vous dire qu'on souffre.
Un conseil, ne vous attachez pas trop aux personnages car loin de les épargner, l'auteur réserve pour certains d'entre eux un sort peu enviable.
Un Été sans dormir est remarquable aussi dans sa forme.
Excellemment construit, possédant un rythme et une force peu commune, il est très accessible et superbement rédigé provoquant une addiction qui devient très vite insurmontable.
Langage courant mâtiné parfois d'explosions plus familières, on baigne vraiment dans une ambiance étrange et l'immersion est totale.
Se lisant très simplement et avec une joie renouvelée, même si la fin cueille littéralement le lecteur et le laisse à genou, on prend sacrément son pied à découvrir les affres des habitants de Windhoeck.
À lire absolument, vous ne le regretterez pas !
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_________________ « Il vaut mieux cinq mille lecteurs qui ne vous oublieront plus jamais à des centaines de milliers qui vous auront consommé comme une denrée périssable. » Jérôme Leroy |
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norbert Serial killer : Hannibal Lecter
Age: 47 Inscrit le: 18 Avr 2007 Messages: 11683 Localisation: Rhône-Alpes
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Posté le: Lun Jan 07, 2019 12:41 pm Sujet du message: |
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Félicitations à Emmanuèle Sandron qui vient de recevoir le Prix de traduction SCAM-SACD 2018 pour sa traduction du néerlandais [Belgique] d'Un été sans dormir de Bram Dehouck ! _________________ « Il vaut mieux cinq mille lecteurs qui ne vous oublieront plus jamais à des centaines de milliers qui vous auront consommé comme une denrée périssable. » Jérôme Leroy |
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Le Juge Wargrave Ishigami le Dharma
Age: 39 Inscrit le: 17 Oct 2012 Messages: 8733 Localisation: Hexagone
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Posté le: Mer Jan 09, 2019 12:24 pm Sujet du message: |
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norbert a écrit: |
Félicitations à Emmanuèle Sandron qui vient de recevoir le Prix de traduction SCAM-SACD 2018 pour sa traduction du néerlandais [Belgique] d'Un été sans dormir de Bram Dehouck ! |
Sais-tu comment le jury fait pour départager les nommés ? Parce que ça doit être difficile de ne pas prendre en compte la qualité du texte original et de distinguer ce qui est de l'auteur dans la richesse de la langue et ce qui de la (bonne) traduction.
Prennent-ils certains passages en la comparant avec l'original avec l'aide d'autres traducteurs pour en évaluer la qualité (originale et traduite) ? _________________ La vie ne devrait consister qu'à trouver les bons mots au bon moment. (Tété, Emma Stanton, 2003). |
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norbert Serial killer : Hannibal Lecter
Age: 47 Inscrit le: 18 Avr 2007 Messages: 11683 Localisation: Rhône-Alpes
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Posté le: Mer Jan 09, 2019 12:40 pm Sujet du message: |
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Alors là, bonne question, mais je n'en ai aucune idée. Je ne sais pas non plus de qui est composé le jury, je sais juste qu'il existe plusieurs prix qui récompensent le travail de traducteurs. Mais j'imagine qu'en effet, il y a d'autres traducteurs reconnus qui font partie de tels jurys. _________________ « Il vaut mieux cinq mille lecteurs qui ne vous oublieront plus jamais à des centaines de milliers qui vous auront consommé comme une denrée périssable. » Jérôme Leroy |
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Hoel Patrick Kenzie (modo)
Age: 36 Inscrit le: 06 Oct 2005 Messages: 11462 Localisation: Au bout du monde
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Posté le: Lun Avr 15, 2019 12:06 am Sujet du message: |
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C'est bien déglingos avec un humour noir grinçant. Petit bourg, tout le monde se connait, s'épie. Tous les persos sont plus ou moins dérangés, certains carrément ignobles. Humour un peu foutraque comme ce fils de boucher, en surpoids et pas très finot, qui se met coup sur coup au sport et à stopper la viande au grand dam de ses parents. Il caresse ainsi l'espoir de séduire la bombe de sa classe, végétarienne. Ça pourrait être too much mais je trouve que ça passe crème, je ricane bien. J'y retourne... _________________ Quand je pense à tous les livres qu'il me reste à lire... J'ai la certitude d'être encore heureux.
Jules Renard (1864-1910)
http://hanniballelecteur.wordpress.com/ |
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Hoel Patrick Kenzie (modo)
Age: 36 Inscrit le: 06 Oct 2005 Messages: 11462 Localisation: Au bout du monde
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Posté le: Mar Juil 16, 2019 11:55 am Sujet du message: |
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Mon avis vient de paraître sur Polars Pourpres.
Sur Polars Pourpres, Hoel a écrit: | Une farce à dormir debout
Windhoek, paisible village belge.
Il suffit parfois d’un rien pour que la quiétude ordinaire vire au chaos. Une catastrophe naturelle. Un explosion malencontreuse. Un attentat. Un enlèvement. Ici, rien de tout ça. C’est l’installation de quelques malheureuses éoliennes qui va, sans que personne ne le sache encore, précipiter le village dans l’horreur. Le boucher, rendu fou par ce bruit incessant qui semble ne déranger personne d’autre que lui, perd le sommeil et travaille de plus en plus mal. A tel point que sa femme le retrouve endormi dans son atelier de préparation, la tête littéralement dans le pâté. Un non-événement a priori, mais qui va être le point de départ d’une série de catastrophes en cascade dont peu à Windhoek sortiront indemnes.
Amateurs de littérature sérieuse, fuyez ! Pour son deuxième roman (le premier traduit en français), Bram Dehouck sort l’artillerie lourde. Proposé par Mirobole – dans une traduction du néerlandais d’Emmanuèle Sandron récompensée par le Prix SCAM-SACD – ce polar « belge et méchant » s’inscrit dans la lignée d’autres titres drolatiques proposés par la maison, à commencer par ceux de S. G. Browne. S’il s’agit bien là d’un pur divertissement noir, qu’on verrait bien adapté au cinéma façon Tarantino ou Rodriguez, l’exigence littéraire est de mise, en particulier dans la construction de l’intrigue. Les personnages sont assez nombreux mais pas suffisamment pour qu’on s’y perde. Ils sont représentatifs de la vie d’un petit village. On a affaire, en plus du boucher insomniaque et de sa famille, à une jeune femme en recherche d’emploi nouvellement installée, à un facteur en proie à des soucis gastriques, à un vétérinaire cocu, à un pharmacien raciste, à un immigré, etc. C’est grand-guignolesque mais totalement assumé et assez malin, si bien que même les idées les plus caricaturales – comme le fils du boucher qui stoppe la viande au grand dam de ses parents pour séduire la jeune fille de ses rêves, végétarienne convaincue – passent comme une lettre à la poste. Enfin, quand le facteur est en état de faire sa tournée...
Surtout, l’auteur a particulièrement travaillé les changements de points de vue. L’effort pour offrir des transitions intelligentes est louable et nous permet souvent de revivre les mêmes événements selon divers angles. Et puis, sans que cela ne soit l’intérêt principal du livre, on sent que Bram Dehouck prend un malin plaisir à égratigner certains comportements et certaines idées de ses compatriotes, ce qui ne gâte rien.
Vous l’aurez compris, Un été sans dormir est un roman qui ne se prend pas au sérieux et ne conviendra assurément pas à tout le monde. Les lecteurs qui ne sont pas contre une tranche de rigolade foutraque devraient néanmoins trouver leur compte avec cette farce noire dont tout le monde est plus ou moins le dindon.
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_________________ Quand je pense à tous les livres qu'il me reste à lire... J'ai la certitude d'être encore heureux.
Jules Renard (1864-1910)
http://hanniballelecteur.wordpress.com/ |
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norbert Serial killer : Hannibal Lecter
Age: 47 Inscrit le: 18 Avr 2007 Messages: 11683 Localisation: Rhône-Alpes
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Posté le: Mer Juil 17, 2019 2:05 pm Sujet du message: |
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Merci Hoel pour cet avis qui donne envie.
D'ailleurs, je viens de voir que le bouquin sort en 10/18 le 19 septembre prochain. _________________ « Il vaut mieux cinq mille lecteurs qui ne vous oublieront plus jamais à des centaines de milliers qui vous auront consommé comme une denrée périssable. » Jérôme Leroy |
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