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Entre hommes - Germán Maggiori (La Dernière Goutte)
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norbert
Serial killer : Hannibal Lecter


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Le Serment des Limbes

MessagePosté le: Mar Mai 24, 2016 5:58 am    Sujet du message: Répondre en citant




>> La chronique de Yan sur Encore du Noir :

Citation:

Entre hommes, de Germán Maggiori


Une partie fine entre des notables, juge, banquier, sénateur, et un trio formé de deux travestis et une prostituée tourne mal.
La jeune femme fait une overdose.
Il faut se débarrasser du cadavre.
Mais dans cet appartement luxueux prêté par un entremetteur, une caméra tourne.
Il y a là de quoi aiguiser quelques appétits et c’est peu dire que quand la bande disparaît, nombreux sont ceux qui voudraient mettre la main dessus.


Point de départ classique pour un roman noir qui l’est aussi mais qui a pour lui de particulièrement bien planter son décor – ces villas miserias, les quartiers les plus pauvres de la périphérie de Buenos Aires au lendemain de la crise économique – et d’y balancer une série de personnages particulièrement allumés et mus plus encore par le désir d’exercer la violence, que par celui de s’enrichir.


« Le Gaucher était en train de croquer une aspirine tout en préparant un sandwich au jambon, fromage et tomate sur le comptoir en marbre blanc de la cuisine. Il pulvérisait le comprimé avec ses molaires comme si c’était un bonbon à la menthe. L’acidité amère de l’aspirine le réconfortait. Il avait une légère gueule de bois et une grosse faim. Assassiner le rendait anxieux, l’anxiété lui ouvrait l’appétit, la nourriture lui coupait la faim, la satiété faisait de lui un assassin. Un cercle parfait. »


Un maître chanteur qui perd sa bande, dérobée par un subalterne, des camés complètement tarés préparant un braquage, deux flics dont un au moins n’aime rien mieux que torturer comme au bon vieux temps de la dictature, et les ombres au-dessus de cet échantillon d’humanité tordue de ceux qui ne veulent pas se mouiller.
Voilà ceux auxquels Germán Maggiori attache ses pas, et les nôtres par la même occasion, nous réservant une drôle de plongée en apnée dans ces bas-fonds porteños dans lesquels le lendemain tient du futur inaccessible et où la vie ne tient qu’à un fil.


D’aucuns ont pu gloser sur les quelques explosions de violence aptes à séduire les lecteurs-voyeurs de thrillers sanglants pour vendre Entre hommes comme une espèce de version littéraire de snuff movie, d’autres l’ont vendu comme un nouvel Ellroy ou un nouveau Lehane (il faudra m’expliquer ce que les deux ont vraiment en commun, à part le fait d’être américains) et l’éditeur évoque Jim Thompson qui est décidément à la mode (et c’est tant mieux, nous dirait Christophe Laurent).


Se cantonner à cela, ce serait passer à côté de ce qui fait vraiment le prix du roman de Maggiori : le portrait sans fard d’une société qui sombre, gangrénée par son passée, minée par la division, pourrie par un argent qui s’est volatilisé et pour lequel chacun est prêt à piétiner les autres.
En lisant Entre hommes, on se traîne les mêmes gueules de bois que les personnages, on sent les ordures en décomposition, la sueur chargée de Fernet-Branca qui coule sous les chemises crasseuses ou les cadavres qui pourrissent en nourrissant quelques chiens errants.
Sacré tableau, sombre mais éclairé parfois par un trait d’humour cynique, une situation cocasse ou la découverte d’écrits qui pourraient transformer un flic pourri en anachorète heureux.
Peut-être pas le « meilleur polar argentin de tous les temps » comme l’annonce le bandeau, mais un vraiment bon roman.



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Fredo
Michael Myers


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Le Vol des Cigognes

MessagePosté le: Mar Mai 24, 2016 10:17 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Je viens de le commencer, j'aime beaucoup.
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norbert
Serial killer : Hannibal Lecter


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Le Serment des Limbes

MessagePosté le: Mer Juin 01, 2016 6:38 am    Sujet du message: Répondre en citant




>> La chronique de Cédric Segapelli sur Mon roman noir et bien serré :

Citation:

Germán Maggiori : Entre Hommes. Le bal des cafards.


Alors bien sûr qu’après avoir tourné la dernière page d’Entre Hommes de Germán Maggiori, nous serons tentés de le classer ou de le barder de références pour trouver quelque chose d’intelligent à dire au sujet de cet ovni littéraire s’affranchissant de toutes les règles.
Mais ne cherchez pas Ellroy, encore moins Thompson, parce que Germán Maggiori est un auteur qui s’est émancipé de toutes espèces d’influences pour nous balancer un récit brutal mettant en scène des flics et des truands arpentant les rues chaudes de Buenos Aires, ville laminée par les crises successives et le paco, came pourrie, composée de résidus de coke, de mort aux rats et autres pesticides en tout genre.


Cortez Le Tucumano est un mac pressé qui doit rapidement mettre sur pied une petite orgie pour ses commanditaires.
Il ramasse deux travestis et une fille de son staff pour les amener dans un appartement où les attendent un juge, un sénateur et un banquier.
Bacchanale endiablée sur festival de coke s’interrompant brutalement avec une overdose fatale pour la fille.
C’est d’autant plus gênant que toute la scène a été filmée derrière une glace sans teint et que la vidéo compromettante est désormais dans la nature.
Ce sont deux flics de la Division dirigée par Diana Le Boucher qui sont chargés de la retrouver.
Un duo charmant que cet ancien tortionnaire et cet obsessionnel psychopathe qui vont remuer tous les égouts de la ville pour parvenir à mettre la main sur l’enregistrement compromettant.
Et quand les flics sont plus cinglés que les truands, on peut se demander comment tout cela va se terminer.


Livre culte, « meilleur polar argentin de tous les temps », chef-d’œuvre de la littérature argentine, vous trouverez de nombreux qualificatifs dithyrambiques pour encenser ce roman noir auquel il faut concéder une certaine tendance à la démesure en puisant sa force dans la flétrissure d’une société en pleine décomposition.
Cette démesure se traduit dans la violence de scènes parfois dantesques, dans lesquelles il ne faudrait pas voir seulement une simple mise en scène sensationnaliste destinée à horrifier le lecteur.
Elles sont le miroir d’un quotidien brutal et âpre où l’on ne perçoit déjà plus les règles et les usages pour se focaliser dans une logique de survie sans aucun lendemain.


Conte barbare, Germán Maggiori a construit son récit à coup de grenades pour suivre, de manière parfois chaotique, les parcours hallucinants de personnages hauts en couleurs, tous affublés de surnoms à la fois inquiétants et pittoresques, à l’instar du Monstre et du Timbré désignant les deux flics véreux opérant dans une brigade où la corruption devient le gagne-pain de tout le personnel qui la compose.
C’est au travers de leurs périples que l’on distingue ce système pérenne de désagrégation qui contamine toutes les strates d’une société complètement disloquée que l’auteur dépeint avec une écriture frontale qui va droit au but.
Outre les flics, on prend plaisir à suivre les péripéties de cette horde de petites frappes, de braqueurs camés et de truands paumés mettant en place leurs coups foireux avec ce besoin permanent de se détruire la tête à coup de mauvais alcools et de cames pourries.
En toile de fond, on découvre également les portraits parfois poignants de ces prostituées et de ces travelos en tout genre, arpentant les trottoirs torrides et les bordels miteux de Buenos Aires en subissant les foudres de dégénérés bestiaux et brutaux, avides de faire subir les pires sévices pour apaiser cette colère et cette frustration qui lamine les cœurs.


Dans une atmosphère confinée, où l’odeur de la mort et de la pourriture gangrènent tout un monde déliquescent, Entre Hommes est l’incarnation du mal, de la violence et de l’horreur dans un quotidien abject où l’espoir de rédemption s’envole dans un remugle de sang et de tripes sur fond de rock tonitruant.
Un livre qui foudroie.



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El Marco
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Les Rivières Pourpres

MessagePosté le: Lun Déc 26, 2016 9:01 am    Sujet du message: Répondre en citant

Parution en poche le 21 avril.
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norbert
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Le Serment des Limbes

MessagePosté le: Jeu Avr 20, 2017 6:38 pm    Sujet du message: Répondre en citant




El Marco a écrit:
Parution en poche le 21 avril.








>> M.A.J. de 2018 : Apocalypse Gaucho, le nouveau roman de Germán Maggiori, vient de paraître en octobre 2018 dans la collection Fonds Noirs de La Dernière Goutte, toujours traduit par Nelly Guicherd (on en parle ici sur le forum) :





Citation:


En 2051, alors que la Chine est devenue la première puissance mondiale, l’Argentine s’enfonce dans la guerre et le terrorisme.
Milices et forces de sécurité, exclus, trafiquants et réfugiés se partagent la périphérie de Buenos Aires tandis que la pampa autour de la capitale n’est plus qu’un vaste marécage infesté de créatures hybrides où rôdent des gauchos accros aux drogues quantiques.

C’est dans ce monde en ruine qu’Alejandro Stellke, analyste au sein des Archives nationales d’information de l’État, organise une étrange opération pour laquelle il charge Chico Eisen, un agent qu’il a formé, accompagné par Kurt Sealow, un ornithologue américain, mais aussi par Zampa, un membre des services secrets du Vatican, et deux sœurs siamoises, de livrer de mystérieux œufs au laboratoire de la biologiste chinoise Mei Hóng, une spécialiste du clonage binaire.

À leurs trousses, les hommes du commandant Campson, un militaire obsédé par le retour de l’ordre, comptent bien les empêcher d’accomplir leur mission.

L'ombre de J. G. Ballard plane sur ce roman où les sectes mystico-scientifiques rêvent de prendre le pouvoir, où les enfants sont enlevés et conditionnés pour devenir des machines de guerre, et où les mémoires, comme les identités, sont reprogrammées.

Après son impressionnant polar Entre Hommes, Germán Maggiori mêle avec brio dans ce nouveau roman la science-fiction et le western apocalyptique.



« Fascinant par ses dérives et son rythme, ce roman semble né de la rencontre de Philip K. Dick et de Tarantino. C’est violent, original, inclassable. Bref, un ovni. » François Forestier - L'Obs

« Absolument impressionnant. Passionnant. On ne le lâche pas du début à la fin. » Marie Stonestreet – Librairie Mollat, Bordeaux




>> Lire un extrait ici






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MessagePosté le: Dim Mai 24, 2020 6:33 pm    Sujet du message: Répondre en citant




Je viens d'apprendre que ce roman a été adapté en mini-série par... HBO, donc c'est plutôt alléchant !

En attendant plus d'infos, le trailer (version spanish, mais bon ça donne déjà un aperçu prometteur) :



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