Posté le: Mer Déc 07, 2016 8:03 pm Sujet du message:
norbert a écrit:
J'avoue que j'ai même du mal à comprendre les autres notes et commentaires (bon, c'est vrai que le 1/10 de Ssarlotte a salement plombé la moyenne ! ). À moins que les personnes ne cherchaient un thriller, ce qu'évidemment ce roman n'est pas, mais pour le reste c'est un magnifique roman noir, le plus abouti et le meilleur de Sandrine Collette à ce jour.
Et le Prix Landerneau Polar qu'il a reçu est très largement mérité !
_________________ La vie ne devrait consister qu'à trouver les bons mots au bon moment. (Tété, Emma Stanton, 2003).
Posté le: Jeu Déc 08, 2016 7:41 pm Sujet du message:
Tu l'as lu, Ironheart ?
Si ce n'est pas encore le cas, quelque chose me dit que tu pourrais aimer (l'atmosphère, la puissance visuelle et romanesque de l'écriture, le destin de ces quatre frères et en particulier du petit Raphael, les steppes désolées de Patagonie, etc).
De même que tu devrais apprécier l'ambiance glaciale de :
Je trouve que les deux romans (surtout le Stéphane Jolibert, en y réfléchissant) ont une parenté avec notamment le Grossir le ciel de Franck Bousse, par exemple (même si les décors et intrigues ne sont évidemment pas les mêmes). _________________ « Il vaut mieux cinq mille lecteurs qui ne vous oublieront plus jamais à des centaines de milliers qui vous auront consommé comme une denrée périssable. » Jérôme Leroy
Dernière édition par norbert le Mar Déc 20, 2016 10:28 pm; édité 1 fois
Posté le: Ven Déc 16, 2016 6:49 pm Sujet du message:
Dès les premières pages, j'ai été envoûtée par l'écriture de Sandrine Colette. Je trouve que le fossé entre ses deux premiers romans et celui-ci est incommensurable.
La comparaison avec Grossir le ciel est tout à fait pertinente. Les deux livres sont minimalistes et assez austères mais pleins de poésie.
J'en suis à la moitié et vraiment, j'aime beaucoup. Mais je peux tout à fait comprendre que cet ascétisme puisse rebuter. De même que ses personnages, pas toujours très engageants (une constante chez l'auteure) et ses situations assez agressives puissent déranger le lecteur. Elle n'est pas très consensuelle la miss...
J'avais aimé mais pas adoré Des noeuds d'acier et Un vent de cendres : quelques défauts qui m'avaient empêchée de complètement adhérer. Ceci dit, plusieurs mois et même plusieurs années après, j'ai un souvenir assez précis de ces deux romans, preuve qu'ils sont quand même sacrément marquants.
Dernière édition par Ironheart le Ven Déc 16, 2016 7:13 pm; édité 1 fois
Posté le: Ven Déc 16, 2016 6:56 pm Sujet du message:
Ah, je suis tellement content que tu sois tombé sous le charme de ce roman toi aussi ! _________________ « Il vaut mieux cinq mille lecteurs qui ne vous oublieront plus jamais à des centaines de milliers qui vous auront consommé comme une denrée périssable. » Jérôme Leroy
Posté le: Ven Déc 16, 2016 7:19 pm Sujet du message:
Janjak, il est peut être moins prenant effectivement, parce que ce n'est pas un page turner ni un thriller avec moult rebondissements. On pourrait presque dire que l'intrigue démarre à la moitié du roman et que dans la première partie, il ne se passe rien ou presque. Mais bon, c'est un peu réducteur...
Cette fois ci, Sandrine prend son temps pour planter son décor et ses personnages, tout l'inverse de ce qu'elle avait fait dans des noeuds d'acier : livre trop court avec des protagnistes à la psychologie très peu développée. J'en avais été super frustrée d'ailleurs !
Il y a des bouquins qu'on adore et on se demande vraiment pourquoi d'autres n'ont pas aimé (si, si, je suis sûre que ça vous est arrivé à vous aussi !!! ) mais il y en a d'autres pour lesquels on est plus "tolérants".
Je vois tout à fait ce qui a pu déplaire aux lecteurs qui n'ont pas apprécié Il reste la poussière.
Posté le: Ven Déc 16, 2016 8:15 pm Sujet du message:
Ironheart a écrit:
Janjak, il est peut être moins prenant effectivement, parce que ce n'est pas un page turner ni un thriller avec moult rebondissements. On pourrait presque dire que l'intrigue démarre à la moitié du roman et que dans la première partie, il ne se passe rien ou presque. Mais bon, c'est un peu réducteur...
Cette fois ci, Sandrine prend son temps pour planter son décor et ses personnages, tout l'inverse de ce qu'elle avait fait dans des noeuds d'acier : livre trop court avec des protagnistes à la psychologie très peu développée. J'en avais été super frustrée d'ailleurs !
Pareil, moi aussi ça m'avait un peu gêné dans Des noeuds d'acier. Et pourtant, comme tu disais plus haut, je ne l'ai pas oublié et, contrairement à d'autres romans que j'ai peut-être plus appréciés sur le coup, j'en garde un souvenir assez précis.
Pour Il reste la poussière, i y a des scènes d'une puissance visuelle et sensorielle assez impressionnantes, notamment quand Rafael et ses frères doivent ramener les vaches et les bêtes dans un enclos : je me suis cru sur un cheval, en plein soleil, bref j'avais l'impression d'y être !
Autre point tout aussi remarquable : Sandrine Collette, dans certaines scènes narratives sans dialogue, a "adapté" son écriture au phrasé - et presque au langage aussi - de ses personnages, et le résultat là encore est impressionnant. Une merveille. _________________ « Il vaut mieux cinq mille lecteurs qui ne vous oublieront plus jamais à des centaines de milliers qui vous auront consommé comme une denrée périssable. » Jérôme Leroy
Posté le: Ven Déc 16, 2016 8:31 pm Sujet du message:
Oui, l'auteure a une écriture étonnemment sensuelle et c'est ce qui m'a captivée dès les premiers instants.
J'avais déjà remarqué ça dans un Vent de cendres mais dans il reste la poussière, c'est décuplé.
Je crois qu'on sait très rapidement, au bout de quelques pages, si ce roman va nous plaire ou pas. Ou on est immédiatement envoûté par le style Colette et l'univers dans lequel elle nous projette à grands coups de pieds aux fesses ou on y est totalement hermétique.
Posté le: Ven Déc 16, 2016 8:37 pm Sujet du message:
Ironheart a écrit:
Oui, l'auteure a une écriture étonnemment sensuelle et c'est ce qui m'a immédiatement captivée.
J'avais déjà remarqué ça dans un Vent de cendres mais dans il reste la poussière, c'est décuplé.
Idem, c'est justement ce qui m'avait séduit dans Un vent de cendres, avec déjà l'atmosphère particulière qui s'en dégageait.
Mais là, dans son dernier, on sent vraiment qu'en plus d'avoir passé un cap tellement tout est parfaitement maîtrisé, elle atteint des sommets.
C'est juste magnifique. _________________ « Il vaut mieux cinq mille lecteurs qui ne vous oublieront plus jamais à des centaines de milliers qui vous auront consommé comme une denrée périssable. » Jérôme Leroy
Posté le: Mar Déc 20, 2016 7:05 pm Sujet du message:
Je viens de le terminer. Waouh ! Oui, magnifique écriture, magnifique fin, magnifique Rafaël.
Certaines scènes sont d'une rare puissance et le chapitre de l'enterrement est génialement bien pensé.
Qu'est-ce qu'il est beau ce roman ! J'en suis toute retournée !
Posté le: Mar Déc 20, 2016 8:59 pm Sujet du message:
Ironheart a écrit:
Je viens de le terminer. Waouh ! Oui, magnifique écriture, magnifique fin, magnifique Rafaël.
Certaines scènes sont d'une rare puissance et le chapitre de l'enterrement est génialement bien pensé.
Qu'est-ce qu'il est beau ce roman ! J'en suis toute retournée !
Je vois qu'on a eu vraiment le même ressenti sur ce roman, et ça me fait plaisir de partager mon coup de coeur pour ce texte avec toi ! _________________ « Il vaut mieux cinq mille lecteurs qui ne vous oublieront plus jamais à des centaines de milliers qui vous auront consommé comme une denrée périssable. » Jérôme Leroy
Posté le: Mer Déc 21, 2016 9:10 am Sujet du message:
Je suis contente d'avoir découvert ce texte, Norbert ! Moi qui ne suis absolument pas roman noir, je suis étonnée de l'avoir tant aimé et tout aussi étonnée de constater qu'il n'a pas eu un énorme succès (quasiment que des 7) sur ce site alors qu'il était taillé sur mesure pour des plus "fans du genre" que moi.
Les derniers chapitres sont exceptionnels avec des scènes marquantes :
Spoiler:
Quand Rafaël ramène le sac. Waouh ce passage !...On n'espère pas un geste d'affection de la mère, soulagée d'avoir retrouvé son fils ou heureuse de cet argent, non, mais au moins, un remerciement. Tu parles, que dalle ! Et là, on regrette la loyauté du gosse, on regrette qu'il soit revenu.
Quand les deux frères démontent la maison planches par planches et que le petit, tout fier, continue à tondre ses moutons...
Quand il jette les billets de banque.
Et la scène de l'enterrement de la mère qui même morte, continue à déverser son venin...
Et voilà comment je comprends le titre :
Spoiler:
A la fin, il n'y a plus de famille, plus de maison, presque plus d'élevage et plus de billets. ll ne reste que de la poussière mais il y a surtout la liberté, enfin, pour Rafaël.
Un vrai "western" Patagonien, avec peu de dialogues et des affrontements débordants de tension dignes des meilleurs films de Sergio Leone.
Posté le: Mar Déc 27, 2016 3:28 pm Sujet du message:
>> Et un magnifique 9/10 de la part d'Ironheart :
Citation:
J'avais aimé mais pas adoré les deux premiers romans de l'auteure : scénario diabolique, ambiance étouffante, scènes chocs mais personnages mal étoffés et style quelconque.
Mais là, mais là, c'est juste waouh !
L'écriture est somptueuse et d'une grande puissance visuelle et sensorielle.
Vous humerez l'odeur des moutons et vous sentirez le jus des cotelettes grillées vous dégouliner le long du menton.
Ca y est, Sandrine Colette a enfin pris son temps pour poser son cadre, développer cet univers minimaliste et austère au sein duquel évoluent les cinq protagonistes de son "western patagonien".
Et quels protagonistes !
Tous plus rustres et mauvais les uns que les autres, avec en tête, la mère, matrone avare d'affection, dure et revêche, qui essaie tant bien que mal de "faire tourner la baraque".
Mais heureusement, il y a Rafael...
Ce "petit" souffre-douleur auquel on s'attache immédiatement, cet enfant si courageux et loyal, jusqu'au bout, cet adolescent au prénom prédestiné d'ange pour lequel on espère une vie meilleure à défaut de quelques marques d'attachement de la part de sa famille.
Alors oui, le rythme est lent et il est vrai qu'il ne se passe pas grand chose dans la première moitié du livre.
Mais ensuite, un évènement particulier va lancer l'histoire et faire monter la tension jusqu'à un final dantesque.
Les ultimes chapitres sont redoutables (ah la scène de l'enterrement !) et on a l'impression d'y être, de regarder par un petit trou de planche, caché dans leur grange, les personnages se déchirer.
On ressent toute leur colère et leur envie.
Leurs émotions sont incroyablement bien retranscrites.
Les dernières pages sont très poétiques et terminent à merveille ce très très beau roman dont certains passages resteront gravés en mémoire.
Alors là tu m'épates Iron' ! Je me retrouve tellement dans ton commentaire que j'ai bien l'impression que le mien ne sera qu'un pâle copier-coller ! _________________ « Il vaut mieux cinq mille lecteurs qui ne vous oublieront plus jamais à des centaines de milliers qui vous auront consommé comme une denrée périssable. » Jérôme Leroy
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