Voir le sujet précédent :: Voir le sujet suivant |
Auteur |
Message |
Le Juge Wargrave Ishigami le Dharma
Age: 39 Inscrit le: 17 Oct 2012 Messages: 8733 Localisation: Hexagone
|
Posté le: Dim Aoû 30, 2015 10:33 pm Sujet du message: Une contrée paisible et froide - Clayton Lindemuth (Seuil) |
|
|
Une nouvel auteur dans le catalogue Seuil, à paraître le 3 septembre prochain.
Résumé :
Citation: | Au coeur de l'hiver 1972, une de ces tempêtes de neige dont les Rocheuses ont le secret s'annonce à Bittersmith, bled perdu du Wyoming. Le bureau du shérif reçoit l'appel d'une femme dont le mari, un fermier, vient d'être tué d'un coup de fourche dans la gorge. Il se trouve que Bittersmith est aussi le nom du shérif en exercice, lui-même petit-fils du premier shérif. Mais ce shérif, qui considère qu'aucune loi n'est supérieure à la sienne, est vieux. Le conseil municipal a voté contre son maintien et lui a trouvé un remplaçant. C'est son dernier jour, demain il va devoir rendre son insigne et son arme. Sur le lieu du meurtre, Bittersmith découvre que le suspect, un garçon de ferme du nom de Gale G'Wain, s'est enfui à pied avec Gwen, la fille de la maison. Bittersmith, fermement décidé à tuer Gale G'Wain, n'a qu'une journée pour le faire. Il entame une traque sauvage avec l'aide d'une milice locale, la Ligue, sans cagoule mais au fort pouvoir de destruction. Gale, dont on découvre peu à peu l'innocence, a-t-il la moindre chance contre une communauté armée jusqu'aux dents et rongée par l'inceste généralisé, les abus sexuel et les dénégations ? |
Très tentant, non ? _________________ La vie ne devrait consister qu'à trouver les bons mots au bon moment. (Tété, Emma Stanton, 2003). |
|
Revenir en haut de page |
|
|
Emil Serial killer : Hannibal Lecter
Age: 42 Inscrit le: 16 Mai 2011 Messages: 2521 Localisation: Normandie
|
Posté le: Lun Aoû 31, 2015 7:13 am Sujet du message: |
|
|
Oui très, en lisant le résumé on devine un récit plutôt rude. _________________ La seule chose que l'on puisse décider est quoi faire du temps qui nous est imparti - JRR Tolkien |
|
Revenir en haut de page |
|
|
goudalier Complice
Age: 44 Inscrit le: 26 Mar 2009 Messages: 160 Localisation: Neuville-de-Poitou, tranquillement
|
|
Revenir en haut de page |
|
|
norbert Serial killer : Hannibal Lecter
Age: 47 Inscrit le: 18 Avr 2007 Messages: 11683 Localisation: Rhône-Alpes
|
Posté le: Mar Sep 08, 2015 12:06 am Sujet du message: |
|
|
>> La chronique de Jean-Marc Laherrère sur son blog Actu du Noir :
Citation: |
Un autre shérif dans le Wyoming
La rentrée est décidément américaine.
Elle continue avec un autre nouveau venu, du Wyoming, Clayton Lindemuth : Une contrée paisible et froide.
Bittersmith, un bled paumé au nord du Wyoming.
Le shérif, Bittersmith (de la famille du fondateur de la ville) y fait régner sa loi depuis des décennies.
Une loi qui ressemble fort à la loi du plus fort, et le plus fort c’était lui.
Mais aujourd’hui, à 72 ans, le conseil a voté son remplacement.
Alors qu’une tempête de neige s’annonce, il s’apprête à vivre son dernier jour à son poste quand il est appelé chez Burt Haudesert, un fermier membre de la milice d’extrême droite locale.
Ce dernier est mort, transpercé par une fourche, sa fille a disparu, ainsi que Gale le jeune homme qu’il employait comme ouvrier agricole.
Pour Bittersmith, c’est certain, Gale est coupable, et il va l’abattre dans la journée, avant de rendre son insigne.
Mais d’autres sont sur ses traces : Le futur shérif qui veut prouver sa valeur, et les fils de Burt lancés à la poursuite avec leurs amis de la milice.
Même si son sort semble scellé, Gale ne manque pas de ressources, et la réalité est peut-être plus complexe, et plus sordide qu’il n’y paraît.
Les grands espaces du Wyoming, une meute à la poursuite d’un fuyard, la tempête qui s’annonce …
On pourrait s’attendre à du western moderne en grand écran.
Mais non, l’auteur a fait un autre choix.
Celui d’enfermer les protagonistes dans une zone assez petite qu’il ne vont pas pouvoir quitter, mais également de les enfermer dans leur passé qui, petit à petit, au cours du récit nous sera révélé.
Comme nous est révélé, parcimonieusement, ce qui s’est réellement passé chez Burt Haudesert.
Si j’ai eu un peu de mal à rentrer dans le roman qui, à mon goût, souffre de quelques lenteurs à son début, il prend ensuite du rythme.
L’auteur alterne les points de vue et les temps du récit qui éclaire le passé des différents protagonistes ; il change aussi très bien de rythme, passant d’une scène d’action à un souvenir, d’un moment plein de bruit, de fureur et de sang à un moment de réflexion ou de tendresse.
Jusqu’au bout, le lecteur ne sait pas comment tout cela va se terminer, et voit se dessiner, un tableau de plus en plus terrible d’une petite ville où les plus forts maltraitent sans aucune pitié les plus faibles (comme toujours, les enfants et les femmes), grâce à la complicité passive et la lâcheté du reste de leurs concitoyens.
Au final un beau roman, plus sombre et complexe qu’il n’y paraît au début.
|
>> La chronique de Bruno Corty pour Le Figaro Littéraire :
Citation: |
Clayton Lindemuth : Une Contrée paisible et froide
Avec Une contrée paisible et froide, on est transporté dans un trou du Wyoming où le shérif, qui porte le nom de sa ville, Bittersmith, vient d'être mis sur la touche par le conseil municipal.
À soixante-douze ans, celui qui depuis des décennies fait appliquer la loi selon des principes pour le moins douteux a du mal à digérer la nouvelle.
Lorsqu'on l'appelle dans la ferme des Haudesert pour constater que la gorge du maître des lieux vient de faire connaissance avec une fourche, Bittersmith sent que sa dernière journée va être mouvementée.
Il est loin de se douter à quel point !
Enfants adultérins, assassinats, incestes...
À mesure qu'on progresse dans l'histoire, que les fusils crachent leur lot de plomb et de poudre, que les corps tombent dans la neige en attendant d'être dévorés par les loups, l'ambiance s'épaissit et le moral du lecteur a tendance à connaître des hauts et des bas.
On ne surprendra personne en disant qu'on sort un peu sonné de cette lecture, et on se dit qu'a priori Une contrée paisible et froide ne devrait pas être le dernier roman noir du dénommé Clayton Lindemuth traduit en français.
|
_________________ « Il vaut mieux cinq mille lecteurs qui ne vous oublieront plus jamais à des centaines de milliers qui vous auront consommé comme une denrée périssable. » Jérôme Leroy
Dernière édition par norbert le Lun Déc 05, 2016 3:44 am; édité 3 fois |
|
Revenir en haut de page |
|
|
Fredo Michael Myers
Age: 48 Inscrit le: 10 Avr 2004 Messages: 8984 Localisation: Paris
|
|
Revenir en haut de page |
|
|
norbert Serial killer : Hannibal Lecter
Age: 47 Inscrit le: 18 Avr 2007 Messages: 11683 Localisation: Rhône-Alpes
|
Posté le: Mer Sep 23, 2015 12:21 am Sujet du message: |
|
|
« Sa prose viscérale évoque des maîtres du noir rural tels que Tom Franklin et Donald Ray Pollock. »
PUBLISHERS WEEKLY
« C'est profondément dérangeant, diablement bien écrit et terriblement puissant. »
Philippe Manche - LE SOIR
« Clayton Lindemuth assure de toute évidence la relève de la famille des grands romantiques américains, écrivains des grands espaces, de la nature impitoyable et salvatrice, raconteurs d'histoires d'amour et de solitude. »
Martine Laval - LE MATRICULE DES ANGES
« Dans la lignée d'un Donald Ray Pollock, Clayton Lindemuth nous offre un roman rural et brutal. »
Bruno Corty - LE FIGARO LITTERAIRE
>> Coup de coeur du libraire et auteur Benoît Minville :
Citation: |
Une merveille de roman noir
Rien qu'avec ces mots vous devez lire ce très grand roman noir : années 70, un vieux shérif, le fin fond du Wyoming en hiver, une traque, un jeune pris au piège d'une famille de redneck.
Rajoutez du suspense, du style et des coups de poings dans le ventre entre les lignes, et vous tenez un roman majeur du Country noir américain.
|
>> Le commentaire enthousiaste de Ottis Toole sur Polars Pourpres :
Citation: |
Un premier roman comme une gifle.
Noir et sans une once d'espoir, il se lit le coeur serré.
Western qui tourne à la chasse à l'homme dans un paysage rude et presque aussi hostile que l'homme.
Doté d'une narration à trois voix et de souvenirs des protagonistes, le livre se révèle être une réussite et une très bonne surprise de cette rentrée 2015.
La contrée est froide, sans nul doute, mais certainement pas paisible !
|
>> La chronique du blog Le Vent sombre :
Citation: |
Bittersmith est un bled paumé du Wyoming, saisi par l'hiver glacial qui déboule du Canada.
Sur ce bout de frontière, l'autre Bittersmith, petit-fils du fondateur de la ville, fait régner un ordre qui se soucie assez peu de légalité.
Queutard impénitent, le shérif doit pourtant passer la main, démis de sa fonction quasi-héréditaire par une coalition de francs-maçons et de miliciens qui entendent s'affranchir de ses humeurs.
Une contrée paisible et froide raconte la dernière journée de travail de ce vieillard acrimonieux, qui pensait rendre son badge après une fellation matinale obtenue en faisant chanter une jeune serveuse, puis un petit coup vite fait bien fait avec la standardiste dans ce qui ne sera bientôt plus son bureau.
Mais un meurtre vient d'être commis dans une ferme proche : un père transpercé par une fourche, sa fille adolescente disparue, sans doute enlevée par Gale G'Wain, cet orphelin qui servait d'homme à tout faire, lui aussi manquant.
Si Bittermsith est affecté par cette mort, il voit surtout très vite les avantages qu'il pourrait tirer de cette affaire pour regagner son poste et son pouvoir.
La course qui s'engage entre les services du nouveau shérif pour retrouver le suspect et les têtes brûlées de la milice, chevauchant leurs motoneiges et décidés à faire rapidement justice, ne transforme pourtant pas Une contrée paisible et froide en un roman des grands espaces.
Clayton Lindemuth a pris le parti inverse, faisant de son récit une sorte de huis clos oppressant, à la mesure des secrets que les histoires croisées des personnages vont peu à peu révéler.
Nous donnant rendez-vous dans les dernières pages pour comprendre exactement comment Burt Haudesert fut tué, il nous intéresse au pourquoi et dessine une ruralité implacable pour les faibles, femmes et enfants soumis à des hommes rudes, frustres, des pères terribles devant lesquels ne restent que la résignation, la révolte vite étouffée ou encore le rêve d'un autre part où l'on se sentirait enfin libre.
La mort sera peut-être ce lieu pour Gale.
Blessé, coincé dans une maison abandonnée, mais armé jusqu'aux dents, débusqué par les uns, cerné par les autres, sa survie au présent tend le récit.
Lâche et chevaleresque tout à la fois, l'amour l'a porté jusqu'ici, mais c'est la haine qui désormais le tient éveillé, affûte ses réflexes et le pousse à résister pour enfin régler ses propres comptes.
Alternant des analepses autour des principaux protagonistes, la traque de l'orphelin et les manœuvres de Bittersmith, Une contrée paisible et froide met lentement à jour les secrets bien gardés, les liens dissimulés, la crasse que la neige ne peut pas recouvrir, et une magnifique histoire d'amour entre Gwen et G'Wain, se projetant dans une dimension tragique aux relents thébains, parfaitement soutenue par la traduction de Brice Matthieusent.
|
_________________ « Il vaut mieux cinq mille lecteurs qui ne vous oublieront plus jamais à des centaines de milliers qui vous auront consommé comme une denrée périssable. » Jérôme Leroy |
|
Revenir en haut de page |
|
|
norbert Serial killer : Hannibal Lecter
Age: 47 Inscrit le: 18 Avr 2007 Messages: 11683 Localisation: Rhône-Alpes
|
Posté le: Mer Oct 14, 2015 4:58 am Sujet du message: |
|
|
>> La chronique du webzine Un dernier livre avant la fin du monde :
Citation: |
Une Contrée paisible et froide - Clayton Lindemuth
Bittersmith, Wyoming, 1971
« Je mate Jeanine, une serveuse bandante qui bosse de l’autre côté de la rue ; deux ans que je me dis qu’un de ces jours, je la servirais volontiers sur ce bureau. »
Ouverture sur un shérif, soixante-dix ans passés, à la veille de sa retraite, un shérif qui en a vu beaucoup, mais qui est bien déterminé à vite partir à la retraite, un chantage auprès de la serveuse d'en face pour une gâterie, le reste de la journée tranquille et la retraite sous 24 heures.
Mais la découverte du corps de Burt Haudesert et la disparition de sa fille et de son employé, Gale G’Wain, vont en fait le pousser à revoir son programme.
Tout désigne Gale comme coupable potentiel, entre les flirts avec Gwen, la fille de Burt, son passé d’orphelin et l’accusation plus qu’insistante de la femme de Burt.
Une chasse à l’homme démarre, le retrouver et surtout tenter de sauver Gwen qui a pris la fuite ?
A-t-elle été entrainée de force ?
Il est à noter que dans le Wyoming des années soixante-dix, la police n’est pas la seule à essayer de faire la loi, et des groupes de fermiers nourris à l’endoctrinement des années Nixon et aux pamphlets plus que nauséabonds de la John Birch Society , groupuscule dont Burt et ses fils font partie, sont très certainement déjà sur les traces de Gale pour faire justice et venger Burt !
Dans ces grands espaces du Wyoming, en pleine tempête, un jeu dangereux se met en place, des pions se positionnent, mais également certains secrets refont surface.
« « Trace un X entre ses yeux et ses oreilles, et vise au milieu. »
Il m’a montré comment faire avec un crayon gras.
Boum !
La truie est restée là, hébétée, la moitié de son cerveau en bouillie. Elle à cligné des yeux. Est tombée à genoux, a soupiré. »
Une contrée paisible et froide est le premier roman de Clayton Lindemuth, aux États-Unis deux autres ont été publiés et un troisième texte est disponible gratuitement sur son site.
Sorte de polar/ noir sociétal, l’auteur dépeint une époque avec intelligence et offre une vision froide et sans espoir d’une Amérique blanche à la dérive.
Un peu moins noir que Donald Ray Pollock, et assez proche d’un Richard Ford dans le style, l’auteur alterne les points de vue, mélange délibérément la chronologie de l’histoire afin de créer un univers marqué par la nostalgie et le regret et donne une certaine profondeur à Gwen et Gale.
Le Shérif est un modèle d’ambigüité, aussi pervers qu’à cheval sur ses principes, et presque tout droit sorti d’un roman de Cormac McCarthy.
Ce premier roman est un morceau de bravoure, c’est globalement un très bon premier roman, marqué par un style et un univers qui donnent envie de découvrir les autres romans de l’auteur.
En osant parsemer son roman de petites touches tantôt fantastiques (la musique de Gwen lors de morts imminentes, un peu comme Danny et son « Shining ») ou en dépeignant une époque fortement marquée par la peur du communisme et cette fameuse John Birch Society et son nouveau modèle social qui faisait fureur chez les blancs américains moyens et légèrement xénophobes, Clayton Lindemuth apporte une grande touche d’originalité à son histoire.
La traduction de Brice Mathieussent donne toute ses chances à cet auteur pour séduire les amateurs du genre.
Préparez-vous à la traque, préparez-vous à être pris aux tripes, les tempêtes de neige dans le Wyoming ne nous ont jamais paru aussi cruelles !
|
_________________ « Il vaut mieux cinq mille lecteurs qui ne vous oublieront plus jamais à des centaines de milliers qui vous auront consommé comme une denrée périssable. » Jérôme Leroy
Dernière édition par norbert le Lun Déc 05, 2016 3:50 am; édité 1 fois |
|
Revenir en haut de page |
|
|
norbert Serial killer : Hannibal Lecter
Age: 47 Inscrit le: 18 Avr 2007 Messages: 11683 Localisation: Rhône-Alpes
|
Posté le: Jeu Nov 05, 2015 11:51 am Sujet du message: |
|
|
>> La chronique de Marie Michaud de la librairie Gibert Joseph (Poitiers) pour Page des Libraires :
Citation: |
Une Contrée paisible et froide, de Clayton Lindemuth
Jour d’hiver ordinaire dans une petite ville du Wyoming. Jusqu’à ce qu’on retrouve Burt Haudesert dans sa grange, une fourche en travers de la gorge. Commence alors une traque à mort qui révèlera de sombres secrets.
C’est le dernier jour d’activité pour le shérif Bittersmith.
Malgré ses soixante-dix hivers à faire régner l’ordre dans sa ville par tous les moyens, surtout les plus brutaux, il ne prend pas sa retraite mais est mis hors jeu par le conseil municipal qui lui préfère son adjoint plus policé et maniable.
Pourtant, qui d’autre que lui peut mener à bien la traque du jeune ouvrier agricole et apprenti boucher que tout accuse du meurtre de Burt Haudesert et de la disparition de sa fille Gwen ?
D’autant qu’il a un intérêt tout particulier à arrêter le coupable…
Si le lecteur suit la piste du fugitif avec Bittersmith, il est surtout invité à découvrir les parcours croisés du jeune homme et de Gwen jusqu’à cette aube fatale.
Poursuivi, Gale se réfugie dans une maison abandonnée, panse ses plaies en attendant l’arrivée de la police ou de la milice dont Burt était un des leaders, et se prépare à lutter pour sauver sa peau.
D’autant que Bittersmith ne tarde pas à découvrir le corps sans vie de Gwen, un couteau dans la poitrine.
La journée avance et la machine infernale de la mort se met en place… rien ne pourra l’enrayer, pas même l’amour le plus pur.
Car, bien sûr, dans cette Contrée paisible et froide, les apparences sont aussi trompeuses qu’ailleurs – parfois même plus quand un aveuglement complaisant s’en mêle.
Car les victimes, les monstres et les héros ne sont pas toujours ceux qu’on croit et les événements de cette journée pourraient bien brouiller un peu plus les limites entre ces catégories…
Clayton Lindemuth construit un roman noir du meilleur cru autour de personnages complexes et dérangeants, dans une atmosphère tendue et glaçante à l’issue bien incertaine.
Avec le chant des crapauds-buffles en fond sonore obsédant.
|
_________________ « Il vaut mieux cinq mille lecteurs qui ne vous oublieront plus jamais à des centaines de milliers qui vous auront consommé comme une denrée périssable. » Jérôme Leroy
Dernière édition par norbert le Lun Déc 05, 2016 3:53 am; édité 1 fois |
|
Revenir en haut de page |
|
|
chouchou Serial Killer : Patrick Bateman
Age: 53 Inscrit le: 01 Mar 2014 Messages: 768
|
Posté le: Mer Nov 11, 2015 12:16 am Sujet du message: |
|
|
Mon avis:
Citation: | Entre tableau figuratif et réaliste sans les couleurs. Cette dualité entre le blanc du manteau neigeux et le noir d'une journée tragique enfante un récit poignant qui nous confronte aux fils de vies souillés par l'oubli, l'indifférence, l'immoralité. D'une écriture racée directe mais où un lyrisme pointe, Lindemuth saisit les profils d'êtres meurtris, de despote sans foi ni loi. Comme une fourche propulsée en plein coeur, vivre est une chute horizontale... |
_________________ Celui qui affronte les monstres devra veiller à ce que, ce faisant, il ne devienne pas lui-même un monstre. |
|
Revenir en haut de page |
|
|
norbert Serial killer : Hannibal Lecter
Age: 47 Inscrit le: 18 Avr 2007 Messages: 11683 Localisation: Rhône-Alpes
|
Posté le: Mer Nov 11, 2015 1:51 am Sujet du message: |
|
|
>> La chronique de Bruno sur son site Passion Polar :
Citation: |
Un vrai COUP DE CŒUR ! Sans doute l'un des meilleurs romans noirs de l'année 2015 !
Whoua ! whoua ! whoua ! Mais qu’est ce que je tiens là, sinon un sacré foutu roman noir comme je les aime !
Moi qui pensais que l’année allait tirer tranquillement sur sa fin, sans grande surprise !
C’était sans compter sur les éditions du SEUIL qui viennent de nous sortir cette pépite grosse comme le poing !
Si vous avez un faible pour les romans noirs, alors jetez-vous sur celui-ci, car il n’est pas impossible que l’Amérique nous offre avec Clayton LINDEMUTH une nouvelle plume qui risque bien d’inscrire son nom en lettres capitales dans le paysage du noir américain.
Oh bien sûr, il conviendra d’attendre que ce dernier confirme tout le talent que l’on découvre dans ce livre, mais ce qu’il nous laisse entrevoir à travers ce premier roman est diablement prometteur !
Mais soyez tout de même averti !
Une Contrée paisible et froide est un roman d’un noir abyssal, glauque et terriblement violent.
Vous connaissiez le Wyoming de Craig Johnson, ses immensités à perte de vue, où le regard des hommes se dissout dans l’horizon, où leurs cris s’évanouissent dans l’immensité de ces paysages rebelles et indomptables et où la vie ne semble être qu’un fétu de paille balloté au gré des éléments.
Découvrez maintenant celui de Clayton LINDEMUTH, où l’espace, le temps et les habitudes confinent l’homme dans un huis clos capitonné, en pause du monde, où les destins ne dépassent jamais les limites du comté.
Ce trou perdu du Wyoming porte son nom : Bittersmith.
Il y règne en maitre, avec la légitimité de l’étoile qu’il porte au revers de sa veste, la force de son flingue et la complicité perverse de « Gros Nixon », son appendice avec lequel il entretient le souvenir du droit de cuissage.
Car il ne fait pas seulement respecter la loi, il y impose aussi la sienne.
Et malheur à celui qui oserait bousculer la tranquillité des braves gens du coin et la sienne.
Pourtant ces braves gens, ont décidé de le mettre à la retraite.
Lui, Bittersmith.
Lui dont son grand-père a créé ce patelin et lui a donné son nom, lui dont le père a exercé la fonction de shérif avant de lui en transmettre la charge.
Autant dire qu’en cette dernière journée de travail, Bittersmith l’a plutôt mauvaise contre ceux qu’ils considèrent comme des pleutres vendus aux francs-maçons et aux miliciens du coin.
Mais le meurtre d’un fermier tombe à point nommé pour lui permettre de mettre en œuvre toute sa couardise pour garder insigne et pouvoir et se jouer d’un adjoint qui se voit déjà occuper sa place.
C’est dans sa grange que Burt Haudesert a été retrouvé baignant dans son sang, transpercé par une fourche.
Tout semble accuser Gale G’Wain, jeune homme orphelin que la victime avait embauché il y a peu comme homme à tout faire.
Celui-ci a d’ailleurs disparu, tout comme la fille de Gale que le criminel semble avoir enlevé pour couvrir sa fuite.
Va s’en suivre une chasse à l’homme qui va s’avérer particulièrement sanglante.
Blessé, Gale G’Wain trouve refuge dans une maison inhabitée alors que le blizzard s’annonce.
Sur place il trouve un véritable arsenal pour faire face aux miliciens qui approchent et à la haine du sherif qui s’est promis de lui faire la peau.
Non sans une certaine habileté, l’auteur élabore une construction narrative des plus efficaces, s’attachant à alterner les points de vue, à croiser les histoires personnelles de ses personnages, tout en maintenant longtemps son lecteur dans un certain flou quant aux motivations qui poussent ces hommes à se laisser aller à ce déchainement de violence.
Patiemment, par bribe, Lindemuth lève le voile sur le passé des protagonistes, met à jour la réalité glauque et nauséabonde de cette communauté rurale âpre et brutale, refermée sur elle-même, où les mœurs et les mentalités sont loin des canons de la bonté chrétienne et où la justice est délivrée de manière impitoyable et expéditive.
Un lieu où seul l’amour de deux jeunes, déjà tourmentés par la vie mais naïvement plein d’espoirs, semble être le seul éclair de chaleur de cette histoire promise à une fin douloureuse.
Car dans cet environnement violent et putride, l’amour n’a pas sa place et l’innocence est une proie.
Une Contrée paisible et froide est sans conteste un des meilleurs romans noirs de cette année 2015 qui s’achève.
Ecrit avec intelligence et brio, Lindemuth nous offre une galerie de portraits tout en clair-obscur, esquissés avec une précision fulgurante, et servis par une puissance narrative redoutable.
Un roman admirable à côté duquel il ne faut surtout pas passer.
|
_________________ « Il vaut mieux cinq mille lecteurs qui ne vous oublieront plus jamais à des centaines de milliers qui vous auront consommé comme une denrée périssable. » Jérôme Leroy |
|
Revenir en haut de page |
|
|
norbert Serial killer : Hannibal Lecter
Age: 47 Inscrit le: 18 Avr 2007 Messages: 11683 Localisation: Rhône-Alpes
|
Posté le: Lun Nov 30, 2015 5:58 pm Sujet du message: |
|
|
>> La chronique de Wollanup pour Unwalkers :
Citation: |
Une façon sûre de moins se tromper dans ses choix de lectures, c’est de passer après tous les collègues et amis et de lire les bouquins pour qui semble s’opérer un réel consensus quant à la qualité, et Une Contrée paisible et froide, premier roman de Clayton Lindemuth (deux autres parus aux USA depuis) en faisait partie à sa sortie en septembre.
Unwalkers répare donc aussi de la sorte son oubli coupable de la rentrée parce que ce premier roman laisse apparemment présager l’émergence d’une nouvelle bonne plume de polars chez les Ricains.
Certains bouquins sont difficiles à couvrir parce qu’on ne peut décemment pas parler des péripéties sans trahir les découvertes de l’auteur et ce roman en regorge.
C’est avant tout un bon thriller qui tient en haleine, mais c’est bien plus que cela puisque l’auteur s’attache tout au long du roman à nous montrer la noirceur des hommes de cette contrée dans des portraits ébauchés qui s’affinent au long d’un récit passionnant qui alterne action au présent et nombreux flashbacks narrant la vie de ces damnés de ce sale coin du Wyoming.
La vilenie est partout et concerne les hommes, tous coupables ou complices, et c’est un côté exagéré qu’on trouvera à d’autres moments de l’histoire sans jamais atteindre néanmoins les excès de Jax Miller dans Les Infâmes.
Et forcément, on ne rencontrera dans ce décor enneigé que des femmes dociles, soumises à leurs barbares pour le pire et le pire.
Et même si certains excès, clichés peuvent un peu chagriner à la fin, il n’empêche qu’on est très vite étouffé par cette chape de misère, et ce n’est pas l’hiver qui est le plus glaçant dans cette histoire dont on comprend très vite qu’elle va nous emmener vers l’horreur mais à un rythme parfois trop lancinant dans les révélations.
Plus western finalement avec son duel final prévisible que polar, Une Contrée paisible et froide est un roman très violent (physiquement et surtout psychologiquement) avec des personnages finalement assez insensibles aux blessures et autres maux, un roman qui emprunte aussi parfois les chemins de la poésie tel Ron Rash, bon un Ron Rash trash alors.
Certains passages de la relation amoureuse des deux loosers magnifiques Gwen et Gale sont réellement touchés par la grâce et amènent un peu d’humanité dans un chaos obscène et terrifiant où vous allez rencontrer des raclures et un vrai salaud dont vous allez espérer la mort avec fièvre.
Alors ce n’est sûrement pas du Donald Ray Pollock comme je l’ai lu mais Lindemuth a franchement réussi son premier roman qui, souffrant parfois d’excès, montre néanmoins un énorme potentiel et je me jetterai sur son prochain.
Un polar marquant de l’année 2015.
|
_________________ « Il vaut mieux cinq mille lecteurs qui ne vous oublieront plus jamais à des centaines de milliers qui vous auront consommé comme une denrée périssable. » Jérôme Leroy |
|
Revenir en haut de page |
|
|
norbert Serial killer : Hannibal Lecter
Age: 47 Inscrit le: 18 Avr 2007 Messages: 11683 Localisation: Rhône-Alpes
|
Posté le: Jeu Déc 17, 2015 11:02 pm Sujet du message: |
|
|
>> La chronique de Pierre Faverolle sur son blog Black Novel 1 :
Citation: |
Attention, accrochez-vous !
Car ce roman que l’on pourrait qualifier de rural est en fait un sacré roman noir comme savent nous les offrir les Américains.
Ils ont en effet pour eux les grands espaces, ces petites bourgades perdues au fin fond de nulle part, et ce système juridique qui permet aux sherifs d’être élus et ensuite de pouvoir faire ce qu’ils veulent, étant des sortes de rois dans leur petit royaume.
Poussant à l’extrême sans jamais tomber dans la caricature, Clayton Lindemuth nous donne un roman à la tension incroyable.
Avant de parler du sujet du roman et des premières pages, il faut juste que je vous prévienne d’un aspect du livre qui m’a désarçonné au début.
Ce livre est un roman choral, ou du moins un roman à plusieurs voix.
En effet, chaque chapitre montre un personnage ou plusieurs.
Pour autant, il n’y a pas d’indication ni en tête de chapitre, ni dans la narration, ce qui fait qu’au début de la lecture, il faut accepter ce fonctionnement.
Pour autant, ce n’est pas un roman choral puisque l’écriture n’est pas à la première personne pour tout le monde.
Par contre, elle l’est pour les deux personnages principaux…
L’action se situe dans Wyoming, dans un village perdu au fin fond de la campagne.
Le village s’appelle Bittersmith, du nom de son créateur.
Aujourd’hui, le sherif se nomme aussi Bittesmith.
C’est son arrière-grand-père qui a créé le village et depuis, dans la famille, on est sherif de père en fils.
Bittersmith a maintenant 72 ans.
Les conseillers municipaux ont décidé de ne pas renouveler son mandat.
Ils ont osé le virer comme un malpropre !
Lui qui a donné sa vie pour ce village !
Il lui reste donc une journée de travail, demain il deviendra un citoyen comme un autre … sauf que cela fait 40 ans qu’il n’est pas un citoyen comme les autres.
C’est une sale journée, la tempête de neige menace, le temps aussi a décidé de pourrir la vie de Bittersmith.
Quand Fay Haudesert appelle au bureau pour signaler la mort de son mari, le sherif décide d’aller voir sur place, et rejoint la ferme qui est isolée à la sortie du village.
Son mari Burt a été assassiné, une fourche est plantée dans son cou.
Pour sur, l’assassin se nomme Gale G’Wain, un jeune issu de l’orphelinat que la famille a recueilli.
D’ailleurs, il a du prendre en otage Gwen, la fille Haudesert de 16 ans, puisqu’elle a disparu.
C’est donc une course poursuite qui s’engage dans cette contrée perdue, recroquevillée sur elle-même, une course poursuite sous haute tension.
Car en donnant le point de vue de chacun au fur et à mesure que l’action avance, cela instaure une incertitude sur ce qui se passe pour les autres personnages.
Et comme nous sommes face à un drame, avec des personnages hors de tout contrôle, on est pendant toute la lecture sur le qui-vive.
Car cette histoire est étayée par de sacrés personnages.
Ils sont bien une dizaine, et chacun à sa façon est marquant, difficile à oublier, même si Bittersmith et Gale tiennent le haut du pavé.
D’autant plus que d’une situation simple, Clayton Lindemuth va la compliquer en faisant entrer en jeu une sorte de société parallèle telle que le Klu Klux Klan qui domine la gestion du village.
Gale va donc se retrouver avec les flics, les frères de Gwen, cette pseudo-secte et le sherif aux trousses …
Si tout cela va déboucher sur un final de haute volée, qui va s’étaler sur plus de 100 pages, c’est aussi et surtout le style qui retient l’attention.
On est sur un sujet bien noir, avec des personnages clairs dans leurs motivations et le style en est tout simplement brillant.
De la beauté des paysages aux dialogues excellents, j’ai eu l’impression que tout le roman page par page est juste inoubliable.
On ne peut que louer le talent de Clayton Lindemuth dans ce premier roman à nous raconter cette histoire avec des personnages tous plus horribles les uns que les autres.
Nom de Dieu ! on dit que la nature est sans pitié !
Mais ce n’est rien comparé aux hommes quand ils sont des bêtes.
Une Contrée paisible et froide est tout simplement un roman incroyable, d’une force rare, d’une noirceur éclatante.
|
_________________ « Il vaut mieux cinq mille lecteurs qui ne vous oublieront plus jamais à des centaines de milliers qui vous auront consommé comme une denrée périssable. » Jérôme Leroy |
|
Revenir en haut de page |
|
|
Emil Serial killer : Hannibal Lecter
Age: 42 Inscrit le: 16 Mai 2011 Messages: 2521 Localisation: Normandie
|
Posté le: Ven Fév 19, 2016 4:19 pm Sujet du message: |
|
|
Mon vote PP :
Citation: | Bienvenue à Bittersmith, petit village du Wyoming sauvage, glacial et calme en apparence. Mais ne vous attendez pas à passer un moment paisible entre ces pages il sera simplement froid et rempli d'effroi. Dans ce paysage montueux et clos, les points de vue des différents personnages, leurs histoires s'alternent pour dévoiler par bribes les motivations de chacun. La narration est très efficace, l'écriture acide, l'ambiance et les protagonistes violents, cruels. Si Gale se révèle être un jeune homme attachant au fil de l'histoire, les autres protagonistes sont détestables et monstrueux.
Clayton Lindemuth fait une entrée remarquée dans le vaste monde du roman noir Américain, un auteur à suivre. |
_________________ La seule chose que l'on puisse décider est quoi faire du temps qui nous est imparti - JRR Tolkien |
|
Revenir en haut de page |
|
|
El Marco Charlie "Bird" Parker (modo)
Age: 45 Inscrit le: 30 Avr 2004 Messages: 11576 Localisation: Alpes-Maritimes
|
Posté le: Ven Oct 28, 2016 10:29 pm Sujet du message: |
|
|
Sortie en poche le 26 janvier. |
|
Revenir en haut de page |
|
|
thibe Meurtrier
Age: 47 Inscrit le: 29 Sep 2015 Messages: 246 Localisation: Charleroi
|
Posté le: Dim Oct 30, 2016 1:35 pm Sujet du message: |
|
|
Rien à voir (enfin, j'ai le bouquin dans ma PAL) mais ... Norbert ne vient plus par ici? j'espère qu'il va bien... |
|
Revenir en haut de page |
|
|
|
|
|
Vous ne pouvez pas poster de nouveaux sujets dans ce forum Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum Vous ne pouvez pas éditer vos messages dans ce forum Vous ne pouvez pas supprimer vos messages dans ce forum Vous ne pouvez pas voter dans les sondages de ce forum
|
|