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norbert Serial killer : Hannibal Lecter
Age: 47 Inscrit le: 18 Avr 2007 Messages: 11680 Localisation: Rhône-Alpes
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Posté le: Ven Fév 16, 2018 2:40 pm Sujet du message: Les Biffins - Marc Villard (Joëlle Losfeld) |
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Après plusieurs recueils de nouvelles (sa spécialité), Marc Villard nous revient avec Les Biffins, un court roman qui vient de paraître aux éditions Joëlle Losfeld, suite indirecte de Bird (publié dix ans plus tôt chez le même éditeur) puisqu'on y retrouve Cécile, la fille de Bird le personnage principal du roman éponyme, mais qui peut parfaitement se lire indépendamment.
Le livre :
Cécile est toujours en mouvement.
Quand elle ne parcourt pas Paris en métro pour passer la soirée dans des bars ou pour rentrer chez elle de l'autre côté du périphérique, elle est en maraude nocturne avec le Samu social.
Son travail est une réelle vocation.
Elle s'occupe, souvent à leur corps défendant, d'une population de SDF, de démunis, de gens qui vivent en marge et s'aventure dans les recoins de Paris qui sont les leurs.
Cette vie entièrement dédiée aux déshérités finit par lui peser : pas de temps pour se consacrer à ses passions, pas de temps pour vivre une histoire d'amour.
Alors elle décide de changer d'association et de s'occuper des « biffins », ces vendeurs en tout genre qui étalent leurs marchandises aux franges des puces de Saint-Ouen.
Cette reconversion qui devait lui offrir une vie plus calme et plus sédentaire est pourtant obscurcie par le meurtre d'un SDF que Cécile ne parvient pas à ignorer, elle qui a pourtant souvent croisé la mort dans son travail contre le froid et la nuit.
Grâce à un langage vigoureux, juste et sans détails superflus, Les Biffins se lit comme un roman, mais aussi comme un document d'un réalisme qui jamais ne déshumanise ni ne tombe dans le misérabilisme.
>> Lire un extrait
>> Le site de l'auteur : https://www.marcvillard.net/
L'auteur :
Marc Villard est né en 1947, il vit et travaille à Paris.
Il écrit des chroniques autobiographiques, des nouvelles noires, des scénarios de BD, notamment Le coup du sombrero (L'Atalante), La fille des abattoirs (Rivages) et J'aimerais être un saint mais bronzé en collaboration avec Jean-Philippe Peyraud (Glénat).
Son roman précédent, Bird, a été publié aux Editions Joëlle Losfeld en 2008.
On retrouve le personnage de Cécile, la fille de Bird, dans son nouveau roman, Les Biffins.
_________________ « Il vaut mieux cinq mille lecteurs qui ne vous oublieront plus jamais à des centaines de milliers qui vous auront consommé comme une denrée périssable. » Jérôme Leroy
Dernière édition par norbert le Lun Avr 23, 2018 2:17 pm; édité 1 fois |
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Hoel Patrick Kenzie (modo)
Age: 36 Inscrit le: 06 Oct 2005 Messages: 11460 Localisation: Au bout du monde
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Posté le: Ven Fév 16, 2018 2:52 pm Sujet du message: |
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Merci pour le sujet Norbert.
J'ai repéré plusieurs papiers assez élogieux sur la toile alors je l'ai ajouté à la liste quasi infinie de ce que j'aimerais bien lire... _________________ Quand je pense à tous les livres qu'il me reste à lire... J'ai la certitude d'être encore heureux.
Jules Renard (1864-1910)
http://hanniballelecteur.wordpress.com/ |
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norbert Serial killer : Hannibal Lecter
Age: 47 Inscrit le: 18 Avr 2007 Messages: 11680 Localisation: Rhône-Alpes
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Posté le: Ven Fév 16, 2018 3:08 pm Sujet du message: |
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Hoel a écrit: | Merci pour le sujet Norbert. |
Pas de problème, camarade révolutionnaire. Comme d'habitude, je t'enverrai directement la facture par MP..
Hoel a écrit: | J'ai repéré plusieurs papiers assez élogieux sur la toile alors je l'ai ajouté à la liste quasi infinie de ce que j'aimerais bien lire... |
Idem. Et c'est vrai que Marc Villard est visiblement un nouvelliste et romancier reconnu bien au-delà de la sphère de la litté noire, ce qui est toujours appréciable (et là en plus son roman sort dans un collection de litté française, peut-être que ça "aide" certains critiques habituellement réticents à franchir le pas..) _________________ « Il vaut mieux cinq mille lecteurs qui ne vous oublieront plus jamais à des centaines de milliers qui vous auront consommé comme une denrée périssable. » Jérôme Leroy |
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norbert Serial killer : Hannibal Lecter
Age: 47 Inscrit le: 18 Avr 2007 Messages: 11680 Localisation: Rhône-Alpes
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Posté le: Ven Fév 16, 2018 3:52 pm Sujet du message: |
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>> La chronique de Mazarine Pingeot dans L'Express :
Citation: |
Marc Villard croque les Biffins à l'aquarelle
Le choix de Mazarine Pingeot
Avec son style abrupt, Marc Villard raconte l'errance des solitaires, des SDF, et des égarés dans le Paris des interstices, entrepôts, arrière-cours, échangeurs, hammams, bars d'habitués.
Ça commence comme un morceau de jazz nocturne, course hallucinée dans le Paris des marges et sa banlieue proche, la rencontre de Modiano et de Polisse, le film de Maïwenn.
A bord du camion du Samu social, Cécile, 27 ans, personnage tout droit sorti d'un roman noir, propose aux solitaires, aux SDF, aux égarés, un toit pour dormir, au moins cette nuit.
Souvent, ils ne veulent pas.
Elle laisse faire.
Elle connait la plupart d'entre eux.
Par leur prénom ou leur surnom.
Les identités changent quand on sort de la société, on devient « le Samouraï », ou « Fifi d'Anvers », c'est un métro qui dit votre identité.
Galerie de portraits, croqués à l'aquarelle plus qu'à l'encre de Chine, mais avec un coup de pinceau précis par Marc Villard, nouvelliste et auteur de polars.
Un incendie à Barbès, cinq morts, ça c'est pour les pompiers, un homme avec un couteau planté dans le ventre, c'est pour les flics.
La nuit, c'est le monde de Cécile.
Son père, il a fait le choix de la rue, avant de mourir.
Un père évanoui, appelé « Bird » parce qu'il jouait du saxo, dont l'histoire flotte au-dessus du Paris des interstices, entrepôts, arrière-cours, échangeurs, hammams, bars d'habitués.
Mais poursuivre les fantômes la nuit, c'est devenu trop routinier.
Trouve-t-elle.
Même si elle laisse le meurtre non élucidé d'un SDF derrière elle, Cécile change, elle passe du côté des biffins du XVIIIe ; travail de jour, il n'y a pas de chauffage dans l'Algeco, mais c'est à côté de chez elle, entre les puces de Saint-Ouen et le périph'.
Comme chez les SDF, il y a une sociologie du biffin, les Maghrébins historiques, les Roms qui vendent en famille, les Blacks spécialistes des chaussures uniques.
La came est variée, du chargeur de portable à la layette cent fois portée, mais le moteur est le même : la faim.
Les places sont chères, la misère a ses hiérarchies.
Les travailleurs sociaux réorientent : ici les sans-papiers, là les enfants.
Le sida frappe plus qu'à son tour.
On meurt en silence, et ce sont des histoires entières qui disparaissent.
Mais la maraude manque à Cécile, et Marc Villard reprend la course avec son style abrupt, et s'il raconte l'errance, c'est dans une tension permanente.
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_________________ « Il vaut mieux cinq mille lecteurs qui ne vous oublieront plus jamais à des centaines de milliers qui vous auront consommé comme une denrée périssable. » Jérôme Leroy |
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norbert Serial killer : Hannibal Lecter
Age: 47 Inscrit le: 18 Avr 2007 Messages: 11680 Localisation: Rhône-Alpes
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Posté le: Dim Avr 22, 2018 8:29 pm Sujet du message: |
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>> La chronique de Jean-Marc Laherrère sur Actu du Noir :
Citation: |
Marc Villard court et efficace
Une novella de Marc Villard qui tombe à pic : Les Biffins.
Cécile travaille au SAMU social.
Par équipe de trois elle parcourt les rues de Paris la nuit pour venir en aide aux SDF.
Une nuit ils sont appelés sur les lieux d’un incendie et elle sauve Samouraï qui s’était endormi, fin saoul, dans le local à poubelles.
Fatiguée par les horaires de nuit, elle décide de prendre un travail plus tranquille, et de s’occuper des biffins, ces vendeurs de tout et de rien qui s’installent dans la journée aux puces de Saint-Ouen.
La mort de Samouraï, qui prétendait avoir vu l’incendiaire de l’immeuble et le manque des poussées d’adrénaline des tournées de nuit, vont l’amener à chercher ce qu’il s’est passé.
En ces temps où le président avait promis qu’il n’y aurait plus de SDF en 2018, et où certains ministres prétendent que ceux qui dorment dehors le font par choix, voilà un texte court mais fort qui remet les pendules à l’heure.
Certes, il n’est pas conseillé aux amateurs de suspense ou de mystères de chambres closes.
On ne saura pas le fin mot de l’histoire, Cécile restera, comme nous, dans le flou, du moins en partie.
Mais on s’en fout.
Parce que le temps de 120 pages, on a partagé avec humanité le quotidien de ceux qui patrouillent, toutes les nuits, pour aider les plus mal foutus.
Marc Villard ne fait pas de discours, ne donne pas de leçon, il nous amène juste avec Cécile à la rencontre des biffins, de ceux qui sont dans la dèche la plus noire.
Avec elle on discute un peu avec eux, on est épuisé, on écoute du jazz (on est quand même chez Villard !) on déambule dans Paris de nuit et aux marges de la capitale, on mange un couscous ou on pète un câble.
L’écriture de Marc Villard se fait discrète, au sens où il semble s’effacer derrière le vécu de son personnage, nous donnant une impression de facilité et d’évidence.
Ce qui est la marque des grands.
A lire donc, et à envoyer en lecture obligatoire en conseil des ministres.
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