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Jeunes Loups - Colin Barrett (Rivages)

 
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norbert
Serial killer : Hannibal Lecter


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Le Serment des Limbes

MessagePosté le: Mar Fév 16, 2016 5:21 pm    Sujet du message: Jeunes Loups - Colin Barrett (Rivages) Répondre en citant

Véritable révélation internationale, récompensé par les plus prestigieux prix littéraires, Jeunes Loups, le premier livre du nouveau virtuose des lettres irlandaises Colin Barrett, vient de paraître en France chez Rivages dans une traduction de Bernard Cohen.






Le livre :

Nés dans la violence, ces jeunes loups ont la rage au coeur.
La petite ville d'Irlande où ils vivent leur promet un destin perdu d'avance.
Mais ils résistent, apprennent à aimer, à fuir, à rêver de lumière.
En sept nouvelles ciselées à la perfection, Colin Barrett s'impose en digne successeur de Raymond Carver ou de Ken Loach.
Dans un monde sans horizon, la possibilité de l'inventer existe toujours, et l'écrivain est là pour saisir les pas de côté, les silences qui donnent à chaque homme et chaque femme traversant ce livre une force hors du commun.

Coup d'essai, coup de maître. Avec Jeunes Loups, Colin Barrett frappe fort dès son premier livre. Comparé aux Gens de Dublin de James Joyce par la presse anglaise, lauréat du prestigieux Frank O'Connor Short Story Award, ce recueil de nouvelles dresse le portrait d'une jeunesse irlandaise en plein doute.




« La nouvelle voix que l'Irlande attendait. » The New Yorker

« Sous la surface perce l'émotion pure. Le livre de l'année. » The Irish Times





L'auteur :

Né à Dublin en 1982, Colin Barrett a fait une entrée fracassante sur la scène littéraire internationale.
Traduit dans une dizaine de pays, Jeunes Loups a d'abord été publié par une petite maison d'édition irlandaise avant de connaître la gloire et de remporter de multiples récompenses, comme le Guardian First Book Award.



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norbert
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MessagePosté le: Ven Fév 19, 2016 4:29 pm    Sujet du message: Répondre en citant




>> Un an avant sa parution en France, Jeunes Loups (Young Skins en VO) de Colin Barrett faisait déjà parler de lui dans l'Hexagone, comme ici dans Les Inrockuptibles :

Citation:

« Young Skins » : l’histoire des jeunes écorchés de Colin Barrett


Les mecs, la nouvelle génération d’écrivains irlandais enfin capables de disséquer notre âme de jeunes mâles torturés n’en finit pas d’éclore.
Je vous parlais il y a quelques mois de la surprise Donal Ryan (*) ; cette fois-ci c’est au tour de Colin Barrett de rafler une cascade de prix avec son premier livre, Young Skins.

Ce recueil de nouvelles déroule une galerie de portraits de dudes au bord de la crise de nerfs qui roulent des mécaniques dans une petite ville imaginaire de la côte atlantique.
Pompistes, dealers, videurs et une tripotée de chômeurs se croisent au détour de rues grises, de pubs antédiluviens et d’espaces verts vaguement inquiétants.

Chaque histoire ou presque inclut une description éblouissante du ciel chaotique recouvrant ce décor de huis clos.
« Le ciel derrière Jack n’avait aucune couleur particulière, juste barré d’une bande mouillée au-dessus de l’horizon où frémissait une météo distante. »
Ou encore :
« Le ciel bas était bardé de bancs de nuages de la couleur et de la texture d’une graisse animale. »

Barrett étend son art de la description à ses personnages, à commencer par ces « young skins » mal dans leur peau.
Nubbin Tansey, le gros dur du coin, « avait des yeux bâillants et thyroïdiens, le crâne large et les tempes aux tissus délicats d’un moine ou d’un convalescent ».
Quant au vieux fermier qui fait pousser la ganja sous son hangar à vaches, il affiche « une barbe de Taliban torrentielle et négligée » et « des yeux noirs et durs qui rappelaient à Arm les renards et les hermines empaillés que son oncle Fred gardait dans des vitrines, derrière le bar de son pub ».

On croise aussi quelques femmes, mères et amantes, qui observent les âneries de la gent masculine d’un air désabusé.

Leurs histoires n’invitent pas à la franche rigolade : l’essentiel de l’action oscille entre alcoolisme et violence ordinaires, et la nouvelle centrale, « Calm With Horses », constitue un véritable thriller.
Mais de cette noirceur émergent des éclairs de pure beauté, comme ce moment où « l’un des pêcheurs leva sa canne au-dessus de son épaule et la lança vers l’avant d’un coup fluide. La peau de l’eau avala l’hameçon et l’appât. »
Quelques lignes plus loin, Val, le vigile de la boîte de nuit qui vient de s’envoyer la fille du patron, lui déclare son amour à demi-mot dans un SMS maladroit, déchirant de poésie.

Parmi les nombreuses récompenses déjà engrangées, Young Skins a gagné le First Book Award du journal The Guardian.
L’écrivain irlandaise Anne Enright, membre du jury, explique pourquoi :
« On s’attend à ce que tout se termine horriblement mal dans ces nouvelles, mais elles évoluent vers la rédemption et non vers le désastre. Barrett est très fort dans l’inattendu. Vous progressez à travers quelque chose de grinçant et de difficile, mais à la fin, chaque histoire est devenue presque lyrique et ouverte. C’est cela, la véritable écriture. »

Mention spéciale à la jeune maison d’édition dublinoise Stinging Fly, qui publie le remarquable magazine littéraire du même nom, pour avoir découvert ce talent.



(*)




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norbert
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MessagePosté le: Jeu Mar 03, 2016 3:54 pm    Sujet du message: Répondre en citant




>> Le coup de coeur de Benoît Minville :

Citation:


Une vraie tuerie.
Je déguste.
Je savoure.
Je vis le bouquin comme un de ceux qu'on voudrait jamais finir.
Etre avec des potes...





Citation:


Irish Youth
Inmanquable !
Un recueil de nouvelles entre Carver, Welsh et la verve irlandaise.
Des portraits de gamins et d'ados sans horizons qui vivent l'amitié à la vie à la mort et ne lâchent rien.
Un bouquin magnifique.



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Dernière édition par norbert le Sam Mar 12, 2016 7:21 am; édité 1 fois
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MessagePosté le: Mar Mar 08, 2016 12:50 pm    Sujet du message: Répondre en citant




>> La chronique de Christophe Laurent, de Corse Matin, sur The Killer inside me :

Citation:

Jeunes Loups : (sombres) nouvelles d'une Irlande désenchantée


« Bat enfonce un doigt dans sa joue, pousse encore. Quand il l'ouvre assez grand, sa mâchoire continue à craquer. Six opérations successives, quatre-vingt-douze pour cent de l'articulation récupérée et la majeure partie des dégâts visibles réparés grâce à la chirurgie, mais pendant un moment ses dents se sont incrustées dans sa joue gauche avec pour résultat un net affaissement de ce côté. Sans être très marquée, elle est notable, cette déformation. La lèvre inférieure est tordue au dehors, une dissymétrie qui lui donne un air un peu plus débile. Sous la surface, le dommage persiste. Ces poches de muscle figé et de tissu inerte, là où les nerfs du visage ne fonctionnent plus, c'est leur insensibilité qu'il continue à sentir. »


Avec son premier recueil de nouvelles, Jeunes Loups, l'Irlandais Colin Barrett ne fait pas dans la demi-mesure.
Sa Verte Erin sent le chômage, l'ennui, les tristes bitures au pub et les coups vite tirés dans le bois voisin.
Avec ses sept nouvelles, il parle d'une Irlande presque rurale, sur la côte ouest, une Irlande loin des subventions européennes ou des défiscalisations bénies par Google, Amazon, Bono et d'autres !
Pas vraiment la carte postale.
Non, Colin Barrett traite d'une misère sociale universelle, celle d'une jeunesse sans projet, rivée à son lieu de naissance, à son fauteuil du pub.
Il est question d'amour, un peu, d'amitiés, souvent, de galères, toujours.
Une jeunesse parfois fracassée comme ce Bat, victime d'une coup de pied stupide et presque meurtrier.
Une jeunesse criminelle comme Dympna, dans Le calme des chevaux, dealer d'herbe avec son ami d'enfance, Arm, ancien boxeur, perdu entre un fils autiste et des femmes qu'il ne sait pas aimer.
Les femmes, les hommes, justement, aussi dans les belles pages de Merci de m'oublier, poignant souvenir de deux membres d'un groupe qui viennent enterrer la chanteuse dont ils furent amoureux...
Et que dire de Diamants !
« Le deuxième jour, ou le troisième, ou le onzième, j'ai rencontré une blonde qui avait une dent noire, une couronne défectueuse qui s'était infectée... »
On vous le dit, cela ne respire pas la joie de vivre.
Mais que c'est beau.


Sombre poésie, à la langue brute, Jeunes Loups, ce sont des trajectoires simples mises dans la plus belle des lumières.
Colin Barrett ne s'apitoie pas, ne juge pas, ne verse pas dans la politique, il écrit diablement, comme filmait le Ken Loach des premières années, avec tout de même de la générosité, et, par là même, tord un peu l'estomac de son lecteur.
Ce jeune auteur de 34 ans est annoncé comme une vraie révélation de cette année 2016, réussissant à séduire les éditeurs européens depuis la petite maison d'édition Stinging Fly Press.
Dans ces nouvelles on retrouve en tout cas toute la force d'un Raymond Carver ou la folie (plus mesurée) d'un Pollock.



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MessagePosté le: Sam Mar 12, 2016 9:00 am    Sujet du message: Répondre en citant




>> La chronique de Wigwe sur Burn Your Life :

Citation:

COLIN BARRETT Jeunes Loups


Jeunes Loups.

Affamés de vie, avides de sensations, engoncés dans une existence terne, attirés par la meute mais sans cesse à la marge.

Ils déambulent dans des lieux ternes, sans brillance.

Fidèles, les liens d'amitiés, d'amour, sont leur respiration.

C'est sans espoir, la fin est connue d'avance.

Recueil de nouvelles de l'irlandais Colin Barrett, Jeunes Loups, aux éditions Rivages, s'instille en nous, vénéneux comme un poison.
Chaque nouvelle nous plonge dans un univers glauque, sans issue, où la solitude des sentiments n'a d'égale que celle des relations humaines, pauvres et malsaines.
Cette solitude ronge tous les protagonistes, de la première à la dernière page.

Poésie urbaine, ou suburbaine, l'ennuie, le manque de perspectives, les relations d'amitié néfastes se révèlent en art de vivre.

Mélancolique sans être noire, désabusée sans être totalement désespérée, la plume de Barrett dépeint une série de portraits aussi attachants que repoussants.
Il n'y a ni personnage tout blanc, ni personnage tout noir.
En fait, tout est gris, semblable à un ciel de traîne irlandais, bouché, laissant pressentir le pire lorsque les nuages vont se déchirer.

Dans ces sept nouvelles flotte un parfum d'inexorabilité, les dès étant jetés depuis longtemps, pipés par une généalogie décatie.
Les rêves sont ravalés comme une fierté mal placée, survivre remplace vivre, morts vivants en sursis incapables de s'extirper d'une meute oppressante et du poids du passé.

Nous avons l'impression de traîner, tout au long de ces pages, nos carcasses recouvertes de vêtements détrempés.
L'humidité nous rend malade, le froid nous fait trembler, nous hurlons à la lune pour qu'un happy end vienne éclairer ce décor obscur.

Mais rien à faire, les fins heureuses, Colin Barrett ne connaît pas.

La seule lumière provient de son écriture, racée, épurée, lancinante, hypnotique, charmeuse.
Chaque mot a son importance, est à sa place, colle à la perfection au propos.
Pour cela, nous y retournons vaille que vaille, comme dans un combat œil pour œil, dent pour dent.

Ce recueil nous laisse dans un état second, proche du recueillement, comme si à la dernière page tournée, nous enterrions un proche, comme s'il s'agissait là d'une vie avortée.

Étrange sensation mais pari réussi : ce tableau d'une vie irlandaise empreinte de lassitude, de renoncement, est plus criant de vérité qu'un film de Ken Loach.

Les jeunes loups, finalement, sont une cible à abattre.
Les lecteurs intrépides que nous sommes également.
Barrett a donc visé juste, en plein cœur.



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