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El Marco Charlie "Bird" Parker (modo)
Age: 45 Inscrit le: 30 Avr 2004 Messages: 11573 Localisation: Alpes-Maritimes
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Posté le: Jeu Juil 29, 2010 8:35 am Sujet du message: La grande évasion en pantoufles, de Serge Scotto |
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Citation: | Immersion complète dans la tête du monstre ! Un odieux personnage, certes, mais aussi terriblement sympathique. Curieux de tout, il aime tellement la vie que quelque fois, il vous la prend ! Du bon sens, de l'ordre et de la méthode en toutes choses, même les pires ! Tour à tour taulard mort, écrivain révélé, promeneur assassin et violeur philosophe, et toujours dans la joie et la bonne humeur...
Sur les traces de sperme et de sang laissées par cette balade meurtrière sur les routes de France, Serge Scotto poursuit sa quête de l'horreur pure pour rejoindre ici la grande tradition de la littérature d'épouvante. |
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El Marco Charlie "Bird" Parker (modo)
Age: 45 Inscrit le: 30 Avr 2004 Messages: 11573 Localisation: Alpes-Maritimes
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Posté le: Jeu Juil 29, 2010 8:37 am Sujet du message: |
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Mon avis est paru sur Polars Pourpres :
Citation: | Après Massacre à l'espadrille, Serge Scotto revient à ses premiers méfaits chez Baleine Noire, comme un criminel retourne sur les lieux de son crime. On retrouve le ton acerbe et volontiers coloré de l'auteur, avec des réflexions empreintes d'humour noir, voire ténébreux, tandis que son personnage se livre sans vergogne au lecteur, dévoilant des pans entiers de son existence et des préceptes étourdissants. Contrairement à la mode en cours depuis bien longtemps dans la littérature policière, il n'est nullement question de pénétrer l'esprit d'un tueur en série froid, calculateur et terrifiant, comme l'avaient fait en leur temps Thomas Harris ou James Ellroy. Le héros – ou plus exactement l'antihéros – n'a rien du monstre asocial, manichéen et retors. C'est juste un homme, banal d'humanité, banal d'inhumanité, un histrion qui ne demande qu'à jouir de sa vie sexuelle et prendre du bon temps, dans un badinage qui peut le conduire aux pires atrocités. A cet égard, il faut louer la plume de Serge Scotto, acide et cocasse, généreuse et mesurée, peignant avec une justesse inattendue un homme que l'on aurait tant aimé haïr. Le pari était risqué : faire naître un individu aux méfaits écœurants tout en le rendant attachant. Pourtant, le mélange est stable, l'auteur sachant doser chacun des ingrédients composant ce meurtrier si original. Il n'y a ni voyeurisme, ni complaisance, ni mise à l'index. Aucune scène gore ou choquante. Pas de jugement digne du « prêt-à-penser ». Juste l'évocation d'un assassin farfelu, prêt à arpenter de ses bottes de sept lieues un monde qu'il veut connaître et apprécier.
Finalement, Serge Scotto parvient à réaliser l'impensable : rendre touchant un homme dont les actes sont plus que condamnables. Il fallait bien du talent à l'auteur – et surtout beaucoup de courage – pour réussir un tel tour de force. Le principe restera réfutable voire condamnable pour la plupart des lecteurs au vu du résumé de la quatrième de couverture. Mais pour juger cette œuvre, il faut la lire, se l'approprier, se laisser emporter par les mots de l'écrivain tout en conservant son propre esprit critique et son recul. Une grande évasion en pantoufles... Il n'y a assurément pas de meilleures chaussures pour faire une petite virée aux côtés d'un être qui ne demande qu'à vous parler.
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