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norbert Serial killer : Hannibal Lecter
Age: 47 Inscrit le: 18 Avr 2007 Messages: 11683 Localisation: Rhône-Alpes
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Posté le: Dim Fév 18, 2018 5:43 pm Sujet du message: Ville sans loi - Jim Thompson (Rivages/Noir) |
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Initialement publié en France en 1965 sous le titre Eliminatoires dans une traduction tronquée à la Série Noire, Ville sans loi (Wild Town) du grand Jim Thompson vient enfin de paraître chez Rivages/Noir dans sa version intégrale, traduit par Pierre Bondil.
Le livre :
Le tempérament de Dingo McKenna, comme son casier judiciaire, ne plaide pas en sa faveur.
Impulsif, bagarreur, toujours mêlé aux mauvais coups, McKenna se fait systématiquement ramasser par les flics des villes qu'il traverse.
Arrivé dans l'ouest du Texas, dans une ville poussée comme un champignon sur les puits de pétrole, il se voit pourtant proposer une bonne place : détective privé dans un hôtel de luxe.
L'offre vient du chef de la police.
Le propriétaire des lieux est un richissime vieillard bloqué dans un fauteuil à la suite d'un accident.
Où est le coup tordu ?
McKenna, de nouveau, sent se refermer sur lui un piège dont il ignore tout...
Ce classique de Jim Thompson, dans lequel on retrouve les personnages de L'Assassin qui est en moi, reparaît enfin dans une nouvelle traduction intégrale.
« L'admirable Jim Thompson, grand parano de génie. » Jean-Patrick Manchette
L'auteur :
Fils d'un shérif de l'Oklahoma, Jim Thompson (1906-1977) commence à écrire et publier des nouvelles dès son adolescence, son premier roman paraissant en 1942.
De la fin de la guerre au milieu des années 1950, sa créativité s'envole et il signe plus de 30 romans très noirs et à l'immoralité implacable avant de s'installer à Los Angeles pour collaborer avec Hollywood.
Il participera notamment aux scénarios de L'Ultime Razzia et des Sentiers de la gloire de Stanley Kubrick.
Peu reconnu de son vivant, Jim Thompson n'acquiert une certaine notoriété qu'à partir des années 1980 durant lesquelles le cinéma s'est inspiré régulièrement de ses livres (Les Arnaqueurs, de Stephen Frears ou encore Coup de torchon de Bertrand Tavernier).
_________________ « Il vaut mieux cinq mille lecteurs qui ne vous oublieront plus jamais à des centaines de milliers qui vous auront consommé comme une denrée périssable. » Jérôme Leroy |
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norbert Serial killer : Hannibal Lecter
Age: 47 Inscrit le: 18 Avr 2007 Messages: 11683 Localisation: Rhône-Alpes
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Le Juge Wargrave Ishigami le Dharma
Age: 39 Inscrit le: 17 Oct 2012 Messages: 8733 Localisation: Hexagone
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Posté le: Mar Mar 20, 2018 11:27 am Sujet du message: |
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Merci Norbert.
C'est marrant mais j'ai préféré la traduction de la Série Noire, je la trouve plus fluide (mais elle colle sûrement bien moins au texte original). Après, ce ne sont que des extraits, il faudrait juger sur l'ensemble de la traduction. _________________ La vie ne devrait consister qu'à trouver les bons mots au bon moment. (Tété, Emma Stanton, 2003). |
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norbert Serial killer : Hannibal Lecter
Age: 47 Inscrit le: 18 Avr 2007 Messages: 11683 Localisation: Rhône-Alpes
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Posté le: Mar Mar 20, 2018 12:24 pm Sujet du message: |
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Le Juge Wargrave a écrit: | Après, ce ne sont que des extraits, il faudrait juger sur l'ensemble de la traduction. |
Je pense aussi, oui.
Par contre, je trouve que ça montre assez bien à quel point une traduction peut être le reflet d'une époque, via l'argot ou les expressions qu'elle utilise. Du coup, je pense que le plus sûr moyen d'avoir une trad. qui ne prenne pas un trop gros coup de vieux quelques décennies plus tard est sans doute de traduire au "plus près" du texte original.
Bon après, je dis ça mais je ne suis pas traducteur donc bon... _________________ « Il vaut mieux cinq mille lecteurs qui ne vous oublieront plus jamais à des centaines de milliers qui vous auront consommé comme une denrée périssable. » Jérôme Leroy |
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Hoel Patrick Kenzie (modo)
Age: 36 Inscrit le: 06 Oct 2005 Messages: 11462 Localisation: Au bout du monde
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Posté le: Mar Mar 20, 2018 1:49 pm Sujet du message: |
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Effectivement, pas évident.
Car si la traduction peut être " le reflet d'une époque", l'écriture elle-même (en VO j'entends) peut l'être tout autant, et donc sembler datée, voire surannée.
Ça n'aurait aucun sens de traduire un Agatha Christie ou un Conan Doyle, même aujourd'hui, comme un Stephen King. _________________ Quand je pense à tous les livres qu'il me reste à lire... J'ai la certitude d'être encore heureux.
Jules Renard (1864-1910)
http://hanniballelecteur.wordpress.com/ |
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norbert Serial killer : Hannibal Lecter
Age: 47 Inscrit le: 18 Avr 2007 Messages: 11683 Localisation: Rhône-Alpes
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Posté le: Ven Mar 30, 2018 1:38 pm Sujet du message: |
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À propos de traduction, je signale la mise en ligne sur l'excellent site Fondu au Noir d'un long et passionnant entretien entre Pierre Bondil et Jean-Paul Gratias, deux talentueux traducteurs (emblématiques de Rivages/Noir), qui était initialement paru dans L'INDIC N° 12, reconstitué à partir d'échanges encore plus longs qu'ils avaient eus sur le forum du site Pol'Art (voir ici ). _________________ « Il vaut mieux cinq mille lecteurs qui ne vous oublieront plus jamais à des centaines de milliers qui vous auront consommé comme une denrée périssable. » Jérôme Leroy |
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El Marco Charlie "Bird" Parker (modo)
Age: 45 Inscrit le: 30 Avr 2004 Messages: 11576 Localisation: Alpes-Maritimes
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Posté le: Lun Mai 06, 2019 4:44 pm Sujet du message: |
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Ma chronique sur Polars Pourpres :
Citation: | David McKenna, surnommé « Bugs », à savoir « dingue, dérangé », vient d’arriver à Ragtown (« ville loqueteuse », une cité qui a poussé comme un champignon grâce aux forages de pétrole. Grâce à l’entremise de Lou Ford, l’adjoint au shérif, il devient détective privé à l’hôtel détenu par Mike Hanlon, un vieillard impotent qui a fait fortune dans les hydrocarbures. Cet homme a une femme, Joyce, qui semble avoir des envies de récupérer le magot de son infirme de mari. McKenna serait-il tombé dans un piège ?
Jim Thompson, l’un des plus emblématiques auteurs de romans noirs, nous revient en France avec cet ouvrage datant de 1957. Et c’est un véritable régal, de bout en bout. On retrouve le goût consommé de l’auteur pour les personnages denses, décrits en peu de mots, aux contours flous et qui cachent, dans ces zones d’ombre, de curieux sentiments et des comportements dangereux. Mike Hanlon, ancêtre tassé dans un fauteuil roulant, craignant pour sa vie ainsi que pour la sécurité de son hôtel. McKenna, qui a déjà purgé de la prison, bloc de muscles et d’une violence à peine contenue, capable de coups de sang et, dans le même temps, prude et balbutiant lorsqu’il se retrouve avec une jolie femme. Lou Ford (le terrible agent découvert cinq ans plus tôt dans Le Démon dans ma peau et sa seconde traduction L’Assassin qui est en moi), habile manipulateur qui, malgré son allure anodine, n’en est pas moins un véritable squale humain ainsi qu’un individu prompt à la castagne. Et que dire de ces femmes, parfois fatales, belles à se damner, comme Joyce (la femme du propriétaire), Amy (la compagne de Lou qui n’en éprouve pas moins une forte inclination pour McKenna) ou Rosie, cette magnifique fleur où coule, en toute discrétion, du sang noir ? De ces pièces éparses, Jim Thompson constitue un puzzle flamboyant, sombre et torturé, où les coups bas ne manqueront pas : des empoisonnements, un suicide douteux, un vol de 5000 dollars, un chantage, des rapports de domination où un simple retour d’ascenseur peut conduire à la mort d’un être humain… Un opus enflammé qui se conclut à la manière d’un whodunit, où Lou Ford, « pour sûr », saura rétablir la vérité en une petite quinzaine de pages.
Si ce roman n’a pas la puissance évocatrice du Démon dans ma peau ou de L’Assassin qui est en moi), il n’en demeure pas moins riche et terriblement efficace. Une pépite de ténèbres à redécouvrir d’urgence !
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norbert Serial killer : Hannibal Lecter
Age: 47 Inscrit le: 18 Avr 2007 Messages: 11683 Localisation: Rhône-Alpes
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Posté le: Jeu Mai 07, 2020 5:25 pm Sujet du message: |
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La chronique de Jean-Marc Laherrère sur Actu du Noir :
Citation: |
Ville sans loi
Après un thriller pourri il faut se remettre d’aplomb. J’ai commencé par deux McBain (dont je vous causerai plus tard), et j’ai enchainé par un poche qui prenait la poussière sur mes étagères, mais que j’avais gardé, pour les soirs de désespoir. Ville sans loi de Jim Thompson dans sa réédition de chez Rivages.
Une petite ville du Texas qui a poussé comme un champignon, un mauvais champignon, quand on a découvert du pétrole à proximité. Des cabanes pourries, ni faites ni à faire pour abriter les ouvriers, l’odeur d’œuf pourri partout, quelques belles maisons, et l’hôtel Hanlon. Mike Hanlon a découvert le premier puits, il y a laissé ses jambes et a gagné une fortune qu’il a en partie investie dans un hôtel monumental.
Sans grandes illusions il a épousé la belle et jeune Joyce, pour qu’elle lui tienne compagnie. Et doit se méfier de tous ceux qu’il a arnaqué dans la ville. C’est dans ce contexte que Lou Ford, adjoint du shérif, corrompu et très malin lui présente McKenna, un costaud qui a souvent fait de la prison, victime de ses impulsions. Hanlon l’embauche comme chef de la sécurité de l’hôtel. Bien entendu Joyce et Lou ont une idée derrière la tête. Un plan dans lequel le pauvre Bugs risque fort d’être le pigeon de la farce.
Je ne vais pas vos mentir, ce n’est pas le meilleur Jim Thompson. Mais même un Thompson moyen reste un livre très recommandable. Il y a juste, au milieu du roman, un léger flou dans l’avancée de l’intrigue, un coup de mou pendant lequel on n’avance guère et on ne comprend pas forcément les motivations des différents personnages. Et puis Lou Ford est moins glaçant et effrayant que dans L'assassin qui est en moi.
Mais si l’on excepte cette petit réserve, bienvenue dans l’univers misanthrope du grand Jim Thompson. Pas de gentil, ici, pas de personnage auquel se raccrocher. Il y a des ivrognes, des voleurs, des manipulateurs, des femmes fatales, une brutasse pas bien fine … Le tout sur fond de torchères, de terre brulée, d’odeur infecte et de mépris total pour la vie des ouvriers (au détour d’un petit paragraphe). Et une belle chute bien inattendue.
Bienvenue chez Jim Thompson !
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_________________ « Il vaut mieux cinq mille lecteurs qui ne vous oublieront plus jamais à des centaines de milliers qui vous auront consommé comme une denrée périssable. » Jérôme Leroy |
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