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Écorces vives - Alexandre Lenot (Actes Sud)

 
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norbert
Serial killer : Hannibal Lecter


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Le Serment des Limbes

MessagePosté le: Ven Nov 23, 2018 6:33 pm    Sujet du message: Écorces vives - Alexandre Lenot (Actes Sud) Répondre en citant

Après Nicolas Mathieu et Aux animaux la guerre en 2014, un nouvel auteur français, Alexandre Lenot, vient d'intégrer le mois dernier la collection Actes Noirs d'Actes Sud avec Écorces vives, son premier roman - déjà très remarqué par la critique et les libraires.






Le livre :

« Un roman noir superbe, à l’écriture tendue, d’une poésie de chaque instant. Des secrets, de la haine, de l’amour, aussi… »
Hervé Le Corre


C’est une région de montagnes et de forêts, dans un massif qu’on dit Central mais que les routes nationales semblent éviter.
Un homme venu de loin incendie la ferme dans laquelle il espérait un jour voir jouer ses enfants, puis il disparaît dans les bois.
La rumeur trouble bientôt l’hiver : un rôdeur hante les lieux et mettrait en péril l’ordre ancien du pays.
Les gens du coin passent de la circonspection à la franche hostilité, à l’exception d’une jeune femme nouvellement arrivée, qui le recueille.
Mais personne n’est le bienvenu s’il n’est pas né ici.

Écorces vives est construit sur une tension souterraine, un entrelacs de préjugés définitifs et de rancœurs séculaires. De ce roman noir – qui est aussi fable sociale, western rural, hommage aux âmes mélancoliques et révoltées – sourd une menace : il faut se méfier de la terre qui dort…



« Écorces vives, premier roman d’Alexandre Lenot, est la révélation française de l’année. » Christophe Dupuis - La Tête en noir

« Un premier roman étonnant. Alexandre Lenot signe ici sans conteste, en phrases souvent courtes, sèches parfois, l’un des polars de la rentrée. À découvrir d’urgence, et ce n’est pas qu’une formule ; il y a une manière d’urgence à découvrir ce talent-là, qui ne restera probablement pas longtemps inconnu. » Jean Berthelot - Revue Sang-Froid

« De beaux et grands moments d’écriture et d’émotion. » Christine Ferniot - Télérama

« La voix de Maupassant est à portée d'oreille chez cette nouvelle plume, qui publie son premier roman dans la veine du polar rural. Ce récit d'un retour à une terre hostile par un personnage déchiré est une belle promesse de noirceur. » Élise Lépine - Livres hebdo

« On adhère immédiatement à cette belle et sombre histoire rurale animée de personnages minutieusement décryptés. Un orfèvre de l'écriture est né, dans la veine de J.-B. Pouy, mais en plus sombre. » Jean-Paul Guéry - Le Maine Libre/Le Courrier de l’Ouest

« L'écriture est belle, très travaillée. Politique aussi, mine de rien. » Delphine Peras - L'Express

« Premier roman, Écorces vives est porteur de grandes promesses. Lenot polit les mots avec talent, s’y entend pour donner vie à un paysage et mettre en place ses personnages, ne démérite pas dans les scènes d’action. » Yan Lepoux - Encore du Noir

« Appuyé par un style précis dont la rigueur fait écho aux caractères taiseux des personnages, le premier roman de Lenot s’avère aussi vivifiant que glaçant. » Benjamin Fogel - Playlist Society

« Ce premier roman, commencé sur le tempo d'un vieux tube de Francis Cabrel pour finir comme un rugueux western, est une totale surprise. Proche d'un Franck Bouysse (Glaise), ne serait-ce que pour la flamboyance de l'écriture, Alexandre Lenot signe un nouveau manifeste, fiévreux et romantique, d'un « rural noir » hexagonal 100 % terroir. » Philippe Blanchet - Le Figaro Magazine

« Il y avait le Michigan de Jim Harrison, le Montana de Crumley, désormais il y a le Cantal de Lenot. […] La langue est à vif, déchirante et précise : un très très beau premier roman. » Mathilde Guiraud - Librairie Delamain (Paris)




>> Lire les premières pages



L'auteur :

Alexandre Lenot est né en 1976.
Il vit à Paris et écrit également pour le cinéma, la radio et la télévision.
Écorces vives est son premier roman.



_________________
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Dernière édition par norbert le Lun Nov 26, 2018 4:00 am; édité 2 fois
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norbert
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MessagePosté le: Ven Nov 23, 2018 6:49 pm    Sujet du message: Répondre en citant




>> Le Coup de coeur d'Alexandra Villon, de la Librairie des Marais (Villefranche-sur-Saône), sur Page des Libraires :

Citation:

Écorces vives d'Alexandre Lenot


La nature – forêts obscures, plaines esseulées et montagnes arrogantes – est parfois trop grande pour les hommes isolés qui y vivent.
Sa puissance inquiétante et feutrée aura tôt fait de les rendre féroces.




Alexandre Lenot inscrit l’action de son premier roman au fin fond du Cantal, où la nature, malgré la présence des hommes et de leurs routes qui tranchent et organisent, a su se garder quelques coins insoumis, presque à l’abri des regards et des lois.
S’il s’inscrit dans le genre désormais bien connu du roman noir rural, Écorces vives se distingue néanmoins par une plume d’une singularité enivrante.
La narration, très originale, fait l’économie des dialogues.
Tout se passe en sourdine.
Tout est décrypté avec application, doigté et discrétion.


Il y a Laurentin, le commissaire taciturne et profondément bon ; Lison, jeune veuve inconsolable ; et surtout Louise et Eli.
Louise a fui sa famille et travaille dans une ferme, parce que travailler la terre, s’user physiquement, permet de vider sa colère.
Eli est venu de loin pour incendier la maison qu’il s’imaginait habiter un jour avec femme et enfants.
Il erre comme un vagabond, seul dans la forêt.
Et puis, il y a les autres, les habitants d’ici.
Isolés, revêches et brutaux vis-à-vis de tous ceux qui ne sont pas des leurs.


Alexandre Lenot propose une fable sur le vide social rural et un mouvement de haine déclenché par la méfiance et l’isolement : la cohésion d’un village se traduit par la violence exercée sur un bouc émissaire, jusqu’au désir de mise à mort.
Le roman est court mais d’une densité rare.
Il chante une tragédie des hommes, comme une rumeur grandissante qu’on sent proche d’éclater et de se déchaîner, une histoire de violence et de haine en sursis au sein d’un théâtre de nature où règne un silence de mort, conjugué au regard mauvais des hommes qui se toisent.
La plume est virtuose, littéraire et profondément poétique.
C’est beau et effrayant, épique et superbe.
Un vrai bijou de roman noir.



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norbert
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MessagePosté le: Lun Déc 10, 2018 7:45 am    Sujet du message: Répondre en citant




>> Excellent article de Christophe Dupuis sur Milieu Hostile :

Citation:

5 raisons de lire...


Écorces vives d’Alexandre Lenot



La fin de l’année arrivant, l’heure des bilans ne va pas tarder.
Écorces vives, premier roman d’Alexandre Lenot, sera certainement l’une des meilleures découvertes de l’année 2018.
Une intrigue chorale, située au fond du Cantal, aux personnages qui iront jusqu’au bout de leurs rêves et idées.

Nous avons laissé l’auteur s’exprimer sur son livre et son parcours, selon nos 5 bonnes raisons de lire Écorces vives.



1. Le polar



J’ai évidemment des héros dans le polar (sans doute rien de très original : Jean-Patrick Manchette, Jean-François Vilar, Jim Thompson, Dashiell Hammett, l’immense Chester Himes, James Lee Burke, George Pelecanos (Ernest J. Gaines, c’est du noir ?)) mais j’ai surtout une vision « non-genrée » de la littérature, pourrait-on dire. Je lis « du noir » et « du blanc » indifféremment depuis toujours et ces étiquettes ne m’ont jamais vraiment passionné. Ce qui me semble plus structurant, c’est mon goût pour une littérature (mais aussi un cinéma ou une musique) qui dit quelque chose du monde qui l’entoure, qui n’évacue pas les rapports sociaux comme un simple élément de décor. Je me souviens ainsi que le projet de ce livre a pas mal avancé quand j’ai commencé à lire, un peu par accident, sur les conditions de vie des agriculteurs au XXIe siècle, et sur ce chiffre terrifiant d’un suicide tous les deux jours. Certains diront que cela me rapproche nécessairement du polar et du noir. On en revient alors à un débat interminable et fatiguant qui cherche depuis toujours à définir ce qu’est le noir.

Un roman « inscrit dans une réalité sociale précise, porteur d’un discours critique, voire contestataire », selon Wikipedia, ce qui me convient parfaitement. Et, dans ce cas, il faut considérer que Zola, Tolstoï et Maupassant faisaient du noir. J’ai donc écrit mon roman sans jamais me poser cette question. Ce dont j’étais certain, c’est que je voulais m’inspirer du western, de certains westerns, tant en film (le sens de la fatalité qui me cloue au sol chaque fois que je vois La Horde sauvage) qu’en livre (Seuls sont les indomptés, pour n’en citer qu’un). Et que, comme dans le western, je ne voulais pas que la tension reste irrésolue, latente, je voulais ne pas en rester à l’étude de mœurs, aller au bout, jusqu’à l’explosion, jusqu’à ce que des fautes irrémédiables soient commises. S’il y avait un fusil dans une des maisons, alors il fallait qu’il serve. C’est mon éditrice qui m’a proposé de sortir ce roman dans la collection Actes Noirs. Grâces lui soient rendues.

Ceci étant posé, je me souviens avoir beaucoup pensé au Ordo de Donald Westlake pendant certaines phases d’écriture. Mais Ordo n’est pas vraiment un polar, et c’est quelque chose dans la folle concision de ce livre qui me fascinait, plus que son sujet.




2. La musique


Le livre n’est pas complètement dénué de musique. Louise écoute les Byrds chez ses hôtes puis chante du Roberta Flack à Eli. Céline joue des chansons à Lison pour l’endormir. Justement, je pense qu’en musique comme dans le reste, mes deux personnages principaux réapprennent tout depuis le début. Et si elle ne s’entend pas, la musique a eu une influence déterminante sur mon écriture.

D’abord, parce qu’une scène du livre est un clin d’œil à un chanteur de Clermont-Ferrand que j’aime beaucoup, Pain-Noir. C’est important, au-delà du clin d’œil, parce qu’il a fallu que je m’autorise à écrire un western à la française et pour ça, l’exemple de Céline Minard par exemple et de son Faillir être flingué a été important, mais je pense que le travail de chanteurs français s’attaquant aux formes du folk américain a également beaucoup compté. Que d’autres exhument les musiques folkloriques oubliées du Cantal et de l’Auvergne, aussi, d’ailleurs. On m’a réclamé la bande-son du livre, il faut que je trouve le temps de la publier quelque part. En attendant, un immense merci à Bertrand Belin, Pain-Noir donc, Sourdure ou le collectif La Nòvia.

Et ensuite parce qu’écrire sur la musique, c’est ce qui m’a permis de continuer à écrire pendant les années où la forme romanesque se refusait à moi. C’est mon école, c’est là que j’ai fait mes classes. J’ai participé à un formidable projet collectif pendant des années, qui s’appelait la Blogothèque et qui fédérait une quinzaine de personnes qui voulaient écrire sur la musique, non pas en se parant d’une apparente objectivité comme le font les journalistes spécialisés, mais en revendiquant au contraire une subjectivité totale. Et partant de là, la liberté de forme qui allait avec. Il faut croire que ça plaisait aux gens, car nous avons eu à une époque une audience considérable et un écho qui dépassait largement les frontières du pays. J’ai eu de la chance, parce que j’ai pu écrire tout ce qui me passait par la tête pendant près de 6 ans, le publier et le montrer à des camarades bienveillants et exigeants. Je ne sais pas si j’aurais trouvé ma voix sans eux. Qu’ils soient ici remerciés.




3. Le Cantal


La géographie du roman est à vrai dire moitié réelle et moitié imaginaire. Le Cantal est nommé d’entrée de jeu, c’est vrai. Mais ensuite, certains noms sont réels, d’autres sont importés d’ailleurs (Fond du Lac est au Wisconsin, de mémoire ; Mortegoutte-du-Haut est dans la Creuse) et certains sont complètement inventés. Ce qui m’importait, c’était de faire du lieu un personnage à part entière. Cette forêt qui à l’abri d’une montagne avale les êtres et les haines. D’emmener mes personnages dans un monde menacé mais toujours sauvage.

Il y a peu de choses dans ma biographie qui pourraient expliquer la fascination que j’éprouve pour ce monde sauvage. Je suis né dans une capitale, j’ai grandi et vécu toute ma vie dans une autre. Je suis un enfant de la ville et je suis incapable de comprendre comment cet attachement est né. Il n’en reste pas moins viscéral, et si je retrouvais mes premiers écrits adolescents (pourvu que ça n’arrive ja-mais), je suis assez certain qu’il y serait déjà question de forêts et de loups, de montagnes et de cerfs, de bucherons, de chasseurs et de paysans.

Il se trouve que j’ai des attaches dans le Cantal depuis une dizaine d’années. J’ai ensuite appris, grâce à un libraire local (Irlandais et anglophone de naissance) que le hameau où j’ai mes habitudes était très proche de Lussaud, le théâtre du Pays perdu de Pierre Jourde. Dans la foulée de ce grand livre, j’ai aussi découvert Marie-Hélène Lafon. Et constatant que ces auteurs avaient déjà livré un travail documentaire absolument magistral sur cette terre et ses habitants, c’est aussi ce qui m’a peut-être permis de me tourner vers quelque chose relevant plus de la fable, de m’éloigner du réalisme.




4. De forts parcours


Le personnage de Louise est à la base de tout. Il y a des choses que ce livre dit que je n’ai comprises qu’a posteriori. Il est aussi un peu artificiel de vouloir remonter le fil d’une intention première parce que sa genèse, ses ascendants sont multiples, certains apparents, d’autres bien cachés. Surtout, chacun y verra ce qu’il a envie d’y voir, ça ne m’appartient plus. Mais ce qui est certain, c’est que je voulais raconter l’histoire d’une femme qui se réinvente, qui s’exile volontairement, qui trouve une route dans le fatras du monde, qui cesse peut-être aussi de se conformer. C’est une correspondance que je n’avais pas en tête, mais je suis fascinée de longue date par la Dalva de Jim Harrison. Louise est peut-être, toutes proportions gardées et en toute modestie, ma Dalva. Les autres personnages sont plutôt nés pour témoigner de son trajet, Eli bien sûr, mais aussi Laurentin ou le couple d’Américains par exemple qui représentent tous trois la possibilité d’un apaisement qu’elle finit par écarter. Les frères Couble sont apparus d’un coup, d’un seul, plutôt sur la fin de l’écriture du roman. Ils ont surgi pour dire quelque chose de plus de cette terre, je ne sais pas très bien où ils étaient avant.



5. Un roman choral


Il y a plusieurs raisons à ça. Je ne sais plus qui écrivait quand Philip Roth est mort que disparaissait avec lui le dernier grand écrivain dont l’imaginaire était né avant l’avènement de la télévision. C’est un peu une tarte à la crème, mais on n’écrit plus du tout de la même manière dans un monde d’images, on n’a plus besoin de décrire dans tous ses détails une baleine parce que tout le monde a déjà vu une baleine (no offense, Herman, c’est toujours toi le meilleur) et je pense qu’on écrit encore différemment depuis l’avènement de l’écriture sérielle qui est passée en 40 ou 50 ans de la vision d’un héros, d’un protagoniste et de son antagoniste (Columbo et le criminel, JR et Bobby dans Dallas) à une multiplicité de points de vue (à partir d’Urgences, peut-être ?). Au-delà même de cette multiplicité de points de vue, il y a des procédés narratifs dans le monde « télévisuel » qui m’ont durablement marqué : la série chorale The Wire, qui raconte une ville, un pays, un monde (et donc des rapports sociaux, pour reboucler avec le polar) tout en tapant dans les tripes, dans l’intime et le tragique ; la subjectivité des points de vue dans The Affair où certaines scènes ne se déroulent pas de la même manière selon le point de vue du personnage dont il est question.

Je crois aussi que, finalement, j’écris pour savoir ce que je pense. Ce que je pense vraiment. J’ai comme tout le monde des affinités politiques, sociales, esthétiques. J’ai des réflexes. Je peux, comme tout le monde, sauter facilement aux conclusions. Encore plus à l’ère de Twitter, du flux d’information continue qui peut ouvrir au monde mais aussi le rétrécir singulièrement, des pétitions en ligne et des indignations permanentes. Mais est-ce vraiment cela penser ? Pour aller au-delà, entrer vraiment dans la complexité du monde, je trouve qu’utiliser cette multiplicité des points de vue est un outil formidable. Parce que pour que chaque personnage soit vrai, il faut aller au fond des choses, de sa psyché, de son monde affectif et sensible, et partant de là de ses points de vue. C’est finalement l’inverse d’une note de synthèse (j’ai rédigé beaucoup de notes de synthèse dans ma vie) : on n’envisage pas un problème dans sa globalité, au contraire chaque personnage voit le monde par le petit bout de la lorgnette, de sa propre lorgnette, et il a une vérité, sa vérité. Ce qui n’empêche pas qu’après, je vais moi pouvoir choisir d’afficher une préférence entre la vérité de l’un et la vérité de l’autre.




Pour aller plus loin


Alexandre Lenot chez Actes Sud, son éditeur

Le site de La Blogothèque



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Dernière édition par norbert le Sam Déc 22, 2018 6:39 am; édité 2 fois
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MessagePosté le: Lun Déc 10, 2018 7:58 am    Sujet du message: Répondre en citant




>> La chronique de Sylvie Sagnes sur Cunéipage :

Citation:

« Elle pleure de ne pas savoir par quel bout prendre cette vie. »


Écorces vives d’Alexandre Lenot




« Ce n’est que maintenant, dans les débris de sa vie, en comptant ses plaies et en remontant le fil de ses cicatrices, qu’il sait enfin tendre l’oreille vers le silence caché dans l’illusion du monde. »


Bien sûr c’est un roman noir et il tire lentement sur toute forme d’espoir.
Évidemment il se tient en équilibre sur un suspense qu’il nourrit d’éléments plus mystérieux qu’on aurait pu penser.
Mais c’est aussi un roman choral glaçant, un western social répondant à tous les codes de ces deux genres très précis, une charge écologique puissante, le tout sur une assise politique ferme et, surtout (et c’est dingue !), un premier roman.


C’est dingue parce qu’il a tout bon, zéro défaut, tout se tient, tout s’enchaîne et paraît extrêmement facile, tout fonctionne et ça ne laisse pas de m’éblouir.
On y est, dans ce nord extrême du Cantal, où le printemps s’annonce sans jamais prendre le dessus sur un froid s’insinuant dans les os déjà battus par un vent changeant mais toujours très fort.
On les voit, ceux qui sont là parce qu’ils n’ont pas pu partir et n’arrêtent pas de s’épier et se mordre les uns les autres.
On la sent, cette folie contenue à grand peine à ses lisières et qui s’échappe ou menace de s’échapper comme la vapeur d’une cocote-minute.
On les ressent, les rares qui ont choisi de s’échouer pour un temps à cet endroit précis parce qu’ailleurs, c’était trop dur.


Alors on mélange, on agite, et voilà ce qui se passe…
À lire absolument.



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