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Fredo Michael Myers
Age: 48 Inscrit le: 10 Avr 2004 Messages: 8983 Localisation: Paris
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Posté le: Lun Sep 02, 2019 6:47 pm Sujet du message: À crier dans les ruines - Alexandra Koszelyk (Aux Forges de) |
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Citation: | Tchernobyl, 1986. Lena et Ivan sont deux adolescents qui s'aiment. Ils vivent dans un pays merveilleux, entre une modernité triomphante et une nature bienveillante. C'est alors qu'un incendie, dans la centrale nucléaire, bouleverse leur destin. Les deux amoureux sont sépares. Lena part avec sa famille en France, convaincue qu'Ivan est mort. Ivan, de son côté, ne peut s'éloigner de la zone, de sa terre qui, même sacrifiée, reste le pays de ses ancêtres. Il attend le retour de sa bien-aimée. Lena grandit dans un pays qui n'est pas le sien. Elle s'efforce d'oublier. Un jour, tout ce qui est enfoui remonte, revient, et elle part retrouver ce qu'elle a quitté vingt ans plus tôt. |
À crier dans les ruines est le premier roman d'Alexandra Koszelyk, publié le 23 août dernier aux éditions Aux Forges de Vulcain.
J'ai été particulièrement touché à la fois par la simplicité, l'éloquence, le timbre et la musicalité de l'écriture de la romancière.
Je crois que je suis tombé sous le charme de ce récit dès la page 19, quand la narratrice évoque ainsi une pensée de Léna, l’héroïne :
« Face à elle, le réel d'une vi(ll)e à jamais engloutie. »
En refermant le livre, j'ai compris l'importance de ce mot glissé dans le récit, la vi(ll)e. À crier dans les ruines peut-être perçu comme un conte évoquant l'explosion d'une vi(ll)e et la volonté de quelques-uns de partir en quête de ces particules de bonheur disséminés. Morceaux après morceaux, reconstituer le puzzle d'une vi(ll)e.
L'aboutissement de cette quête au 53e chapitre m'a laissé particulièrement mélancolique, à la fois heureux et triste. J'ai alors eu l'impression de ressentir la dissociation de Léna, naviguant pendant une partie de sa vi(ll)e entre deux mondes, entre instants passés et présents.
Kismet. Le destin. Le roman d'Alexandra Koszelyk m'a refait penser à certaines de mes lectures coups de cœur, où les choix et les destins sont au cœur du récit. J'ai repensé à Replay de Ken Grimwood, et à la Fin des mystères de Scarlet Thomas.
Voilà, vous avez une idée des bruits et des échos qui reviennent à nos oreilles quand on se met à crier dans les ruines...
Je conclurai en utilisant une phrase du livre de Scarlet Thomas : « Maintenant, un choix s'offre à vous. »
Alors, qu'attendez-vous ?
FF _________________ Frédéric Fontès, News & Chroniques sur www.4decouv.com et C'est Culturellement Dingue sur TikTok |
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Ironheart Annie Wilkes
Age: 50 Inscrit le: 25 Juil 2007 Messages: 5041 Localisation: Le Gard
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Posté le: Lun Sep 02, 2019 7:28 pm Sujet du message: |
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Oh que ça me plaît ça ! Un grand merci, Fredo, pour la mise en lumière de ce roman alléchant ! _________________ “Si vous possédez une bibliothèque et un jardin, vous avez tout ce qu'il vous faut".
Cicéron. |
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Fredo Michael Myers
Age: 48 Inscrit le: 10 Avr 2004 Messages: 8983 Localisation: Paris
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Emil Serial killer : Hannibal Lecter
Age: 42 Inscrit le: 16 Mai 2011 Messages: 2520 Localisation: Normandie
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Posté le: Jeu Oct 24, 2019 2:08 pm Sujet du message: |
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"Je me demande pourquoi on écrit si peu sur Tchernobyl. Pourquoi nos écrivains continuent-ils à parler de la guerre, des camps et se taisent sur cela ? Est-ce un hasard ? Je crois que, si nous avions vaincu Tchernobyl, il y aurait plus de textes. Ou si nous l'avions compris. Mais nous ne savons pas comment tirer le sens de cette horreur. Nous n'en sommes pas capables. Car il est impossible de l'appliquer à notre expérience humaine ou à notre temps humain ..."
C'est avec cette citation d'Evgueni Alexandrovitch Brovkine que l'auteur introduit son histoire. J'ai tout de suite accroché.
J'admire ces personnes, qui, pour affronter l'horreur telle qu'elle soit, ici invisible mais tellement dévastatrice, vont faire le choix douloureux soit de fuir ou de rester. S'échapper physiquement de sa terre natale sans jamais vraiment la quitter. C'est ce que vivra Léna, qui suite à l'explosion de la centrale sera une des premières à quitter Pripiat avec ses parents et laissera derrière elle son ami, son amour Ivan.
C'est une très belle histoire, poignante, merci Fredo d'avoir parlé de ce livre et de m'avoir donné envie de le lire !
J'avais lu en début d'année "Bratislava 68, été brûlant" de Viliam Klimacek, et j'avais eu un peu le même ressenti de lecture. _________________ La seule chose que l'on puisse décider est quoi faire du temps qui nous est imparti - JRR Tolkien |
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Fredo Michael Myers
Age: 48 Inscrit le: 10 Avr 2004 Messages: 8983 Localisation: Paris
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