Posté le: Mar Mar 16, 2010 9:09 am Sujet du message:
comment fait il pour se renouveller dans un genre different à chaque fois ?
pour le savoir lisez cette nouvelle bombe de marin _________________ lisez ce vous voulez . . .
Age: 43 Inscrit le: 28 Oct 2002 Messages: 9308 Localisation: Région Parisienne
Posté le: Dim Mar 21, 2010 4:00 pm Sujet du message:
J'ai attaqué La Guerre des vanités, j'ai dévoré les 200 premières pages sans m'en rendre compte, pour l'instant c'est du très bon ! _________________ Nico - Webmaster de Rivières Pourpres et Polars Pourpres
Age: 47 Inscrit le: 04 Mar 2007 Messages: 1205 Localisation: Paris
Posté le: Lun Mar 22, 2010 12:06 pm Sujet du message:
Marin m'ayant fait l'amitié de me confier la lecture du manuscrit de La Guerre des vanités quelques semaines avant sa sortie, nous avons eu le temps d'échanger quelques mails dans lesquelles nous avons parlé du roman.
Marin m'a fait part de son souhait de voir publier une partie de ces discussions, c'est donc avec son accord que je poste ici la chronique que je lui ai envoyée, presque à chaud, deux ou trois jours après avoir terminé la lecture de la Guerre... (d'où le tutoiement.) Désolé, c'est un peu long, mais cela intéresse beaucoup Marin d'avoir vos réactions sur tout ceci.
(Je dois laisser entre balises spoiler un assez long passage, qui me semble intéressant mais dévoile trop de choses d'un aspect bien particulier de l'intrigue...)
"N'étant pas critique littéraire, je ne sais pas trop par où commencer, alors je ne vais pas être très original et commencer par le début... Ce n'est sûrement pas à toi que je vais apprendre qu'un bon début, qu'une bonne première phrase est fondamentale pour harponner le lecteur. De ce point de vue, et à mon avis, tu peux te détendre : la première phrase de la Guerre... est l'une des plus fortes que j'aie lues depuis un moment. Pour tout dire, elle est magnifique et j'en suis très jaloux !
Le reste du prologue est à l'avenant, j'ai trouvé sa construction très habile, nous permettant de plonger dans l'univers du roman : on assiste à la fois au début de l'horreur (les premiers suicides) et à son motif majeur (les parents absents, inconscients, démissionnaires), par des déplacements fluides à travers Tournon qui donnent l'impression de suivre une caméra bien informée et très indiscrète.
Par la suite, j'ai été sidéré par le rythme du récit. Le moins que l'on puisse dire, c'est que tu ne laisses pas beaucoup de répit à ton lecteur ! A partir du moment où Korvine arrive à Tournon, on se met à courir dans ses pas et on n'arrête pratiquement jamais jusqu'à la fin. C'est assez éprouvant, parce qu'inhabituel : dans la plupart des thrillers, même les plus haletants, il y a souvent des petites pauses, des moments de respiration, notamment lorsqu'on s'immerge dans la vie privée des personnages principaux, lorsqu'ils rentrent chez eux, ce genre de situation... Ici, rien de tout cela, principalement grâce à l'idée - excellente - de faire de Korvine un déraciné dans une ville qu'il a pourtant très bien connu. N'ayant aucun refuge à Tournon, s'y sentant comme un étranger ou un paria, il n'a aucune raison de s'y attarder, autant qu'il est poussé par l'urgence de l'enquête dramatique qu'il doit mener. J'ai beaucoup aimé ce stratagème, de la même manière que j'ai apprécié la caractérisation globale de ton enquêteur principal (doit-on dire "héros" ?) Le mystère de l'enveloppe médicale qui ne le quitte pas et l'obsède durant tout le roman est à lui seul un élément de personnalisation extrêmement fort : on sent le personnage menacé, on le craint condamné, et on comprend d'autant mieux son obstination, son entêtement à avancer, que les rares fois où il marque une petite pause, il se met à gamberger et s'expose à subir le coup d'arrêt fatal qui menace son existence personnelle. Le côté "bulldozer" de sa psychologie est ainsi totalement justifié, surtout que tu ne le limites pas à ce seul aspect, notamment par l'évolution de sa relation avec Revel.
Pour en terminer avec le rythme, je disais qu'il était éprouvant ; en même temps, c'est une arme majeure car, comme dans les meilleurs thrillers, il est très difficile de lâcher le roman, dont les pages défilent à une vitesse sidérante. C'est une drôle de sensation : d'un côté, tu partages la sensation d'essoufflement de Korvine, éprouvé par son état de santé défaillant, mais de l'autre, tu ne peux pas t'empêcher de tourner les pages pour continuer à courir avec lui, au risque de voir ton poumon de lecture exploser...
Puisque j'ai évoqué la psychologie de Korvine, j'en viens à aborder un point un peu plus faible selon moi, qui est justement l'épaisseur des autres personnages autour de lui. Si Revel s'en sort à peu près convenablement, figure du "bleu" talentueux et désireux d'apprendre, j'ai trouvé que les autres caractères - flics, témoins ou victimes - manquaient parfois un peu de chair ; ils se réduisent souvent à un trait (Bongrand, l'obèse), à une fonction (Fournier, spécialiste informatique ; Hardt, le légiste...), voire à leur seul nom. Cette limite naît probablement du fait qu'ils sont très nombreux, en raison du nombre de personnes impliquées dans l'histoire, notamment les proches des victimes. A titre personnel, faute d'avoir mémorisé qui était qui et faisait quoi au bon moment, j'ai dû parfois revenir en arrière lorsque réapparaissait un personnage que je n'avais pas correctement "imprimé" lors de son entrée dans l'histoire.
De plus, tu recours beaucoup aux dialogues, ce qui participe de l'efficacité de lecture, mais n'aide pas non plus à développer la caractérisation des personnages qui parlent, puisqu'ils sont souvent "réduits" aux mots qu'ils prononcent, sans qu'on visualise comment ils les prononcent, leurs attitudes, leurs gestes, qui pourraient, si tu les détaillais un peu plus, en dire autant, voire davantage, que leurs propos. A mon avis, tu cours le risque de te voir reprocher une écriture "scénaristique", "cinématographique", ce qui serait d'ailleurs injuste et réducteur, dans la mesure où ta construction romanesque et narrative est beaucoup plus ambitieuse que cela. J'aime particulièrement la manière dont tu mêles la voix intérieure de Korvine aux mots qu'il prononce effectivement, tout comme je suis un adepte de ton économie stylistique (phrases brèves, souvent nominales) et des répétitions dont tu te sers régulièrement pour marteler l'avancée du récit, comme un mantra dramatique. Tu l'avais déjà fait dans Le Cinquième Clandestin (que tu as écrit après La Guerre des vanités, me semble-t-il ?), et cela m'avait déjà beaucoup plu. De ce fait, tu partages l'état d'esprit de Korvine, une sorte de rage mêlée de mélancolie tout à fait saisissante.
Sur le fond à proprement parler, je veux saluer l'originalité de ton intrigue : finalement, Korvine enquête sur la culpabilité d'une ville, et à travers elle, sur la manière dont notre société traite ses enfants... A la différence d'un polar "classique", tu contournes ainsi l'obligation quasi rituelle du meurtre initial et, même s'il y a des morts, tu nous entraînes d'emblée ailleurs. C'est là que je rejoins mes propos sur ton blog : voilà une singularité qui pourrait déstabiliser, et déplaire à certains lecteurs de polars, qui n'aiment pas trop (mais c'est leur problème) sentir des sentiers battus. De toute façon, on ne peut pas plaire à tout le monde, ou alors c'est suspect !
Pour être un peu tatillon, je m'interrogerai peut-être sur l'utilité de l'intrigue
Spoiler:
liée à la clinique du Professeur Varèse, à travers laquelle tu semblais vouloir rallier quelque peu certains territoires explorés dans Marketing Viral (après les manipulations du corps, celles du cerveau). En fait, j'ai même un peu craint que tu investisses pleinement cette piste, que tu cèdes à la tentation un peu facile du complot (tout le monde connaît la nature périlleuse du professeur, mais tout le monde se tait car c'est un notable au bras trop long pour espérer le faire tomber)... mais en fait, non La démarche de Varèse est plus ambiguë, on hésite à le qualifier de docteur Frankenstein ou de bon Samaritain, et c'est ce choix de ta part qui, au final, après réflexion, donne de l'intérêt à cette partie de l'histoire, et la rattache aux vanités du titre.
Donc, oui, c'était juste pour faire le difficile, mais en fait il n'y a pas de problème.
Voilà, je pense avoir fait le tour de ce que j'avais spontanément à dire de ton nouveau roman…" _________________ "Il faut donc avoir de l'âme pour avoir du goût." (Vauvenargues)
http://cannibaleslecteurs.wordpress.com
Il m’est difficile de dire exactement ce que j’ai ressenti à la lecture de La guerre des vanités de Marin Ledun sans en dévoiler, en grande partie, l’intrigue. Je vais donc user d’un artifice assez peu esthétique, mais efficace. Au moment critique, j’ai laissé un grand espace. Ceux qui veulent garder le mystère pourront s’arrêter là.
Age: 36 Inscrit le: 06 Oct 2005 Messages: 11458 Localisation: Au bout du monde
Posté le: Lun Mar 22, 2010 11:19 pm Sujet du message:
Fredo a écrit:
J'espère trouver le livre au salon du livre de paris pour el faire signer par Marin, idem pour le poulpe !
Marin me rectifiera si je me trompe mais j'ai cru comprendre qu'il ne serait pas du Salon du Livre de Paris cette année (j'aurai bien voulu, mais bon...). _________________ Quand je pense à tous les livres qu'il me reste à lire... J'ai la certitude d'être encore heureux.
Jules Renard (1864-1910)
Age: 43 Inscrit le: 28 Oct 2002 Messages: 9308 Localisation: Région Parisienne
Posté le: Lun Mar 22, 2010 11:32 pm Sujet du message:
C'est effectivement ce qu'il m'avait dit aussi, je crois qu'il sera à Lens le week-end en question. _________________ Nico - Webmaster de Rivières Pourpres et Polars Pourpres
Age: 43 Inscrit le: 30 Mar 2008 Messages: 476 Localisation: Bois Guillaume (76)
Posté le: Mar Mar 23, 2010 10:21 am Sujet du message:
En tant que lecteur, j'ai testé le livre électronique et je n'aime pas.
Je n'ai même pas réussi à terminer la nouvelle que je lisais.
Il me manquait la sensation du touché. Toucher un livre est aussi un plaisir.
Et puis les yeux fatiguent plus vite ... même si certains appareils sont adaptés pour cela maintenant.
Et il manque également le plaisir d'avoir l'ouvrage constamment sous les yeux, dans sa bibliothèque.
Posté le: Mar Mar 23, 2010 7:49 pm Sujet du message:
Marin a écrit:
Quelques questions à ajouter au débat. Je viens de découvrir (les écrivains lisent toujours très mal leurs contrats) que La guerre des vanités était disponible (ici) en téléchargement pour PC ou "e-book" entre 14,4 et 15,3 euros (comme tous les romans de la SN publiés depuis janvier). J'éprouve des difficultés à mesurer l'enthousiasme qu'un support numérique peut susciter pour un roman de plus de 400 pages. En plus des questions liées à la numérisation et à la mise en ligne, même sous forme payante, de mon travail, et au niveau de ma rémunération (voir à ce sujet l'excellent et important débat initié par les auteurs de SF ici), cela me pose au moins deux types de questions sur lesquelles j'aimerais avoir vos lumières de lecteurs etd e professionnels du livre.
1/ Que pensent les libraires de ce type de format ? Comment cela est-il vécu ? Est-il envisageable qu'ils se mettent à vendre des "livres numériques" ?
2/ Certains lecteurs délaissent-ils déjà le papier pour le numérique ? Si oui, pourquoi ? Si non, idem. Quel plaisir à lire un livre en numérique ?
1 non 2 non
c 'est nul _________________ lisez ce vous voulez . . .
Posté le: Mar Mar 23, 2010 9:15 pm Sujet du message:
Hoel a écrit:
Fredo a écrit:
J'espère trouver le livre au salon du livre de paris pour el faire signer par Marin, idem pour le poulpe !
Marin me rectifiera si je me trompe mais j'ai cru comprendre qu'il ne serait pas du Salon du Livre de Paris cette année (j'aurai bien voulu, mais bon...).
Inscrit le: 21 Jan 2010 Messages: 83 Localisation: Marseille
Posté le: Mer Mar 24, 2010 9:13 am Sujet du message:
Marin a écrit:
en téléchargement pour PC ou "e-book" entre 14,4 et 15,3 euros (comme tous les romans de la SN publiés depuis janvier). ?
Ca me semble tres cher. Je ne comprend pas le projet. Je pourrais être tenté d'acheter certains livres numériques, en vue d'éventuellement acheter l'objet plus tard mais à ce prix, ce serait ridicule (en général, pas particulièrment pour ce livre)
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