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Polars Pourpres

Avant d'aller dormir, de S.J. Watson
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Nico
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Les Rivières Pourpres

MessagePosté le: Lun Mar 28, 2011 12:58 pm    Sujet du message: Avant d'aller dormir, de S.J. Watson Répondre en citant

Une nouvelle publication des éditions Sonatine, prévue pour le 5 mai.

S.J. Watson est un auteur anglais. Après 15 ans passés à travailler pour le système de santé public du Royaume-Uni avec une envie grandissante d'écrire, il a suivi des cours d'écriture et, au bout d'un an, a terminé son premier roman, Avant d'aller dormir, qui est aujourd'hui traduit dans plus de 30 langues. Les droits ciné ont même été achetés par Ridley Scott, rien que ça !



Citation:
À la suite d’un accident survenu une vingtaine d’années plus tôt, Christine est aujourd’hui affectée d’un cas très rare d’amnésie : chaque matin : elle se réveille en croyant être une jeune femme célibataire ayant la vie devant elle, avant de découvrir qu’elle a en fait 47 ans et qu’elle est mariée depuis vingt ans.

Son dernier espoir réside dans son nouveau médecin. Ed Nash. Celui-ci lui a conseillé de tenir un journal intime afin qu’elle puisse se souvenir de ce qui lui arrive au quotidien et ainsi reconstituer peu à peu son existence.

Quand elle commence à constater de curieuses incohérences entre son journal, ce que lui dit son entourage et ses rares souvenirs, Chritine est loin de se douter dans quelle engrenage elle va basculer.

Très vite, elle va devoir remettre en question ses rares certitudes afin de faire la vérité sur son passé... et sur son présent.

Ne le dis à personne, d’Harlan Coben, Shutter Island, de Dennis Lehan, Tokyo, de Mo Hayder... il est des livres dont la publication marque irrémédiablement le genre et hisse leur auteur au rang des incontournables du polar. Gageons que Avant d’aller dormir va tout de suite aller rejoindre ce cercle très fermé. Avec une héroïne à laquelle on s’attache instantanément, un récit à la construction aussi machiavélique qu'époustouflante et un suspense de tous les instants, Avant d’aller dormir est la révélation 2011 du thriller. Un premier roman que les amateurs du genre n’oublieront pas !

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Fredo
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Le Vol des Cigognes

MessagePosté le: Lun Mar 28, 2011 8:46 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Un roman traduit par Sophie Aslanides.
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Fredo
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Le Vol des Cigognes

MessagePosté le: Jeu Avr 07, 2011 5:40 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Je viens de lire les 50 premières pages. Enfin, je viens de dévorer 50 pages ! Le principe de base devrait plaire à celles et ceux qui ont aimé les romans qui suivent (ainsi qu'aux fans du film Memento) :





C'est typiquement le genre de héros / héroïnes qui permet aux lecteurs de s'identifier immédiatement au personnage concerné et de découvrir en même temps que lui son passé, son présent et son avenir. Niveau construction du récit, c'est la double lecture du livre qui est intéressante : le personnage se fit à celles et ceux qui l'entoure, qui lui racontent sa vie. Comme le lecteur qui va devoir se fier au romancier et à sa version des faits. Héros et lecteurs vont alors douter, avancer à tâtons et se risquer à croire ...
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voxac30
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La Ligne Noire

MessagePosté le: Ven Avr 08, 2011 4:00 pm    Sujet du message: Répondre en citant

merci Fredo
je me languis d'avoir ton avis quand tu l'auras terminé...
je sens que je vais me régaler avec ce livre.
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Fredo
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Le Vol des Cigognes

MessagePosté le: Jeu Mai 05, 2011 4:38 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Un secret est un des nombreux passagers clandestin qui se blottit parmi nos souvenirs.

Qu'est-ce qu'une vie, si ce n'est une succession de souvenirs. Souvenirs que l'on peut lier à des expériences. Que se passe-t-il quand cette faculté de lier les souvenirs fait défaut ? Quand ce que vous avez fait la veille ne peut plus être lié à votre expérience puisque vous ne pouvez pas vous en souvenir ? Quel est le point commun entre un secret et un souvenir ?

secret --> caché --> clandestin --> enfermé --> furtif --> intime --> souvenir <-- intime <-- furtif <-- enfermé <-- clandestin <-- caché <-- secret

Sur ses bases nous allons découvrir dans Avant d'aller dormir que le pire pour l’héroïne, Christine, peut autant se cacher dans ce qu'elle va découvrir de son passé via son cahier que dans ce que le présent et le proche futur lui réserve ...

Avec ce carnet qui va lui servir de guide, elle va enquêter sur son propre passé, sur sa propre vie. Sa personnalité prend corps au fil des pages qu'elle tourne. À la fois en tant qu'individu et en tant que personnage de fiction. Ce support lui permet de verbaliser le savoir qu'elle engrange au fur et à mesure. C'est le livre dans le livre. Puisque c'est aussi de cette manière que le lecteur découvre la personnalité de Christine. C'est comme cela qu'il va avoir de l'empathie pour elle. Qu'ils s'incarnent même. Personnage et lecteur.

L'auteur part d'une base assez intéressante. En règle générale, dans un roman, un écrivain va utiliser à un moment donné un levier qui rafraichit la mémoire de son lecteur. Il va trouver une astuce narrative pour pouvoir introduire ce passage dans son histoire. Steve Watson va consacrer la totalité de son roman à jouer avec ce processus. Il va doublement y travailler puisqu'en rafraichissant la mémoire de son lecteur, il en fait de même avec son personnage. Comme l’héroïne, vous aller lire et poser le livre. Vous allez vous replonger dans sa lecture et reprendre l'histoire où vous l'aviez laissé. Vous allez de nouveau actionner la machine à souvenirs et à secrets.

Un roman nait véritablement quand il grandi peu à peu dans l'imagination de son lecteur. Ce sont les confidences successives que vous révèlent un romancier qui vont vous aider à construire les souvenirs que vous allez engranger de la première à la dernière page.

Chacune des phases oubli/souvenir/oubli sont autant de cycles que de doubles de l’héroïne. Le concept du jour sans fin qui se répète à l'infinie. D'autres vies, d'autres expériences, qui ne sont liés entre elles que part le souvenir, que par le cahier, donc. Comme si ces vies alternatives représentées une autre facette de ce qu'elle est actuellement. Sa perte de mémoire la prive de racines. Et c'est avec les mots qu'elle inscrit jour après jour dans son carnet, qu'elle va pouvoir s'encrer de nouveau dans la réalité. Et donc quitter peu à peu « sa » réalité.

C'est ce qui est fascinant dans ce livre. Steve J. Watson joue autant avec sa création qu'avec son lecteur. Les codes de l'écriture se mêlent aux éléments de son intrigue. L'outil de l'écrivain devient celui de son personnage. Comme dans l'Homme qui disparaît de Jeffery Deaver, quand ce dernier utilise la prestidigitation pour « armer » l'ennemi qui affronte ses personnages récurrents et pour balader son lecteur. Le romancier devenant à son tour prestidigitateur.

L’héroïne est lectrice de sa propre vie. Elle est également la narratrice de cette histoire. À la fois actrice et spectatrice. À la fois celle qui crée ses souvenirs et celle qui les détruits la nuit venue. Elle est quotidiennement son pire ennemi. Sauf quand elle commence à se poser des questions...

Je suis content d'avoir eu l'occasion de relire une traduction de Sophie Aslanides, qui n'est certainement pas étrangère à la qualité des rouages de cet belle mécanique qu'est le roman de Steve Watson.

Steve J. Watson n'est pas le premier à jouer sur le thème de la perte de la mémoire. Au cinéma, pour n'en citer que deux, il y a eu Memento de Christopher Nolan et Troubles de Wolfgang Petersen. En littérature, impossible de ne pas citer Hématome de Maud Mayeras, La Mémoire Fantôme de Franck Thilliez et plus récemment Enquête sur la disparition d'Emilie Brunet par Antoine Bello (que je n'ai pas encore lu).
Et pour le côté « répétitif », je vous conseille le film Un jour sans fin de Harold Ramis et les roman Replay de Ken Grimwood et L'anneau de Moebius de Franck Thilliez.

En ce qui concerne la conclusion de ce roman, je suis resté un peu sonné. D'un côté par les révélations assez surprenante que l'on découvre en même temps que l’héroïne. Et de l'autre par l'étrange sensation de « déjà lu ». J'évoque rarement des éléments de l'intrigue dans les chroniques que je publie mais je vais un peu empiéter sur cette règle pour donner mes impressions durant la lecture des dernières pages du livre. Je vous invite donc à ne pas lire ce qui va suivre, si vous ne voulez pas être influencé par ce que je vais aborder.

Spoiler:
Je n'ai pas pu m'empêcher de penser à la fin de Hématome de Maud Mayeras. C'est très probablement le fruit du hasard mais il faut reconnaître que si ce roman était sorti après le livre de SJ Watson, j'aurai été le premier à me poser des questions sur les sources d'inspiration de la romancière. Impossible de ne pas lier les deux conclusions quand on les connait. Je suis donc curieux de lire les réactions des autres lecteurs et lectrices à ce sujet.

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voxac30
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La Ligne Noire

MessagePosté le: Mar Mai 17, 2011 9:45 pm    Sujet du message: Répondre en citant

je viens de le terminer à l'instant.Un gros,gros, coup de coeur...
De la première a la dernière page ce livre m'a totalement envouté. Machiavélique,ce roman m'a torturé l'esprit .Christine que j'ai trouvée très touchante,attachante,m'a imposé le rythme de ma lecture par ces découvertes. Quelles bonnes idées aussi du livre dans le livre. Je rejoins en tout point de vue l'avis de fredo ( dont je remercie de m'avoir fait découvrir ce livre). Sublime il fait encore réfléchir une fois refermé. Voilà, un peu chaos, mais vraiment emballé,je vous le conseille vivement.
Very Happy Very Happy Very Happy Very Happy Very Happy Very Happy Very Happy Very Happy Very Happy Very Happy
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voxac30
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La Ligne Noire

MessagePosté le: Mar Mai 17, 2011 10:13 pm    Sujet du message: Répondre en citant

J'avais attendu de finir le livre pour lire le"spoiler" de fredo, voici mon avis:
Spoiler:
j'ai lu hématome et c'est vrais que la ressemblance est troublante .Même structure de chute! mais j'avoue n'avoir pas été gené en le refermant. j'ai peut-être été trop prit par cette histoire? non?
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eric
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MessagePosté le: Jeu Juin 16, 2011 10:17 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Je n'ai pas lu l'article de Fredo (je souhaite préserver les surprises du roman).
Mais j'ai l'impression que le roman a été publié partout simultanément (US, UK, France). Tout ca pour un auteur qui écrit là son premier roman... Une telle orchestration, c'est vraiment très rare quand il ne s'agit pas d'un écrivain installé.
Je sens qu'il va marquer les esprits.
A suivre...
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Shamash
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MessagePosté le: Mar Aoû 23, 2011 10:03 am    Sujet du message: Répondre en citant

Fredo, je viens seulement de lire ton article sur le livre de Watson, et je la trouve vraiment excellente. Chapeau !
J'ai lu ce livre que j'ai aimé, je posterai quand même mon avis un de ces moments, même si après la critique de Fredo il n'y a pas grand chose à dire.
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tilile
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MessagePosté le: Mar Aoû 23, 2011 2:11 pm    Sujet du message: Répondre en citant

J'ai fini ce livre il y a peu et j'ai vraiment aimé.
Dès les premières pages j'ai été happée dans l'histoire. On découvre en même temps que l'héroine, son passé, son présent et son avenir.
Un de mes coups de coeur 2011
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Mag
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MessagePosté le: Jeu Aoû 25, 2011 8:45 am    Sujet du message: Répondre en citant

Une intrigue pleine de mystère et prenante dès les premières pages mais elle devient par la suite un peu répétitive et sans révélations majeures. Le lecteur a tout de même envie de savoir le dénouement final qui reste somme toute sans originalité et moins explosif que ce à quoi l’on pouvait s’attendre. Reste une écriture nerveuse collant parfaitement au thriller et agréable à lire.
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Fredo
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Le Vol des Cigognes

MessagePosté le: Jeu Aoû 25, 2011 2:51 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Shamash a écrit:
Fredo, je viens seulement de lire ton article sur le livre de Watson, et je la trouve vraiment excellente. Chapeau !
J'ai lu ce livre que j'ai aimé, je posterai quand même mon avis un de ces moments, même si après la critique de Fredo il n'y a pas grand chose à dire.

Merci Samash, j'attends ton retour de lecture.
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Shamash
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MessagePosté le: Jeu Aoû 25, 2011 5:59 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Le thème de l’amnésie est un grand classique de la littérature et du cinéma, et la littérature policière en est particulièrement friande. Les plus célèbres auteurs s’y sont essayé : Elisabeth George, Mary Higgins Clark, Anne Perry, Robert Ludlum... on trouverait sans peine des dizaines de titres !

L’amnésie présente des avantages indéniables pour un polar : le héros, placé en position de découvrir sa propre identité, est souvent obligé de mener une sorte « d’enquête policière » pour savoir qui il est vraiment. Il va, tout comme le lecteur, de surprise en surprise en découvrant qu’il n’est pas celui qu’il croit. Parfois, il découvre avoir commis dans son autre vie des actes qui lui semblent inimaginables. Et puis il y a la quête permanente de l’identité, un thème fort dans la littérature : quand l’auteur est habile, le suspense est garanti.

Dans avant d’aller dormir, tout en utilisant ce thème plutôt rebattu de l’amnésie, l’auteur va tout de même innover et tenter de faire du neuf avec du vieux.

Première originalité : il s’agit ici d’une amnésie particulière, une forme très rare d’amnésie nous dit un des personnages. Christine a occulté les vingt dernières années de sa vie après un accident. Elle ne se souvient pas avoir été mariée et ne sait pas si elle a eu des enfants, pourtant elle se découvre un mari, forcément inconnu.

Jusque là, c’est du classique, on a déjà l’impression d’avoir lu ou vu dix fois ce genre d’histoire. L’originalité réside dans le fait que l’oubli des vingt dernières années de sa vie se double d’une autre forme d’oubli : les souvenirs de la journée qu’elle est en train de vivre vont s’effacer dès qu’elle va sombrer dans le sommeil. Avant d’aller dormir elle sait qu’elle va perdre dans la nuit tous ses souvenirs de la journée et se retrouver au matin sans savoir ni qui elle, est ni qui sont ses proches. Un mécanisme efficace pour susciter chez la narratrice, et donc chez le lecteur, un sentiment d’angoisse. Surtout s’il y a dans l’histoire un méchant qui tente de manipuler l’héroïne, car nous sommes dans un thriller, et là tout est possible, même le pire !

La deuxième originalité porte sur le procédé narratif choisi par l’auteur, un procédé induit par la nature même de l’amnésie de Christine. Comment faire pour ne pas repartir de zéro chaque jour et conserver quelques souvenirs de ses journées ? Le moyen le plus évident consisterait à écrire un journal intime relatant de façon détaillée les évènements qu’elle vit. Ainsi, quand elle se réveillerait, la lecture du journal lui permettrait de retrouver ses souvenirs de la veille.

C’est ce que va faire notre héroïne. Il se trouve qu’avant son amnésie elle était écrivain, ce qui va lui donner toutes les facilités possibles, puisque le fait qu’elle ait été romancière justifie que ses découvertes quotidiennes soient écrites…comme un roman et non comme une chronique plate, pesante et ennuyeuse.

A travers ce journal nous suivons ses progrès, ses angoisses, son questionnement. Comment va-t-elle découvrir qui elle était vraiment ? Va-t-elle comprendre ce qui lui est arrivé ? La réalité est-elle ce qu’elle croit ? Peut-elle avoir confiance en son mari ? Le tour de force de S.J. Watson consiste à éviter les redites fréquentes et introduire des éléments qui vont jeter le doute dans l’esprit du lecteur en procédant avec l’habileté d’un vieux routier de l’écriture.

Si le livre démarre lentement, nous sommes ensuite pris dans un engrenage impitoyable. La tension monte au fil des pages en même temps que les interrogations de l’héroïne sur son entourage s’accentuent, et la fin du roman est haletante, surprenante. Difficile de lâcher le livre pendant les cent dernières pages !

L’auteur a gagné son pari : utiliser un truc usé (l’amnésie) pour faire du neuf, rendre palpitante et crédible la lecture d’un journal écrit comme un roman et accrocher le lecteur sans le lasser, jusqu’à la fin de l’histoire.

Je ferai tout de même un reproche à S.J. Watson et à son éditeur : ils ont laissé ici ou là quelques incohérences mineures qui sont la preuve d’une relecture peu attentive. Page 213, un des personnages dit à l’héroïne : « on vous a déplacée pour votre propre sécurité autant que pour la sécurité des autres », puis page 218, le même affirme « vous n’étiez pas dangereuse, ni pour vous-même ni pour les autres », en parlant du même évènement, sans aucune justification après coup. On pourrait retrouver deux autres erreurs du même type aux pages 350/351 et à la page 391, je laisse aux lecteurs attentifs le soin de les découvrir.

Mais ces peccadilles ne doivent pas nous masquer l’essentiel : susciter un tel plaisir de lecture pour un premier roman est suffisamment rare pour que nous attendions avec curiosité et impatience le deuxième livre de cet auteur.
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vieuxtacot
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Les Rivières Pourpres

MessagePosté le: Ven Aoû 26, 2011 8:20 am    Sujet du message: Répondre en citant

Et bien , désolé de faire entendre une voix discordante dans ce concert de louanges mais ce livre m'est tombé des mains vers la 150 ème page (et ça ne m'arrive que très exceptionnellement) ...
Ni l'écriture (plutôt quelconque) , ni l'histoire (le coup de l'amnésie quotidienne est pour moi un "truc" d'écrivain qui permet de remplir le bouquin facilement) , ni les personnages (aucune empathie pour Christine) ne m'ont donné envie de le finir...

Quand à la référence à Dennis Lehane (Shutter Island) et Mo Hayder (Tokyo) , je me permets de dubiter Shocked , ne trouvant strictement aucun points communs avec ce livre.
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Nico
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Les Rivières Pourpres

MessagePosté le: Ven Aoû 26, 2011 10:17 am    Sujet du message: Répondre en citant

J'ai commencé ce livre il y a un mois, j'ai trouvé le début plutôt intrigant, mais je l'ai posé un jour (j'en étais à la page 130 environ) et je ne l'ai jamais repris depuis (alors que j'ai pourtant attaqué d'autres livres). Et je pense que Vieuxtacot met le doigt sur un gros défaut du roman pour moi également : l'absence totale d'empathie pour Christine. Personnellement, ce personnage m'a semblé vraiment fade.
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