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Les Justiciers de Glasgow - Gordon Ferris (Seuil)
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norbert
Serial killer : Hannibal Lecter


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Le Serment des Limbes

MessagePosté le: Lun Mar 21, 2016 8:35 am    Sujet du message: Les Justiciers de Glasgow - Gordon Ferris (Seuil) Répondre en citant

Après l'excellent La Cabane des pendus (qui vient de sortir en poche chez Points), l'auteur écossais Gordon Ferris est enfin de retour avec Les Justiciers de Glasgow, nouvelle enquête de l'ex-flic devenu journaliste Douglas Brodie dans l'Ecosse d'après-guerre, qui vient de paraître au Seuil Policiers, traduit par Hubert Tézenas.






Le livre :

« Un nouveau maître du tartan noir, avec une jolie touche d’ambiguïté morale. » Sunday Express


Un nouveau héros opiniâtre et cabossé pour une série noire écossaise : Douglas Brodie, ex-flic devenu reporter, est confronté aux maux qui affectent l'Ecosse de l'immédiat après-guerre.


Glasgow, la ville d’Écosse la mieux taillée pour le roman noir, connaît un été torride en cette année 1946.
Douglas Brodie, ex-flic et sous-off tout juste démobilisé, vient d’être embauché comme reporter à la Gazette, où il doit vite faire ses preuves.
L’occasion lui en est fournie par les exactions d’une bande de justiciers masqués, autoproclamés « les Marshals de Glasgow », qui ont l’accent des Highlands et envoient aux journaux des épîtres enflammées et agrémentées de citations des Évangiles.
Leur mission ?
Infliger, à leur manière, brutale et spectaculaire, un châtiment selon eux bien mérité à des criminels qui sont passés - police incapable ou système corrompu ? - entre les mailles du filet de la justice.
Quand un inconnu aborde Brodie pour lui demander de l'aider à défendre un compagnon de route, ancien soldat condamné à cinq ans de prison pour effraction dans la maison d'un notable, le journaliste pressé de faire ses preuves sent qu'il tient un scoop.
Mais alors qu'il hésite à s'engager dans un combat trouble, il apprend que le détenu s'est pendu dans sa cellule, ce qui le convainc d'enquêter...
Peu à peu se dessine une toile de corruption et de collusion d'intérêts en haut lieu qui va déboucher sur un inévitable scandale.
Dans une atmosphère alourdie par la pauvreté, les spéculations liées à la reconstruction et les dysfonctionnements de l’État, Brodie part pour une croisade en eaux troubles qui marquera durablement sa conscience.

Les Justiciers de Glasgow est, après La Cabane des pendus, le deuxième titre d'un Quatuor noir, pur et dur, ancré dans la société ravagée de l'immédiat après-guerre.

Sélectionné pour le Grand Prix de Littérature Policière 2016.




>> Lire les premières pages



>> Le site de l'auteur : http://www.gordonferris.com/




L'auteur :

Né à Kilmarnock, en Écosse, Gordon Ferris a travaillé pour le ministère de la Défense britannique avant de devenir consultant pour Price Waterhouse.
Après quoi, il s’est mis à écrire des polars.
Les Justiciers de Glasgow est, après La Cabane des pendus (Points, 2016) le deuxième titre d’un Quatuor noir, pur et dur, ancré dans la société ravagée de l’immédiat après-guerre.





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Dernière édition par norbert le Lun Juil 11, 2016 12:50 pm; édité 1 fois
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norbert
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MessagePosté le: Jeu Avr 07, 2016 7:31 am    Sujet du message: Répondre en citant




>> Le coup de coeur de Claude Le Nocher sur Action-Suspense :

Citation:

Gordon Ferris : Les Justiciers de Glasgow (Éd.Seuil, 2016) – Coup de cœur –

[...]


Après La Cabane des pendus, première aventure du héros démobilisé Douglas Brodie, retour dans le Glasgow de 1946 pour la deuxième étape d'une tétralogie dédiée à l’Écosse d'après-guerre.
Il n'est pas indispensable d'avoir lu le titre précédent, que l'on ne peut que conseiller, désormais disponible en poche chez Points.
Gordon Ferris nous plonge directement dans l'ambiance et les lieux de l'époque : c'est donc avec un vrai plaisir que l'on s'installe durablement dans la lecture de cet excellent roman noir.


Bien sûr, l'action criminelle est présente tout au long du récit.
Avec tout ce que l'on peut soupçonner de corruption d'un côté :
“Venez profiter d'une occasion de tripler votre mise comme il ne s'en présente qu'une fois par siècle ! Les appels d'offre pleuvraient, et leurs heureux bénéficiaires s'enrichiraient au point de faire passer Crésus pour un clochard…”
Il est plus que probable que, en Écosse comme dans toute l'Europe, la reconstruction ait occasionné maintes malversations.
Certes, ces chantiers ont donné du travail au peuple, mais ont surtout engraissé honteusement de sales combinards.


D'autre part, l'auteur retrace les comportements revanchards, incitations à la délation qui ciblent des gens jugés avec trop de clémence.
Avec le risque de sérieux dérapages, trop punitifs selon les cas, ou donnant le prétexte de se venger de personnes innocentes.
Dans tous les cas, c'est franchement malsain.
Même si, au départ, on s'interroge comme Brodie sur le bien-fondé de ces actes, on réalise bientôt leurs excès.
Y compris sous couvert de citations bibliques, la haine n'amène que la haine…
C'est ici tout un contexte, décrit avec une belle souplesse narrative, qui rend fascinante cette sombre histoire.



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MessagePosté le: Lun Avr 25, 2016 6:31 am    Sujet du message: Répondre en citant




>> La chronique de Jean-Marc Laherrère sur Actu du Noir :

Citation:

Le retour de Douglas Brodie


Après La Cabane des pendus, revoilà Gordon Ferris et son personnage, Douglas Brodie, ancien flic de Glasgow devenu journaliste, dans Les Justiciers de Glasgow.


Douglas Brodie se remet difficilement de sa participation à la guerre en général, de ce qu’il a vu dans les camps de concentration en particulier.
Après des mois de descente aux enfers, il a refait surface et est aujourd’hui reporter à l’essai à la Gazette de Glasgow.
Avec son mentor il est chargé de suivre les faits divers.

Deux affaires viennent les occuper à temps plein : Un conseiller municipal a été assassiné de façon particulièrement horrible.
Il s’avère qu’il était en charge, avec d’autres, des grands projets de reconstruction de la ville.
En même temps un groupe qui s’est baptisé « les marshals de Glasgow » s’en prend à ceux qui ont échappé à la justice et les punit de façon particulièrement douloureuse.

Dans une ville où la classe dominante est toujours aussi arrogante, la police corrompue, et où les pauvres vivent toujours aussi mal, une telle initiative a plutôt les faveurs du public.
Douglas Brodie va se retrouver, une fois de plus, pris dans un tourbillon de violence.


J’avais beaucoup aimé La Cabane des pendus, j’ai beaucoup aimé ces Justiciers de Glasgow.

Très belle description d’une ville où la misère la plus crasse côtoie une richesse et une arrogance insupportables.
Beaux portraits d’êtres fracassés par la guerre, par l’horreur de ce qu’ils ont vu, par la culpabilité qu’ils peuvent ressentir, tout en ne cachant pas l’exaltation qu’il peut y avoir, aussi, à faire la guerre justement.
Intéressant de voir que, comme Martyn Waites dans La Chambre blanche, Gordon Ferris a choisi de parler de cette époque où, sous prétexte d’améliorer l’habitat des plus pauvres, les plus riches ont corrompu, magouillé, acheté les politiques, pour finir encore plus riches, et remplacer les taudis d’hier par des ensembles qui deviendront les taudis d’aujourd’hui.
Nous avons la version anglaise, la version écossaise…
N’y aurait-il pas eu de corruption chez nous ?


L’atmosphère du journal, entre pression du pouvoir, de la police et des riches, et envie de sortir le scoop, quoi qu’il arrive ; entre nécessité de vérifier et nécessité d’aller vite pour griller les concurrents ; la fièvre du bouclage, les tiraillements entre racolage et envie de faire une « belle » presse…
Tout cela est rendu palpable tout au long du roman.


Et puis, il est bien ce Douglas, que l’on ne peut s’empêcher d’aimer avec ses doutes, ses rages, ses préjugés, ses cauchemars, ses fidélités, ses affaires de cœur, ses relations avec sa mère…
Un personnage que je serai très heureux de retrouver dans un prochain épisode.



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MessagePosté le: Mar Avr 26, 2016 10:19 am    Sujet du message: Répondre en citant






À noter que les deux romans peuvent parfaitement se lire de manière indépendante.
Un ami blogueur me disait justement hier qu'il se régalait à lire Les Justiciers de Glasgow, et qu'il allait ensuite, en attendant le prochain opus, se ruer sur La Cabane des pendus. Smile
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MessagePosté le: Lun Mai 09, 2016 5:16 pm    Sujet du message: Répondre en citant




>> La chronique de Bob Polar sur son blog Bob Polar Express :

Citation:

ON MET LES GAZ À LA GAZETTE


Glasgow. 1946.
Douglas Brodie est fait-diversier à « La Gazette ».
Il tente de s'adapter depuis son retour.
Plus de galons, de régiment, après ces six années il fait « la queue avec les ménagères et les vieillards édentés pour recevoir une miche de pain... »
Mais des événements vont lui remettre le pied à l'étrier.
Tout d'abord avec un premier meurtre, puis avec des tabassages sévères qui vont se succéder.
McAllister, son confrère et dont il est l'adjoint, se réserve l'assassinat de l'élu local, lui va donc s'intéresser à ce qui ressemble à des règlements de compte.
Avec l'aide de son amie Sam, avocate, il lance son enquête sur ces Marshals de Glasgow.


Dès les premières pages, Gordon Ferris s'applique à nous épauler pour flairer les odeurs et cadrer les images de cette ville qui peine à reprendre une activité courante, s'applique à nous aider à prendre le pouls de ses habitants.
Il y parvient avec une parfaite aisance.
Les sempiternels rationnements, le chômage, un avenir sans horizon n'engendrent que des tensions, le désordre et la violence.
Un mort.
Des types méchamment démolis.
Voila ce que la police va retrouver dans les rues de leur ville.
Avec le crime de l'élu, un lien pourrait s'établir avec le désir de reconstruction de la ville – et certainement le pognon en jeu – par son édile.
Concernant ces pauvres gaziers meurtris, les coupables livrent leurs desiderata à Doug.
Ce sont des messages hallucinés qu'ils transmettent via « La Gazette ».
Le voilà dans de beaux draps.
Et ce ne sont pas ceux de Samantha avec qui elle avait tenté de sortir un bougre d'un mauvais pétrin sur la demande du dénommé Ismaël.
Il s'avère que c'est le chef des Marshals de Glasgow.
Ces vengeurs semblent avoir un penchant pour la Mésopotamie antique puisqu'appliquant les lois du code de Hammurabi.
Le groupuscule s'inspire du précepte « Œil pour œil, dent pour dent ».
Et ça fait du vilain.


Quel personnage que ce Douglas Brodie !
Il fut flic puis sous-off dans une Division des Highlands qui a combattu en Afrique, en France et en Allemagne.
Et le voici journaliste.
Monsieur est diplômé en langues.
On ne se sépare pas de la tentation de combattre l'ennemi ou de défendre les justes causes en rendant ses galons.
Aussi, il n'est pas surprenant d'assister à sa farouche conviction de connaître la vérité même s'il doit s'exposer à un risque grave de danger physique.
Il mène donc son enquête avec l'instinct du policier.
Quant à sa vie sentimentale, elle n'est pas simple.
Amitié ou Amour pour cette Samantha Campbell qui déprime toujours suite à son enlèvement - c'est ici que je précise qu'il est préférable de lire le premier tome La Cabane des pendus (je l'ai raté mais je me promets de le lire) ?
Amour ou Amitié ?
Le choix est cornélien.
Cependant,il se laisse attirer par la petite du journal car la solitude est son pire ennemi.
Autant Doug peut faire preuve d'une ténacité étonnante, autant il montre des signes de faiblesse.
Il ne supporte pas la solitude.


Ce sont donc deux enquêtes aux enjeux classiques que nous propose l'auteur, avec une fin qui décoiffe.
Vengeance et corruption.
Deux thèmes familiers qui figurent dans le palmarès des romans policiers.
Quand les nababs écrasent tout ce qui bouge, quand la violence est banalisée, quand la police semble traîner la savate, ne reste que la presse pour remuer la vase.
Le feuilleton passionne les lecteurs.
Dans ce Glasgow sali par les exactions, les langues se délient, les corbeaux ouvrent leurs ailes, les salauds doivent payer.
On relèvera en particulier la rude tâche de cet organe de presse dont le patron cible les fait-divers et les scoops et se débat comme un bon bougre pour niquer la concurrence et s'enquiller les diverses menaces.


L'auteur s'attache à commettre une partition vive et imagée, avec quelques traits d'humour scottish qui feront le régal des lecteurs.
Les Justiciers de Glasgow est un pur roman policier qui, à l'instar des lochs aux eaux obscures, trace les contours d'une ville en souffrance qui épanche des flots de haine et de désespoir.
Ce deuxième tome très plaisant nous encourage à retrouver Doug dans une nouvelle aventure.


« Sa voix me fit penser à une coulée de sable sur du velours, à la fois râpeuse et caressante. Le résultat d'une vie entière à laisser mariner ses amygdales dans le vin doux et la fumée de cigarette. »


Mention : Oui, c'est un petit régal !



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MessagePosté le: Mer Juil 06, 2016 4:47 pm    Sujet du message: Répondre en citant




>> La chronique de Agnès Laurent dans L'Express :

Citation:

Gordon Ferris signe un roman noir, sec et sans glace


Meurtres et tensions sociales dans le Glasgow de l'après-guerre.
Une réussite signée Gordon Ferris.



Le quotidien s'appelle La Gazette, le journaliste carbure à la bière dès l'ouverture des pubs et les meurtres s'affichent en série.
L'affaire pourrait être banale à mourir.
Oui, mais voilà, nous sommes à Glasgow, à l'été 1946.
Les immeubles sont en ruine, les cinémas projettent Brève Rencontre, les tribunaux condamnent un soldat démobilisé à cinq ans de prison pour avoir volé la pâtée d'un chien - il faut dire que le chien en est mort.



Écossais pur scotch


Dans Les Justiciers de Glasgow, deuxième roman d'une série de quatre, Gordon Ferris, écossais pur scotch, excelle à décrire l'atmosphère trouble de l'après-guerre.
Douglas Brodie, son héros, ex-flic, ex-soldat, est désormais journaliste.
Il se met en chasse d'un scoop et de Robin des bois qui se substituent à la justice.
Trop facile.
Les coupables désignés sont vite dépassés par de bien plus puissants qu'eux, l'enquêteur troque la plume contre les armes.
L'épidémie n'épargne rien ni personne.
Pas même la morale.
Pas banal, donc.
Du noir, du vrai, du réaliste.



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MessagePosté le: Sam Juil 09, 2016 11:54 am    Sujet du message: Répondre en citant




>> La chronique de Baz-Art :

Citation:

Les Justiciers de Glasgow : une très belle plongée dans le Glasgow d'après guerre...


« Venez profiter d'une occasion de tripler votre mise comme il ne s'en présente qu'une fois par siècle ! Les appels d'offre pleuvraient, et leurs heureux bénéficiaires s'enrichiraient au point de faire passer Crésus pour un clochard… »


L'Écossais Gordon Ferris a déjà publié plusieurs romans outre-Manche, et la critique britannique le compare même avec Ian Rankin ou Val Mc Dermid, les plus célèbres auteurs de polars écossais.


Dans Les Justiciers de Glasgow, qui vient de paraître aux éditions du Seuil, superbement traduit par Hubert Tézenas (je ne parle pas assez des traducteurs sur ce blog, hélas), Ferris nous entraine dans la seconde enquête de l'ex-flic devenu journaliste Douglas Brodie dans l'Écosse d'après-guerre.


J’avais raté La Cabane des pendus (qu’ont peut rattraper en poche chez Points), le premier volet de Douglas Brodie mais pas besoin d’avoir lu le premier volet pour plonger dans la superbe ambiance de Glasgow d’après guerre, autour d’un antihéros particulièrement touchant et attachant comme seuls les grands romans policiers savent nous en offrir.


Ancien policier, qui a du combattre pendant la 2nde Guerre mondiale, mais qui a depuis le plus grand mal à s'en remettre et à retrouver le goût de vivre, Douglas Brodie policier avant la guerre, est devenu journaliste débutant à la Gazette de Glasgow.


On connaissait déjà Glasgow comme ville idéale pour les romans noirs, mais Gordon Ferris qui a notamment travaillé pour le ministère de la Défense britannique n’a pas son pareil pour décrire l’ambiance particulièrement mystérieuse et opaque de ce Glasgow d'après-guerre, décrivant avec une belle épure cette atmosphère des banlieues plutôt précaire d’un Glasgow bien abimé après les bombardements de la guerre.


Chargé d’enquêter sur les excès d’une bande d’auto-justiciers, « les Marshals de Glasgow », qui envoient aux journaux des lettres enflammées agrémentées de citations des Évangiles, l’enquête de Brodie est à la fois haletante et fascinante.
Le personnage de Brodie lui-même, obtus, plein d’autodérision et même d’amertume, contribue pour moi au charme de ce polar très britannique sombre et drôle en même temps…
Une grande réussite !



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MessagePosté le: Dim Nov 13, 2016 6:00 am    Sujet du message: Répondre en citant




>> La chronique de Laurent Greusard pour K-libre :

Citation:



Un monde à reconstruire


Après les terribles années de la Seconde Guerre mondiales, les esprits sont perturbés : ceux qui ont combattu sont revenus et semblent être exclus de la prospérité qui redémarre, de la gaieté qui reparaît.
Il faut rebâtir sur les ruines.
Les ruines physiques de l'ancien monde, du Royaume-Uni dévasté par les bombardements.
Qui dit reconstruction dit bâtiments, emplois et surtout corruption pour les grands groupes.
C'est sur ces mouvements financiers louches que travaille un journaliste de Glasgow.
Il cherche des pistes et a peut-être trouvé quelque chose avec un conseiller municipal qui vient de quitter la pauvreté et sa femme pour une jeunette et un bel appartement.
Mais il y a également des ruines morales.
Après la guerre, qui croire ? Que penser ?
Avoir combattu les nazis pour se retrouver chômeur alors que d'autres s'enrichissent sans risques...
Lorsqu'un petit truand est condamné à une lourde peine et qu'il se suicide en prison, ses amis décident de le venger en devenant des justiciers dans la ville.
Ils prennent un autre journaliste, Douglas Brodie, de La Gazette, pour être une sorte de porte-parole de leur cause.
Mais Brodie ne peut pas accepter cette situation, surtout quand les vengeurs masqués commencent à s'en prendre à des homosexuels et citent les Évangiles.

Le récit va donc brasser ces différentes pistes : un ancien officier, qui tente de se reconvertir dans le journalisme ; une avocate qui éprouve un tendre penchant pour lui, des promoteurs arrivistes, des soldats désœuvrés et qui essaient de survivre dans un monde qui veut oublier leurs sacrifices.
Le décor du Glasgow de l'immédiate après-guerre est décrit avec soin, les antagonismes de classes entre les derniers rejetons des familles nobiliaires de l'avant-guerre, les nouveaux parvenus enrichis par les dernières années, et la masse des gens du peuple qui veulent s'en sortir.
L'idée des soldats déclassés qui décident de devenir des justiciers est particulièrement intelligente et bien menée.
Les personnages sont bien typés comme cet officier devenu journaliste qui boit un peu beaucoup et a du mal à ne pas tomber amoureux, ou bien son chef paternaliste et qui est prêt à le soutenir.
Sans compter l'avocate au grand cœur, les méchants patibulaires et qui n'hésitent pas à tirer dans le tas.
L'atmosphère des années 1940 n'est pas seulement dans l'histoire mais dans ces renvois aux figures archétypales du genre.
Gordon Ferris prend bien soin de ne pas juger et son intrigue permet de poser des questions sur la morale de nos actions, sans oublier la part nécessaire d'action (notamment un final avec l'attaque d'un château fort).
Ce deuxième volet de ce qui est prévu pour être une tétralogie (qui se lit indépendamment... et agréablement) nous fait attendre avec impatience la suite.



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TaiGooBe
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MessagePosté le: Mar Nov 15, 2016 11:32 am    Sujet du message: Répondre en citant

Sortie en poche le 19 janvier Very Happy
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MessagePosté le: Mer Déc 14, 2016 6:06 pm    Sujet du message: Répondre en citant




>> La chronique de Raccoon sur Nyctalopes :

Citation:

LES JUSTICIERS DE GLASGOW de Gordon Ferris (Seuil Policiers)



Gordon Ferris est un auteur de polars écossais qui travaillait auparavant pour le ministère de la défense britannique.
Six de ses sept romans se déroulent dans l’immédiat après-guerre, une période bien noire qui fascine l’auteur.
Une époque où le pays ruiné doit se relever et où les chantiers de reconstruction entraînent forcément une corruption énorme.
Les Justiciers de Glasgow est le deuxième tome d’un quatuor dont le héros est Douglas Brodie.
Le premier tome, La Cabane des pendus, a été publié aux Presses de la Cité en 2012 et est ressorti en poche chez Points en mars.

[...]


Je n’ai pas lu le premier tome de ce quatuor, et si cette enquête passionnante ne m’a pas posé de problème de compréhension (elle forme un tout, est indépendante bien que des conséquences et des personnages de la première enquête refassent surface), elle m’a néanmoins donné envie de lire le premier opus pour mieux comprendre les relations entre les personnages, bien sûr.
Mais surtout aussi parce que Gordon Ferris réussit à nous plonger dans une ambiance qui sonne juste dans cette période historique tourmentée, dont on parle assez peu pourtant, et que Douglas Brodie est un personnage auquel on s’attache vite, dangereusement cabossé mais pas encore totalement brisé, avec encore assez de rage pour se révolter contre les injustices.


Dans l’Ecosse d’après-guerre, les chantiers de reconstruction représentent des marchés énormes qui aiguisent les appétits des nantis qui ont déjà profité de l’économie de guerre.
Pendant ce temps, la population tente de se remettre au mieux de cette tragédie et de reprendre une vie normale malgré la pauvreté, les tickets de rationnement et les traumatismes de la guerre.
La plupart des ex-soldats, démobilisés, tentent d’oublier les horreurs vécues dans l’alcool.
Certains ont récolté la gloire en combattant, d’autres, faits prisonniers rapidement, n’ont même pas cette consolation et, malgré qu’ils aient vécu eux aussi un calvaire, ils n’en retirent que mépris et honte.
Beaucoup se retrouvent dans la misère, ayant perdu les repères de leur vie d’avant.


Douglas Brodie a surmonté la phase la plus alcoolisée de sa démobilisation, il fait encore des cauchemars mais a trouvé un poste de journaliste stagiaire et vivote tant bien que mal.
Il est sensible au sort de tous ces ex-soldats abandonnés à leur sort après avoir risqué leur vie, et entraîne son amie avocate, Samantha Campbell, à défendre l’un d’eux accusé de vol.
Ce faisant, il va devenir l’interlocuteur privilégié des justiciers sauvages qui sévissent dans la ville et sur lesquels il est chargé d’enquêter.
Dans le même temps, son mentor au journal, Wullie McAllister, déniche ce qui sera son dernier scoop avant la retraite : une affaire de corruption où pègre et puissants sont mêlés.


Gordon Ferris mêle ces deux enquêtes d’une main de maître sans jamais nous perdre, sur un rythme trépidant, sans temps mort, enchaînant les scènes d’action en ville ou dans les paysages magnifiques d’Ecosse.
Et il réussit à intégrer à ce polar, classique dans sa construction, la description de la ville où cette justice sauvage ne choque pas tant que ça finalement, révélant les pires côtés de cette société, les raccourcis faciles, les intolérances qui peuvent la gangréner.


Les personnages, avec leurs doutes et leurs failles, sont loin d’être monolithiques et c’est ce qui les rend attachants et crédibles.
Brodie est déglingué par les horreurs de la guerre, mais retrouve rapidement ce réflexe de tuer pour lequel il a été formaté pendant six ans, il comprend les motivations désespérées des marshals de Glasgow, mais sait aussi à quel chaos ça peut mener…


Un très bon polar, passionnant et intelligent.



>> Lire l'intégralité de la chronique ici


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MessagePosté le: Lun Jan 23, 2017 5:57 pm    Sujet du message: Répondre en citant




TaiGooBe a écrit:
Sortie en poche le 19 janvier Very Happy







>> Et on retrouvera Douglas Brodie dans La Filière écossaise, le nouveau roman de Gordon Ferris qui paraîtra au Seuil le 9 février prochain (on en parle ici sur le forum) :






Citation:


« L'un des nouveaux maîtres du tartan noir, avec une jolie touche d'ambiguïté morale. » Sunday Express

Lors de l’impitoyable hiver 1947, dans un contexte de grande pénurie, la communauté juive de Garnethill est perturbée par plusieurs vols de bijoux.
Douglas Brodie, flic avant la guerre, ex-officier qui a servi d’interprète en Allemagne à la fin des hostilités et désormais reporter à la Glasgow Gazette, est chargé d’enquêter par son vieil ami le tailleur Isaac Feldmann.

Ses investigations le lancent sur une piste extrêmement sensible : une « route des rats » ou filière d’exfiltration de criminels nazis, qui, au lieu de passer par l’Autriche et l’Espagne afin de gagner l’Amérique du Sud, part de Hambourg, avec Glasgow pour étape et les États-Unis pour destination finale.

Brodie, envoyé en mission dans le port hanséatique afin d’y interroger des criminels de guerre dans le cadre de leur procès, en profite pour identifier les passeurs.
De retour en Écosse, il découvre que le réseau bénéficie de complicités en haut lieu...

Si la critique britannique a qualifié Gordon Ferris de « nouveau Ian Rankin », La Filière écossaise fait davantage penser à Philip Kerr.






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MessagePosté le: Mer Mar 01, 2017 10:28 pm    Sujet du message: Répondre en citant

j'ai retrouvé Brodie et Sam avec énormément de plaisir.
Sous couvert d'une justice sommaire rendue par des Vigilants Gordon Ferris continue à mettre en scène la société glaswegienne de l'après-guerre et en profite pour clôturer définitivement les fils narratifs du 1er opus.
Action,humour,meurtres et tensions social. Ferris maitrise parfaitement son sujet.C'est du très bon.
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MessagePosté le: Mer Mar 01, 2017 11:04 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Content que tu aies aimé toi aussi ! Il faudra vraiment que je pense à me fendre aussi d'un commentaire sur PP d'ailleurs (suivez mon regard Laughing Wink ).
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MessagePosté le: Mar Juin 20, 2017 3:06 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Belles retrouvailles avec Douglas Brodie dans ses premiers pas de journaliste.
Cette "double enquête" nous ramène avec brio dans le Glasgow de l'après deuxième guerre mondiale.
Le roman est d'ailleurs accompagné de nombreuses notes de bas de page très enrichissantes.
De l'action, du rythme, de l'humour, les ingrédients qui vont bien pour passer un très bon moment, je le recommande.
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MessagePosté le: Mar Sep 12, 2017 6:01 pm    Sujet du message: Répondre en citant



Mon vote sur Polars Pourpres : 8/10

Deuxième épisode des aventures de Douglas Brodie, comme le souligne Grolandrouge il est peut -être un peu moins réussi que le premier, mais j'ai quand même pris beau coup de plaisir à le lire.
Nous sommes plongés dans le Glasgow d'après-guerre, le rythme est soutenu , une belle écriture , les personnages sont attachants.
De plus l'arrière-plan social, l'ambiance du milieu des journalistes font de ces romans des polars diablement intéressants.
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