Posté le: Sam Nov 23, 2013 11:48 am Sujet du message:
Citation:
Ah, Birdie, tu me rassures, j'ai éprouvé la même sensation : le héros est parfaitement infect, de fait, son histoire ne suscite en moi aucune empathie.
C'est tout à fait ça Ironheart...Je me retenais pour ne pas dire "infect"...
Spoiler:
(sa façon de traiter les femmes, comment dire, euh?Beeeurk?!)
Posté le: Sam Nov 23, 2013 12:05 pm Sujet du message:
Justement, j'ai l'impression que mise à part Clémence, ce sont plutôt les lecteurs de sexe masculin qui ont apprécié ce roman. _________________ “Si vous possédez une bibliothèque et un jardin, vous avez tout ce qu'il vous faut".
Cicéron.
Posté le: Sam Nov 23, 2013 8:18 pm Sujet du message:
Ironheart a écrit:
Justement, j'ai l'impression que mise à part Clémence, ce sont plutôt les lecteurs de sexe masculin qui ont apprécié ce roman.
C'est la réflexion que je me suis fait après avoir lu vos deux avis/premières impressions. _________________ La vie ne devrait consister qu'à trouver les bons mots au bon moment. (Tété, Emma Stanton, 2003).
Age: 47 Inscrit le: 04 Mar 2007 Messages: 1205 Localisation: Paris
Posté le: Dim Nov 24, 2013 12:26 pm Sujet du message:
Ça y est, je m'y suis enfin plongé, et j'ai avalé les 120 premières pages directement, presque sans respirer
Ce n'est pas un coup de foudre, pas même un coup de cœur (pas encore, la route est encore longue), mais le rythme, la construction, l'histoire (ou plutôt les histoires) et le style sont si efficaces et intrigants que j'ai hâte de découvrir la suite.
Certes, Stanislas n'est pas très sympathique, mais pour moi, ça rend le personnage intéressant ; pas attachant, non, mais sa complexité et ses côtés sombres le font tout de suite sortir de l'ordinaire des héros sans peur et sans reproche, ou à l'inverse de ces personnages ravagés par un passé tellement terrifiant qu'on se demande à chaque page pourquoi ils ne se sont pas flingués avant... Lui, il trimballe mais sans excès, c'est crédible.
Je ne sais pas si c'est un truc de mec, mais j'aime bien ce genre de personnage ambigu - même si je n'approuve pas sa tendance à considérer les femmes comme des objets de défoulement sexuel... Serait-ce cela, mesdemoiselles, qui vous le rend antipathique ? Je pourrais comprendre, d'ailleurs _________________ "Il faut donc avoir de l'âme pour avoir du goût." (Vauvenargues)
http://cannibaleslecteurs.wordpress.com
Posté le: Dim Nov 24, 2013 12:48 pm Sujet du message:
Dodger a écrit:
Certes, Stanislas n'est pas très sympathique, mais pour moi, ça rend le personnage intéressant ; pas attachant, non, mais sa complexité et ses côtés sombres le font tout de suite sortir de l'ordinaire des héros sans peur et sans reproche
exactement la même chose. et c'est ce qui fait la force du roman: l'écriture de Paul Colize et l'intérêt du récit font que même avec un perso détestable on a envie de continuer
Dodger a écrit:
Je ne sais pas si c'est un truc de mec
je ne crois pas _________________ À chaque décision que nous prenons, nous créons un nouvel avenir. Et, ce faisant, nous détruisons tous ceux que nous aurions pu avoir à la place.
Lou Berney November Road
Dernière édition par Fab le Lun Nov 25, 2013 5:01 am; édité 1 fois
Posté le: Dim Nov 24, 2013 8:11 pm Sujet du message:
Bon, je viens un peu m'expliquer sur mon coup de coeur sur ce bouquin. Non, je n'aime pas être traitée comme une femme objet et oui, le personnage de Stan est abject et vil, toutefois son humanité, qui apparait au fil du roman, m'a séduite et émue.
Par ailleurs, admettez, Ironheart et Birdie, qu'il y a une vraie connaissance des femmes dans ce roman, plusieurs fois je me suis demandé si c'était vraiment un homme aux manettes.
Je vais mettre mes quelques mots sur "un long moment de silence" en spoiler (sait-on jamais).
Spoiler:
Plusieurs volets de ce roman m'ont harponnée, cela n'arrive pas si souvent et quand tous les ingrédients qui sont importants pour moi sont rassemblés dans un seul ouvrage, ça peut mériter une "petite" autopsie.
Les personnages :
Stan est un connard puant que je n'aimerai pas avoir dans mon entourage, c'est certain. Toutefois, on en connait tous, même si cet exemplaire est poussé de manière caricaturale à son paroxysme. Cependant, la "parenthèse" qu'on découvre tardivement concernant la mort de Dany, qui tient en quelques pages seulement alors qu'elle représente une faille monumentale de Stanislas, procure un sentiment bizarre. De la même manière que la relation à son fils ou à son frère. Comme si la vapeur s'inversait à ce moment, et qu'on peut entrevoir une parmi d'autres raisons de sa violence et de son comportement. C'est ça que j'ai aimé. La faille. L'humanité.
Laura Bellini, traductrice fine fleur, par sa répartie audacieuse, son professionnalisme et son élégance de poupée décalée représente une compagne de route et de découverte équilibrante pour Stan, cet homme écorce à la carapace tenace. Je l'ai bien aimée, cette femme, elle a du chien.
Que dire de la truculence des personnages annexes qui maillent le récit, le saupoudrant d'un humour acerbe délicieux - parfois touchant: Magali sans e, la connasse de belle-sœur gravure de mode, Thierry l'ami - frère d'armes, Claudine et les collègues de bureau, et j'en oublie. Ils permettent des pauses dans ce qui est tout de même une épopée parfois oppressante.
La forme ensuite : les mots coulent entre eux, le tapis se déroule à mesure que les éléments se mettent en place: ça vole, ça virevolte, ça interpelle, même. J'ai en tête un passage, exemple parmi d'autres: celui de la première rencontre physique entre Aaron et Nathan: lorsque l'auteur décrit Aaron, il est dit quelque chose équivalant au fait que Nathan et Eva étaient loin de s'être imaginé le physique de cet homme de cette manière. Lorsque c'est écrit, c'est ma sensation qui est décrite : au travers des descriptions fugaces distillées dans les propos du début du roman, je me suis sentie comme les protagonistes, étonnée par ce faciès qu'on n'avait pas vu venir. C'est remarquable.
On a pu le lire et le relire dans les critiques concernant ce roman, je ne dis pas grand chose de neuf en disant que Paul Colize est un orfèvre de la plume, un psychotique du verbe exact, un paranoïaque du mot bien placé, au bon endroit, si possible dans un champ lexical précis et dans une syntaxe incisive. Très agréable à la lecture.
La documentation et la page de l'Histoire concernée: je me figure mal, étant de l'autre côté de la barrière, ce que c'est qu'amasser, rassembler, ingérer, intégrer de la documentation pour l'écriture d'un tel roman. Cela doit résider dans tant de choses, et aussi dans un grand mouvement interne. Il y a dans tout ce faste documentaire de l'Histoire, de la géo, de la géopolitique, des témoignages, une quête, du vivant, du fatalement mort, des découvertes, des déchirures, comme des larmes ou de l’indicible joie vibrante. Dans mon coup de cœur pour Un long moment de silence, il y a, je l'admets, une partie d'admiration pour l'auteur qui arrive à faire transpirer d'émotion ces faits. On ne m'avait jamais raconté l'Histoire comme ça.
Quant au cœur du récit, l'oeuvre de la vie de Nathan en vengeance perpétuelle, comme la quête familiale de Stanislas, cet homme aux racines fragiles, il me fait penser à ces vins minéraux, riches d'avoir construits une rhizosphère dense pour exprimer la pulpe et la quintessence du fruit. L'explosion ultime, la rencontre avec Nathan menant à celle de Reinhard bouclent l'intrigue (qu'on n'a plus envie de voir comme telle) et forment un point d'orgue somptueux dans mon esprit de lectrice. Point d'orgue qui résonne encore plus à la faveur du point final dévoilant la traîtrise, permis par Stan à Nathan.
Pour toutes ces raisons, j'ai aimé ce roman. Et en effet, de manière peut-être incompréhensible, Stan fait partie de toutes ces raisons.
Pour terminer, que ce livre trouve ou non son public, il ne laisse pas indifférent. Fort différent de Back up, Un long moment de silence est à mon avis le plus réussi des romans de Colize. Puissant et tendre malgré tout voire au-delà de tout.
Posté le: Lun Nov 25, 2013 3:51 pm Sujet du message:
Tu en parles très bien, Clémence, en tout cas...
Pour moi, ça n'a pas été la lecture du siècle.chaque soir, je me replongeais dedans mais, contrainte et forcée.J'ai vite perdu le fil (les multiples documents exhumés par Stanislas et les missions de Nathan).J'avais un peu l'impression de lire un manuel d'histoire rébarbatif, les personnages ne m'ont pas touchée non plus..sorry
Posté le: Lun Nov 25, 2013 5:53 pm Sujet du message:
clémence a écrit:
Par ailleurs, admettez, Ironheart et Birdie, qu'il y a une vraie connaissance des femmes dans ce roman, plusieurs fois je me suis demandé si c'était vraiment un homme aux manettes.
Pour une fois, Clémence, je ne suis pas du tout d'accord avec toi. Je ne me suis absolument pas reconnue dans les femmes du roman et encore moins dans ce que Stanislas pense des relations hommes-femmes.
Dodger a écrit:
sa tendance à considérer les femmes comme des objets de défoulement sexuel... Serait-ce cela, mesdemoiselles, qui vous le rend antipathique ? Je pourrais comprendre, d'ailleurs
Tout le rend antipathique, l'aspect que tu soulèves, bien sûr, mais ses relations aux autres en général.
Mais pire que Stanislas : les quelques femmes qui se prosternent devant lui. J'avais envie de leur coller des claques !
Il nous dit bien qu'il prend quelques râteaux, certes, mais il parvient quand même à en "tomber" quelques-unes de bien gratinées !
Globalement, les femmes ne sont pas spécialement valorisées dans ce bouquin. Elles ne jouent pas un grand rôle, elles se posent en victimes des hommes (viol, maternité qui a deux reprises les évince, "cruches" qui se pâment devant celui qui les malmène) etc...
Personne n'évoque les scènes de sexe : je ne suis pas du tout contre, bien au contraire, mais pour moi, l'auteur en a abusé. Je les ai trouvées incongrues dans ce roman traitant de sujets si difficiles.
Si elles avaient été belles et sensuelles, à la rigueur, elles auraient servi à faire un peu souffler le lecteur mais elles étaient lourdes, inutiles et racoleuses. On a bien compris la "problématique" de Stanislas, pas la peine d'insister systématiquement là-dessus, surtout dans un roman relativement court.
D'ailleurs, les seuls moments où j'étais en phase avec l'auteur c'est quand il évoquait la relation Nathan-Eva. Là, j'ai soufflé, là, j'ai apprécié les personnages. Eva m'a touchée et Paul Colize a bien exprimé le dilemme qui l'animait et qui a rejailli sur son couple.
Laura Bellini...Mouais, archétype de la femme fatale, obsédée par les fringues et qui se noie sous le parfum. Là aussi, tout ce que je déteste. L'auteur a quand même pris le soin de la rendre fine et intelligente parce que, quand même, une écervelée, ça ne l'aurait pas fait.
Quant aux autres personnages secondaires, ou ce sont des fantômes du passé qu'on évoque à plusieurs reprises, auxquels on a du mal à donner une réelle épaisseur et à s'attacher, ou ils ont un rôle trop minime pour qu'on leur trouve un quelconque intérêt.
Spoiler:
Enfin, oui, à la fin du roman, Stanislas s'est bonifié. Mais ça, on le sentait venir depuis un moment, donc pas de réelle surprise de ce côté là.
Je suis un peu dure mais ma critique est à la hauteur de ma déception, même si au final, je n'ai eu aucune peine à aller au bout de ma lecture, intéressante et rythmée.
Dernière édition par Ironheart le Lun Nov 25, 2013 9:15 pm; édité 3 fois
Posté le: Lun Nov 25, 2013 6:24 pm Sujet du message:
Ironheart a écrit:
On a bien compris la "problématique" de Stanislas, pas la peine d'insister systématiquement là-dessus, surtout dans un roman relativement court.
480 pages, ce n'est pas un roman si court que ça !
Argh... j'ai peur des notes de Birdie et Ironheart...
Tout cela me donne envie de le relire ! _________________ La vie ne devrait consister qu'à trouver les bons mots au bon moment. (Tété, Emma Stanton, 2003).
Posté le: Lun Nov 25, 2013 6:30 pm Sujet du message:
c'est bien, c'est un vainqueur du Prix PP qui va faire parler _________________ À chaque décision que nous prenons, nous créons un nouvel avenir. Et, ce faisant, nous détruisons tous ceux que nous aurions pu avoir à la place.
Lou Berney November Road
Posté le: Lun Nov 25, 2013 6:33 pm Sujet du message:
Ca chambre !
Franchement, Stephen King et le duo Camut/Hug devront faire très fort pour ne pas me faire voter pour Un long moment de silence ! _________________ La vie ne devrait consister qu'à trouver les bons mots au bon moment. (Tété, Emma Stanton, 2003).
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