Posté le: Dim Juin 02, 2013 4:34 pm Sujet du message: Les romans de Hans Koppel (Presses de la Cité)
Le premier thriller du Suédois Hans Koppel, Châtiments, a été publié le 4 avril dernier aux Presses de la Cité.
Citation:
Oeil pour oeil...
Quand Ylva ne rentre pas à la maison un soir après le travail, Mike, son mari ne s'inquiète pas outre mesure. Sans doute est-elle allée boire un verre avec des collègues. Mais au fil des heures, l'angoisse le pousse à prévenir la police, qui voit en lui le suspect numéro un.
Ce que tout le monde ignore est qu'Ylva est retenue en otage à quelques mètres de chez elle, par un couple récemment installé dans le quartier. Enfermée dans leur cave, elle est quotidiennement soumise à la torture. Car Ylva doit souffrir. Elle doit payer. Comme tous les autres.
« Une oeuvre impeccablement exécutée dans laquelle la tension est insoutenable. » The Independent
Citation:
Hans Koppel est le pseudonyme de Petter Lindbeck, un auteur de livres pour la jeunesse appréciés en Suède. Il vit à Stockholm.
Châtiments est son premier roman publié en France.
Posté le: Dim Juin 02, 2013 4:47 pm Sujet du message:
Avis aux âmes (trop) sensibles :
Ce roman a été notamment la source d'une petite polémique, particulièrement aux Etats-Unis, où certains ont été choqués par le contenu sexuel de certaines scènes.
_________________ « Il vaut mieux cinq mille lecteurs qui ne vous oublieront plus jamais à des centaines de milliers qui vous auront consommé comme une denrée périssable. » Jérôme Leroy
Dernière édition par norbert le Mar Mar 10, 2015 5:44 am; édité 1 fois
Posté le: Sam Aoû 31, 2013 2:19 pm Sujet du message:
Je viens de le terminer, avec une boule dans la gorge. Je reviendrai en parler, avec un peu plus de recul, mais le moins qu'on puisse dire est que c'est un thriller dérangeant, d'une noirceur totale. _________________ « Il vaut mieux cinq mille lecteurs qui ne vous oublieront plus jamais à des centaines de milliers qui vous auront consommé comme une denrée périssable. » Jérôme Leroy
Posté le: Ven Sep 27, 2013 11:27 am Sujet du message:
norbert a écrit:
Je viens de le terminer, avec une boule dans la gorge. Je reviendrai en parler, avec un peu plus de recul, mais le moins qu'on puisse dire est que c'est un thriller dérangeant, d'une noirceur totale.
Près d'un mois après, tu peux nous en dire plus ? Parce que ça a l'air sacrément costaud ! _________________ La vie ne devrait consister qu'à trouver les bons mots au bon moment. (Tété, Emma Stanton, 2003).
Posté le: Ven Sep 27, 2013 7:30 pm Sujet du message:
C'est un roman très noir, dur et cru. L'histoire d'une vengeance, une quinzaine d'années après les "années lycée".
En Suède, deux meurtres d'homme ont lieu. À chaque fois, les victimes, loin d'être des anges, reconnaissent leur agresseur, et la femme qui l'accompagne. "Tu te souviens d'Annicka ?" Mal à l'aise, les deux hommes répondent par l'affirmative, avant de se faire massacrer à coups de marteau.
Ylva, la trentaine, est mariée à Mike, avec qui elle a une petite fille. Ce matin-là, avant de partir travailler, elle a simplement dit qu'elle rentrerait plus tard, qu'elle retrouvait des collègues de bureaux et qu'ils allaient peut-être sortir.
Pendant la journée, un professeur en psychiatrie tient une conférence devant un parterre de policiers, à propos de son dernier livre, "La Victime et l'Agresseur", et va développer devant eux les grands axes qu'il a développé par rapport aux méthodes habituelles des agresseurs et psychopathes, ainsi qu' au Syndrôme de Stockholm.
1. Irruption de la violence.
2. Déplacement et isolement social.
3. Expérience de la faim.
4. Violence / Menace de violence.
5. Dévalorisation.
6. Dette.
7. Gentillesse, privilèges
8. Déni de soi.
9. Avenir sans espoir.
Le soir, vers 21 heures, Ylva est en fait chez sa collègue Nour et se lève pour rentrer chez elle. Elle n'est pas très loin, c'est une sportive, elle préfère rentrer à pied, son iPod aux oreilles, plutôt que d'appeler un taxi. Elle se sait belle, son iPod est aussi une manière de mettre une barrière entre elle et tous les mecs qui voudraient la draguer ou discuter avec elle. Mais à cette heure-là, il n'y a personne. Juste une voiture qui arrive lentement par derrière, ralentit en s'approchant d'elle, et la voix d'une femme qui l'appelle en baissant la vitre. Ylva la reconnaît, tout comme elle reconnaît son mari, assis à l'arrière. Ils viennent d'emménager quasiment en face de chez Ylva et Mike, dans cette maison qui a subi de longs travaux pour sa cave. Un studio pour pouvoir jouer de la guitare, lui répond l'homme, tout en l'invitant à monter et à la déposer chez elle. Ylva accepte, vaguement mal à l'aise. Le soir même, elle subira son premier viol, dans l'espèce de mini-studio qui a été construit dans la cave de ladite maison voisine. Pas de fenêtre, juste un écran plat, relié à une caméra qui filme l'entrée de sa propre maison, et via lequel elle pourra voir à distance son mari et sa fille, pendant les longs mois de détention, de soumission et de viols qui l'attendent. En réalité, elle va passer par les fameuses 9 étapes de la victime, pour ne devenir qu'une esclave.
Le roman va mettre à jour toutes les fêlures que cachaient ce jeune couple apparemment parfait. Si Mike attend si longtemps avant d'alerter la police, c'est qu'il est persuadé qu'Ylva l'a trompé, encore une fois. Il essaie de faire face avec sa petite fille, mais il est surtout en colère. Il se sent impuissant et rabaissé, comme il l'a toujours été au sein de ce couple. La police, une fois contactée, ne peut rien - et cache à peine sa suspicion envers ce mari qui a du se débarrasser de sa femme d'une quelconque manière.
Le récit semble retracer un fait divers. L'écriture froide et neutre renforce ce sentiment. La construction du roman est habile et ménage quelques retournements de situation qui donnent d'autres perspectives au lecteur, le mettant au coeur d'une manipulation qui maintient son intérêt. Le texte va disséquer les réactions et évolutions de chacun au fil du temps, pendant des mois. Sur cet aspect-là justement, certains détails pêchant à mon avis, comme le manque d'indications vis-à-vis du temps écoulé en début de chapitre. Il n'est pas rare qu'on soit surpris de constater que 8 mois se sont déroulés alors que tout semble parfois se concentrer sur quelques semaines.
Châtiments est un roman qui met mal à l'aise. Pas spécialement pour les scènes de sexe - car si viol il y a au début, ces rapports sexuels font ensuite partie du rôle qui est assignée à la victime et qu'elle "accepte". Certes, au début, elle se rebiffe, tente de s'échapper, mais très vite, elle va se plier aux exigences de ses bourreaux. Pourtant, j'ai vraiment eu un manque d'empathie pour Ylva. Peut-être est-ce voulu par l'auteur, toujours est-il que ça crée un malaise, quand bien même on sait qu'il sagit d'une vengeance par rapport à ce qu'elle et sa bande de copains ont du faire à l'adolescence. Ne sachant pas ce qu'elle-même a pu réellement faire pour s'attirer ainsi, des années plus tard, les foudres d'un couple tordu, normalement, on devrait "souffrir" en même temps qu'elle face à ce qu'elle endure. Or, il semble bien que ce soit la résignation qui se soit emparée d'elle.
Et puis, il y a l'apathie totale de ces deux policiers, qui ne font rien, à part soupçonner le mari mais qui semble ne mener aucune investigation, ou si peu...
Evidemment, le final est plus réussi. Et si l'on referme le roman avec une boule dans la gorge, c'est que l'auteur a eu l'habileté psychologique d'insérer quelques détails troublants :
Spoiler:
En se libérant, la consolation d'Ylva est que sa petite fille gardera le souvenir d'une mère qui a toujours plongé sans réfléchir dans les rivières avec elle, contrairement à tous les autres parents qui y vont en marche arrière. Or, à 'avant-dernier chapitre, Yva morte, Mike va avec Nour et la gamine près du fleuve pour se baigner, et non seulement c'est Mike qui saute en même temps que sa fille, sans réfléchir, mais à aucun moment la petite ne pense à sa mère.
Et puis, il y a ce dernier chapitre, inattendu car lui aussi sans indication, où le lecteur est projeté une quinzaine ou une vingtaine d'années plus tôt, et assiste à la scène entre Ylva et ses copains, et la fameuse Annicka. Sans justifier évidemment la vengeance monstrueuse des parents, le lecteur a enfin l'explication, glaçante.
Un roman noir dérangeant, mais auquel il manque toutefois un supplément d'âme - ou de rage - pour être vraiment marquant.
N'est pas Roslund & Hellström qui veut... _________________ « Il vaut mieux cinq mille lecteurs qui ne vous oublieront plus jamais à des centaines de milliers qui vous auront consommé comme une denrée périssable. » Jérôme Leroy
Posté le: Ven Nov 29, 2013 4:06 pm Sujet du message:
Mon avis sur PP :
Citation:
Roman noir et psychologique sur le thème de la vengeance, qui se veut une illustration de l'emprise des bourreaux sur leurs victimes, Châtiments se lit vite et sans ennui, grâce à quelques retournements de situation qui maintiennent l'intérêt du lecteur. Il y a aussi la dissection de la vie d'un couple trentenaire, avec ses non-dits et ses failles, qui est intéressante.
Le lecteur ne connait pas ce qu'a pu faire la victime dans sa jeunesse pour susciter une quinzaine d'années plus tard de tels actes de vengeance, d'asservissement et d'humiliation de la part de ses bourreaux, jusqu'au dernier chapitre, percutant, qui éclaire alors ce "fait divers" sous un angle totalement différent et laisse un goût âpre.
Malheureusement, si l'écriture directe et crue participe au malaise suscité chez le lecteur, elle manque toutefois singulièrement de souffle pour l'embarquer totalement, d'autant plus que les personnages secondaires ne sont absolument pas crédibles.
Malgré quelques bonnes idées et une construction habile, le manque d'épaisseur et de consistance dont souffre ce roman l'empêche de dépasser le niveau anecdotique d'une série B vite lue, mais vite oubliée.
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Posté le: Mar Mar 10, 2015 5:54 am Sujet du message:
Désir mortel, le nouveau roman du Suédois Hans Koppel, paraîtra ce jeudi 12 mars 2015 aux Presses de la Cité.
Le livre :
Un égarement fatal.
Anna est une épouse et une mère modèle, mais lors d’un séminaire professionnel, elle succombe à la cour empressée d’un homme beaucoup plus jeune qu’elle, Erik Månsson.
Une histoire d’un soir pimentera un peu sa vie sexuelle, pense-t-elle ; et puis, elle est flattée qu’on s’intéresse à elle plutôt qu’à ses collègues très séduisantes…
Si la nuit se passe à merveille, Anna est toutefois décidée à mettre un terme à cette aventure, dès le lendemain matin.
Mais Erik ne l’entend pas de cette oreille.
Il a filmé leurs ébats et commence à la harceler.
Quand Anna comprend son erreur, il est trop tard : Erik est un psychopathe, prêt à tout pour la garder, même à tuer.
L'auteur :
Hans Koppel est le pseudonyme de Petter Lidbeck, un auteur de romans pour la jeunesse apprécié en Suède.
Il vit à Stockholm.
Après Châtiments, Désir mortel est son second roman publié aux Presses de la Cité.
_________________ « Il vaut mieux cinq mille lecteurs qui ne vous oublieront plus jamais à des centaines de milliers qui vous auront consommé comme une denrée périssable. » Jérôme Leroy
Dernière édition par norbert le Jeu Nov 29, 2018 9:38 am; édité 1 fois
Posté le: Mar Mar 10, 2015 8:01 am Sujet du message:
Ssarlotte a écrit:
Le résumé a l'air pas mal.
C'est bon, je viens d'envoyer ta suggestion par mail à ta bibliothèque.
(OMG, j'y pense juste maintenant, par contre tu leur as suggéré le prochain Dolores Redondo ?) _________________ « Il vaut mieux cinq mille lecteurs qui ne vous oublieront plus jamais à des centaines de milliers qui vous auront consommé comme une denrée périssable. » Jérôme Leroy
Posté le: Lun Jan 30, 2017 7:06 pm Sujet du message:
El Marco a écrit:
Sortie de Châtiments en poche le 8 décembre.
Et le nouveau roman de Hans Koppel, Représailles, vient de paraître aux Presses de la Cité, traduit par Hélène Hervieu :
Citation:
Chronique de morts annoncées
Calle Collin, journaliste freelance, rédige pour un hebdomadaire le portrait de Kent, un adolescent mort des années plus tôt dans un tragique accident.
Il rencontre son frère, Mattias, homme de main et amant de Sara, redoutable femme d'affaires mafieuse.
Après avoir lu l'article, Anders Malmberg, célèbre chroniqueur, qui était en classe avec Kent, est choqué.
Il décide de rétablir la vérité sur la personnalité de Kent, son harceleur, son pire cauchemar... au risque de provoquer Mattias, et surtout Sara, qui aurait préféré que certains secrets restent enfouis.
Les représailles de la jeune femme, d'une cruauté proche de la folie, ne font que commencer.
Personne ne sera à l'abri.
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Dernière édition par norbert le Jeu Nov 29, 2018 9:36 am; édité 2 fois
Grâce aux éditions Presses de la Cité, j'ai pu lire Représailles, sortie littéraire de la rentrée de janvier.
Ce thriller plutôt court sort des sentiers battus.
L'intrigue est assez simple même si le résumé de la quatrième de couverture ne rend pas justice au roman.
Calle Collin est journaliste free-lance à Stockholm. Il rédige des chroniques sur des personnes décédées à la demande des familles, ultime hommage à leurs chers disparus. Il est un jour contacté par la mère de Kent, un adolescent mort tragiquement à 13 ans dans un accident de la route.
Parallèlement, on suit Sara, une jeune danoise aux dents longues. Elle tient des boîtes de nuit aux allures de peep show à Copenhague, donne dans le proxénétisme et n'a aucun scrupule à supprimer les collaborateurs qui lui font faux bond. Son homme de main du moment s'appelle Mattias, frère de Kent.
Tout ce petit monde va se retrouver dans une histoire bien tordue et Calle Collin va en souffrir bien malgré lui...
Dans ce roman, l'auteur n'y va pas par quatre chemins.
L'intrigue file vite.
Sara, la méchante, est plutôt flippante.
C'est une femme froide, calculatrice, dénuée de tous sentiments.
Elle fait exécuter à tout va sans que cela ne lui pose problème.
Sa perversité est telle qu'elle parvient même à persuader un homme de se suicider !
Calle Collin incarne quant à lui un journaliste sans grandes ambitions amoureuses ni professionnelles.
Les flics qui enquêtent forment un duo plutôt comique.
Ils ne pensent qu'à manger et régler les choses le plus vite possible.
Les personnages peuvent paraître superficiels, brouillons, mais je pense qu'il s'agit d'une volonté propre de l'auteur.
A part Sara, les personnages sont banals.
On peut les croiser chaque jour dans la rue et je pense que c'est là que réside la force de ce thriller.
La violence peut venir heurter chacun d'entre nous, comme ça, de plein fouet, pour une phrase anodine prononcée un peu trop fort.
La fin du thriller est d'ailleurs assez déroutante.
Là encore, l'auteur a choisi de brouiller les pistes.
Il ne s'encombre pas de fausse morale ce qui laisse un goût bien amer voire acide au lecteur.
Avec Représailles, Hans Koppel nous offre un thriller original et déroutant.
Il brouille les pistes habituelles pour mieux perdre son lecteur dans les méandres de la violence la plus pure.
_________________ « Il vaut mieux cinq mille lecteurs qui ne vous oublieront plus jamais à des centaines de milliers qui vous auront consommé comme une denrée périssable. » Jérôme Leroy
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