Jean-Christophe Grangé — Polars Pourpres

[norbert]

Moi qui pensais que la traductrice avait été séquestrée et forcée à traduire tjs plus vite en moins de 4 mois, je suis déçu...
Plus sérieusement, ça ne m' étonnerait pas que Guérif ait négocié par exemple d' avoir les épreuves au fur et à mesure qu' elles étaient rédigées pour pouvoir sortir le bouquin en France au plus vite.

[Laurent.V]

Y'a pas à dire, c'est du grand art.

Les 250 premières pages sont oubliées. (J'ai eu beaucoup de mal à rentrer dans l'histoire). Les 500 suivantes sont grandioses.
Un sacré bouquin, on s'en prend plein la poire. Luttes sociales, raciales, familiales. Tout y passe dans cette grande fresque historique du Boston des années 1918/1919.

On suit principalement deux personnages, Danny, un flic et Luther, un noir. Et un troisième apparaît en fil rouge, Babe Ruth, le plus grand joueur de Baseball de tous les temps (merci wikipedia).
Et autour d'eux, nous avons une ribambelles de seconds rôles. Tous aussi important les uns que les autres.

Rien à voir avec ce qu'à pu écrire Lehane à ce jour. On est loin de Shutter Island, de Mystic River, de Kenzie et Gennaro. On est loin du polar, du thriller. C'est un roman intense, fort, percutant.

Très fort.

Laurent.
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[Laurent.V]

Une autre critique :

http://www.k-libre.fr/klibre-ve/index.php?page=livre&id=173

Laurent.
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[Dodger]

Je viens enfin de le commencer et j'ai englouti les 120 premières pages sans problème - excepté peut-être le prologue, truffé de références au base-ball forcément difficiles à appréhender pour le commun des lecteurs non-américains et trop peu familiers avec ce sport aux règles complexes. Mais après... whooof !!!
Je retrouve la même sensation que j'ai eue en lisant Mystic River : l'impression de me confronter d'emblée à un classique, à l'un de ces immenses romans-fresques dont les Américains ont le secret, capable de vous immerger dans un contexte totalement inconnu (en l'occurrence les années 1918-19 aux Etats-Unis) comme si vous l'aviez vécu vous-même, et comme si les héros étaient de vos proches... Fascinant et très impressionnant. Vivement la suite !
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"Il faut donc avoir de l'âme pour avoir du goût." (Vauvenargues)
http://cannibaleslecteurs.wordpress.com

[holden]

[Dodger]

Je parlais de la suite de ma lecture, Holden, puisque je n'en suis qu'au début du roman. Ce seul gros volume me suffira, je pense, quand je l'aurai terminé
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"Il faut donc avoir de l'âme pour avoir du goût." (Vauvenargues)
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[Dodger]

Ca y est, terminé ! En ayant tout simplement dévoré les 350 dernières pages aujourd'hui.
Mon avis sur PP :

Bien, alors allons-y, lâchons le mot : chef d'oeuvre ! Parce que je ne vois pas comment qualifier autrement le nouveau roman de Dennis Lehane. Celui-ci fait encore plus fort qu'avec "Mystic River", classique entré instantanément dans le cercle fermé des plus grands romans noirs : "Un pays à l'aube" est une fresque immense à tous les niveaux, depuis la finesse, la richesse et la diversité humaine de ses protagonistes, jusqu'à la manière dont elle vibre sous le souffle de l'Histoire, en passant par une analyse sociale, politique, économique, d'autant plus captivante qu'elle est portée par une montée en tension qui laisse parfois le souffle court. La preuve, si ses précédents ne suffisaient pas, que Lehane est un des grands auteurs américains contemporains, par-delà les genres.

Assorti d'un 10/10, j'essaie de ne pas en abuser, mais bon, quand on aime, hein...
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[erta]

Carrément heureux d'avoir eu une dédicace de Dennis Lehane sur Shutter Island et Un pays à l'aube.
La lecture de ce dernier n'en sera que plus savoureuse...
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[norbert]

Merci pour cet avis Dodger, je languis de le lire!

[Memess]

Je le commence dès aujourd'hui

Dim Fév 22, 2009 :
Extraits choisis...

"comment avait-il pu côtoyer cet homme presque toute sa vie sans jamais vraiment faire attention à lui?
A son tour il jeta une poignée de terre sur le cercueil.
Parce que Avery Wallace était noir. Voilà pourquoi." p.152

"ce qui nous façonne c'est aussi ce qui nous fait mal" p.160

"Le grand amour, on le reconnait toujours quand il n'est plus là" p.160


Mer Fév 25, 2009
"Les hommes sont doués pour beaucoup de choses, Luther, mais il n'y en a pas un qui sache déchiffrer le coeur d'une femme" p. 303

"Un artisan [...] c'est quelqu'un qui vit de la rencontre entre le travail et l'amour"p.323

Ven Fév 27, 2009
Une dernière citation
"-Tu sais on peut avoir deux familles dans la vie, avait déclaré Danny. Celle qui t'a donné le jour et celle que tu te crées.
-deux familles, hein? avait répété Joe en le dévisageant.
-c'est ça. Tu es lié par le sang à la première et tu ne peux jamais l'oublier. C'est une partie de toi. L'autre, tu la trouves toi-même. Par hasard des fois. Et cette famille-là compte autant que la première. Peut-être même plus, parce qu'elle n'est pas obligée de t'élever ni de t'aimer. Elle et toi, vous vous choisissez." p. 562

Je l'ai fini, je publierai ma critique bientôt, à froid.


Petite info exclusive, d'une source sûre : il s'agit du volume un d'une trilogie et la mafia apparaitra dans les prochains épisodes...

Sam Fév 28, 2009
Voici ma critique parue sur Polars Addict :

Tout d'abord "Un pays à l'aube" est très éloigné de tout ce que Dennis Lehane a écrit auparavant mais on retrouve tout de même sa patte si caractéristique...
On retrouve ainsi son sens de la narration, formidable, qui maintient tout au long du roman l'attention du lecteur. Dennis Lehane a du souffle et sur plus de 750 pages (tout de même!) le rythme ne faiblit jamais, atteignant parfois des sommets pour revenir ensuite à sa vitesse de croisière...
Les dialogues sont magnifiques eux aussi, toujours justes et crédibles, ils donnent de la vie aux personnages et à ce propos l'excellentissime traduction d'Isabelle Maillet est à souligner.
Voilà qui nous amène à évoquer les personnages. Sur toute la pléiade de personnages, un seul ne m'a pas convaincu : Babe Ruth la star du baseball. Il apparait comme sans relief, se laissant porter par les événements il n'évolue pas et à mon avis il n'était pas nécessaire à l'histoire. Tous les autres personnages sont grandioses, à commencer par Danny Coughlin, le flic qui prend peu à peu la tête du Boston Social Club le "syndicat" de la police de Boston et qui les amènera à la grève. Ses relations avec sa famille se dégradent inexorablement, et sont passionnantes, poignantes à suivre. L'autre personnage extrêmement fort du roman est le noir Luther Laurence qui n'arrête pas de s'attirer des ennuis, quoi qu'il fasse, et surtout parce qu'il est noir.
Les seconds rôles sont aussi réussis que les premiers rôles avec les très beaux personnages de Nora, Joe Coughlin, Thomas Coughlin, Eddy McKenna et tant d'autres encore.

En outre, "Un pays à l'aube" explore toute une ville, Boston, et par la même occasion tout un pays, toute une époque. Un des thèmes les plus abordés dans le roman est celui du syndicalisme. Le syndicalisme qui apparait à l'époque est considéré comme un crime, un manque de patriotisme. Les grévistes sont considérés comme des bolchéviks, des anarchistes, des ennemis de l'Amérique. En particulier les flics grévistes, des hommes qui se plaignent d'être sous payés (en dessous du seuil de pauvreté), de travailler trop (plus de 70 heures par semaine), d'avoir des locaux insalubres (infectés de rats et de maladies)... Dans la première partie du roman la grippe espagnole tient une bonne place, avec tous les ravages qu'elle provoque, tous ces morts qu'elle charrie. La question des noirs et du racisme est largement présente elle aussi, via le personnage de Luther qui s'en cesse voit tout ce que les noirs ne peuvent pas faire, comme parler avec un blanc sans dire "oui patron", comme être vu dans la rue avec une blanche par exemple. "Un pays à l'aube" montre ces noirs qui se battent, se révoltent, comme à Chicago ou encore ces noirs qui réussissent à vivre en paix avec les blancs à Tulsa... Ce roman c'est aussi un millier d'autres petites choses importantes qu'on se doit de ne pas oublier.

Au final, "Un pays à l'aube" est un roman époustouflant, une réussite grandiose sur tous les tableaux.



PS : si un modo pouvait regrouper ensemble mes 5 derniers posts, ce serait bien merci.

[Edit de Bria : la prochaine fois, tu pourras peut-être utiliser directement le bouton éditer ]
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Polars Addict : Chroniques des littératures de genre
So many books, so little time...

[Marin]

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http://marin-ledun.pourpres.net

[Sybil]

Un roman magnifique, chronique de la situation des Etats-Unis au sortir de la première guerre mondiale.
Comment, comme Danny, ne pas être révolté par la situation plus que critique des policiers de Boston, comment ne pas être écœuré par le traitement réservé aux noirs comme Luther, comment ne pas prendre en pitié la pauvre Nora, sacrifiée sur l'autel de la respectabilité ?

Un roman très bien documenté avec lequel j'ai appris plein de choses, mais qui en plus prend vraiment aux tripes...
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N'est pas mort ce qui à jamais dort.

[holden]

toujours pas lu, je vais rectifier le tir bientôt
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lisez ce vous voulez . . .

http://unwalkers.com

[Hoel]

Un pays à l'aube vient de recevoir le Trophée 813 du meilleur roman étranger.

Et une récompense de plus pour Lehane et apparemment c'est pas volé !
Personnellement je l'avais commencé, et puis je l'ai mis de côté pour d'autres lectures, faute de temps, pour ne plus le reprendre (pour l'instant). Je m'y remets un de ces quatre, promis.
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Quand je pense à tous les livres qu'il me reste à lire... J'ai la certitude d'être encore heureux.
Jules Renard (1864-1910)

http://hanniballelecteur.wordpress.com/

[Dodger]