Jean-Christophe Grangé — Polars Pourpres

[norbert]

Prochaine acquisition celui-là...

[norbert]

Très bonne chronique sur Noircommepolar.com :

"(...) Un univers où les héros ne résistent pas. Zulu est un polar qui a du coeur et du ventre, un récit sans répit, brut et ciselé, mis sous tension par une sorte d' humaniste qui écrirait les doigts dans la prise. Zulu, une lecture indispensable. Tout simplement."

[norbert]

Encore une belle chronique signée Jean Marc Laherrère sur Bibliosurf.com : ICI

"(...) Comme la Nouvelle-Zélande de Utu et de Haka, l' Afrique du Sud de Zulu est sombre, sanglante, extrêmement violente, désespérante.(...) Dans ce chaos, comme toujours, Caryl Ferey lâche ses personnages au milieu des fauves. Ecorchés, hantés et têtes dures, ils vont bien entendu jusqu' au bout, quoiqu' il leur en coûte.
Thriller implacable, rageur, violent et lucide, ce nouveau roman de Caryl Ferey fait souffler un vent de folie, secoue le lecteur, l' assome, le révolte. Il est très dur, très sombre mais une fois de plus passionnant et indispensable."

[antoine chainas]

Inutile de résumer l'histoire ou la biographie des personnages : tout est dans les articles de presse et sur la quatrième de couverture. J'aimerais plutôt m'attacher à démontrer, sous un angle purement subjectif, en quoi Zulu constitue, à mon sens, un jalon important dans l'oeuvre de Caryl Férey : un écrivain singulier, extrêmement talentueux et, en fin de compte, tout à fait cohérent dans les changements subtils qu'il opère à mesure que s'étoffe sa production.
Zulu marque donc, à mon avis, un tournant majeur : là où Utu et Aka - faux diptyque - étaient des romans du déséquilibre, de l'excès et du chaos, Zulu, lui, touche au firmament d'un certain équilibre : une station instable, précaire. Sur le fil, les personnages semblent sans cesse osciller, trébucher, mais toujours tenir debout (jusqu'à la fin, du moins : une conclusion éblouissante, en apesanteur... Où les points de suspension martèlent à l'envi que rien n'est jamais clos. Une fin que, bien entendu, je ne dévoilerai pas ici.).
A défaut d'être ouvertement déchirés, comme dans les précédents opus, les personnages - et au premier chef le protagoniste principal - évoluent vers le déchirant.
On aime aussi Férey pour la poésie qu'il a su insuffler à un genre a priori très codifié : le thriller. Et dans Zulu, nous ne sommes pas en reste. La rage et l'autodestruction ont laissé la place à un humanisme désabusé porté par des fulgurances qui hissent le livre largement au-dessus du tout-venant polardeux. Alors, oui, Zulu, en ce sens, est bien du Férey, mais il est plus que ça : voilà l'auteur plus franc, plus net, sans doute, quant à la compassion qu'il porte à ses personnages.
La structure, solide en diable, avec ses changements de points de vue aux accents choraux, avec cet aspect documentaire distillé de manière extrêmement fluide au fil du récit, ne décevra pas les amateurs de procéduraux.
Bref, chacun sera susceptible d'être comblé par cet ouvrage finement ciselé : ceux qui veulent en savoir plus sur l'Afrique et la part sombre de son histoire comme ceux qui ne demandent qu'un moment de détente. Ceux qui réclament un véritable travail d'auteur et de style, comme ceux qui attendent des scènes d'action bien sanglantes.
Plus sensible, peut-être, que les ouvrages précédents, Zulu ne cède rien à la noirceur. Mais une noirceur à fleur de peau, écorchée vive, vibrante... Il n'y a aucune paix, aucun salut à attendre de la quête poignante à laquelle se livre le héros, mais la demande d'apaisement, sa tentation sont bien là, en filigrane. La trajectoire, bien sûr, sera de celles qui se terminent très mal, mais en attendant, comme dans beaucoup d'oeuvres majeures - là où se situe indéniablement Zulu - on aura vécu quelque chose de puissant. On aura vécu, bon Dieu.
Antoine Chainas.

[antoine chainas]

Rectification : en fin de critique, il fallait bien entendu lire :
"Plus sensible, peut-être, que les ouvrages précédents, Zulu cède encore à la noirceur. Mais une noirceur à fleur de peau, écorchée vive, vibrante..."
Les lecteurs éventuels auront recifié d'eux-mêmes, j'en suis sûr.
Toutes mes excuses.
Antoine Chainas.

[norbert]

Merci Antoine pour cette critique éblouissante. Déjà profondément marqué par Haka, je vais lire Utu et me procurer ce roman au plus vite!

[norbert]

Rencontre vidéo avec Caryl Férey sur le site de Gallimard à suivre ICI
autour de 5 thèmes et questions :
- L' Afrique du Sud rassemble t-elle tous les laissés-pour-compte du continent?
- Le danger n' est-il pas pourtant réel (pour les touristes)?
- Vous dénoncez au passage l' exploitation du spectacle de la misère?
- Le comportement de certaines multinationales n' est-il pas lui aussi criminel?
- L' Afrique du Sud est-elle un nouvel Eldorado d' inspiration pour le roman policier, commes les Etats-Unis dans les années 1940?

[norbert]

Encore une chronique superbe signée MacOliver du site Polarnoir.fr, qui accord à Zulu 5 étoiles (la note maxi) et qu' il considère déjà comme le polar de l' année!...

A lire ICI

Un bref extrait :
"La lecture de ce livre m' a tellement ému, transporté, balloté, remué, lessivé, ravi, réjoui (rayez la mention inutile!) que j' ai décidé de ne pas trop mettre d' arguments techniques ou d' éléments d' intrigue. Je vais juste essayer de vous donner l' envie de courir chercher ce livre et de vous y plonger pour n' en plus ressortir.(...)
Nous ne sommes qu' au mois de mai, mais pour moi c' est sûr, c' est le polar de l' année! A lire absolument!"
(Polarnoir.fr)

Un enthousiasme communicatif en tout cas!!!

[fabien]

Ali, Brian et Dan sont trois flics qui luttent contre la violence urbaine dans l'Afrique du sud post-Apartheid. Tous les opposent.
Ali est zoulou, issu d'un quartier où il était parqué avec sa famille. Étant opposant au régime, son père a été torturé ainsi que son frère aîné. Lui, il n'est lui-même pas sorti indemne. Avocat, il est devenu flic lors de la reconstruction de la force judiciaire.
Brian fait partie de ces blancs anti-apartheid œuvrant dans l'ombre. Il était détective privé, spécialisé dans les recherches des opposants disparus. Ali est venu le chercher comme bras droit. Il a accepté, espérant pouvoir changer les choses de l'intérieur. Et éviter que les erreurs passées se répètent.
Dan, est enfin le jeune flic naïf. Celui qui apprend la rigueur de la vie dans une douce utopie. Il apprend très vite, trop vite... Trop tard.
Ces trois-là se retrouvent à enquêter sur un meurtre, puis un second du même acabit. Des meurtres où les choses ne sont pas ce qu'elles ont l'air d'être. Ajoutez-y une pincée de trafic de drogue, et une cuillerée de relents passéistes. Vous obtiendrez un chef d'œuvre du polar moderne.

Je pèse mes mots. Ce livre est excellent sur tous les points. Les personnages sont très bien dessinés, et aucun ne correspond au stéréotype qu'il est censé représenter. Le naïf ne l'est pas tant que ça, et le roc insensible cache des démons du passé invincibles. Ce polar est violent, mais seulement parce que l'histoire et le décor le sont tout autant. En effet, l'Afrique du sud d'aujourd'hui n'est pas le pays d'Eden. Il n'est pas ce paradis légal dont l'on aurait pu rêver avec l'élection de Mandela. Le passé a laissé des traces indélébiles. Les luttes internes entre opposants ont été aussi meurtrières que la répression du pouvoir blanc. Et la violence des blancs a trouvé une réponse dans l'opiniâtreté des noirs. Chaos et conflits ne se sont que déplacés, et ils existent toujours. L'apartheid n'est plus légal, mais il reste social. Et Caryl Férey le décrit parfaitement ici.
Il s'agit également d'un polar très bien mené au niveau du style et de l'intrigue. A tambour battant. On n'a pas le temps de réfléchir ou de respirer. Je vous le conseille véritablement. On passe un excellent moment de lecture.
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L'enfer existe, et je sais maintenant que son horreur repose en ceci qu'il n'est fait que de lambeaux de paradis
Alec Covin

[Dodger]

Zulu vient d'être distingué du Grand Prix de littérature policière 2008 - récompense décidément trustée par la Série Noire de Gallimard, puisque l'année dernière, c'était DOA qui l'avait reçue pour Citoyens clandestins.
Un grand bravo donc à Caryl Ferey, mais aussi à Aurélien Masson pour l'excellence de son travail à la tête de la Série Noire !
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"Il faut donc avoir de l'âme pour avoir du goût." (Vauvenargues)
http://cannibaleslecteurs.wordpress.com

[norbert]

[fabien]

Effectivement, une très grande nouvelle pour ce roman qui m'a littéralement bluffé
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L'enfer existe, et je sais maintenant que son horreur repose en ceci qu'il n'est fait que de lambeaux de paradis
Alec Covin

[norbert]

Après le prestigieux GRAND PRIX DE LITTERATURE POLICIERE 2008, Zulu vient d' être à nouveau récompensé par le TROPHEE 813 DU MEILLEUR POLAR FRANCAIS 2008!

[fabien]

Décidément, il les collectionne!
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L'enfer existe, et je sais maintenant que son horreur repose en ceci qu'il n'est fait que de lambeaux de paradis
Alec Covin

[norbert]