Jean-Christophe Grangé — Polars Pourpres

[Anonyme 55]

Surpris par la pluie, Yvan s’abrita sous son attaché-case et accéléra l’allure en râlant. Tandis qu’il empruntait sa rue, il vit une forme étendue sur le sol, à peine éclairée par la lumière vacillante d’un réverbère. En s’approchant, il s’aperçut qu’il s’agissait d’un homme, couché sur le dos. Une écharpe en laine cachait son visage.

— Monsieur ? lança Yvan d’une voix craintive.

Comme l’homme ne répondait pas, il se baissa et ôta l’écharpe lentement. Il se figea en découvrant la figure d’une pâleur mortelle. Ce visage était en tous points identique au sien...

- Pourquoi t’as fait ça ? Je t’avais pourtant prévenu !

En un regard, Yvan vérifia que personne ne les avait remarqué. Il chargea ce lourd corps inerte sur son épaule et rejoignit une allée un peu plus loin sur la gauche qui l’amena devant chez lui.
Sans ménagement, il jeta le corps inanimé à terre. Dans la tête d’Yvan, un volcan d’émotion avait fait irruption depuis quelques minutes… Intérieurement, il ne se contrôlait plus. Il avait refoulé ces émotions au plus profond de lui depuis plusieurs années déjà.

- Il a fallut que tu reviennes… Pourquoi ? Pourquoi ? Tant pis pour toi après tout !

Il avait mal à l’épaule, il dut se résoudre à tirer le corps jusqu’à sa porte. Le sol mouillé aidant, il put le faire glisser sans problème. Il devait faire attention à ne pas laisser de trace derrière lui.

- Ils penseront tout de suite à moi. C’est sûr… Je ne dois pas faire d’erreur ! Ne laisser aucune trace. Faire vite surtout, très vite.

Une fois le seuil de sa porte franchi et la porte refermée, la tension retomba. Il n’avait plus eu de coup de sang comme ça depuis de nombreuses années. Depuis que…

Cette simple pensée le fit vaciller. Il tomba à terre à côté de cet homme qu’il avait passé tant de temps à oublier. Tant de temps à oublier cette vie, cette vie passée…

Il venait de s’évanouir. C’est à cet instant que tous ses souvenirs rejaillirent. Toutes ces images qu’il avait enfoui tout au fond, tout ce passé qui ne devait jamais refaire surface, lui revenaient tout à coup.

Il resta sonné quelques minutes. Juste le temps qu’il fallait à l’inconnu pour se réveiller et se placer face à lui sur une marche.

Quand il se réveilla, ce n’était plus Yvan qui revenait à lui. Mais une bête féroce. Dans son sommeil, il avait vécu bien plus que ce qu’un homme peux supporter. Il ne prononça pas un mot.

L’inconnu n’eut pas le temps de réagir qu’Yvan était déjà sur lui. Il le frappa si fort qu’un seul coup suffit pour l’assommer.

Lorsqu’il se releva, Yvan croisa le regard de sa femme que se trouvait au fond du couloir. Elle ne reconnaissait pas son mari. Cet homme si doux, si attentionné, si aimant… Il venait de faire sortir une rage tel qu’elle se demandait si c’était bien lui.

- Ne t’approche pas. Retourne te coucher !

La curiosité prit le pas sur la peur. Elle s’approcha malgré l’avertissement de son mari.

Elle n’eut pas le temps de voir la rage qui envahissait le regard de son mari. Son visage fut déformé par le poing qui s’écrasa sur elle. Elle n’avait pas vu partir le coup. Son corps fut projeté contre le mur. Ce fut la tête qui toucha la première.

Elle ne mit que quelques secondes à mourir…

Yvan ne semblait pas se soucier du sort de sa femme. Il se jeta sur le corps inanimé et le traîna jusqu’à la porte de la cave. Une fois le corps balancé en bas des escaliers, il parti chercher son matériel.

Il courrait dans toute la maison. Il manqua de trébucher sur le corps de sa femme qui bloquait le couloir… Soudain il s’arrêta, sûr de se qu’il voulait faire ! Il avala les marches de la cave en un instant. Il attrapa le corps de l’intrus qu’il redressa contre un mur.

Quelques cordes, beaucoup de scotch et le tour était joué !

- Karl…

Un sourire immense déformait le visage d’Yvan.

- Karl, pourquoi être revenu ? Tu connais la sentence pourtant…

Avec ce qu’il lui avait donné, Yvan s’était assuré du sommeil de Karl pour un long moment. Et ce, malgré le programme qu’il lui réservait.

Un déclic. Un éclair dans ses yeux. La barbarie commençait.

C’est la cheville droite qui fut frappée la première. La pointe affûtée de la pioche perça la fine couche de chair avant de faire éclater les os dessous. Le bruit fut horrible mais il semblait donner plus de force et de conviction à Yvan. En retirant l’arme, le pied de Karl s’arracha légèrement… A peine relevée, la pioche s’abat à nouveau du coté gauche. Même scénario : la cheville explose.

Deuxième arme. On remonte le long du corps. Le genou n’oppose pas plus de résistance à la balle qui le traverse que la cheville à la pioche. Le deuxième genou est broyé de la même manière un court instant plus tard.

Aucun mouvement. Est-il humainement possible de résister à un tel déferlement de violence ?

La suite… Yvan attrape un énorme marteau et deux clous qui se trouvait un peu plus loin. Il commence alors à planter les poignets de sa victime l’un après l’autre dans le mur derrière lui.

La douleur devait très certainement commencer à parvenir au cerveau de Karl : ses paupières se mettait à bouger. Il allait se réveiller d’un instant à l’autre. Yvan devait faire vite et il le savait.

De toute façon, il ne lui restait plus qu’une chose à faire : le tuer. Le finir. Exterminer celui qui aurait pu faire tout rater, il y a quelques minutes.

Il sortit alors le couteau commando qu’il affectionnait tout particulièrement. Celui qu’il avait acheter en arrivant ici, au cas ou…

Le couteau fit rapidement le tour de la gorge de Karl. La plaie n’était pas très profonde, il fallait qu’il meure mais le moins vite possible. C’était tout aussi bien.

Yvan ne s’était pas rendu compte que les yeux de l’homme qui lui faisant face le fixaient. Lorsqu’il le vit, il se recula et tomba à terre. Il était assis devant son double qu’il venait de tuer. Enfin le croyait-il jusque là…

Soudain, les lèvres de Karl se mirent à bouger. Il voulait dire quelque chose. Il allait mourir mais avait un message à faire passer avant. Il ne put prononcer qu’un mot avant de rendre l’âme :

- Rebecca…

Yvan resta bloqué. A l’annonce de ce nom, son cerveau s’arrêta. C’était plus qu’il ne pouvait supporter. Il tomba à la renverse. Malheureusement pour lui, il ne saura jamais rien d’autre de ce qui est arrivé à Rebecca…

En tombant par terre, il bouscula les outils rangés pas loin. La fourche posée à l’envers s’écrasa sur lui. Les trois pics pointus s’enfoncèrent en lui.

[Memess]

Cette nouvelle me dérange ... la torture c'est pas trop mon truc, trop de mort (3personnages sur 3), la chute (c'est le cas de le dire) aurait pu être mieux réussie, je la trouve pas assez crédible (on ne tombe pas à la renverse comme ça, juste à cause d'un simple nom et la fourche malheureusement posée à l'envers qui tombe sur lui c'est vraiment pas de chance!)
Ce que je reproche surtout c'est le manque d'explication !
Je crois avoir reconnu l'auteur !
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[Fredo]

Désolé Anonyme 55 mais je n'ai rien compris. J'espère que ce dernier pourra nous expliquer le pourquoi du comment ...
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[luce]

oui, c'est vraiment dommage

un scénario sombre au départ, mais qui nous plonge dans des méandres absolument incompréhensibles...

j'attends aussi des explications

sinon, le style est resté le même
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[Flyos]

Vous aviez trouvé que c'était moi, Memess et Luce ???

Vous vouliez une explication, la voici :

Au début, j'avais plein d'idée, je suis parti dans le délire un peu sauvage, psychopate. J'avais d'ores et déjà choisi de faire quelque chose d'assez "dégueu", voir choquant.
Après, comme dit Memess, on accroche ou pas...

Etant donné que je voulais pousser ce côté gore et que je voulais pas faire une nouvelle trop longue, j'avais décidé de faire quelque chose d'assez mystérieux. Sans explication.

Je suis parti comme un fou sur la début de la nouvelle mais après quelques temps, allez savoir pourquoi, j'ai perdu ma motivation. Du coup, je ne voulais plus la poster et j'ai arrêté.
La veille du dernier jour, ma copine me demande où j'en suis et résultat des courses : couteau sous la gorge pour que je termine!

Je m'y suis remis et j'ai pondu ce truc sans être dedans. J'ai suivi le fil conducteur de mon idée, mais je n'ai pas poussé plus loin que ça ce que j'ai écris. Je n'ai rien relu, rien reformuler. On peux appeler ça un brouillon...

Ce n'est pas du tout un manque de respect pour ceux qui ont lu, je voulais finalement juste participer parce que je trouve l'idée terrible.

[Fredo]

Tu as bien fait de participer et je te remercie sincèrement pour ces explications !!!!
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[Memess]

Merci pour les explications !
Je croyais que c'était Chtuhlu car il avait déjà écrit une nouvelle assez gore ...
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