Voir le sujet précédent :: Voir le sujet suivant |
Auteur |
Message |
El Marco Charlie "Bird" Parker (modo)
Age: 45 Inscrit le: 30 Avr 2004 Messages: 11641 Localisation: Alpes-Maritimes
|
Posté le: Mer Jan 15, 2025 6:59 am Sujet du message: The Fisherman, de John Langan |
|
|
Citation: | Au nord de l'État de New York, dans les bois de Woodstock, Dutchman's Creek coule paisiblement. Une rivière poissonneuse mais quasi inaccessible, et bien plus profonde qu'il n'y paraît... Ce matin-là, Abe et Dan - deux veufs liés par la solitude et l'amour de la pêche - décident de tenter l'aventure. Surpris par une pluie torrentielle, ils se réfugient au Herman's Diner, dont le patron va leur raconter l'incroyable histoire de Dutchman's Creek. "Folklore", pensent-ils. Pourtant, ils appartiendront bientôt corps et âme à cette légende aussi ancienne que ténébreuse... |
|
|
Revenir en haut de page |
|
|
El Marco Charlie "Bird" Parker (modo)
Age: 45 Inscrit le: 30 Avr 2004 Messages: 11641 Localisation: Alpes-Maritimes
|
Posté le: Mer Jan 15, 2025 7:00 am Sujet du message: |
|
|
Ma chronique pour ce gros coup de cœur sur Polars Pourpres :
Citation: | Un cancer et un accident de la route : voilà ce qui a réuni Abe et Dan, deux collègues de travail à IBM. Le premier a perdu son épouse à cause de la maladie, le second sa femme et ses deux enfants après un carambolage. Tous les deux passionnés de pêche, meurtris par le deuil, ils finissent par se rendre dans les bois de Woodstock, là où coule la Dutchman’s Creek. Il se dit bien des choses au sujet de cette rivière, des légendes circulent, et la plus impressionnante d’entre elles est racontée aux deux camarades par un autochtone. Une histoire tout bonnement démentielle qui va peut-être trouver des échos dans leur présent – des résonances d’abomination.
Ce roman de John Langan saisit dès les premières pages. Le style est magnifique, l’écriture travaillée, et certains passages sont de purs régals littéraires. On apprend ainsi à mieux connaître nos deux protagonistes, tous les deux mutilés par la mort – les passages relatifs à Dan et au feu tricolore où sont décédés les siens sont de toute beauté. Mais quand Howard, le patron du restaurant, commence à leur narrer l’incroyable histoire liée à la Dutchman’s Creek, le lecteur comprend rapidement que tout va basculer. C’est un récit fort, dense et puissant, très circonstancié, nourri au lait maléfique de ce qui se fait de mieux dans le domaine, quelque part à la lisière entre Stephen King, Howard Phillips Lovecraft, Edgar Allan Poe, ou Peter Straub. Ça commence par ce passé relatif à l’édification de ce lac artificiel avant de basculer sur le décès de la conjointe de Cornelius Dort et de l’arrivée d’un mystérieux « Invité » : il y sera question, sans rien vouloir divulgâcher, de déchéance autant que de rédemption, d’amour et d’épouvante, d’occultisme et de perte de la raison, avant qu’Abe et Dan ne fassent à leur tour connaissance avec la malédiction des lieux. John Langan tisse une trame remarquable, gothique et machiavélique, où le surnaturel côtoie le plausible – et c’est probablement ce qui constitue l’une des forces majeures de cet ouvrage. D’ailleurs, de nombreux moments resteront longtemps en tête, comme ces interventions méphitiques du Schwarzkünstler – « l’Artiste noir » –, le combat des villageois contre celui-ci, ou encore les sordides péripéties de nos personnages centraux, bien moins héros que victimes.
En plus d’être un objet admirable, ce livre joue adroitement sur les codes du genre tout en y apportant sa propre touche d’humanité et ses élans de férocité. En plus d’être hameçonné, le lecteur gardera longtemps à l’âme les crochets acérés de cette chronique tumultueuse.
|
|
|
Revenir en haut de page |
|
|
|
|
|
Vous ne pouvez pas poster de nouveaux sujets dans ce forum Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum Vous ne pouvez pas éditer vos messages dans ce forum Vous ne pouvez pas supprimer vos messages dans ce forum Vous ne pouvez pas voter dans les sondages de ce forum
|
|