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Dégradation - Benjamin Myers (Seuil)
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norbert
Serial killer : Hannibal Lecter


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Le Serment des Limbes

MessagePosté le: Sam Nov 17, 2018 12:51 am    Sujet du message: Dégradation - Benjamin Myers (Seuil) Répondre en citant

Acclamé par la critique outre-Manche qui le place dans la lignée du Britannique Robin Cook, l'Anglais Benjamin Myers signe avec Dégradation (Turning Blue) son premier roman traduit en France (par Isabelle Maillet), publié dans la collection Cadre Noir du Seuil.






Le livre :

Au plus profond de l'hiver, dans la lande rugueuse et désolée du nord de l'Angleterre, une jeune fille disparaît.
Deux hommes la recherchent : le détective James Brindle, solitaire, taciturne, obsessionnel, et Roddy Mace, ex-journaliste des tabloïds fuyant son passé de débauche à Londres.

Ils ne tardent pas à dénicher le suspect idéal : Steven Rutter, terrifiant personnage, plus proche de la bête sauvage que de l'homme, qui vit retiré dans une ferme isolée et rumine de sombres secrets.

Mais il n'est pas le seul, et ce qui s'annonçait comme un banal fait divers va bientôt basculer dans l'horreur, à mesure que Brindle et Mace plongent dans les coulisses insoupçonnées de la vie du hameau.



« Noir, rural, décadent et dépravé. En contrepoint aux horreurs absolues qu’il décrit dans toute leur violence graphique, Myers donne vie au paysage avec un aplomb lyrique et une maîtrise narrative qui emportent tout. »
VAL McDERMID, The Guardian




>> Lire les premières pages



>> Le site de l'auteur : http://benmyers.com/




L'auteur :

Benjamin Myers est né à Durham en 1976 et vit aujourd’hui dans la campagne du Yorkshire, dont il a fait le décor de prédilection de ses romans.
Ancien journaliste spécialisé en musique, il est l’auteur d’une œuvre déjà conséquente, à paraître aux éditions du Seuil.
Dégradation est son premier livre traduit en France.



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norbert
Serial killer : Hannibal Lecter


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Le Serment des Limbes

MessagePosté le: Dim Nov 18, 2018 6:37 pm    Sujet du message: Répondre en citant




>> La chronique de Jean-Marc Laherrère sur Actu du Noir :

Citation:

Dégradation, une superbe découverte



Un nouveau venu anglais en cette rentrée au Seuil : Benjamin Myers, Dégradation.
Une vision bien noire des landes du nord de l’Angleterre.


Au nord de l’Angleterre, un paysage rude, sillonné par les randonneurs l’été, vide l’hiver.
Dans ce paysage, un bourg, et une jeune fille Melanie Muncy qui disparait, alors qu’elle était allée se promener avec son chien.
Ses parents possèdent la plus belle propriété du village, mais ils n’y sont guère aimés.
Alors que la neige menace de bloquer la vallée, seuls deux personnes vont s’intéresser à cette disparition : James Brindle, flic d’une unité d’élite chargée des crimes les plus horribles, maniaque, névrosé, incapable de se lier avec ses semblables, et Roddy Mace, ancien journaliste d’un tabloïd londonien qui est venu se perdre, ou se retrouver dans un petit journal du nord du pays.

Tout de suite les soupçons se portent sur Steven Rutter, un rustre qui vit à l’écart, dans une ferme qui tombe en ruine.
Le suspect idéal, bestial, sale, inquiétant.
Leur enquête va les mener beaucoup plus loin, et révéler que Steven Rutter n’est peut-être pas l’homme le plus dangereux de la région.


Qu’est-ce qui fait que ce roman est fascinant, alors qu’un autre, que l’on pourrait résumer de la même façon, ne sera qu’une bouillie insipide recyclant pour la centième, millième fois des recettes éculées ?
Parce que des romans qui tournent autour de la disparition d’une jeune fille avec des enquêteurs atypiques, dans un environnement bien sale, il y en a des cartons.


Je pourrais répondre en deux mots : « l’écriture », et vous seriez en droit de me dire : c’est un peu court jeune homme (même si ça fait longtemps que je ne suis plus jeune).
Donc je vais essayer de développer.


Pour commencer, le culot de la construction : On sait très vite ce qu’il s’est passé, et qui est le coupable.
L’auteur ne joue donc pas sur le suspense, et la disparition initiale n’est qu’un prétexte.
Et pourtant il va y avoir quelques révélations en cours d’histoire, et même une fin assez ouverte d’une certaine façon.


Ensuite les personnages.
Et deux en particulier : James Brindle est exceptionnel.
Et cela parce que Benjamin Myers ne se contente pas de nous dire qu’il est maniaque.
Il nous fait rentrer dans sa tête, nous perturbe avec ses tics et ses tocs, arrive même à rendre attachant un individu que l’on trouverait insupportable en vrai.
Et que dire de Steven Rutter ?
Immonde, bestial, vivant dans une misère culturelle, émotionnelle, sanitaire incroyables, mais qui prend chair, que l’on comprend petit à petit, et surtout, qui est absolument crédible et incarné, à l’inverse de certains croquemitaines et autres serial killers sensés nous effrayer.
Rutter est effrayant, mais plus que ça, il est pathétique et émouvant.
Le voilà le véritable tour de force, ce qui donne une force incomparable à Dégradation.
D’autant plus que tous les personnages secondaires sont réussis, jusqu’aux ombres menaçantes que l’on devine au second plan.


Ajoutez à cela la description d’une société sous la coupe de quelques mâles dominants immondes, dignes de Ted Lewis (si vous ne connaissez pas Ted Lewis, qui a inspiré des auteurs comme Robin Cook ou David Peace, précipitez-vous) et des descriptions de paysages époustouflantes.


Touillez, laissez mijoter, et vous avez un superbe roman noir, étouffant et émouvant, un diamant noir qui vous laissera des images, des scènes et des gens gravés dans la mémoire.



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Hoel
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Le Vol des Cigognes

MessagePosté le: Dim Nov 18, 2018 6:48 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Je me le suis pris, je le lirai prochainement, qu'il soit finaliste du PPP ou non.
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Jules Renard (1864-1910)

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norbert
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Le Serment des Limbes

MessagePosté le: Dim Nov 18, 2018 9:03 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Hoel a écrit:
Je me le suis pris, je le lirai prochainement, qu'il soit finaliste du PPP ou non.



Idem.
En plus, j'avais guetté sa sortie dès le début de l'été car en avril ou mai dernier, Dominique Maisons, qui venait de le lire en avant-première et de se prendre une claque, en avait fait sur Facebook un court retour plus qu'enthousiaste et me l'avait vivement conseillé, le comparant lui aussi à Ted Lewis ou à J'étais Dora Suarez de Robin Cook.







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Emil
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Miserere

MessagePosté le: Dim Nov 25, 2018 5:12 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Citation:
Ironheart


Je viens de faire le tour des romans sélectionnés en regardant leurs critiques sur Amazon et Babelio.

Dégradation n'a aucun avis en français sur Amazon.
Et sur Babelio, la moitié des critiques sont déplorables et sont négatives tant sur la forme que sur le fond


Voici une chronique positive, de la petite souris Passion Polar :


Citation:
Je dis souvent qu’un bon auteur, à fortiori un grand écrivain, se reconnait à sa capacité à transcender un sujet éculé et à donner à son lecteur cette jubilation qui fera qu’en refermant son livre, il aura malgré tout cette satisfaction d’avoir lu un sacré bouquin.
Prenez un trou paumé de la campagne anglaise. Une jeune fille sortie promener son chien qui fera une mauvaise rencontre et ne rentrera pas vivante de sa ballade ; un garçon violent, impulsif et dérangé qui a vécu seul avec sa mère jusqu’à sa mort ; un riche notable père de l’adolescente assassinée ; un flic dont la dernière enquête a été un fiasco et un journaliste rincé, ex-star de la presse londonienne et qui revient s’enterrer chez lui.
Rajoutez-y des secrets bien enfouis dans la mémoire des habitants du coin et les paysages sauvages de cette contrée anglaise et vous aurez les ingrédients d’une histoire mainte fois racontée, mais que va pourtant magnifier avec brio un Benjamin Myers particulièrement inspiré.
Alors, ne résistez pas à son invitation, suivez-le dans cette ruralité tellement sombre de ce coin d’Angleterre. Un lieu où tout le monde se connait, se sert les coudes et où tout est tu. Un endroit où le mal s’est répandu comme une mauvaise herbe rampante, et dont le lecteur finira par découvrir les putrides racines.
La force première de Benjamin Myers est son écriture. Un style débridé qui s’affranchit des virgules, et quelques fois du verbe, comme pour donner l’impression que rien ne peut ralentir l’enfoncement dans cet univers morbide dans lequel glisse progressivement le lecteur.
C’est le choix d’une construction narrative singulière, plaçant celui-ci tantôt du côté des « mauvais », tantôt des « bons », n’offrant aucun un suspens (le coupable étant connu d’emblée) mais invitant au décorticage d’une mécanique insidieuse et perverse.
C’est aussi cette capacité extraordinaire à faire rentrer en résonance les paysages, immenses, vides, parfois désespérants, décrits de manière magistrale, et la profondeur de cette noirceur qui les hante.
Ce sont enfin les personnages qui imprègnent durablement la mémoire.
À l’image de Steven Rutter, un être malsain, monstrueux, plus animal qu’humain, porté par ses pulsions destructrices. Une bête puante et crade, qui n’éprouve aucune empathie pour la vie.
Là encore, le talent de Benjamin Myers opère. L’auteur ne se contente pas de nous donner une vision extérieure et superficielle du monstre, mais nous offre une plongée vertigineuse dans son esprit malade et atrophié, remontant dans ce qui fut son histoire, pour découvrir un être plus maléfique que lui : sa mère.
Une mère, matrice de sa vie et de sa déchéance, qui n’a eu de cesse de le torturer psychologiquement y compris après sa mort, pour engendrer l’immonde créature qu’il est devenu.
Et dans cette communauté, de nantis et de miséreux, certains sauront manipuler à leurs profits les penchants violents et funestes de Steven Rutter, pour assouvir leurs propres perversités cachées sous le vernis de la respectabilité. Ce personnage n’est pas sans rappeler celui de Mc Cormack dans « un enfant de dieu ».
« Dégradation » est un roman vraiment réussi , loin d’être la énième resucée d’une thématique épuisée. Myers montre, ne dissimule rien, ne se fait jamais moralisateur. Il donne à voir une communauté en déliquescence, dissèque l’origine du mal.
Dès lors certaines scènes sont crues, dures, violentes, sans jamais plonger le lecteur dans un voyeurisme gratuit.
Beau travail d’écriture que celui que signe là Benjamin Myers. Certains disent qu’il y a du David Peace dans sa plume.
Alors, quant à l’idée de lire son prochain roman, on s’en réjouit par avance !

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Ironheart
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MessagePosté le: Dim Nov 25, 2018 8:13 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Merci Emil !

C'est trop marrant de lire les critiques des uns et des autres. Devant tant de divergence, on se demande si les lecteurs ont tous tenu la même mouture dans leurs mains !
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Emil
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MessagePosté le: Dim Nov 25, 2018 8:35 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Quand un résumé me plaît et me donne envie de decouvrir le livre, je n'aime pas trop lire de critiques le concernant.
Vos avis, maintenant que je connais vos goûts sont des sources sûres ! Ça me suffit Wink
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Le Juge Wargrave
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MessagePosté le: Dim Nov 25, 2018 10:10 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Emil' a écrit:
Quand un résumé me plaît et me donne envie de decouvrir le livre, je n'aime pas trop lire de critiques le concernant.
Vos avis, maintenant que je connais vos goûts sont des sources sûres ! Ça me suffit Wink


Pareil. Smile
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Hoel
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MessagePosté le: Dim Nov 25, 2018 10:35 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Pareil. Si je décide de lire un livre alors je ne lis plus les critiques, ne serait-ce que pour ne pas être influencé pour écrire la mienne.
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MessagePosté le: Dim Nov 25, 2018 10:39 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Moi c'est surtout pour éviter un vilain spoiler.
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MessagePosté le: Lun Nov 26, 2018 12:25 am    Sujet du message: Répondre en citant

Oui, c'est aussi une des raisons.
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norbert
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MessagePosté le: Mar Déc 04, 2018 10:29 am    Sujet du message: Répondre en citant




Vraiment impressionnant !
Je n'en suis qu'à la page 250 sur 392 mais j'ai le plus grand mal à le lâcher.. Intrigue addictive et ultra-réaliste (m'étonnerait pas que l'auteur se soit inspiré d'un fait divers par exemple), atmosphère oppressante, construction ingénieuse, personnages étonnants, écriture et style superbes, Dégradation fait pour moi d'ores et déjà partie de ce que j'ai lu de mieux et de plus fort ces dernières années.
Une formidable découverte et un auteur à suivre de très près pour tous les amateurs de noir - et de suspense psychologique.
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MessagePosté le: Mar Déc 04, 2018 10:38 am    Sujet du message: Répondre en citant

Cool ! Je sens que l'on va se régaler cette année avec le prix découverte Wink
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Ironheart
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MessagePosté le: Mer Déc 26, 2018 8:57 pm    Sujet du message: Répondre en citant

L'absence de ponctuation rend la lecture extrêmement pénible quand même.
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norbert
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Le Serment des Limbes

MessagePosté le: Mer Déc 26, 2018 10:21 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Ironheart a écrit:
L'absence de ponctuation rend la lecture extrêmement pénible quand même.


Il s'agit des virgules et des tirets pour les dialogues. On s'y fait très vite, ne t'inquiète pas !
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