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La Famille Winter - Clifford Jackman (10-18)

 
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norbert
Serial killer : Hannibal Lecter


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Le Serment des Limbes

MessagePosté le: Dim Oct 01, 2017 11:22 am    Sujet du message: La Famille Winter - Clifford Jackman (10-18) Répondre en citant

Beau succès critique et public outre-Atlantique et finaliste de prestigieux prix littéraires, La Famille Winter du Canadien Clifford Jackman vient de paraître en grand format chez 10-18, traduit par Dominique Fortier.






Le livre :

Un western à la Sam Peckinpah retraçant l’épopée d’une famille de bandits impitoyables, depuis sa genèse durant la guerre civile jusqu’à sa dissolution à la fin du XIXe.

Aux pires heures de la guerre de Sécession, une poignée de soldats se reconvertit en une sinistre fratrie : la Famille Winter.
Il y a le tueur psychopathe Quentin Ross, les frères Empire qui rivalisent de cruauté et de bêtise, Fred, l’esclave qui a repris sa liberté à coups de hache, l’enfant prodige Lukas Shakespeare…
Et au centre de cette tempête malveillante se tient l’insondable Augustus Winter.
Un homme doté d’une résistance pathologique aux règles de la société et d’un don surnaturel pour la boucherie.
Parcourant le territoire sauvage des États-Unis, les mercenaires de Winter tantôt défendent les avancées de la civilisation et tantôt s’y opposent farouchement, laissant dans leur sillage plus de morts que de vifs.



« À la fois calculateur et poétique. » Craig Johnson

« Brutal. Nihiliste. Sans concessions. » Craig Davidson

« Sadique, mais fascinant. » The New York Times Book Review





>> Le site de l'auteur : http://winterfamilybook.com/

>> Sa page Facebook : https://www.facebook.com/cliffordthomasjackman/





L'auteur :

Né à Deep River, dans l’Ontario et élevé à Ottawa, Clifford Jackman a étudié le droit avant de devenir avocat, profession qu’il continue d’exercer en parallèle de l’écriture.
Ce fan de Stephen King et Cormac McCarthy a écrit des recueils de nouvelles et un roman avant son très remarqué La Famille Winter, sélectionné pour le Prix Giller et finaliste du Prix littéraire du Gouverneur général au Québec.



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norbert
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MessagePosté le: Dim Oct 01, 2017 11:31 am    Sujet du message: Répondre en citant




>> Et déjà un beau 8/10 sur PP de la part de Dany33 :

Citation:


Que ceux qui s’attendent à une saga familiale dans la tradition de l’American way of life s’abstiennent, nous avons entre les mains un vrai western digne d’une adaptation hollywoodienne…
Famille… non, gang de malfrats… oui !

Pendant la guerre de sécession il y avait les nordistes, les sudistes et les opportunistes… notre famille Winter, constituée de jeunots, délinquants ou déserteurs, sans compassion, et même pour certains prêts à endosser la cagoule du Klan.
Ils se retrouvent quelques années après pour « faciliter » l’expression de la démocratie à Chicago en aidant les Républicains.

Des aventures sanglantes, parfois loufoques, souvent racistes et toujours financièrement alléchantes qui se terminent en une apothéose que ne devrait pas renier Quentin Tarantino, avec une galerie de personnages atypiques, très hauts en couleurs (toutes couleurs d’ailleurs).
Un troisième roman foudroyant, le premier traduit en français, pour ce juriste canadien qui a cependant choisi de situer son action dans les tous nouveaux Etats (presque) Unis.
Très bon moment de lecture, dépaysant tant par l’époque que par les décors !



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norbert
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MessagePosté le: Lun Oct 30, 2017 7:26 pm    Sujet du message: Répondre en citant




>> La chronique de Jean-Marc Laherrère sur Actu du Noir :

Citation:

Un grand western chez 10×18



Je ne savais pas que 10×18 éditait des westerns.
Avec La famille Winter de Clifford Jackman j’ai pris une très grosse claque.


Georgie, 1864, en pleine guerre de sécession.
Le général Sherman décide d’envoyer devant son armée qui vient de brûler Atlanta des prospecteurs et éclaireurs qui permettront aux soldats de se nourrir sur le terrain.
Quand il confie un groupe au lieutenant Quentin Ross et à ses hommes il ne sait pas qu’il vient d’ouvrir la boite de Pandore.

La bande passe sous l’influence de Augustus Winter, jeune homme inflexible, meurtrier doué et n’obéissant à aucune règle.
Pendant des années, ils vont semer la terreur et le sang du sud-est à Chicago, en passant par le Mexique et l’Arizona.
Jusqu’à ce que la « civilisation » réduise peu à peu son territoire, comme elle a détruit celui des indiens et des bisons.


Quelle claque que ce western, quel souffle, quelle passion, un vrai bonheur.
De l’aventure, des paysages grandioses, des événements en technicolor et grand écran, des personnages immenses, fous, excessifs en tout, des scènes d’action millimétrées, et en prime, une réflexion sur la responsabilité, la violence, le mal, individuels et collectifs.
Le tout à une époque charnière où, peu à peu, les espaces de nature sauvage cèdent la place à une société de plus en plus maîtrisée (ce qui ne veut pas dire de moins en moins violente).


Comme le dit Augustus, qui n’est pas, loin s’en faut un enfant de cœur, en pensant à ce que la civilisation a fait à l’ouest américain et ses habitants : « J’ai regardé un homme civilisé tout seul. On ne peut comprendre un homme civilisé qu’en tant que partie d’un ensemble plus grand. Ils forment quelque chose quand on les considère tous ensemble. On prend un tas d’hommes gentils, civilisés, on les met ensemble, et on se retrouve avec quelque chose qui ressemble beaucoup à toi et moi. En plus méchant c’est tout. »


Ajoutez un vrai sens du récit, des moments d’anthologie (comme toute la période des élections truquées à Chicago et la violence qui en résulte), et vous avez un roman absolument inoubliable.


C’est un roman d’aventure, c’est un roman historique, c’est un western, c’est un grand roman noir, c’est un roman indispensable.



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norbert
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MessagePosté le: Lun Déc 04, 2017 2:33 pm    Sujet du message: Répondre en citant




>> La chronique de Stéphane Dubreil dans Guerres & Histoire :

Citation:

La Famille Winter. Clifford Jackman


Clifford Jackman fait une entrée fracassante dans le monde du thriller historique avec la sortie de La Famille Winter : une bande de soldats nordistes, dirigée par Augustus Winter, sème la terreur dans l'Ouest américain.
Un grand livre.




N'espérez pas trouver dans La Famille Winter la moindre trace de compassion, de gentillesse ou d'espoir.
Le livre de Clifford Jackman est une chevauché nihiliste et violente dans les Etats-Unis pendant et après La Guerre de Sécession.
En contre point maléfique d'une nation qui se construit après la guerre civile, ce roman renverse une proposition traditionnelle des romans de guerre : des soldats perdus sortent du conflit sans repères moraux, sans limite sociale.
Jackman met en scène des hommes qui ne sont pas perdus par la guerre, ils sont y sont entrés avec l'envie de tuer, de voler, de violer et de piller tout ce qu'ils peuvent le plus légalement du monde.
Ils y prennent goût.


Dans cet espace/temps où tout est permis, ils ne cherchent pas la richesse, ils guettent l'adrénaline, l'excitation que leur procure la violence, souvent gratuite.
Ces hommes, Quentin le psychopathe, les frères Empire, deux idiots amoraux, Fred, un esclave qui a repris sa liberté en tuant son propriétaire à coup de hache, plus un ou deux alcooliques, se sont rencontrés alors que l'armée nordiste est en train de gagner la guerre.
Ils vont se trouver un chef, un gourou encore plus violent, encore plus terrifiant qu'eux-mêmes.
L'insondable Augustus Winter, dont le regard clair glace le sang de ses futures victimes.
Augustus ne paie pas de mine, mais très vite, il se révèle.
On comprend vite qu'il dirige sa bande de cinglés par l'exemple de son courage et la peur qu'il inspire.
Après avoir quitté l'armée, certains sont capturés.
Les autres s'échappent pour continuer à semer la terreur.
Tous vont se retrouver à Chicago, en hommes de main d'un parti politique qui veut gagner les élections.
Les hommes politiques n'auraient pas dû jouer à ça...


Pour la Famille Winter, tout est bon à pendre du moment qu'il y a des coups de feu et des morts en perspectives.
Ils se vendent au plus offrant quitte à le trahir sans hésitation.
Alors que le pays se construit et commence à se pacifier, la famille Winter devient une verrue à brûler.
D'autres méchants vont tenter de se charger d'eux.


L'écriture de Clifford Jackman saisit dès les premières pages, il tient son lecteur par le col, bien serré jusqu'au bout.
Impossible d'échapper à la puissance de ce style à la fois poétique et réaliste.
Il sait très vite planter une atmosphère, décrire un lieu, un personnage.
On les voit, on sent leur sale odeur, on entend leurs ricanements, on tremble quand ils tirent....
Et ils tirent beaucoup...


Commencer La Famille Winter, c'est comme subir un tremblement de terre ou sentir dans son dos l'arrivée de La Horde sauvage.
Rien ni personne de peut arrêter la chevauchée d'Augustus Winter et de ses tarés, leur destin semble écrit, et Jackman nous a assis sur une selle avec eux.
Ce livre n'est pas un livre pour les cœurs sensibles...



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scarabe
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MessagePosté le: Lun Déc 04, 2017 4:01 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Je n'avais pas vu ton premier message. Je crois que je vais me l'offrir pour Noël celui-là !
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norbert
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MessagePosté le: Lun Déc 04, 2017 6:20 pm    Sujet du message: Répondre en citant

scarabe a écrit:
Je n'avais pas vu ton premier message. Je crois que je vais me l'offrir pour Noël celui-là !


Et moi je pense attendre... demain, et même me faire un pack de deux avec :



Wink
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scarabe
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MessagePosté le: Lun Déc 04, 2017 7:33 pm    Sujet du message: Répondre en citant

ah oui, j'ai lu un article sur celui-là aussi. Pas l'air mal également.
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MessagePosté le: Lun Déc 04, 2017 10:56 pm    Sujet du message: Répondre en citant




scarabe a écrit:
ah oui, j'ai lu un article sur celui-là aussi. Pas l'air mal également.



Que des bons échos, et il faut lire aussi l'excellente chronique de Marco sur ce roman (ici sur le forum), elle donne vraiment envie : même moi il me tentait depuis un moment, mais je ne pensais pas qu'il soit aussi bon que ça !
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Hoel
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MessagePosté le: Lun Déc 04, 2017 11:04 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Il est sur le haut de ma PAL également, je vous redis ça bientôt.
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Quand je pense à tous les livres qu'il me reste à lire... J'ai la certitude d'être encore heureux.
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MessagePosté le: Lun Déc 04, 2017 11:17 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Hoel a écrit:
Il est sur le haut de ma PAL également, je vous redis ça bientôt.



Lequel, du coup ? La Famille Winter ?
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Hoel
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Le Vol des Cigognes

MessagePosté le: Mar Déc 05, 2017 12:05 am    Sujet du message: Répondre en citant

Nope, Dans les eaux du Grand Nord.
Pour l'autre, c'est pas encore tout à fait la saison, isn't it?
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Fredo
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Le Vol des Cigognes

MessagePosté le: Jeu Jan 18, 2018 2:40 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Pris cet après-midi, j'étais passé à côté de ce sujet que je découvre à l'instant.
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norbert
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MessagePosté le: Sam Mar 24, 2018 12:30 pm    Sujet du message: Répondre en citant




>> La chronique de Yan sur Encore du Noir :

Citation:

La Famille Winter, de Clifford Jackman



En 1889, dans l’Oklahoma, une bande de criminels s’apprête à déferler sur la communauté qui les a payés pour la débarrasser d’indiens encombrants.
Ce groupe éclectique de desperados, se fait appeler la Famille Winter, du nom de son meneur, l’inquiétant Augustus Winter.
Pourtant, ce jour de 1889, l’un d’entre eux trahit le groupe.


Depuis les dernières années de la guerre civile, cette bande, composée à l’origine de soldats de l’Union et de quelques mercenaires pour semer la terreur derrière les lignes confédérées, s’est étoffée pour devenir un attelage regroupant les pires crapules et psychopathes, et c’est l’histoire de cette trajectoire sanglante, de 1864 aux dernières années du XIXème siècle qu’entreprend de conter ici Clifford Jackman.


Pour ce faire, l’auteur canadien plonge ses personnages au cœur des bouillonnements de l’Histoire, de la Géorgie tombant sous la coupe des forces de l’Union dans la violence à la colonisation des territoires indiens de l’Oklahoma, en passant par les conflits électoraux de l’abattoir géant qu’est Chicago, disputée par Républicains et Démocrates.
Bref, il entraîne le lecteur derrière le rideau d’une démocratie en train de se forger sur le sang et les ruines et dont la Famille Winter, après avoir eu son utilité, n’est devenu qu’un parasite gênant et d’un type particulièrement agressif.


Cette façon d’aborder l’histoire du côté des salauds fait tout l’intérêt de ce roman épique qui ne manque pas de sel et ponctué de quelques scènes proprement hallucinantes.
Intéressants aussi, quelques-uns de ces personnages, tiraillés entre leur idée du bien et la conscience qu’ils ont de se trouver embringués dans une folie qui les dépasse.
Ainsi en va-t-il de Fred l’ancien esclave, de Jan le soldat enrôlé de force dès sa descente de bateau en arrivant d’Europe, de Bill Bread l’indien poursuivi par ses démons ou de Matt Shakespeare.
Étonnamment, ce sont en fin de compte les deux meneurs, Augustus Winter et Quentin Ross qui apparaissent comme les plus monolithiques là où l’on sent que l’auteur voudrait en faire – en particulier pour Winter – des êtres énigmatiques.
Ross est un cliché de psychopathe esclave de ses bas instincts, Winter un de ces anti-héros fantomatiques au passé douloureux que l’on a maintenant l’habitude de croiser.


Tout cela fait de La Famille Winter un western d’une rare violence, très prenant, certes, parfois très fin sous l’apparent déchaînement, mais aussi parfois écrasé sous le poids des clichés à la fois du western et du thriller.
Le plaisir de lecture est indéniable, tout comme le fait que Jackman sait mener un récit, mais on est tout de même loin de la complexité et de la force de l’écriture d’un Méridien de sang de Cormac McCarthy ou d’un Crépuscule sanglant de James Carlos Blake, pour ne citer qu’eux.



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El Marco
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Les Rivières Pourpres

MessagePosté le: Lun Mai 07, 2018 5:34 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Ma chronique sur Polars Pourpres :

Citation:
Augustus Winter. Tel est le nom d’un chef de gang qui sévit aux Etats-Unis à la fin du XIXe siècle. Il dirige une bande de tueurs, sociopathes, ne laissant dans leur sillon que hurlements et cadavres. Une horde d’assassins dont il faut comprendre la genèse pour mieux en apprécier la trajectoire létale.

Avec ce premier roman, Clifford Jackman frappe fort. L’archétype du coup ravageur : porté avec intelligence, force, et sur un point névralgique. La construction du territoire américain est souvent sacralisée, presque mythologique, et sert de fondement à la culture de la nation. Ici, c’est un pan extrêmement sombre et sauvage qui est décrit à travers l’évocation d’un essaim de meurtriers. Augustus Winter, le dandy tueur, dont le corps porte encore les stigmates de « l’éducation » prodiguée par son père, placide et doué d’une riche culture, aux cheveux filasse et aux yeux dorés. Bill Bread, l’Amérindien, buveur invétéré. Quentin Ross, menteur endurci et assassin redoutable. Fred Johnson, l’esclave qui n’a brisé ses chaînes qu’au prix d’un furieux carnage. Lukas Shakespeare, un gamin redoutable au six-coups. Les trois frères Empire, aussi sanguinaires que stupides, à moins que ça ne soit l’inverse. Au gré du livre, on suit la construction de cette escouade de monstres, depuis la Guerre de Sécession, en Géorgie, en 1864. Des êtres déjà sinistres isolés les uns des autres, mais que la tragédie du conflit, les errements et la déliquescence vont conduire aux pires exactions. Ils deviendront des hommes de mains redoutés, jusqu’aux élections municipales de Chicago en 1872, et sceller leur destin commun en Oklahoma au début de la dernière décade du dix-neuvième siècle. Clifford Jackman aurait pu signer un énième western, crépusculaire et violent, à la manière de ce qui se fait en littérature ou au cinéma, et avec tout le talent de sa langue si particulière, hautement poétique dans sa prose, le lecteur aurait de toute façon été conquis. Mais il pousse l’exigence scénaristique jusqu’à proposer, à l’aide de chapitres courts et impétueux, une nouvelle lecture de la légende du Far West, où les pires crapules mettent en relief avec un terrible cortège d’ombres et de sang la conquête de l’Ouest, les appétits politiques de ceux qui veulent mettre à profit une telle violence tarifée, et la déchéance de ces individus, chassés de la Terre promise.

Un ouvrage à l’image des personnages qu’il met en scène : torturé, aliéné et sublime de contradictions. Encensé par Craig Johnson et Craig Davidson, voilà un western vespéral où un méphitique soleil se couche sur les silhouettes inquiétantes de cowboys enténébrés, loin des images éculées des braves redresseurs de torts et autres justiciers solitaires.

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