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Bagdad, la grande évasion ! - Saad Z. Hossain (Agullo)

 
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norbert
Serial killer : Hannibal Lecter


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Le Serment des Limbes

MessagePosté le: Mer Mai 17, 2017 7:50 pm    Sujet du message: Bagdad, la grande évasion ! - Saad Z. Hossain (Agullo) Répondre en citant

Pépite inclassable en provenance du Bangladesh (bien qu'écrite en anglais) qui a été lors de sa parution élue livre de l'année par le Financial Times et qui commence déjà à enthousiasmer les critiques en France, Bagdad, la grande évasion ! de Saad Z. Hossain vient de paraître chez Agullo Editions, traduit par Jean-François Le Ruyet.






Le livre :

« Il devrait avoir un procès.
- Par la corde ou par les armes ?
- Un procès équitable.
- De quoi tu parles, merde ? »


Prenez une ville ravagée par la guerre : Bagdad, 2004.
Prenez deux types ordinaires qui tentent de survivre ; ajoutez un ex-tortionnaire qui veut sauver sa peau, un trésor enfoui dans le désert, un GI bouffon mais pas si con.
Incorporez un fanatique religieux psychopathe, un alchimiste mégalo, une Furie et le gardien d'un secret druze.
Versez une quête millénaire dans un chaos meurtrier chauffé à blanc ; relevez avec sunnites, chiites, mercenaires divers et armée américaine.
Assaisonnez de dialogues sarcastiques et servez avec une bonne dose d'absurde.

Entre Kurt Vonnegut, Indiana Jones et Les Rois du désert, un roman furieusement drôle qui pointe la folie de la guerre tout en donnant une voix (et une puissance de frappe) à ceux qu'on nomme d'habitude « dommages collatéraux ».




« La guerre du Golfe a peut-être bien trouvé son Catch-22. » Financial Times

« Un merveilleux mélange des genres, mêlant l'atmosphère viscérale d'un film de guerre avec le nihilisme décontracté de Catch-22 ou de Mash. S'ajoute à cela une quête au trésor à la Indiana Jones... Un vrai roman d'aventure gonzo ! » Kirkus Reviews





L'auteur :

Journaliste et romancier, Saad Z. Hossain est né en 1983 et vit à Dacca au Bangladesh.
Il écrit régulièrement pour les trois principaux journaux anglophones du pays : The Daily Star, New Age et le Dhaka Tribune.
Bagdad, la grande évasion ! est son premier roman.
Il a été élu livre de l'année par le Financial Times.



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norbert
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MessagePosté le: Mer Mai 17, 2017 8:14 pm    Sujet du message: Répondre en citant




>> La chronique de Yan sur Encore du Noir :

Citation:

Bagdad, la grande évasion !, de Saad. Z. Hossain



Disons-le tout de suite, cela faisait longtemps que l’on n’avait pas lu un livre aussi échevelé, tordant et, par-dessus le marché, intelligent.


Cela commence pourtant comme une grosse farce s’ouvrant dans le Bagdad post-invasion américaine de 2003.
Une ville dans laquelle règne l’anarchie la plus totale comme le montre la scène d’ouverture qui voit les deux anti-héros du roman, Dagr et Kinza, discuter du sort de leur prisonnier en énumérant les multiples milices auxquelles ils pourraient le livrer et celles qu’ils feraient mieux d’éviter.
C’est d’ailleurs l’occasion de mieux faire la connaissance de Dagr, professeur d’économie au chômage technique reconverti dans le marché noir avec les soldats américains, et Kinza, brûlant de haine pour tout le monde, y compris pour lui-même, comme le lui rappelle son partenaire :

« Tu es un pur produit de ton espèce. Un défaitiste qui n’a besoin de personne pour se haïr (…). Tu détestes tout le monde : les sunnites pour le meurtre d’Hassan, les chiites pour avoir brisé la communauté des croyants, les Américains pour leur côté indécrottable, les Palestiniens parce qu’ils font la manche, les Saoudiens pour leur lâcheté. Et au final, tu pisses sur ce que te dicte ta raison, à savoir ton intérêt personnel. »


De l’autre côté, il y a Hoffman, soldat américain bête à manger du foin mais porté malgré tout par une sorte d’intelligence situationnelle qui l’aide à se tirer des pires situations – au détriment toutefois de ceux qui ont le malheur de l’accompagner.


Convaincus par leur prisonnier, Hamid, tortionnaire émargeant auprès de la Garde républicaine de Saddam avant que celui-ci ne se fasse la malle, qu’ils pourraient mettre la main sur un trésor dissimulé à Mossoul, Dagr et Kinza comptent bien, avec l’aide d’un Hoffman en quête d’armes de destruction massive, mettre les voiles et quitter l’asile à ciel ouvert qu’est devenue leur ville.


C’est à partir de là que leur histoire va prendre petit à petit la forme d’un étrange cocktail de roman d’aventures, d’épopée homérique ou de roman arthurien et de conte philosophique.
Amenés à tenter de neutraliser, pour le compte de la communauté d’un quartier dans lequel ils sont réfugiés, un tueur en série auquel la rumeur populaire prête des pouvoirs fantastiques, ces pieds nickelés vont se trouver aux prises avec des miliciens intégristes, des savants fous, une secte islamique secrète, des alchimistes et peut-être même des djinns et des divinités grecques.


Car si l’on est dans les années 2000 et que le monde est singulièrement agité, Bagdad est assise sur plus de mille ans d’histoire ; une histoire qui n’a pas dit son dernier mot mais qui commence à singulièrement désespérer des humains.


Difficile d’en dire plus sur l’intrigue sans raconter le livre.
Mais on peut saluer la manière dont Saad Z. Hussain arrive à conjuguer humour noir, érudition et réflexion sur le sens de l’histoire, mais aussi son art consommé du contrepied, qui le voit couper les moments les plus tragiques à l’aide de dialogues délirants ou grossiers, les scènes d’actions par d’inattendus moments de tendresse ou les envolées philosophiques par des retours brutaux à une réalité on ne peut plus prosaïque.


Tout cela fait de Bagdad, la grande évasion ! un roman unique, totalement fou et pourtant d’une rare lucidité.


« C’est la guerre. On vous tue. Vous nous tuez. Qui ça dérange ? L’important, c’est de le prendre avec le sens de l’humour. »



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norbert
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MessagePosté le: Jeu Mai 25, 2017 10:38 pm    Sujet du message: Répondre en citant




>> La chronique de Jean-Marc Laherrère sur Actu du Noir :

Citation:

Bagdad sans dessus-dessous



Le titre et le lieu sont originaux : Bagdad, la grande évasion ! de Saad Z. Hossain, et j’en avais lu le plus grand bien ici et .
J’ai donc plongé, avec délices.


Bagdad sous emprise américaine.
Kinza, un truand très dangereux, et son pote Dagr, ancien prof d’économie fan de mathématiques, viennent de récupérer, de façon assez inattendue, Hamid, tortionnaire de l’ancien régime.
Ils se demandent bien à qui ils vont pouvoir le vendre quand celui-ci leur dit connaître l’emplacement d’un trésor à Mossoul.

Comme Hoffman, le Marine avec qui ils font des affaires diverses et variées, a l’air d’avoir disparu, ils décident de partir avec Hamid.
Sauf qu’ils ne vont pas aller loin, et se trouver pris dans une guerre millénaire.
Pas franchement la joie, mais tant qu’ils ont des munitions, ils sont bien décidés à dézinguer tout ce qui se met sur leur chemin.
Ils vont être servis.


Avant d’ouvrir ce bouquin, je n’imaginais pas qu’on puisse écrire un bouquin drôle, déjanté, émouvant et érudit sur le merdier intégral qu’est devenue la situation à Bagdad.
J’avais tort : on peut, Saad Z. Hossain l’a fait.


On commence par se dire que c’est drôle et déjanté.
Avec des personnages à la morale fluctuante, un américain beaucoup moins couillon qu’il n’y parait, et une hiérarchie militaire très… comment dire… très raide, physiquement et intellectuellement.
Donc on prend immédiatement beaucoup de plaisir à suivre les tribulations de ces pieds-nickelés.


Puis peu à peu, on plonge dans l’horreur, mais aussi dans le mythe, le roman change de direction, sans rien perdre de sa fantaisie, bien au contraire.
Et on va crescendo vers un finish incroyable, impensable, en forme d’exploit pyrotechnique (bien du plaisir à ceux qui voudraient adapter au cinéma !).


En chemin, on a croisé des êtres de légende increvables, d’abominables pourritures et quelques beaux êtres humains.
On a appris beaucoup de choses sans jamais avoir l’impression que l’auteur nous fait la leçon, on a souri, même parfois aux situations les plus atroces et, surtout, on a pris un immense plaisir à lire ce roman puissamment jubilatoire.


A ne rater sous aucun prétexte.



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MessagePosté le: Lun Mai 29, 2017 10:45 pm    Sujet du message: Répondre en citant




>> La chronique de Cédric Segapelli sur Mon Roman ? Noir et bien serré :

Citation:

Saad Z. Hossain : Bagdad, La Grande Evasion !

A feu et à sang.




Au cœur d’une actualité littéraire en constant déséquilibre où l’on évoque sans grande surprise et avec une belle constance les romans destinés à cartonner comme c’est le cas actuellement avec la reine du polar français, il serait pourtant dommage de passer à côté d’un indéfinissable et brillant roman tel que Bagdad, La Grande Evasion ! de Saad Z. Hossain.
Un récit qui se déroule à Bagdad durant la guerre du Golfe, un auteur originaire du Bangladesh, une fois encore, c’est la maison d’édition Agullo qui nous propose une texte qui sort résolument de l’ordinaire en poursuivant ainsi sa démarche visant à nous faire entendre la voix d’auteurs provenant d’autres horizons afin de nous faire partager leurs cultures et leurs perceptions du monde qui nous entoure.


En 2004, on survit comme on peut à Bagdad. La ville, occupée par les forces de la Coalition, est également aux mains des différentes factions qui se partagent les quartiers dans un équilibre précaire. Tirs de missiles, ripostes à l’arme automatique, engins explosifs, la cité devient un véritable piège pour Dagr et Kinza qui sont désormais en quête d’un trésor enterré dans le désert comme le prétend Hamid. Mais peut-on faire confiance à cet ancien tortionnaire du régime qui veut sauver sa peau? Peu importe, les trois compères doivent prendre la route en comptant sur l’aide d’un GI un peu barré. Mais rien n’est simple à Bagdad, d’autant plus qu’il faut se soustraire à la vengeance d’une imam sanguinaire tout en s’extirpant d’un conflit millénaire ayant pour origine une antique légende druze dont les secrets sont peut-être dissimulés dans les rouages de cette montre étrange qui ne donne pas l’heure. Pourtant le temps est compté.


Pamphlet visant à dénoncer une guerre aussi vaine qu’absurde avec ces forces US en quête d’armes de destruction massive qui paraissent inexistantes, Saad Z. Hossain emploie un ton emprunt d’un humour corrosif qui permet d’appréhender toute l’aberration d’un système qui s’effondre dans une succession de combats meurtriers qu’il dépeint dans des scènes d’un réalisme extrêmement violent.
Précis, documenté, l’auteur parvient également à vulgariser la complexité des différentes milices et factions qui composent la diaspora occupant la capitale irakienne, en mettant en exergue ce gigantesque entrelacs de rues et de ruelles qui deviennent une véritable toile d’araignée où sont piégés les différents personnages d’un roman qui oscille entre le récit de guerre et d’aventure.
Qu’ils soient irakiens ou américains, les protagonistes se croisent dans une succession d’événements trépidants, parfois burlesques, qui donnent à l’histoire un rythme effréné qui ne manque jamais de souffle.


Mais Saad Z. Hossain ne se contente pas de dépeindre une ville ravagée par les multiples affrontements pour souligner, au travers d’une vieille légende issue de la communauté druze, tous les aspects culturels que dissimulent les stigmates de cette cité de la Mésopotamie qui porte en elle plusieurs siècles d’histoires.
Le récit devient ainsi un magnifique conte érudit, où les légendes côtoient des quêtes éternelles qui trouveront quelques épilogues burlesques dans une série de confrontations explosives où les comptes se règlent sur une somme d’actions époustouflantes et originales.


Opérant ainsi sur des registres variés, Bagdad, La Grande Evasion ! emporte le lecteur dans une atmosphère surchauffée et survoltée pour croiser les destins d’une galerie de personnages hauts en couleur qui portent en eux tous les antagonismes d’une ville livrée à elle-même, qui s’est débarrassée des carcans d’une dictature oppressante pour décompenser dans la fureur de conflits quotidiens où les alliances les plus surréalistes prennent le pas sur la raison.
D’ailleurs, il n’y a rien de raisonnable dans ce récit riche en excès où l’émotion côtoie l’humour grinçant et les considérations philosophiques s’enchaînant sur des scènes d’actions déjantées.
Bagdad, La Grande Evasion ! est un roman que l’on peut considérer comme un ovni littéraire tout simplement extraordinaire.
Une grande réussite.
Indispensable.



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MessagePosté le: Ven Juin 09, 2017 9:34 pm    Sujet du message: Répondre en citant




>> La chronique de Christophe Laurent sur The Killer Inside Me :

Citation:

L'aventure et les grands mythes dans Bagdad, la grande évasion !



Prenez les films Les rois du désert, voire De l'or pour les braves ou Princess Bride, et puis ce petit côté Le grand secret (Barjavel), sans oublier Les contes des milles et une nuits...
En fait non, oubliez : Bagdad, la grande évasion ! ne ressemble à rien d'autre et a plutôt un ADN inconnu.
Il rentre dans la catégorie des rares livres inclassables, démarrant comme une fiction de guerre, pour se présenter en roman d'aventure, puis en traité historico-philosophique avant de devenir un pur moment cathartique.
Jubilatoire, érudit, très drôle, Bagdad, la grande évasion ! se pose aussi comme une occasion rare de fouiller dans le passé récent et plus lointain de la glorieuse Irak.


L'auteur, Saad Z. Hossain, Bengali, journaliste au Daily Star, au Dhaka tribune, réalise un coup d'éclat avec ce premier roman, paru en 2013.
D'abord par le sujet : Bagdad en 2004.
Dit comme ça, ça ne fait pas rêver, et pourtant !
Ensuite par son traitement.
Une narration, avec un côté très classique, où plusieurs personnages se déplacent en même temps dans un même espace, mais extrêmement original par le parti pris tragi-comique, les dialogues, les scènes (ah la location de gilets pare-balles !).
Encore une fois, un bon roman tient à une bonne histoire, une voix (comme dit monsieur Guérif), et puis des personnages.
Là, le lecteur est servi.
Copieusement.
Le talent d'Hossain, c'est bien d'articuler toute sa histoire, son aventure et de l'enrichir de magnifiques pages sur l'ambiance de Bagdad, les recherches en ADN ou encore la cryptologie.


Dagr et Kinza sont deux amis échoués de la guerre d'Irak, ayant perdus toute famille, mais aussi tout espoir de lendemains joyeux.
Et puis on leur remet Hamid entre les mains.
Un tortionnaire du régime de Saddam qui pourrait valoir son lot de dollars auprès des autorités.
Sauf que Hamid leur promet un trésor bien plus intéressant, qu'il a enterré dans un bunker à Mossoul.
Les deux potes ne croyant plus en rien, se disent pourquoi pas.
Mais il faudra sortir en premier lieu du Bagdad chiite où ils sont réfugiés.
Se déplacer à Bagdad en 2004, c'est un peu plus épineux que gravir la roche de Solutré !
Dagr et Kinza s'appuient donc sur un soldat américain, Hoffman, complètement déjanté.
Dans leur périple nocturne, ils tombent d'abord sur un quartier, une communauté, qui vit dans l'angoisse d'un voleur insaisissable, le Lion d'Akkad.
Et voilà que la légende de la communauté druze refait surface.
Et aussi l'histoire d'une fameuse montre en or aux mécanismes irréguliers.
Vengeance, folie meurtrière, histoire de la Mésopotamie, horlogerie, génétique, promesse d'immortalité et trafic de Skittles vont entrer en collision dans ces 374 pages succulentes.


Mais attention, Bagdad, la grande évasion ! a de ces moments de poésie absolument déchirants, des instantanés de vies brisées, comme lorsque les deux protagonistes en appellent à leur vie d'avant :

« Il fixa le sol sans le voir, lesté par le poids du baklava sans âge dans sa main. Un léger arôme de beurre et de miel s'en dégageait et l'enveloppa de ses émanations, entraîna son esprit à la dérive jusqu'à sa cuisine d'autrefois. Il se rappela les boucles brunes de sa femme qui s'échappaient de son foulard tandis que qu'elle se penchait sur le plan de travail en bois pour pétrir la farine et le beurre. Le petit cendrier où elle déposait toujours ses bagues : celle qu'il lui avait offerte et l'autre en or terni qui lui venait de son père. Ses propres gestes à lui, inutiles dans ce petit espace chaud et confiné, qui dansait avec sa fille; tous deux tentant chacun son tour d'écraser des noix dans le mortier en pierre, ils en mettaient partout et se faisaient gronder. »


Un roman qui rend heureux mais pas sottement, il y a une vraie joie dans cette situation terrible, une humanité permanente.
Vite, des nouvelles de Bagdad !



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MessagePosté le: Mer Aoû 16, 2017 8:48 pm    Sujet du message: Répondre en citant




>> La chronique de Bob Polar :

Citation:

BAGDAD, LA GRANDE ÉVASION ! - SAAD Z. HOSSAIN


LA GRANDE VADROUILLE IRAKIENNE




Le moins que l’on puisse dire, c’est que l’on ne s’attendait pas, malgré le concert de louanges, à ce que ce texte nous transporte sur ce terrain miné qui abrite une panoplie de personnages aussi extravagants qu’intrigants.
L’on n’espérait pas rire de bon coeur.
L’on n’imaginait pas découvrir une plume aussi alerte.
L’on ne pensait pas être disposé - pour ne pas dire apte - à nous fondre dans ce grouillement guerrier où les multiples factions se disputent le territoire.
L’on ne projetait pas de tenter de décoder les tenants et les aboutissants - par exemple le schisme de l’islam chiite ismaélien.
Enfin (ouf !), l’on ne prévoyait pas que l’on accepterait l’introduction de l’ésotérisme dans ce récit.
L’auteur a savamment - par magie ? - réussi son pari.
Celui d’harmoniser l’inconciliable.


Ainsi, c’est en suivant dans ses pérégrinations un surprenant trio composé d’un américain, d’un professeur et d’un tortionnaire, qui navigue au cœur d’un grand déballage belliqueux, que nous abordons une aventure où mystère et conspiration vont orienter l’intrigue à la lisière des connaissances sacrées.
Si leur grande vadrouille - quête d’un soi-disant trésor - s’effectue sous diverses menaces, le ton n’en est pas moins badin avec certaines répliques et situations qui ont le mérite d’habilement tempérer la violence latente.
Chaque personnage qui est mis en scène va apporter son lot de surprises - enseignements, embûches ou découvertes.
On retiendra ce gardien de bibliothèque abandonné entre ses murs d’ouvrages comme un ascète dans sa grotte.


Saad Z. Hossain parvient à faire ressurgir les (nombreux) démons de l’Histoire de ce pays avec ce récit qui pourrait s’avérer abracadantesque sans sa patte.
Car si un souffle malin flotte sur ce roman, il déverse également des effluves espiègles.
Comme les personnages principaux qui sont assaillis de toute part et semblent pourtant exprimer une certaine liberté et une évidente indépendance, nous parvenons à démêler l’écheveau et adhérons avec un contentement certain à cette drôle d’histoire qui se bonifie par sa singularité.
Ainsi, Bagdad, la grande évasion ! contraste avec la production actuelle et ce n’est pas pour nous déplaire.


Mention : Belle découverte des éditions Agullo !



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Le Juge Wargrave
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MessagePosté le: Jeu Aoû 17, 2017 9:28 am    Sujet du message: Répondre en citant

C'est bien de mettre en avant ces (petites) maisons d'édition. Wink
Par contre, je ne suis pas fan des couvertures de chez Agullo... Confused
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La vie ne devrait consister qu'à trouver les bons mots au bon moment. (Tété, Emma Stanton, 2003).
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norbert
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Le Serment des Limbes

MessagePosté le: Jeu Aoû 17, 2017 8:45 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Le Juge Wargrave a écrit:
C'est bien de mettre en avant ces (petites) maisons d'édition. Wink
Par contre, je ne suis pas fan des couvertures de chez Agullo... Confused



Oui, en plus ils font un travail éditorial vraiment remarquable, avec notamment des "paris" que des maisons d'édition n'oseraient pas tenter.

Pour les couv, je te comprends. Perso, mainteant j'adore (après avoir été un peu perplexe au début). On aime ou on aime pas, mais ça a au moins la qualité d'être totalement inédit, et une charte graphique parfaitement identifiable.
C'est d'ailleurs WIPbrands, la société du Sud-Africain Sean Habig - qui avait déjà créé la charte graphique de Mirobole, superbe aussi je trouve - qui l'a créée et conceptualisée.
C'est vraiment un travail de création, audacieux et innovant, chaque couverture est conçue comme un objet d'art unique et réalisée par photogramme.
Plus d'infos au début de leur catalogue 2017 ici.

Après, évidemment certaines couvertures ou couleurs sont, à mon goût, plus réussies que d'autres (et celles de 2017 sont toutes au top je trouve, par exemple), ce qui est clair aussi, c'est que les couvs rendent beaucoup mieux "en vrai" qu'en photo (notamment celle de Bagdad, la grande évasion ! par exemple).


Et puis il faut dire qu'une fois qu'on a un de leurs livres en main, on réalise le soin extrême qui a été apporté à la fabrication du moindre détail (du papier à la matière qui sert pour les couvs, la qualité et le toucher des bandeaux où sont inscrits le titre du livre et le nom de l'auteur, etc).
Et au final, je trouve que ça fait de bien beaux objets-livres ! Smile
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