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Le Sang dans nos veines - Miquel Bulnes (Actes Sud)
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norbert
Serial killer : Hannibal Lecter


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Le Serment des Limbes

MessagePosté le: Jeu Oct 29, 2015 4:59 pm    Sujet du message: Le Sang dans nos veines - Miquel Bulnes (Actes Sud) Répondre en citant

La collection Actes Noirs a publié ce mois-ci un imposant thriller historique, dans la veine de Victor Del Arbol, mêlant roman noir, Histoire, politique, enquête et horreur.
Le Sang dans nos veines de Miquel Bulnes est paru chez Actes Sud dans une traduction d'Isabelle Rosselin.






Le livre :

Été 1921.
Le capitaine Augusto Santamaría del Valle commande le petit poste avancé d’Igueriben dans la colonie espagnole du Rif, mais au terme d’un siège dramatique, il doit se replier devant les forces berbères.
Seul rescapé, Santamaría rejoint les lignes espagnoles à Melilla avant d’être rapatrié.
Désormais invalide, Santamaría est muté dans la police et nommé commissaire de la Sûreté dans un quartier de Madrid.
À peine est-il en poste qu’un meurtre est commis dans une maison close.
La victime était en possession d’un carnet où se trouvaient consignés les noms de personnes ayant trempé dans une ténébreuse affaire de pédophilie et de meurtres d’enfants qui s’était déroulée à Barcelone dans les années 1910.
Santamaría se met à sa recherche.
Au même moment, l’Espagne s’enfonce dans le chaos politique.
Après la cuisante défaite du Rif, le gouvernement cherche à reporter la responsabilité de la défaite sur l’armée et traduit certains gradés devant les tribunaux militaires.
Après un procès expéditif et orienté, Santamaría est l’un des rares officiers condamnés.
Ce qui ne l’empêche pas, avec un groupe d’officiers, d’ecclésiastiques et de politiciens ultraconservateurs précurseurs du franquisme, de comploter en faveur d’un coup d’État militaire.

Immense fresque menée à un rythme d’enfer, Le Sang dans nos veines brosse le portrait stupéfiant de la respectabilité corrompue et de l’attrait du vice. Faisant montre d’une maîtrise remarquable, l’auteur opère des changements de perspective permanents et ménage avec brio coups de théâtre, ruptures, retours en arrière, extraits de correspondance ou de journaux, documents officiels, doublant ainsi le caractère kaléidoscopique de son récit par une sorte de patchwork textuel.
Peuplé de dangereux sadiques et d’enfants perdus, de politiciens corrompus et de justiciers inflexibles, Le Sang dans nos veines est un roman d’une ambition rare.




« Un vrai tour de force. » Abel Mestre - LE MONDE



>> Lire un extrait [PDF]



L'auteur :


Miquel Bulnes est un jeune chercheur en médecine d’origine hispano-hollandaise.
Le Sang dans nos veines est son premier roman traduit en français.



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Le Juge Wargrave
Ishigami le Dharma


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Les Rivières Pourpres

MessagePosté le: Jeu Oct 29, 2015 5:33 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Intéressant...
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norbert
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MessagePosté le: Jeu Oct 29, 2015 5:38 pm    Sujet du message: Répondre en citant

En effet, au début le nombre de pages me rebutait un peu, et pourtant le résumé m'avait beaucoup intéressé. Et un "conseil d'ami" lu sur la page FB de Manuel Tricoteaux, qui n'est pas du genre à faire le coup à chaque fois, a fini de me convaincre. Smile
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Le Juge Wargrave
Ishigami le Dharma


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MessagePosté le: Jeu Oct 29, 2015 5:40 pm    Sujet du message: Répondre en citant

J'en ai tellement à lire que je vais attendre un peu avant d'éventuellement franchir le pas.
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norbert
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MessagePosté le: Jeu Oct 29, 2015 5:42 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Le Juge Wargrave a écrit:
J'en ai tellement à lire que je vais attendre un peu avant d'éventuellement franchir le pas.


Damn... C'est aussi mon cas... Rolling Eyes
Mais je l'ai quand même noté dans un coin de ma tête.
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norbert
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MessagePosté le: Jeu Nov 05, 2015 9:39 am    Sujet du message: Répondre en citant

J'ai finalement craqué hier, et il se retrouve dans ma Pal ! Smile

Un bien beau bébé, en tout cas. Et la couv est finalement très esthétique, je trouve.
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Carloman
Victime


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MessagePosté le: Jeu Nov 05, 2015 7:21 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Hé bien quelque chose me dit qu'on peut te féliciter.
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norbert
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MessagePosté le: Mar Nov 10, 2015 6:49 am    Sujet du message: Répondre en citant




>> La chronique du blog Infos 75 :

Citation:


L’histoire démarre lentement pendant les quatre-vingt premières pages et le lecteur se demande s’il est en train de lire un roman historique ou un polar.
En effet, le capitaine Augusto Santamaria del Valle se débat dans une guerre coloniale dans le Rif marocain.
Il se trouve avec ses hommes dans un poste avancé et l’adversaire se montre non seulement efficace mais supérieur militairement.

L’action se déroule vers 1920, mais les retours vers les années 1880 restent fréquents.
Tous ses hommes seront tués et le capitaine se retrouve seul survivant avec quand même une balle dans un genou.
De retour au pays, il présente ses condoléances à la fiancée d’un de ces hommes tué par l’ennemi.

Elle est désormais seule avec son gamin et Augusto décide de les prendre en charge.
Il va d’ailleurs se sentir très complice avec Pedro, le petit garçon.
Héros de guerre, il est nommé dans la police comme commissaire de la sureté dans un quartier de Madrid.
Il épouse Helena, la veuve, et partage son logement avec elle et son petit garçon.
A peine en fonction, il doit enquêter sur un meurtre commis dans une maison close de son secteur.
La tenancière ne sait rien et les filles n’ont rien vu.
Pourtant, le défunt avait l’air d’un bourgeois très à l’aise financièrement.

Santamaria entendra parler d’un dossier que le mort avait toujours sur lui et qui a disparu.
Toutes les 700 pages qui vont suivre dépendent de ce document, qui fera faire de nombreux aller-retour au commissaire entre Madrid et Barcelone où, dès 1910, il était déjà question de séparatisme avec l’Espagne.
Augusto n’a rien d’un chaud lapin.
Héléna aimerait un peu d’exercice mais son mari reste de marbre.
Il fera une fois l’amour avec elle parce qu’elle est habillée avec un de ses uniformes militaires et puis après, plus rien.
Santamaria vit que pour son métier.

Par chance, il a un brillant second, Salvador, qui lui est dévoué corps et âme.
Mais l'enquête ne plaît pas à certaines personnes dangereuses...
Le commissaire passe du statut de héros à celui de traître devant un tribunal militaire manipulé par des politiciens.
C’est qu’il a remué du lourd, le petit commissaire.

Comme le livre comporte un peu plus de 800 pages, ça laisse de la place pour plein d’histoires...
Toute cette époque est très bien décrite avec un syndicaliste qui magouille avec les anarchistes, des militaires incompétents mais imbus d’eux-mêmes et des politiciens corrompus et conspirateurs au milieu d’hommes de main qui rendent des menus services.
Le Sang dans nos veines est un roman qui restera atypique, volumineux, mais pourtant passionnant.
Un étonnant polar !


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Dernière édition par norbert le Ven Nov 20, 2015 1:13 pm; édité 1 fois
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Ssarlotte
Serial killer : Le Poète


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MessagePosté le: Mar Nov 10, 2015 7:30 am    Sujet du message: Répondre en citant

Enorme ce livre !
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norbert
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MessagePosté le: Mar Nov 10, 2015 7:48 am    Sujet du message: Répondre en citant

Ssarlotte a écrit:
Enorme ce livre !


Et visiblement dans tous les sens du terme !

Ma prochaine lecture, j'ai hâte de le commencer...
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norbert
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MessagePosté le: Mar Nov 17, 2015 11:10 pm    Sujet du message: Répondre en citant

J'ai commencé ce roman la semaine dernière, et j'ai été conquis dès les premières pages. Je n'en suis pour l'instant qu'à la page 200 environ, mais je le trouve vraiment passionnant.
C'est une véritable fresque historique - et noire - de l'Espagne du début du XXe siècle.
L'intrigue se dévoile peu à peu - au travers de multiples ramifications - , le contexte historique est rendu à la perfection. L'écriture de Miquel Bulnes est belle, riche, savoureuse, tout en restant limpide et d'une très grande fluidité.
Les personnages crèvent le papier, ils deviennent aux yeux des lecteurs de vraies personnalités et - en tout cas pour l'instant et pour une telle fresque - ne sont pas trop nombreux non plus.
Je ne peux qu'encourager ceux qui sont tentés par le résumé de ce roman, ceux qui s'intéressent à l'Histoire bien sûr (sans que le roman soit pour autant réservé aux passionnés, loin de là), aux amateurs de Victor Del Arbol aussi par exemple, mais pas seulement, à découvrir ce grand roman.
Miquel Bulnes insuffle à son roman une véritable puissance narrative et romanesque qui emporte d'emblée le lecteur dans son sillage, doublé d'un suspense riche et subtil que le récit déploie peu à peu.
Et je n'en suis encore qu'au début...
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norbert
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MessagePosté le: Mar Déc 01, 2015 6:10 pm    Sujet du message: Répondre en citant




>> La chronique de Laurent Greusard pour K-libre :

Citation:

Dans les remous de l'histoire


Chaque pays a sa propre histoire et fonctionne dans des temporalités parfois différentes.
Prenez l'Espagne.
Elle a eu de gros problèmes avec ses colonies nord-africaines dans les années 1920, soit bien avant que la France ne se trouve confrontée au problème de la guerre d'Algérie.
Par contre, dans la métropole espagnole, la situation politique ressemblait encore au XIXe siècle français : début du socialisme, formation des syndicats, pulsions anarchistes, groupes réactionnaires et nobiliaires au sein de l'armée, maison closes où les notables se retrouvaient, omniprésence du clergé.
Ce premier roman imposant de Miquel Bulnes se veut un brassage de toutes ces données, à travers une fresque feuilletonesque où les classes sociales se côtoient, se mélangent parfois, et souvent s'observent en chien de faïence.
Quel meilleur moyen que le roman policier pour servir de jointure ?
Aussi, tout va commencer avec une femme charlatan qui prétend utiliser des enfants morts pour obtenir des faveurs ou fabriquer des médicaments.
Le seul problème c'est qu'elle fabrique en direct ses morts.
Surtout, elle tient un journal de ses interventions magiques, un journal qui attire bien des convoitises, après son arrestation et sa mystérieuse mort en cellule.
Des années ont passé.
Ce journal va reparaître pour entrainer les personnages dans une ronde mortifère - un commissaire de police, ancien héros de la guerre, sa domestique qui se cache de ses anciennes compagnes prostituées, un anarchiste qui joue du pistolet, un syndicaliste qui manipule dans l'ombre et des comploteurs socialistes, francs-maçons ou liés aux mouvements pré-franquistes.

La première partie du roman se déroule dans les colonies, et offre des moments de bravoure dans la description de l'armée espagnole, de sa bureaucratie et de ses errements.
Puis le roman regagne la Métropole où la conséquence des défaites militaires joue sur la vie politique.
Ces défaites provoquent des actions et réactions des différents mouvements politiques qui entendent profiter de l'occasion pour ébranler le pouvoir d'un clan ou d'un autre.
C'est à ce moment qu'un commissaire est chargé d'enquêter sur la mort suspecte d'un notable dans une maison close.
Il va ainsi se trouver au cœur d'un scandale politique.
Pour le faire taire, certains tentent de le tuer pendant que d'autres veulent le coincer en faisant douter de son engagement militaire.
Le Sang dans nos veines est un roman qui remplit parfaitement sa mission.
C'est un ouvrage historique de qualité qui reconstitue l'Espagne des années 1920 (l'état d'esprit s'apparente quelque peu à celui de la France du tournant du siècle avec ses anarchistes, les affrontements et les débats politiques des socialistes entre jouer le jeu démocratique ou prendre le pouvoir).
Il s'y ajoute une intrigue policière noire dans laquelle des complots se cachent derrière d'autres complots, où la possession d'un carnet peut ébranler le système politique, et une coupe de la ville entre les quartiers chauds et populaires, et les salons de thé de la haute bourgeoisie, entre les douceurs feutrées des cabinets ministériels et les sous-sols où l'on prépare les tunnels du métro.

Miquel Bulnes joue également intelligemment sur les décors.
Si l'intrigue est centrée sur la capitale, le romancier nous entraîne aussi en province, dans les coins reculés, dans la ville de Barcelone, une ville qui rêve déjà d'autonomie, ou dans les grands espaces coloniaux.
Véritable photographie d'une époque, le roman se veut ample et sa pagination n'est pas une boursouflure mais l'expression d'une ampleur de vision, d'une grande fresque de qualité, se hissant parmi les grandes sagas du genre.



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MessagePosté le: Sam Déc 19, 2015 5:38 pm    Sujet du message: Répondre en citant




>> La chronique d'Abel Mestre pour Le Monde des Livres :

Citation:

Aux origines du franquisme


« Elève des corbeaux et ils t’arracheront les yeux ».
Ce proverbe espagnol résume à merveille le livre de Miquel Bulnes, Le Sang dans nos veines.
Au fil de plus de 800 pages d’une densité rare, l’auteur nous plonge dans les tréfonds de l’histoire espagnole du début du XXe siècle.
Dans ce roman choral, nous suivons l’itinéraire de plusieurs personnages – un militaire ; un syndicaliste socialiste ; un républicain velléitaire ; un anarchiste ; des prostituées ; un aristocrate ; un prêtre – tous unis par un même destin funeste.

Le livre s’ouvre par une longue séquence en pleine guerre du Rif, en 1921 à Anoual.
Véritable morceau de bravoure d’une centaine de pages, le lecteur se retrouve aux côtés des troupes espagnoles en pleine débâcle face aux guerriers d’Abdelkrim, envoyées au massacre par des gradés incompétents.
Il en va ainsi de la description des militaires pris au piège en plein désert :
« Cherchant désespérément à se rafraîchir, certains soldats avaient creusé dans le sol un trou, à l’intérieur duquel ils descendaient nus. D’autres se mettaient du sable dans la bouche, pour se faire saliver, ou recueillaient leur urine dans des récipients y ajoutaient un peu de sucre et essayaient d’avaler le tout d’un trait en fermant les yeux. »



Intrigue complexe et touffue

De cette bataille qui a traumatisé l’Espagne, un seul survivant parvient à rejoindre l’Espagne : Augusto Santamaria del Valle.
Ce dernier, devenu policier quelques mois après son retour au pays, sera chargé d’une enquête touchant à un réseau d’exploitation d’enfants.

L’intrigue, complexe et touffue, est néanmoins servie par une écriture qui change sans cesse de rythme, de style et de forme : l’on passe tantôt d’un journal intime à un article de presse ; puis à un récit plus classique, à la troisième personne.
Cette profusion ne perd pas le lecteur, au contraire : elle l’accroche, le stimule pour avancer dans les méandres de la vie politique espagnole sous Alphonse XIII, roi pusillanime et falot.

En arrière-plan de l’enquête, il y a l’ambiance de l’époque.
L’auteur décrit ce que le philosophe José Ortega y Gasset appelait, dans un texte publié en 1922, « l’Espagne invertébrée » : un pays affaibli par les tentations nationales catalanes et basques ainsi que par les pertes de ses colonies.

Car au début des années 1920, tout le monde, en Espagne, intrigue pour renverser une monarchie constitutionnelle faible.
Les anarchistes et les socialistes préparent la Révolution.
Les Républicains souhaitent abolir la monarchie.
Quant à la bourgeoisie, l’Eglise et une partie de l’armée, elles veulent instaurer un état fort, sous la bannière du Christ et du Roi.



« Chirurgien de fer »

Le désastre de la guerre du Rif est le prétexte pour fomenter des pronunciamientos afin de doter le pays d’un « chirurgien de fer ».
À côté des personnages fictifs, l’on croise dans le livre ceux qui prépareront les esprits au coup d’Etat de 1936 contre la seconde république espagnole qui déclenchera la guerre civile : José Millan Astray, José Sanjurjo ou encore Miguel Primo de Rivera (qui installera une dictature de 1923 à 1930 avant de mourir quelques mois après sa démission).

L’auteur, un jeune chercheur en médecine néerlandais, de son vrai nom Michiel Ekkelenkamp, étonne par sa connaissance de l’époque.
Une érudition qui ne nuit en aucune manière à la lecture.
Un vrai tour de force.

Si Franco n’est jamais cité dans cette fresque historique et politique l’on voit que les événements décrits dans le livre ont préparé sa venue.
C’est la période décrite qui a nourri le mal en son sein.
C’est lui, Franco, le « corbeau » du proverbe.



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Le Serment des Limbes

MessagePosté le: Lun Fév 15, 2016 10:54 pm    Sujet du message: Répondre en citant




>> La chronique de Julien Cassefieres sur Culturopoing :

Citation:


Le monde du polar en Espagne en 2015 a été marqué par le somptueux roman de Victor Del Arbol, Toutes les larmes de l’Océan.
Simple épiphénomène ?
Visiblement non.
Le sang dans nos veines sorti à la fin de l’année renoue avec l’Espagne et son passé tourmenté.
Certes, l’auteur, Miquel Bulnes, a écrit son roman en néerlandais.
Mais ses origines hispaniques laissent augurer une période bénie pour ce genre littéraire, de l’autre coté des Pyrénées.

Étrangement, ces romans prennent l’Histoire comme témoin privilégié de leur intrigue.
L’Histoire espagnole du XXe siècle est peut être plus passionnée et haletante que celle des autres pays européens.
La faute à un caractère affirmé par des identités régionales composites et des croyances politiques tranchées.
Dés le début du siècle, l’Espagne connaît des périodes de troubles tempérées par le magistère du roi.
Le roman de Miquel Bulnes est ancré dans ce moment de l’histoire où les ardeurs des hommes font basculer le cours des choses.

En 1921, l’Espagne combat les armées berbères d’Abdelkrim, dans le Rif.
« Quiconque pense que l’enfer est un lieu sous terre, où des diables entourés de flammes vous harcèlent de leurs pics, n’a manifestement jamais passé un été dans le Rif. Le lieutenant Emilio Amores trace de son pas traînant un sillon jusqu’à sa tente. Il déteste l’Afrique. Il veut rentrer chez lui.»
Ainsi commence le livre de Miquel Bulnes.
Dans cette torpeur où le soleil brûle les corps et meurtrit les âmes, le capitaine Santamaria commande ses troupes d’une main de fer.
Les soldats souffrent.
Les harcèlements incessants des partisans d’Abdelkrim transforment les nuits en tourment quotidien.
Le siège d’Anoual va constituer le point d’orgue de la débâcle.
Les troupes espagnoles vont perdre plus de 12 000 soldats, précipitant le coup d’Etat un an plus tard de Miguel Primo de Rivera.

Le capitaine Santamaria, au prix d’une persévérance à toute épreuve et d’une once de malice, sort vivant de cette épreuve.
De retour en Espagne, il est nommé commissaire de la Sûreté à Madrid, gardant toujours, au fond de lui, une nostalgie pour son passé de militaire.
Un meurtre est commis dans une maison close.
La victime fait partie de la haute société madrilène .
Très vite, la présence d’un cahier prés du cadavre sème le trouble.
D’autres personnes s’intéressent à cette mort, comme le politicien Ubrique.
Ambitieux et prêt à tout pour s’emparer du pouvoir, il s’allie avec des anarchistes et prépare un coup d’Etat.
En face, un groupe de conservateurs alliant des militaires et des curés conspire pour déstabiliser l’État.
Le carnet devient un enjeu précieux pour nombre de personnes.
Les personnages se crispent, s’épient et s’entre-tuent.
Un lien diabolique les agrège.

Si l’Histoire est bien présente dans le déroulé des événements, la force du roman ne réside pas uniquement dans son réalisme.
Elle tient également pour beaucoup dans la richesse des personnages.
Des prostituées aux politiques en passant par les syndicalistes ou les simples ouvriers, l’auteur dépeint un tableau de la société espagnole du début du siècle.
Une société où les classes sociales ne se mélangent pas et respectent des codes bien établis.
L’exposé de la narration est lui aussi également singulier et frappant.
Il alterne, avec aisance, les points de vue et les sujets.
L’intrigue se construit, progressivement, au gré des différents témoins.
A titre d’exemple, le lecteur suit les extraits des mémoires écrites par le commandant Santamaria.

En outre, la trame ne suit pas une linéarité du temps.
L’auteur s’autorise des sauts dans le passé pour mieux revenir au présent.
Ces éléments servent le rythme de l’intrigue en permettant d’appréhender diverses temporalités.

Roman noir ambitieux et réussi par le suspense créé par l’auteur, Le sang dans nos veines mérite toute l’attention des lecteurs.
Il se dégage de cette intrigue un halo de poussière d’histoire l’emportant dans des temps oubliés.



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El Marco
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Les Rivières Pourpres

MessagePosté le: Sam Mar 18, 2017 8:20 am    Sujet du message: Répondre en citant

Parution en poche le 7 juin.
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