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Polars Pourpres

The Whites - Richard Price (Presses de la Cité)

 
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norbert
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Le Serment des Limbes

MessagePosté le: Jeu Mar 24, 2016 9:20 am    Sujet du message: The Whites - Richard Price (Presses de la Cité) Répondre en citant

Considéré comme l'un des plus grands auteurs de roman noir contemporains et sans doute meilleur dialoguiste de son temps, coscénariste de The Wire, Richard Price revient enfin au roman avec The Whites, qui paraît aujourd'hui dans la collection Sang d'encre des Presses de la Cité, traduit par Jacques Martinache.
Richard Price sera cette année aux Quais du Polar à Lyon.






Le livre :

Au bout de la nuit

New York. Milieu des années 90. Le jeune Billy Graves est flic au sein d'une brigade anticriminalité de l'un des pires districts du Bronx. Il fait partie d'un groupe de policiers prometteurs, les Wild Geese, et une carrière brillante lui semble assurée. Jusqu'au jour où il tire accidentellement sur un gamin. L'affaire, fortement médiatisée, lui vaut d'être mis au placard quelque temps.

Aujourd'hui, Billy est devenu chef d'une équipe de nuit du NYPD. Son quotidien : sillonner les rues de New York, de Wall Street à Harlem, pour en assurer la sécurité, même s'il sait que certains criminels passeront toujours au travers des mailles du filet. Ces derniers, il les surnomme les « whites », ceux qui s'en sortent blancs comme neige. Chaque policier en a un qui l'obsède.

Puis vient un appel qui change tout : un meurtre a eu lieu à Penn Station. Et la victime n'est autre que le white d'un de ses anciens coéquipiers. Lorsqu'un autre white est assassiné, Billy commence à s'interroger : quelqu'un serait-il en train de régler ses comptes ? Et qui est cet homme qui, soudainement, paraît s'intéresser à sa femme et à ses enfants, au point de les suivre en filature ?



« Un chef-d'œuvre. » The Washington Post




>> Le site consacré au livre : http://thewhitesbook.com/

>> La page Facebook de l'auteur : https://www.facebook.com/RichardPriceAuthor/



L'auteur :

Richard Price est né en 1949 dans le Bronx, où il a passé son enfance. Avec notamment Clockers, Ville noire, ville blanche, Le Samaritain et Les Seigneurs, tous publiés aux Presses de la Cité, Richard Price s’est imposé comme l’un des plus grands romanciers de l’Amérique urbaine. Dialoguiste étincelant, Richard Price a signé le scénario de La couleur de l’argent, réalisé par Martin Scorsese, et est actuellement coscénariste de la série The Wire. Après sept années de pause, The Whites marque son grand retour au roman.



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Dodger
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MessagePosté le: Sam Mar 26, 2016 7:41 am    Sujet du message: Répondre en citant

Toujours un grand plaisir de retrouver cet auteur décidément trop rare !
Pour moi, c'est un bon 8/10 :
Au plus près de ses personnages, Richard Price (scénariste occasionnel de The Wire) raconte comme personne le quotidien des flics new yorkais, leurs doutes et leurs zones d'ombre, tout en tenant de main de maître un suspense impeccable. L'idée des 'whites" (notion intraduisible en français, il fallait donc garder le titre original) est captivante et très bien utilisée, moteur de ce nouveau polar impressionnant par son équilibre entre suspense et réalisme quasi documentaire des situations, sa maîtrise l’air de rien (la lecture est très fluide) et son empathie.
Plus de six ans qu'on attendait son retour, et on n'est pas déçu !

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scarabe
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MessagePosté le: Sam Mar 26, 2016 9:37 am    Sujet du message: Répondre en citant

J'avais adoré Clockers. J'ai hâte de me plonger dans celui-là.
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Fredo
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Le Vol des Cigognes

MessagePosté le: Sam Mar 26, 2016 10:34 am    Sujet du message: Répondre en citant

J'ai lu Frères de sang il y a quelques années, Richard Price est une belle voix du noir.
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norbert
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MessagePosté le: Ven Avr 01, 2016 8:06 pm    Sujet du message: Répondre en citant




>> Le coup de coeur de Benoît Minville :

Citation:


Back in da streets pour un maître du genre.

Richard Price fait partie, avec Lehane et Pelecanos, de cette trinité du polar américain des 90's capable de pétrir le social, le noir et de grands personnages pour en faire un chef d'oeuvre.
Retour dans la rue, NY des 90's comme décor, polar de flics façon Hill Street Blues ou NYPD Blues, leçon magistrale du genre.



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norbert
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MessagePosté le: Jeu Avr 07, 2016 6:40 am    Sujet du message: Répondre en citant




>> La chronique de Yan sur Encore du Noir :

Citation:

The Whites, de Richard Price


Billy Graves dirige une équipe de nuit de la police de New York.
À ses débuts dans le Bronx, il a eu la chance de faire ses armes au sein d’une équipe soudée au travail comme en dehors, du genre à se serrer les coudes même lorsque Billy, défoncé à la coke, a accidentellement blessé un enfant lors d’une intervention.
Comme tous les flics qui ont fini par devenir enquêteurs, les membres de la bande, les Wild Geese, ont tous dans le placard un vieux dossier qui les hante, un « white » dans lequel le coupable, malgré les preuves, a réussi à se tirer d’affaire.


Quand un type se fait poignarder en pleine nuit à Penn Station et que Billy Graves reconnaît en lui Jeffrey Bannion, le « white » d’un de ses anciens coéquipiers, il mène l’enquête non sans éprouver une pointe de satisfaction.
Car son ami John Pavlicek rêvait depuis longtemps d’annoncer aux parents de l’enfant tué par Bannion la mort du bourreau de leur fils.


Bien sûr, lorsqu’un deuxième white lié aux Wild Geese disparaît sans laisser de traces, Billy commence à se demander jusqu’où ses amis seraient prêts à aller pour que la justice dont ils estiment avoir été floués soit rendue.
L’affaire va alors virer à l’obsession en même temps qu’à la paranoïa lorsque Milton Ramos, flic violent et haineux, commence à menacer la famille Graves.


Joseph Wambaugh.
C’est à lui que l’on pense quand on lit les premières pages de The Whites et lorsque Richard Price s’attache à suivre Billy Graves dans ses sorties nocturnes sur des scènes de crimes tour à tour cocasses ou désespérantes.
Et puis il y a aussi le sens des dialogues de Richard Price et sa capacité à installer ses personnages dans leur environnement : on plonge avec lui dans l’appartement en sous-sol de Jimmy Wheelan ou dans le salon funéraire de Redman Brown, deux anciens équipiers de Graves, tout comme on saisit l’atmosphère et les odeurs de la cuisine où le héros se retrouve quand il le peut avec son père et ses enfants.
Autant de questions de forme qui viennent soutenir et même transcender une intrigue somme toute classique et à laquelle Price rajoute encore du fond.


Il y a certes, au centre du roman, une réflexion forte sur la justice et la vengeance ; d’autant plus forte à partir du moment où Billy Graves est certain que ses amis éliminent leurs « whites » (ceci n’est pas vraiment un spoiler, on s’en doute très vite).
Mais il y a aussi, omniprésent, un questionnement sur l’héritage.
Celui que l’on reçoit comme c’est le cas pour Ramos, héritier d’une vengeance qui dirige sa vie entière, pour Billy qui accueille son père atteint d’Alzheimer mais qui lui lègue aussi, par petites touches, toute son expérience, pour Carmen, la femme de Billy, porteuse d’une vieille et destructrice culpabilité et, bien entendu, pour tous les membres des Wild Geese avec leurs « whites » respectifs.
L’héritage que l’on lègue aussi, bien entendu, d’autant plus fort pour Billy qu’il est ici représenté par un profond dilemme moral.


Écrivain de plus en plus rare (son roman précédent, Souvenez-vous de moi, date de 2008), Richard Price ne déçoit pas avec ce livre fort.
Moins pour son intrigue, on l’a dit, que pour la vigueur des sentiments qu’il y décrit, le questionnement moral qu’il pose sans pour autant imposer une réponse définitive et la force de ses descriptions du New York nocturne et des quartiers aux marges, et enfin ses personnages fouillés et ambivalents.



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norbert
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Le Serment des Limbes

MessagePosté le: Jeu Avr 14, 2016 7:02 pm    Sujet du message: Répondre en citant




>> La chronique de Michel Abescat dans Télérama :

Citation:



The Whites de Richard Price


Chaque nuit, les flics du NYPD arpentent les rues de Manhattan, zone de combat où se noient les oubliés.
L'écrivain leur redonne vie dans un roman haletant.



C'est un roman en noir et blanc.
Une série d'instantanés taillés dans le vif des rues de Manhattan, entre 1 heure et 8 heures du matin.
Urgences hospitalières.
Sorties de bars et de boîtes.
Braquages. Règlements de compte. Pétages de plomb.
Misère. Solitude.
Le quotidien harassé d'une brigade de nuit du NYPD emmenée par un vétéran de la police, Billy Graves, visage de craie d'insomniaque chronique, « regard de Cellophane écrasée ».
Chroniqueur inlassable de l'Amérique urbaine, Richard Price ne cherche pas à distraire, même si ses neuf romans peuvent être classés à la rubrique « policiers ».
Il témoigne, il ausculte, il dissèque.
Il arpente les rues, y retourne, y revient, traîne dans les quartiers, flirte avec les flics et rapporte ce qu'il a vu, comme tout bon journaliste qu'il fut.
Le crime l'intéresse comme révélateur d'une société.
La morgue, le com­missariat ou les urgences comme points de vue imprenables sur la ville.
L'intrigue, colonne vertébrale du récit, emporte ainsi le lecteur, mais le propos est ailleurs.


Depuis l'origine, la rue est le terrain de jeu de ce descendant d'immigrés juifs d'Europe de l'Est, né et ayant grandi dans une cité HLM du Bronx, et qui publie, en 1974, à 24 ans, son premier roman, Les Seigneurs, un hommage revendiqué à Hubert Selby Jr, chronique violente et chaotique d'une bande d'adolescents italo-américains en rivalité avec d'autres, noires ou irlandaises.
Richard Price ne quittera plus ce territoire, arpenté à ras d'homme et de bitume, se colletant à son sujet avec une énergie presque physique et un sens aigu du dialogue juste qui fera aussi sa réputation de scénariste.
La rue comme une zone de combats où chacun lutte pour sa ­survie éclatera dans Clockers (1992), fas­cinante plongée dans le dépotoir des gagne-petit de la dope.
Elle sera adaptée au cinéma par Spike Lee et inspirera David Simon pour sa fameuse série télévisée The Wire (Sur écoute en version française), dont Price, avec Dennis Lehane et George Pelecanos, est un des scénaristes les plus fameux.
Ville noire, ville blanche (1998), brûlé par les tensions interraciales ; Le Samaritain (2003), où l'auteur se met en scène sous les traits d'un scénariste revenant des années plus tard sur les lieux de son enfance ; Souvenez-vous de moi (2008), qui dépeint les changements extraordinaires du Lower East Side en vingt-cinq ans : les romans de Price constituent, au bout du compte, une formidable histoire de New York, de ses fantômes et de ses métamorphoses.


La rue est encore une fois le territoire électrique de ce nouvel opus, parcourue chaque nuit toutes sirènes hurlantes par Billy Graves et son équipe, en prise et aux prises avec elle, d'une rixe d'ados au cadavre d'une junkie, « allongée par terre sur le dos, comme une étoile de mer ».
La rue, Richard Price en brosse le portrait intime, s'approche au plus près, en fait sentir les moiteurs et les humeurs, la rage épuisée, la violence éreintée et désespérante.
Avec l'évidente volonté d'arracher les lieux et les victimes à l'oubli, de les nommer, de témoigner de leur existence.
L'énumération sans fin des drames qui défilent chaque nuit dans la banalité quotidienne du travail de la brigade de nuit devient ainsi li­tanie des morts, hommage muet, tombeau littéraire.


Au côté des flics qu'il met en scène, Richard Price déroule leur histoire.
Billy Graves, 42 ans, a fait partie, vingt ans plus tôt, d'une patrouille d'élite opérant dans l'un des pires districts de l'East Bronx.
Rapidement promus, ses membres se sont ensuite dispersés mais continuent de se voir, unis par les souvenirs ; témoins les uns des autres, de leur fatigue, de leurs désillusions, de leurs compromissions ; chacun d'entre eux obsédé par une affaire qu'il n'a pas réussi à mener à terme, un criminel qu'il n'est pas parvenu à ­coincer, malgré les nuits usées sur leurs dossiers.
Entre eux, ils les appellent les « whites ».
Des baleines blanches qu'ils n'ont jamais cessé de poursuivre, tel le capitaine Achab.
Jusqu'à se noyer avec elles.
Et voilà que les whites sont assassinés les uns après les autres... tandis qu'un homme, lui aussi hanté par une vieille affaire, se met à surveiller la femme et les enfants de Billy.
Richard Price noue brillamment son intrigue sur ce double fil, tient son lecteur en haleine, sans que rien, au bout du compte, ne soit résolu.
Empathique témoin de l'intranquillité de ses personnages, il montre, avec une singulière humanité de regard, comment la rue peu à peu les rattrape, les enveloppe et les enténèbre.
Et finit par conclure, alors que les fantômes ont envahi tout l'espace, sur ces mots à l'ironie tragique : « C'est quand même une fin plutôt heureuse. »






>> Le Cercle Polar #177, consacré à Richard Price et à son nouveau roman The Whites, est à écouter en podcast ici

Citation:


Cercle Polar reçoit l'un des plus grands écrivains américains contemporains.
Avec son dernier roman en noir et blanc, The Whites, Richard Price ne déçoit pas.



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norbert
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MessagePosté le: Dim Avr 17, 2016 9:43 am    Sujet du message: Répondre en citant




>> La chronique de Marc Fernandez dans Metronews :

Citation:

The Whites : et si on allait faire un tour dans le Bronx avec Richard Price ?


NOIR, C’EST NOIR – Le crime vous passionne ? Chaque semaine, retrouvez le coup de cœur de Marc Fernandez, notre expert du roman policier.
Aujourd'hui : The Whites, de Richard Price (Presses de la Cité).



C’est beau une ville la nuit, disent certains.
D’autres penseront que c’est dangereux de se promener dans les rues parfois mal fréquentées de grandes cités comme New York.
Sauf si on est accompagné par un écrivain comme Richard Price.
Monsieur Price, prince du polar, roi de New York, King du Bronx, son quartier natal.
Avec The Whites, il nous revient plus en forme que jamais.
Et il confirme, même s’il n’en avait pas besoin, que son œuvre restera gravée, non pas dans le marbre, mais dans le bitume des rues qu’il nous fait emprunter.
Conteur sans pareil, metteur en scène de la réalité, explorateur de l’âme humaine.
Arrêtons-nous là.
Et ruez-vous sur ce texte, coup de cœur de ce début d’année.



C’est qui ?


Richard Price, né le 12 octobre 1949, est l’un des auteurs de romans noirs les plus intéressants de sa génération.
Son nom est synonyme de grands textes bien sombres comme on les aime et les amateurs, qui se trompent rarement, en ont fait une figure incontournable du genre.
Il aura tout de même fallu patienter plus de 6 ans avant de pouvoir se plonger avec délectation dans un nouveau roman.
Une longue attente, notamment due à ses activités de scénaristes (il était dans l’équipe de David Simon sur The Wire, aux côtés de deux autres pointures, Pelecanos et Lehane), mais qui valait le coup.
L’écrivain, originaire du Bronx, a étudié notamment à l’université Columbia puis il y a enseigné, ainsi qu’à Yale.
Il devient scénariste par la suite et signe le script de La couleur de l’argent, réalisé par Martin Scorcese.
Côté polar, il se fait connaître avec Les Seigneurs et Frères de sang.
Sa notoriété ne cesse de grandir dans le monde du crime littéraire et elle atteint son apogée avec Clockers, puis Ville noire, ville blanche, Le Samaritain ou Souvenez-vous de moi.
Tous ces titres sont parus aux Presses de la cité et repris en poche chez 10/18.
Il prépare actuellement, toujours avec David Simon, une série consacrée au New York des années 70 et à l’arrivée du porno dans la Grande Pomme.
On a hâte de la découvrir…



Ça parle de quoi ?


Billy Graves est flic à New York, chef de l’équipe de nuit du NYPD.
Avec son unité, il arpente, quand le soleil est couché, les rues de Manhattan, de Wall Street à Harlem.
Il a 42 ans et il est fatigué après quasiment 20 ans de police.
D’autant que dans les années 90, il faisait partie d’une brigade composée des meilleurs flics de la ville, chargée de combattre le crime dans le Bronx.
On les avait baptisé les Wild Geese.
Mais voilà, un jour, il tire accidentellement sur un gamin.
Placard.
Fin de la carrière prometteuse qui lui tendait les bras.
Aujourd’hui, il bosse la nuit, dort un peu en journée et s’occupe de sa femme, infirmière, de ses deux enfants et de son père, qui commence à perdre la boule.
Il semble résigné, il sait qu’il ne pourra pas arrêter tous les criminels de New York, que certains passeront entre les mailles du filet.
Ceux-là sont surnommés les "Whites" car ils sont apparemment blancs comme neige.
Chaque flic a son "White", qui l’obsède, qu’il rêve de mettre derrière les barreaux.
Quand il est appelé pour un meurtre ce soir-là, Billy ne se doute pas qu’il va se retrouver face au cadavre du "White" d’un de ses collègues...



Pourquoi on aime ?


The Whites est un grand roman noir, disons-le tout net.
Vous ne pourrez pas être déçus tant la prose de Richard Price vise juste.
Un style sans fioritures, efficace, clair, précis.
Des personnages, une multitude de personnages même, tous mieux campés les uns que les autres.
Billy bien sûr, mais aussi ses anciens coéquipiers, sa femme, son père, le moindre petit voyou croisé dans les pages y est dépeint avec une justesse rare.
Et il y a les dialogues, au couteau, on sent que l’auteur s’est inspiré du scénariste.
Mais attention, The Whites n’est pas un livre de scénariste, c’est un texte écrit par un immense écrivain, qui nous fait sentir la rue, les rues, qui nous plonge dans les pires recoins du Bronx, qui nous met le nez dans le caniveau pour nous faire comprendre la vie, la vraie, celle des hommes de la pire espèce comme celle de ceux qui essaient de survivre, de s’en sortir, parfois de faire le bien ou, du moins, de vivre selon leurs propres règles, leur propre morale.
Et on se dit, finalement, que l’odeur des caniveaux new-yorkais, quand c’est Price qui s’y colle, n’est pas si désagréable que ça tout compte fait.



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MessagePosté le: Lun Avr 25, 2016 6:01 am    Sujet du message: Répondre en citant




>> La chronique de Jean-Marc Laherrère sur Actu du Noir :

Citation:

Chroniques new-yorkaises


Un nouveau roman de Richard Price, c’est rare donc il ne faut pas le rater : The Whites.


Les « whites ».
C’est ainsi qu’un groupe de policiers des années 90 appelaient les criminels qu’ils avaient identifiés mais pas réussi à faire condamner.

Des années plus tard, ils ont fait leur chemin.
Billy Graves est un des rares qui soit resté policier, il est maintenant chef de l’équipe de nuit du NYPD.
Jusqu’à cet appel : une meurtre sur le quai d’une station de métro.
Il connaît la victime, c’est un de ces assassins qui leur a échappé.
Ses anciens collègues ont plutôt tendance à s’en réjouir, même lui n’est pas mécontent.
Jusqu’à ce qu’un autre de ces « whites » soit assassiné.
Et Billy commence à se poser des questions, sans oser en faire part à ses amis.

Dans le même temps, un homme semble roder autour de sa famille…


Dès les premières pages j’ai pensé au 87° District d’Ed Mcbain.
L’ambiance, les flics de New York, le sens des dialogues…
Puis je me suis aperçu que Jacques Martinache, traducteur du roman, a été celui de Mcbain.
Décidément, il y a une parenté certaine.

On retrouve, comme chez son illustre prédécesseur, cette façon de faire vivre les rues de la ville au travers de dialogues et de descriptions « cliniques » des interventions des flics de nuit.
Scénettes juxtaposées, reliées par le personnage de Billy Graves, elles en disent beaucoup plus sur ces quartiers, leurs habitants, la vie qu’ils y mènent, leur violence et leur pauvreté (économique et culturelle) que n’importe quel essai.

Il faut aussi reconnaître que Billy Graves, flic de nuit, comme l’infirmier des urgences de 911 de Shannon Burke, est témoin de ce que la ville peut avoir de pire, de l’envers du décor.

Ces chroniques sont reliées par deux suspenses qui ajoutent de la tension tout au long du roman, une tension qui va augmentant quand on s’approche du final.
Qui tue les « whites » de la bande de flics, et que va faire cet homme qui rode autour de sa famille ?
Deux intrigues entremêlées qui posent de multiples questions et remuent les thématiques de la vengeance, de la loyauté, de ce qui est juste et ce qui est légal…

Un roman passionnant, sensible et intelligent.



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MessagePosté le: Mer Avr 27, 2016 6:40 pm    Sujet du message: Répondre en citant




>> Chronique de Bernard Poirette dans C'est à lire sur RTL, à écouter en podcast ici



Citation:

C'est à lire : "The Whites" de Richard Price


REPLAY - Richard Price nous plonge dans la réalité des policiers de New York où la violence ne cesse de croître.


Les flics new yorkais les appellent "the whites", "les blancs".
Blancs comme neige.
Rien que des tueurs, évidemment coupables mais jamais condamnés, faute de preuves ou par la grâce d'avocats talentueux.
The whites, ce sont les cailloux dans les chaussures de Billy Graves et de ses ex collègues.
Eux connaissent la vérité sur "les blancs".
À l'époque, au début des années 1990, ils formaient le groupe des "wild geese", les oies sauvages.
Jeunes, efficaces, incorruptibles et irréprochables.
Jusqu'à la bavure.


En intervention, Graves blesse accidentellement un gamin.
L'opinion publique et sa hiérarchie lui tombent dessus.
Le groupe est dissous.
Et Billy devient chef d'une équipe de nuit, secteur Manhattan, de Wall street à Harlem.
Le soir de la Saint Patrick, un homme est assassiné, au beau milieu de Penn Station, le noeud ferroviaire de la ville.
Cet homme, c'est un "white".
Le premier d'une série.
L'un après l'autre, les "blancs" trépassent prématurément.
Les flics seraient-il en train de régler à leur façon les comptes du passé ?


Vous le saurez en lisant The Whites, le nouveau très très grand polar urbain de Richard Price.
Livre magnifique et passionnant.
Des personnages ultra attachants, une intrigue impeccable et puis New York, la nuit, gigantesque marmite dans laquelle cuit et recuit la violence la plus folle.
On ne s'en lasse pas.
The Whites, de Richard Price, vient de sortir aux Presses de la Cité, dans la collection Sang d'encre.



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MessagePosté le: Mer Avr 27, 2016 6:50 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Le prochain sur ma liste.
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MessagePosté le: Dim Mai 22, 2016 7:59 am    Sujet du message: Répondre en citant

Je viens de le finir. Un très bon polar urbain mais pas boum boum boum. Une très bonne analyse des relations humaines, une certaine idée de la vengeance (ou de la justice), des personnages ambigus en proie à des réflexions contradictoires. Comme dit Dodger, l'idée des Whites est excellente. J'ai vraiment passé un bon moment et je pense le gratifier d'un 9/10.
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MessagePosté le: Mar Déc 27, 2016 11:58 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Parution en poche le 16 mars.
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MessagePosté le: Mar Avr 04, 2017 9:39 pm    Sujet du message: Répondre en citant




El Marco a écrit:
Parution en poche le 16 mars.





Il faut en profiter pour découvrir ce grand auteur !
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grolandrouge
Serial Killer : Patrick Bateman


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Le Vol des Cigognes

MessagePosté le: Mer Sep 05, 2018 5:46 am    Sujet du message: Répondre en citant

Mon vote sur Polars Pourpres: 8/10
Citation:
Un livre sombre, où la mort est très présente. Une mort froide et dénuée de sentiments puisque la plupart nous sont présentées lors des premières constatations à l'arrivée des inspecteurs sur les lieux des crimes. Et pourtant cette froideur et ce manque d'empathie des policiers pour les victimes n'est qu'apparent et certaines de leurs affaires deviennent une obsession, leur haine pour les coupables se transforme en une croisade à l'encontre de leur WHITE. Le style est bon, un peu froid dans la première moitié du livre, mais la seconde est bien plus intense, tendue et passionnée au fur et à mesure que la situation se complique, s'envenime et devienne incontrôlable. Je lirais avec plaisir "Ville noire, ville blanche".

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