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Les écailles d'or, de Parker Bilal (Le Seuil)

 
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Hoel
Patrick Kenzie (modo)


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Le Vol des Cigognes

MessagePosté le: Jeu Mai 21, 2015 3:07 pm    Sujet du message: Les écailles d'or, de Parker Bilal (Le Seuil) Répondre en citant

Les Écailles d'or, paru chez Seuil Policier en janvier dernier, est le premier roman d'une série mettant en scène le détective et ancien policier pour le moins atypique Makana.
Il est signé par l'auteur anglo-soudanais Parker Bilal, qui a aussi publié sous son vrai nom, Jamal Mahjoub (certains de ces romans ont été traduits chez Actes Sud, en collection blanche).



Résumé

Le Caire, 1981. Alice, la petite fille d'une junkie anglaise de bonne famille, est enlevée dans les ruelles du souk.

1998. Un milliardaire cairote issu de la pègre, Hafani, sollicite les services du détective privé Makana pour retrouver la star de son équipe de foot, Adil, qui s'est volatilisée du jour au lendemain. Makana, ancien policier qui a fui le régime intégriste soudanais, vivote au Caire sur une awana, sorte de péniche déglinguée, et si son costume défraîchi fait mauvais effet dans l'entourage d'Hafani, son esprit affûté fait mouche. De plus, il entretient de bonnes relations avec un commissaire local et un journaliste politiquement engagé. L'enquête le mène des bistrots crapoteux et des rues poussiéreuses de la capitale aux résidences somptueuses des nantis du régime, et croise la route de la mère d'Alice, sauvagement assassinée alors qu'elle continuait obstinément à chercher son enfant disparue.

La séduction indéniable du roman, qui doit beaucoup aux arabesques du conte arabe et aux descriptions bariolées du Caire, offre un contraste saisissant avec un climat de menace constant, impénétrable et mystérieux.



L'auteur

Parker Bilal est le pseudonyme de Jamal Mahjoub, auteur anglo-soudanais de six romans non policiers publiés par Actes Sud. Il est né à Londres, a grandi à Khartoum, reçu une formation de géologue à l'université de Sheffield, vécu au Caire et au Danemark, et est maintenant installé à Barcelone.


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Quand je pense à tous les livres qu'il me reste à lire... J'ai la certitude d'être encore heureux.
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MessagePosté le: Jeu Mai 21, 2015 3:09 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Pour l'instant (150 pages), j'aime beaucoup le personnage de Makana, qui me rappelle un peu le Bernie Gunther de Philipp Kerr (dans le style humour grinçant et "je m'en fous des règles je fais ça à ma sauce").

Je vous en reparle prochainement.
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MessagePosté le: Ven Juin 26, 2015 8:23 am    Sujet du message: Répondre en citant

Bonne pioche, je l'ai trouvé très bien. Mon avis vient de paraître sur Polars Pourpres.



Citation:
Où est passé le Ronaldo égyptien ?

Le Caire, 1981.
Liz Markham, une jeune Anglaise, se trouve à flâner au cœur d'un souk. Elle a le malheur de lâcher un instant la main de sa fille Alice, 6 ans. Elle ne la reverra plus.

Le Caire, 1998.
Saad Hanafi, le célèbre milliardaire, demande à Makana d'enquêter sur la disparition d'Adil Romario, le jeune joueur vedette de la DreemTeem. Bien qu'il ne connaisse pas grand chose au football et que son éthique apprécie moyennement de travailler pour le Bill Gates égyptien, Makana ne peut qu'accepter. Il peine à trouver des affaires et doit pas mal d'argent.

Les écailles d'or commence sur les chapeaux de roue. Dès la première page, on assiste, aussi impuissant que Liz, à la course effrénée et paniquée de la jeune maman hurlant le nom d'Alice dans les ruelles du Caire. Sa recherche vaine ajoutée à ses soucis de drogue la laisseront dans un état d'apathie et de désespérance dont elle mettra de nombreuses années à se remettre.
On fait ensuite la connaissance de Makana, ancien policier soudanais devenu détective privé à son compte au Caire. Esprit – trop ? – libre, il a perdu femme et enfant en fuyant la dictature islamiste de Khartoum. Depuis, il vit seul sur un bateau dont il peine à payer loyer, si bien que sa logeuse Oum Ali, gentille au demeurant, lui coupe régulièrement le courant pour le contraindre à passer à la caisse. Avec son côté contestataire et original et ses réparties cyniques, Makana partage des points communs avec Bernie Gunther et apparaît bien vite aussi sympathique que le détective atypique de Philip Kerr.
Du côté de l'enquête, Makana découvre l'envers du décor d'une grande équipe de football – dissensions entre joueurs, dérives en tous genres provoquées par l'argent roi – et pense assez vite que la disparition de Romario n'est peut-être pas étrangère à l'empire d'Hanafi et au passé trouble du magnat – on ne devient pas milliardaire sans se faire quelques ennemis. Parallèlement à cette affaire, Makana rencontre par hasard Liz Markham, ce qui va le pousser à vouloir en savoir plus sur son passé et à enquêter sur la disparition d'Alice, jamais élucidée.
Au fil des pages, Parker Bilal prend plaisir à nous faire découvrir l’Égypte actuelle où, comme ailleurs, le fossé entre les plus riches et les plus pauvres n'a de cesse de s'étendre. Globe-trotteur de nationalité anglo-soudanaise, il parle aussi en connaisseur de la montée de l'islamisme radical dans son pays d'origine, avec cette police islamique chargée de faire respecter à la lettre une certaine vision de la charia. Signalons que Parker Bilal est le pseudonyme de Jamal Mahjoub, qui a déjà publié quelques romans traduits en France par Actes Sud.

Personnage charismatique, intrigue(s) solide(s), descriptions intéressantes de l’Égypte d'aujourd'hui – pays jusque alors peu visité par le polar –, Les écailles d'or a des arguments à revendre. Grâce à son talent, et à la personnalité attachante de Makana, Parker Bilal semble bien parti pour installer sa série dans le temps. À quand la prochaine enquête ?


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MessagePosté le: Ven Juin 26, 2015 9:30 am    Sujet du message: Répondre en citant

Bonne chronique.
Par contre, depuis 2012, date à laquelle ce roman a été écrit, il y a eu plusieurs bouleversements en Egypte, où notamment les Islamistes ont été chassés du pouvoir.
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MessagePosté le: Ven Avr 01, 2016 6:36 am    Sujet du message: Répondre en citant




Première enquête du privé Makana, Les Ecailles d'or de Parker Bilal est sorti en poche chez Points début mars :






On retrouve Makana dans le second roman de Parker Bilal, Meurtres rituels à Imbaba, paru au Seuil Policiers, toujours dans une traduction de Gérard de Chergé (on en parle ici sur le forum) :






Citation:


Après Les Ecailles d'or, la deuxième enquête de Makana, détective privé pas comme les autres.

Le Caire, 2001.
Makana, l'ex-officier de police soudanais devenu détective privé en exil au Caire, est abordé par le patron d'une agence de voyages déclinante, l'Ibis bleu : l'homme a reçu une lettre menaçante, où est cité un passage d'une sourate faisant allusion à l'étoile de Sirius.
Peu après, Meera, employée copte de l'agence, est abattue sous les yeux de Makana.
À première vue, il s'agit d'une opération de propagande des services secrets égyptiens, qui vient renforcer l'impact qu'ont eu peu auparavant sur l'opinion plusieurs meurtres sauvages de jeunes garçons musulmans : l'objectif serait de discréditer les coptes dans l'esprit des populations.
Mais l'affaire se complique lorsque Makana enquête sur les activités assez louches de l'Ibis bleu : les liens entre la police secrète, l'agence de voyages et une banque cairote aux transactions douteuses semblent dessiner une équation vieille comme le monde : pouvoir, argent et corruption.

Une poésie tout orientale, dans les descriptions de paysages et de rues en particulier, vient tempérer des scènes dont la violence et le réalisme font écho à ce qui se passe dans le monde aujourd'hui.






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MessagePosté le: Ven Avr 01, 2016 8:23 am    Sujet du message: Répondre en citant

Je n'avais pas tilté lors de la parution du premier roman, mais là aussi je vais me les procurer (enfin au moins un des deux pour commencer), car ces romans sont aussi une excellente occasion de voyager en Egypte et surtout d'y découvrir une réalité inconnue ou bien trop méconnue sur sa société. Ah, la magie du polar ! Smile
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MessagePosté le: Ven Avr 01, 2016 10:34 am    Sujet du message: Répondre en citant

J'ai bien aimé le premier. Je lirai peut-être celui là aussi du coup.
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MessagePosté le: Sam Avr 02, 2016 5:54 am    Sujet du message: Répondre en citant




>> La chronique de Jean-Marc Laherrère sur Actu du Noir :

Citation:

Un privé au Caire


Un nouveau privé au Caire, d’origine soudanaise, j’achète !
Ce sont Les écailles d’or de Parker Bilal.


Makana était flic dans ce qu’on pourrait appeler la criminelle à Khartoum, au Soudan.
L’arrivée des islamistes l’a obligé à fuir dans des circonstances dramatiques que l’on découvrira.
Depuis il vit sur une sorte de péniche délabrée, au Caire.
Et il gagne, de temps en temps, sa vie comme privé.
Un privé minable et fort démuni.
C’est pourquoi il est très étonné quand une splendide voiture s’arrête à côté de sa barcasse et qu’il est amené pour rencontrer Saad Hanafi, millionnaire proche du pouvoir au passé peu reluisant.
Saad est propriétaire, entre autres, d’un club de foot, et son joueur vedette a disparu depuis plusieurs jours.
Pour une raison étrange, c’est à Makana qu’il veut confier la recherche de la star.
Intrigué, celui-ci accepte, tout en sachant très bien qu’on lui cache beaucoup plus de choses que ce que l’on veut bien lui dire.
Et bien évidemment, il va tomber dans un nid de serpents et voir ressurgir les fantômes de son passé.


La quatrième nous apprend que Parker Bilal est le pseudo de Jamal Mahjoub, écrivain de littérature dite « blanche », publié chez Actes Sud.
Ben ça ne m’étonne pas.

Pourquoi ?
Parce qu’on a là un bon roman, très bon même sauf … dans la partie intrigue policière qui souffre de quelques défauts.
Pas du tout rédhibitoires les défauts, rassurez-vous.
Mais quand même, il y a deux ou trois coïncidences et coups de chance qui sont un peu gros.
Le genre de machins qu’un auteur de polar chevronné aurait évité, ou aurait réussi à faire passer comme une lettre à la poste.
La résolution va un peu vite et Makana a des intuitions qui frôlent la voyance.

Mais pas rédhibitoires donc, juste un peu gênant, et puis si on retrouve Makana plus tard, ça s’améliorera forcément.

Et on a bien envie de le retrouver parce que tout le reste vaut vraiment le coup.
Le reste c’est bien entendu la description d’une ville du Caire, grouillante et misérable, où les pyramides, le souk et les pubs people autour d’un joueur de foot cohabitent, une ville totalement corrompue mais une ville débordante d’énergie, une ville où des fortunes colossales côtoient la plus grande misère…
Ne serait-ce que pour cette description et pour les personnages secondaires fort bien croqués par l’auteur, ce roman vaut la peine.

Mais il y a aussi le récit des derniers jours de Makana au Soudan, la prise de pouvoir par les islamistes et la terreur qui en résulte.
Et là, étonnant de voir comme ce récit ressemble à ce qu’un Rolo Diez ou un Ernesto Mallo ont écrit sur l’Argentine sous Videla.
Comme quoi, même causes, même effets : Prenez des brutes incultes, avides de revanche, donnez-leur des armes et l’impunité totale, laissez-les se défouler après une vie de frustrations et dites-leur qu’ils agissent pour le bien du pays, vous obtenez les mêmes résultats : tortures, viols, meurtres, terreur, que ce soit au nom d’un Dieu ou de la lutte contre le péril rouge, vert ou gris…

Il n’est peut-être pas inutile de le rappeler, et de se rappeler que les premières victimes de ces fous furieux sont les populations qui sont sous leur coupe.



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MessagePosté le: Jeu Avr 14, 2016 4:21 pm    Sujet du message: Répondre en citant




>> La chronique de Laurent Greusard sur K-libre :

Citation:



À chacun sa croisade


En ces temps troublés, entre deux informations anxiogènes, revient le leitmotiv que les musulmans sont les premières victimes des islamistes.
Coup de chance dans le malheur actuel du monde, les éditions du Seuil, qui ont décidé d'ouvrir de nouvelles pistes internationales au roman noir, nous offrent un auteur au parcours mondial : Parker Bilal - pseudonyme de Jamal Mahjoub, un écrivain anglo-soudanais auteur de quatre autres romans chez Actes Sud.

L'histoire se déroule sur trois niveaux.
Il y a d'abord en 1981, une Anglaise de bonne famille, junkie, a vu disparaître sa fille Alice au Caire alors qu'elle recherchait le père de son enfant.
Revenue en 1998 pour tenter une nouvelle démarche, elle est découverte morte, peu après avoir croisé Makana, un privé.
Ensuite, il y a ce Makana, un ancien policier qui a fui le régime soudanais, et qui l'a rencontrée parce qu'il menait de son côté une enquête sur la disparition d'Adil, un footballeur local, une star, qui toutes proportions gardées est le David Beckham local.
Une enquête difficile car Hanafi, le patron du club est une figure puissante : milliardaire, mafieux, patron d'industrie, lié au monde politique et à la corruption des sphères dirigeantes égyptiennes.
Le kidnapping peut être le fait de multiples commanditaires aux raisons variées qui vont de louches affairistes du monde interlope d'un cinéma spécialisé à la mafia russe qui est en train de s'implanter en Égypte.
Enfin, arrive le troisième niveau sur fond d'une interrogation : pourquoi Makana a-t-il été choisi pour enquêter ?
Parce qu'il est sans doute sans doute le seul privé incorruptible de la ville.
Et cet atout, il le doit à son parcours.
Makana n'est pas égyptien, mais soudanais.
Face à la montée du fondamentalisme islamiste, puis au contrôle du pouvoir par des factions intégristes, il a toujours tenté de maintenir une certaine idée de la justice.
Résultat, sa famille a été décimée, et il a dû fuir.

Même si l'intrigue se situe en 1998, l'enquête va lancer des pistes autour de l'invasion soviétique en Afghanistan, la montée des groupes islamistes, le retour des anciens combattants, la prise de contrôle de villes ou de régions du monde arabe, la façon dont les individus résistent ou non, dont les sociétés plient ou se rompent, dont on s'accommode ou on profite du monde comme il va.

Le récit est donc surprenant et captivant à plus d'un titre.
Tout d'abord, la trajectoire individuelle de Makana, homme de principes dans un monde qui en a si peu, est sans doute déjà connue mais la description lente et minutieuse dont une société, ici le Soudan, se laisse contaminer, déformer, est saisissante.
En filigrane, court l'idée que, dans l'Égypte où il vit à présent, la corruption et la gabegie des élites risquent de conduire au même résultat.
Le regard porté sur l'empire de Hanafi, colosse aux pieds d'argile, groupe immobilier basé sur le sable (ce qui peut sembler logique dans la région), et qui vit d'esbroufes - la publicité, la télévision ou le cinéma, le monde des affaires sans bases industrielles -, est à l'aune des descriptions du même genre que l'on rencontrait dans les romans noirs américains sur la déliquescence de la société occidentale.

Par delà, le roman noir montre bien combien il peut être un récit du monde véritable, une photographie sensible et intelligente de notre temps, aussi parlante qu'un long discours théorique.



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MessagePosté le: Dim Nov 27, 2016 11:25 am    Sujet du message: Répondre en citant




>> La chronique de Yan sur Encore du Noir :

Citation:

Les Écailles d’or, de Parker Bilal


Premier volet d’une série annoncée d’une dizaine de volumes, Les Écailles d’or met en scène Makana, ancien policier soudanais devenu enquêteur privé au Caire.
Ayant fui dans des circonstances tragiques son pays d’origine après la prise de pouvoir des islamistes, Makana vivote dans la mégapole égyptienne lorsque Hanafi, milliardaire régnant sur un immense empire financier, le contacte pour retrouver Adil Romario, joueur star de l’équipe de football du magnat, porté disparu depuis plusieurs jours.
Ancien truand devenu respectable grâce à des collusions avec le pouvoir, Hanafi n’est certainement pas seulement motivé par le bien de son équipe de football.
Makana ne va pas tarder à le découvrir.


Ainsi donc Parker Bilal se saisit de la figure classique du privé approchant du bout du rouleau pour la propulser dans un environnement auquel le lecteur n’est pas forcément habitué.
Pour autant, l’auteur ne fait pas dans l’exotisme au rabais et, si les pyramides émergent parfois des brumes de pollutions qui étouffent la capitale égyptienne, si le chemin de Makana le mènera au bord de la mer Rouge, Bilal n’entend pas nous offrir une visite touristique.


Ce qu’il dévoile, derrière une enquête pour le moins attendue et guère surprenante malgré son lot de rebondissements qui obéissent finalement aux règles du genre, c’est surtout l’atmosphère délétère des années durant lesquelles Bilal ancre son récit.
Nous sommes en effet en 1998, quelques mois après l’attentat mené par des islamistes à Louxor à la fin de l’année précédente.
Aussi Makana, victime de l’islamisme politique arrivé au pouvoir au Soudan des années auparavant, assiste-t-il à l’expansion insidieuse d’un mouvement similaire dans son pays d’accueil, où l’autoritarisme de Moubarak allié à une forte dérèglementation économique incarnée ici par Hanafi et le poids de l’armée et de la police facilitent par ailleurs la corruption et les arrangements contre-nature.


Outre un personnage principal bien campé, sans illusions et dont l’histoire personnelle rejoint l’histoire politique de la région, l’intérêt de ce roman réside essentiellement dans la manière dont Parker Bilal arrive à faire vivre, sans se montrer docte ou lénifiant, l’arrière-plan social et politique d’une société égyptienne tiraillée par les inégalités, vendue au capitalisme sauvage auquel Hanafi et le Russe Vronski prêtent leurs visages, et dans laquelle, lentement mais sûrement, une autre idéologie avance à peine masquée.

Quand la forme sert un fond passionnant.



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Miserere

MessagePosté le: Mar Mar 21, 2017 10:05 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Une anglaise à la recherche de sa fille disparue des années plus tôt est assassinée au Caire. Adil Romario star du foot égyptien disparait.
Saad Hanafi parrain local et milliardaire veut retrouver la vedette de son club. Ce vieillard a construit sa fortune et son pouvoir sur peur et la misère des gens en usant de violence.Ne faisant confiance à personne il embauche Makana un détective Soudanais en exil politique au Caire et réputé honnête et incorruptible.
il y a du Harry (Bosh ou Hole) chez ce Makana hanté par la mort de sa femme et sa fille et en quête de vérité et de justice.
Un très bon roman profondément politique riche en dialogues particulièrement bien sentis (– La démocratie, c’est comme l’amour : un mensonge inventé pour que nous restions à notre place, satisfaits de notre sort.
– Certains en diraient de même de la religion) et qui fait la part belle à une Egypte,et Le Caire, qui vit et périt de ses contrastes: richesse/pauvreté,religion/laïcité, ancienne Egypte et monde moderne.
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À chaque décision que nous prenons, nous créons un nouvel avenir. Et, ce faisant, nous détruisons tous ceux que nous aurions pu avoir à la place.
Lou Berney November Road
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