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William McIlvanney (Rivages/Noir)

 
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norbert
Serial killer : Hannibal Lecter


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Le Serment des Limbes

MessagePosté le: Lun Juin 01, 2015 2:25 pm    Sujet du message: William McIlvanney (Rivages/Noir) Répondre en citant

William McIlvanney

Né en 1936, William McIlvanney est un poète et écrivain écossais. Après avoir publié deux romans et des recueils de poèmes, William McIlvanney signe en 1975 Docherty (Rivages/Ecrits noirs, 1999), récompensé par le Prix Whitbread.
Il est alors considéré comme « le nouveau grand romancier écossais », et, selon Ross MacDonald, « la plus grande révélation du roman policier depuis Raymond Chandler ».
Sa trilogie consacrée à l'inspecteur Laidlaw, personnage « fascinant, exaspérant et inoubliable », est devenue un classique fondateur du roman noir écossais. Elle est composée des romans : Laidlaw, Les papiers de Tony Veitch et Etranges Loyautés, auxquels il convient d'ajouter Big Man, dont la fin devient l'un des éléments de l'enquête de Laidlaw dans Étranges Loyautés.
C'est d'ailleurs dans cette logique que Rivages/Noir a publié initialement la série, même si seule la trilogie Laidlaw a été rééditée le mois dernier, avec de nouvelles couvertures.









Citation:

L’inspecteur Laidlaw, est selon les propres mots de son créateur, “un homme qui, dans l’univers contemporain, essaie de maintenir un semblant de moralité dans un cadre et des circonstances fort difficiles”. C’est dire s’il a de quoi faire.
Dans la première de ses aventures, il s’efforce de retrouver le meurtrier présumé d’une jeune fille retrouvée assassinée dans un jardin public, pas seulement pour le confondre mais pour éviter qu’il ne soit supprimé par la pègre qui est à ses trousses.
Son enquête l’amène à explorer les bas-fonds de Glasgow pour prendre de vitesse ceux qui semblent lâchés à la poursuite du coupable aussi bien que ceux qui tentent de le protéger.

Il existe depuis quelques années une école écossaise du roman policier britannique et William McIlvanney, avec ses descriptions bien noires de Glasgow et son personnage de Laidlaw, en est à coup sûr un des meilleurs représentants.










Citation:

« Glasgow, un vendredi. La ville où l'on se dévisage. En descendant du train à la gare centrale, Mickey Ballater eut la sensation de débarquer dans le nord, mais aussi dans son passé... »

Ainsi commencent Les Papiers de Tony Veitch, qui narrent le destin pathétique d'un étudiant idéaliste à la recherche de son identité et qui, parmi d'autres, succombera, victime innocente d'un règlement de comptes entre truands. Dans cette affaire, l'inspecteur Laidlaw débusquera la vérité en dépit des doutes et des sarcasmes de ses collègues.

« Ecossais comme Stevenson, Conan Doyle et John Buchan, Mc Ilvanney a suscité l'intérêt de Kenneth White et les éloges de Ross Mac Donald qui n'hésitait pas à écrire qu'il était, à ses yeux, la plus grande révélation du roman policier depuis Raymond Chandler. » (Jean-Pierre Deloux, Polar)










Citation:

Dan Scoular, "Big Man", est parti un matin et n'est jamais revenu. Un chauffard l'a écrasé sur la route. Sa veuve n'a pas besoin d'un "pleureur", mais d'un champion, quelqu'un qui fera justice pour son mari. Jack Laidlaw relève le gant. Lui-même est au-delà des larmes. Son frère est mort et il cherche à comprendre pourquoi : suicide, accident ou meurtre ?
Au cours de sa quête, Laidlaw croise les fantômes de son passé : rêves de jeunesse déçus, amours perdues et ces "étranges loyautés" personnelles qui amènent les êtres à trahir les idéaux qu'ils s'étaient promis.










Citation:

Dan Scoular a un talent simple : il est capable d'assommer quelqu'un d'un seul coup de poing. Les gens de Thornbank le surnomment "Big Man", et ce n'est pas seulement à cause de son physique. Dan est le symbole de la force et de la générosité. Mais Dan sait que cette image est fausse. Il est pareil au somnambule qui arpenterait les rêves d'un autre. Engagé par Matt Mason, le caïd local, pour livrer un match à poings nus, Dan découvrira sa vérité et retrouvera le sens de sa vie dans un monde où l'argent facile est roi.

« Un chef-d'œuvre. » (The Scotsman)

Big Man a été porté à l'écran par David Leland (réalisateur de Too Much).




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MessagePosté le: Lun Juin 01, 2015 2:31 pm    Sujet du message: Répondre en citant





Citation:


« Le désespoir. Tain se sentit soudain épuisé par la complexité des termes de son existence, plongé dans une perplexité absolue devant les actes d'équilibre impossible qu'ils exigeaient. Ils voulaient vous voir respecter l'autorité lorsque l'autorité ne manifestait aucun respect à votre égard. Ils vous racontaient que votre vie pouvait avoir un sens, et vous demandaient d'y croire, alors que cela n'avait rien à voir avec ce qui vous arrivait au quotidien, dans votre maison comme dans votre tête. Pendant que votre épouse se tuait à un labeur d'esclave et que vos petits grandissaient avec pour seule perspective de se retrouver au fond comme des bidets, que vos camarades s'aigrissaient de jour en jour, les patrons vous achetaient votre sueur par berlines entières, et le gouvernement ne savait même pas que vous existiez. Et Dieu parlait latin. »

Le Graithnock du début du siècle est une ville-usine d'Écosse, dévouée à l'exploitation du charbon dont toutes les familles sont tributaires ; parmi elles, les Docherty.
N'étant pas parvenu à épargner la mine à leurs aînés, Tain Docherty et sa femme Jenny fondent tous leurs espoirs sur Conn, le petit dernier.
Mais l'enfant ressent trop violemment le décalage entre ce qu'on lui enseigne à l'école et le langage brut de son père.
Et il choisit de descendre lui aussi dans la fosse, tandis que son frère Mick s'enterre dans une tranchée en France.
Des « trous d'homme » dont on ne sort pas indemne.

William McIlvanney a planté le décor à Graithnock, une ville imaginaire qu'il continuera d'arpenter dans ses romans plus contemporains (Big Man, Étranges Loyautés) ; et Docherty est déjà parcouru par les thèmes chers à l'écrivain : la révolte de l'homme qui s'oppose à l'inévitable et ses "étranges loyautés".
Docherty a reçu le prix Whitbread en 1975.
Ce roman a déclenché au moment de sa parution un grand mouvement d'écriture et suscité une nouvelle génération d'écrivains écossais.






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MessagePosté le: Lun Juin 01, 2015 3:46 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Je me souviens qu'il y a plusieurs années, Marin Ledun avait cité William McIlvanney comme son écrivain préféré.

Rivages a décider de rééditer la trilogie avec de nouvelles couvertures pour faire découvrir ces romans noirs devenus cultes aux nouvelles générations, et depuis que j'entendais parler de Laidlaw, j'en ai profité pour me le commander.
Ô surprise, il devait rester quelques anciens exemplaires dans les stocks de la Fnac puisque j'en ai reçu un, avec l'ancienne couverture (une réimpression datant de 2008), peut-être bientôt un collector ? Smile
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MessagePosté le: Ven Juin 12, 2015 1:26 pm    Sujet du message: Répondre en citant

>> Œuvres cultes : Trois raisons de (re)lire... les polars de William McIlvanney, par Chritine Ferniot sur Telerama.fr :

Citation:

Œuvres cultes

Trois raisons de (re)lire... les polars de William McIlvanney

La trilogie romanesque centrée sur le personnage de Jack Laidlaw, le flic dépressif de Glasgow, est enfin rééditée. A découvrir absolument.



1. Il est enfin réédité !

Oubliés, quasiment indisponibles, trois romans policiers de William McIlvanney, avec pour héros l'inspecteur Jack Laidlaw, sont réédités chez Rivages/Noir. Publiés à partir de la fin des années 1970, ils nous emmènent en Ecosse, dans la ville de Glasgow, du côté du commissariat central où travaillent l’inspecteur et ses collègues. Auteur de plusieurs autres romans et de recueils de poèmes, McIlvanney est célébré comme un maître par des auteurs comme Ross McDonald, Ian Rankin, Val McDermid ou Peter May, lorsqu’il entame cette trilogie noire.

A noter que, presque quarante ans après le début de la publication de cette courte série, William McIlvanney travaille à un « préquel ». Plus jeune, l’inspecteur de Glasgow sera-t-il moins... pathétique ?


2. Un héros pas comme il faut...

Jack Laidlaw est un personnage instable, un marginal qui travaille seul, peu apprécié de ses collègues qu’il méprise en retour, regardé avec inquiétude par sa femme, Ena, une compagne incapable de comprendre et accompagner cet homme trop incertain. Un peu alcoolique, un peu cavaleur, pas forcément très sympathique, Jack se sent toujours dépressif et porte en lui une culpabilité indicible qui ne le quitte jamais.
Dans le premier volume de ses aventures, intitulé Laidlaw (1977), on sait très vite qui est l’assassin d’une jeune fille retrouvée morte sous des branchages. Ce qui intéresse le policier, et son créateur, c’est la société qui entoure le tueur, la haine, la peur, le désir de vengeance. Dans le deuxième roman, Les Papiers de Tony Veitch (The Papers of Tony Veitch, 1983), l’inspecteur suit à la trace un étudiant naïf et idéaliste et s’intéresse à un clochard mourant. Et le troisième, Etranges Loyautés (Strange Loyalties, 1991), est un retour vers le passé : lorsque le frère du policier meurt dans un accident, il ne lui reste que les souvenirs...

Pas de grandes enquêtes ni de courses poursuites dans ces romans, mais une forme d’errance nostalgique, en compagnie d’un homme tenaillé par le doute tout en représentant la loi, hésitant sur le chemin à suivre et pourtant opiniâtre dans sa recherche de la vérité.


3. Un auteur pas ordinaire

L’écriture de William McIlvanney (né en 1936) est d’une facture déroutante et poétique, faite de phrases comparatives très recherchées mais justifiées. Il prend son temps, dans les rues de Glasgow, cette ville « plus faite de promiscuité que d’anonymat, un endroit qui, en dépit de ses vastes perspectives et de ses zones d’abandon et d’oubli, semblait souvent aussi spacieux qu’un bus aux heures de pointe ». Puis, il suit ses personnages sans précipitation, dans les pubs enfumés et les cuisines où les couples poursuivent « le vaudeville des insultes mécaniques ». La corruption, les mafias, la violence sociale naissent à chaque coin de rue, mais ce sont les petites gens, les individus modestes qui passionnent le romancier.
Un homme qui pratique l’ironie comme une seconde nature.

http://www.telerama.fr/livre/trois-raisons-de-re-lire-les-polars-de-william-mcilvanney,127659.php

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MessagePosté le: Ven Juin 19, 2015 10:26 am    Sujet du message: Répondre en citant




>> La chronique du blog livres de Nice Matin Livres Connections :

Citation:

Laidlaw : les premiers pas du polar à la façon écossaise


Heureuse idée des éditions Rivages de rééditer les trois premiers tomes de la série Laidlaw, parus à l'époque dans le désordre (confidence vespérale de l'éditeur himself). William McIlvanney, toujours vivant - que le Très Haut lui donne force et vigueur encore quelques années ! - est parait-il à l'origine du mouvement appelé Tartan Noir par les journaux britanniques. Créée en 1977, la saga de l'inspecteur Laidlaw peut ainsi passer pour la matrice des oeuvres de Rankin, Mc Dermid ou, plus récemment, Denise Mina.
La particularité, c'est que j'ai découvert les McIlvanney, par le fils, Liam (gros effort sur les prénoms...) et son premier polar Les couleurs de la ville puis Là où vont les morts, chroniqué . Donc voilà le décor. Et pour tout dire, Laidlaw, la première aventure, mérite largement d'être remis au goût du jour.

Jennifer Lawson n'est pas rentrée chez elle. Son père, ce gros rustre, cogneur et protestant borné, s'inquiète. Mais comme un papa affectueux, plutôt comme celui à qui on a désobéi.Pour tout dire, le vrai con. Et sa fille, hélas, il ne la verra plus, assassinée par un maniaque sexuel... C'est là que Jack Laidlaw intervient évidemment. Pressé de mettre la main sur le détraqué en question, avant le père, Laidlaw mais avant, aussi, la pègre locale qui ne peut se permettre de laisser errer un dingue dans ses rues. C'est tout un monde de pauvres gens que Laidlaw va croiser pour obtenir des petits bouts de renseignements, des pistes. Des bonhommes prêts à se battre ou à vider des pintes, peu importe l'ordre.

" L'homme à la cicatrice dépasse le Seven Ways et le Square Ring, en roulant. Pour lui, ce n'était pas seulement des pubs. Ils faisaient partie de son étrange horoscope personnel, de toutes ces choses qui l'avaient aidé à devenir ce qu'il était. Il n'y pensa pas en passant. Cela faisait longtemps qu'il n'avait pas mis les pieds dans l'un et l'autre pub, mais ça n'avait pas d'importance. Six jours par semaine, il fabriquait de la bagarre et de la gueule de bois, puis ils livraient la marchandise dans les rues, passé 22 heures, entretenant ainsi ce climat confus qui était son environnement naturel. "

Le lecteur traîne dans le Glasgow des 70's, pas vraiment riche, loin de là. Une micro société de prolos, d'alcoolos. Où les femmes, finalement, semblent les plus courageuses. Telle Jennifer qui, avant sa mort, défia son père, en sortant avec un catholique.

Laidlaw, lui, ne croit pas que l'assassin de Jennifer soit un monstre. Dans sa théorie, la vie n'offre pas plus de monstres que de fées. Il développe ainsi une certaine compassion pour les fous, les dérangés, les brisés de cette société. McIlvanney, désireux de partager ses convictions sociales, offre à son inspecteur un très bon miroir en la personne de Harkness, jeune flic, pressé d'apprendre le job. L'auteur a une plume qui résiste aux années et parvient même à glisser quelques bonnes rasades d'humour noir, comme ce dialogue :

" - Et alors comment vas-tu ? - J'suis en train de crever. A part ça, ça va. - C'est le cancer, j'ai entendu dire ? - C'est aussi c'que j'ai entendu dire. - C'est quel genre de cancer ? - Le genre qui tue. - On ne t'a pas laissé d'espoir ? - C'est du quatre contre rien, départ dans deux minutes. - Bon, ça nous arrivera à tous. Notre tour viendra. - Si vous voulez, j'vous file mon tour. Cela m'dérange pas d'attendre. "

Du polar classique et virtuose comme on les aime.
A noter que Les papiers de Tony Veitch (chroniqué par Yan) et Etranges loyautés viennent donc également d'être réédités.


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MessagePosté le: Ven Juin 19, 2015 10:34 am    Sujet du message: Répondre en citant




>> La chronique de Yan sur son blog Encore du Noir :

Citation:


Encensé par ses pairs et par de nombreux lecteurs, William McIlvanney fait partie de ces écrivains dont certains ouvrages hantent ma bibliothèque depuis longtemps avec la mention « à lire d’urgence » et que je finis par oublier. La réédition par les éditions Rivages de la trilogie consacrée à l’inspecteur Jack Laidlaw est donc l’occasion de découvrir en ce qui me concerne ou de redécouvrir, pour d’autres, un des auteurs majeurs du polar britannique.

Petit malin que je suis, j’ai commencé par le premier édité, Les Papiers de Tony Veitch, avant de m’apercevoir qu’il s’agissait en fait du deuxième roman de la trilogie. Ce n’est pas grave.


Nous sommes à Glasgow au début des années 1980 et Heck Adamson, clochard de son état, est en train de crever aux urgences. Ses dernières paroles sont pour faire venir à son chevet l’inspecteur Jack Laidlaw. De cette ultime entrevue, Laidlaw ressort avec la conviction qu’Adamson a été empoisonné et que cela à un rapport avec un règlement de comptes entre truands. Et puis, au milieu de tout cela, émerge un drôle d’individu : Tony Veitch, étudiant en rupture de ban, fils de bonne famille et écrivain compulsif qui semble s’être volatilisé. Malgré les réticences de sa hiérarchie et de ses collègues, Laidlaw, dont l’opiniâtreté confine à l’entêtement, se lance à la recherche de Veitch dans l’espoir de faire la lumière sur la mort de Heck Adamson.

Il y a tout chez McIlvanney.

Une écriture efficace sans être minimaliste avec en particulier des ouvertures de chapitres ciselées (« Au Gai Luron, le pub préféré de John Rhodes, dans le district de Calton, là où commence - certains disent finit - l'East End de Glasgow, il y avait comme qui dirait foule. Il y avait Macey et puis Dave McMaster et Hook Hawkins. Les autres, c'était juste John Rhodes. »).

Un héros atypique, par bien des côtés asocial mais guidé par une profonde volonté de mettre à jour la vérité, aussi laide et dérangeante – y compris pour lui – puisse-t-elle être comme le rappelle sur le mode de l’ironie l’un de ses collègues et rares amis :
« Quand on l’enterrera, il faudra qu’il regarde comment ça se passe. Il aura des trous dans son cercueil pour regarder. Probablement qu’il soulèvera le couvercle, s’assoira et dira : "Attendez une minute. Votre chagrin me paraît suspect. Tirez-vous. Vous autres, on essaie encore une fois, d’accord ?" Au bout d’une douzaine de fois, il ne se relèvera plus et ils pourront rentrer chez eux. »

Dans sa constante quête de vérité, Laidlaw apparaît comme un idéaliste, profondément empathique à l’égard des victimes et portant haut son mépris plus pour ceux qui ne font rien pour l’aider à découvrir cette vérité que pour les coupables eux-mêmes. Au risque de s’y perdre.

Et puis il y a aussi Glasgow, l’autre personnage de McIlvanney, cette ville apparemment coupée en deux entre les nantis et les autres mais dont la taille, finalement petite, et le déclin font que les connections se font entre les différents mondes qui s’y croisent. Il en ressort un portrait fascinant de la pègre locale et des relations sociales dans toute leur complexité.

Autant dire que l’on se trouve là face à un grand auteur et à un formidable roman.


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Le Vol des Cigognes

MessagePosté le: Ven Juil 03, 2015 10:54 am    Sujet du message: Répondre en citant

Mon petit commentaire:

Citation:
Plongée à Glasgow, celui de la belle époque ou les pubs étaient les points névralgiques de cette ville, personnage à part entière ou opère l'inspecteur Laidlaw.
Véritable flic à l'ancienne, taciturne, désabusé, seul, grande gueule mais cependant très humain, ce denier est secondé par une petit jeune, fraîchement recruté et à la personnalité très intéressante, Harkness.
La ville et la violence sociale de l'époque sont efficacement dépeintes par l'auteur.
Alors si vous n'avez pas peur d'y prendre quelques "claques" au détour d'une ruelle sombre...destination Glasgow !
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norbert
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MessagePosté le: Ven Juil 03, 2015 11:21 am    Sujet du message: Répondre en citant

Justement, je vais bientôt y aller me prendre quelques claques ( y compris par son fils aussi, en plus) ! Wink
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MessagePosté le: Sam Déc 05, 2015 5:34 pm    Sujet du message: Répondre en citant

La presse britannique vient d'annoncer le décès de William McIlvanney, âgé de 79 ans. Sad

http://www.heraldscotland.com/news/14126626.William_McIlvanney__the_great_Scottish_writer__poet_and_political_thinker__has_died/?ref=fbshr
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Quand je pense à tous les livres qu'il me reste à lire... J'ai la certitude d'être encore heureux.
Jules Renard (1864-1910)

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MessagePosté le: Sam Déc 05, 2015 6:13 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Hoel a écrit:
La presse britannique vient d'annoncer le décès de William McIlvanney, âgé de 79 ans. Sad

http://www.heraldscotland.com/news/14126626.William_McIlvanney__the_great_Scottish_writer__poet_and_political_thinker__has_died/?ref=fbshr



Oui, j'ai vu ça tout à l'heure et c'est vraiment triste.
Après Dan Fante (le fils de l'auteur culte John Fante) il y a quelques semaines, ce sont de très grands écrivains que l'on perd, décidément. Crying or Very sad

Même pas sûr que William McIlvanney aura eu le temps de finir le fameux prequel de sa trilogie Laidlaw qu'il préparait en plus...

R.I.P.
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MessagePosté le: Ven Oct 28, 2022 7:44 pm    Sujet du message: Répondre en citant

A sa mort, William McIlvanney, auteur de la trilogie Laidlaw, a laissé un manuscrit inachevé. Sa compagne a demandé à l'écrivain Ian Rankin, grand admirateur de McIlvanney, de le remettre en forme et de le compléter. Le résultat est Rien que le noir, une aventure de jeunesse de l'inspecteur Jack Laidlaw, traduite par Fabienne Duvigneau et publiée chez Rivages en avril dernier :






Le livre :

Glasgow, octobre 1972. Lorsqu'un cadavre en costume est découvert dans une ruelle sombre à l'arrière du pub Le Parlour, Il est aussitôt identifié : Bobby Carter, l'avocat qui mettait ses talents au service de la pègre. Enfin, de l'un de ses chefs, Cam Colvin. De l'avis général, ce qui est arrivé à Bobby Carter n'a rien de surprenant.
Le jeune policier Jack Laidlaw est lui aussi précédé d'une solide réputation. Il a tendance à travailler en solitaire et à se moquer de la hiérarchie. Mais il a un sixième sens pour interpréter les signes que les autres ne voient pas. La police doit trouver rapidement qui a tué Bobby Carter car les différents gangs de la ville sont prêts à s'entretuer. Ignorant les directives de son supérieur, Laidlaw va suivre une piste qui le mènera à la vérité et à la conclusion qu'il n'y a pas d'autre issue « que le noir ».



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