Jean-Christophe Grangé — Polars Pourpres

[stfoch]

Mauvaises surprises en Laurentides :





Dans ce petit poste de police de la bourgade de St Alexis des Monts, en plein cœur du parc des Laurentides, au nord de Montréal, les deux représentants de la loi postés en ce lieu : Patrick Bégin et Cristobal Ribero, tuaient le temps en regardant le match de hockey des Canadiens de Montréal.
En ce mois de décembre, c’était plutôt calme, la température de -35° degrés et l’épaisse couche de neige limitée les déplacements, c’est au moment même du début du troisième quart temps que le téléphone sonna.
« Poste de police de St Alexis des Monts, lieutenant Bégin, j’écoute. » décrocha t’il en lançant un regard noir à Ribeiro qui ne s’était pas levé, ricanant devant la télévision en chantant des « canadiens, canadiens, buts, buts, buts… »
« Je suis tombée en panne au kilomètre 113 sur la piste forestière menant à la route de Manawan, juste à coté du lac Beauregard, pouvez vous venir me secourir « suppliez une voix lointaine difficilement audible
« Nous serons là dans une heure, nous venons vous chercher, la depaneuse par contre viendra prendre le véhicule que demain. Attendez nous, nous arrivons » râla t il en lui-même de savoir qu’il allait rater la fin du match le plus important de l’année.
« Allo ! Allo ? » La communication fut coupée.
« En route Cristobal, on doit aller au lac. »
« Tu peux pas y aller seul, je te raconterai la fin du match « tenta Ribeiro, la tape sur la tête que lui infligea Bégin lui ôta toute envie de tenter tout arrangement.
Une fois leur tenue grand froid enfilée, ils partirent en direction de la piste forestière en direction du lac Beauregard sur leurs motos neige Bombardier, le moyen de transport le plus rapide pour s’y rendre.

La serrure de la porte arrière, du poste de police déserté, était entrain d’être activée difficilement.
« Il marche pas ton passe ! Tu es sur que c’est la bonne clé ? » Chuchota une voix
« Oui c’est bien le double que j’ai fait refaire, dépêche toi Céline on vas se faire repérer dit Natacha en scrutant frénétiquement les alentours.
Le penne de la serrure s’activa d’un coup, la porte s’ouvrit sur l’arrière du poste de police, les deux femmes s’engouffrèrent rapidement avec chacune, un énorme sac.
Elles refermèrent la porte à clé et s’avancèrent jusqu’à l’autre pièce à l’aide de lampes torches, celle qu’elles venaient de laisser, était la salle des archives, mais là elles entraient dans un endroit qui les mettait toujours mal à l’aise, la pièce où se trouvait la seule cellule du poste, donnant elle-même sur l’accueil du poste et les bureaux.
Elles décidèrent de mettre leur plan an action, comme elles l’avaient longuement préparé, sortant de leur sac le nécessaire pour sa réussite.
« Tu les a envoyés loin Céline quand même par ce temps là, le lac Beauregard, tu avais pas plus prés ? Interrogea Natacha en sortant des pancartes et des ballons de son sac.
« Il nous fallait du temps pour préparer la petite fête d’anniversaire à nos hommes non ? »
« En tout cas ils ne se doutent de rien, heureusement que c’est Patrick qui a décrochait car Cristobal t’aurait peut être reconnu. » dit Céline.
« Avec mes talents d’imitations ? Tu rigoles ! Puis c’est impossible de le déloger de devant la télévision Cristobal quand il y a un match de hockey. » Reprit Natacha en modifiant sa voix.
Elles avaient préparé cette petite surprise depuis quelques jours leurs maris étant nés à deux jours d’intervalle, leur plan était simple, d’abord dérober une clé du poste de police pour en faire un double, passer un coup de téléphone avec un prétexte pour qu’ils sortent tous les deux en intervention en temps suffisamment long pour tout organiser.
Elles les attendraient, dans le noir, rallumant le poste de police pour qu’ils le découvrent décoré de banderoles, et de ballons, leur souhaitant un bon anniversaire et surtout le point culminant du spectacle Céline et Natacha qui les attendraient en petites tenues sexy.
Elles avaient fini la partie décoration, et étaient entrain de se préparer quand la porte du poste s’ouvrit brusquement .un faisceau de lumière les aveugla, elles poussèrent un cri à l’unissons, la fête était elle ratée ?

Non ! Une fois l’aveuglement et la surprise passés, elles virent un homme en cagoule, une arme à la main tout aussi surpris qu’eux, il referma la porte d’un geste brusque
« Que faites vous ici !? »Hurla t’il « j’ai fait le guet devant, ils sont partis il devait avoir personne avant leur retour ! Bordel ! »
« Ne nous faites pas mal, nos maris vont bientôt revenir » sanglota Céline à cause de la situation et de sa tenue légère
« Tu es toujours aussi superbe Natacha ! »Dit l’homme en enlevant sa cagoule
Natacha blêmit en découvrant son visage,
« Paul ??? Paul Tremblay??? Tu es sorti de prison quand ? »
« Il y a une semaine, j’attends toujours tes lettres depuis trois ans. »Se moqua Paul
« Vous, vous connaissez ???? » dit Céline interloquée
« Tu n’as rien dit à ta meilleure amie Natacha ? Mais je pense qu’on va attendre gentiment vos maris pour tout expliquer et régler quelques comptes, qu’en penses tu ? »Ironisa t- il
« Tu es fou, tu vas te retrouver encore en prison » le nargua Natacha
« La taule plus jamais ! Tu ne m’entends, plus jamais ça! » Lui cria t il au visage.
« Prenez chacune une paire de menottes, asseyez vous et passez les bracelets à votre poignet et à un pied de chaise ; voila c’est bien » dit il alors qu’elles s’exécutèrent
Les minutes de l’horloge s’écoulaient très lentement dans un silence de mort, Paul fouillait les tiroirs pour s’occuper car il savait que les preuves de son innocence bafouée, allait arriver d’une minute à l’autre.

Quand il entendit au loin le bruit de moteur des motos-neige, il s’approcha de Céline et de Natacha pour les bâillonner avec du chatterton trouvé dans un tiroir lors de sa fouille.
La porte s’ouvrit laissant entrer, Patrick et Cristobal ainsi qu’une bourrasque de neige et de vent glacial, c’est une fois après avoir allumer et enlever leurs casques, qu’il virent leurs femmes, ils n’eurent pas le temps de réagir qu’un violent coup de crosse assomma Cristobal et l’envoya immédiatement au tapis, Patrick eut le temps de faire aucun geste avant de voir se pointer le canon de l’arme sur son front.
« Content de te voir salopard ! Tu as l’air surpris ? » L’interrogea Paul
« Tes potes matons, t’ont pas prévenu que j’avais une remise de peine et que je sortais au bout de trois ans ? »
« Tu veux quoi bordel et pourquoi avoir pris en otage nos femmes et les mettre dans cette tenue ? » dit Patrick
« Elles étaient déjà là à moitié à poil quand je suis entré, t’inquiètes, je ne les ai pas touché, au fait bon anniversaire, beau cadeau non ?on va pouvoir fêter ça tous ensemble et rétablir la vérité. »Dit Paul en enlevant l’arme de Cristobal qui revenait lentement à lui.
« Asseyez vous comme elles, et menottez vous également, et Patrick va vous raconter une belle histoire allez Patrick raconte, il était une fois… » Paul le menaçant de son arme.
« Tu veux que je dise quoi tu fais chier ! Bordel ! »
« Que tu dises quoi ? Mais la vérité qu’il l’entende de ta bouche et surtout qu’elle l’entende dis lui je te laisse deux minutes, après je te mets une balle dans le genoux. »
« J’ai tout découvert il y a trois ans Natacha, tes rendez vous secrets avec lui deux après midi par semaine au motel de St Michel, après plusieurs semaines à t avoir suivi et épluché tes relevés de comptes et de téléphone, je ne pouvais pas le supporter »
« Tu n’as rien compris, c’est pas ce que tu crois » pleura t elle
« Pas ce que je crois putain ! cet enculé te baiser deux fois par semaine et… »Patrick n’eut pas le temps d’achever sa phrase que Paul lui cassa trois dents d’un violent coup de crosse
« Raconte jusqu au bout et reste polie avec elle »
« Tu finiras pas en taule cette fois je te buterai connard ! » le deuxième coup de Paul atterrit sur l’arrête du nez de Paul qui fit entendre un craquement avant d’exploser de sang tel un geyser.

« Arrête !arrête ! » je vais parler » réussit-il à supplier entre deux crachas de sang.
« J’ai tous organisé, je ne pouvais supporter de vivre sans toi Natacha »
Dans ses yeux il ne voyait plus la douceur mais de la haine qui lui faisait encore plus mal que le jour où il avait découvert ses escapades.
« Mon plan était simple, lors d’un banal contrôle routier, je planquais un sachet de drogue dans le coffre de ta voiture et ensuite je balançais l’info aux collègues du comté voisin pour qu’il t’arrête en flagrant délit mais là tu m’as bien aider Paul au-delà de mes espérances, avec agression sur un représentant des forces de l’ordre et délit de fuite, ensuite quelques pots de vin aux matons de la prison pour te durcir la vie et que tu ne reçoives aucun courrier ou colis qui t’était destiné » dit-il.
Natacha le fusilla du regard et lui cracha à la figure puis déclara :
« Tu aurais du les lire, ces lettres. Et tu aurais compris ton erreur.»
Cristobal profita de l’occasion pour saisir l’arme qu’il cachait à sa cheville, mais la fit tomber à terre sans pouvoir la saisir de sa main libre, il réussit à la pousser du pied vers Patrick qui venait de remarquer le geste désespéré de son collègue, il récupéra l’arme à l’instant même où Paul surprit le manège, son attention avait été détourné par la révélation des lettres écrites de Natacha qu’il n avait pas reçu.

Deux coups de feu éclatèrent,Natacha et Céline hurlèrent, la première balle faucha Paul en plein poumon droit pour ressortir en dessous de l’omoplate, la seconde balle lui fit exploser la boite crânienne, son corps s’écrasa sur le sol dans une marre de sang noir pulmonaire et de cervelle.
Patrick se leva avec dans une main l’arme et dans l’autre la chaise avec laquelle il était lié par les menottes au moment où il se pencha vers Paul.
Un autre coup de feu fit rage.
Natacha tenait l’arme de Paul qu’elle venait de ramasser et tira sur Patrick, la balle le percuta dans le dos.
Elle se tenait au dessus de lui prête à tirer à nouveau.
« Tu l’aimais ? » réussit-il à articuler.
« Oui je l’aimais… c’étais mon frère ! » dit elle.

« Il y à dix ans, je vivais encore à Toronto à l’époque, j’étais amoureuse d’un mauvais garçon, on squattait un peu par tout ,se droguant tous les jours, et je suis tombée enceinte, pour pouvoir nourrir ma fille qui venait de naître ,on a commencé à braquer des banques, on nous surnomma les Bonnie and Clyde de Toronto, le dernier braquage tourna mal, mon complice fut abattu et moi recherché par toutes les polices, j’ai dû laisser ma fille à mon frère et disparaître avec le butin pour refaire ma vie et qu’on m’oubli . J’ai atterri ici, je t’ai rencontré Patrick, je suis retombé amoureuse, tu étais flic, quelle ironie du sort hein ? Cela me permettait néanmoins de savoir si on me recherchait encore quand je venais au poste faire le ménage, j en profitais pour fouiller,et il y a trois an, mon frère m’a retrouvé , deux fois par semaine il venait au début me parler de ma fille,ensuite il me l’a amené pour que je puisse passer quelques heures avec elle , des instants de bonheur en cachette ,puis Paul fut arrêté ,ma fille Eva est actuellement élevé dans une pension à Montréal payer avec l’argent du braquage , voila vous connaissez toute l’histoire maintenant ,mais je vais pas la perdre à nouveau » conclue Natacha
On entendit résonner trois coups de feu dans le poste de police, une silhouette s’enfuit en courrant dans la neige.
Natacha laissa les cadavres de Paul, Patrick, Céline derrière elle.
Natacha disparut à nouveau.





merci à athanagor pour le sujet

[Athanagor]

Voutchayé !!!
Quand j'ai commencé à lire, j'ai pas pensé que c'était le sujet que j'avais lancé !!!

C'est trop fort !!! En quelques lignes, arriver à faire 3-4 rebondissements !!! Trop fortiche le gars !!!

Chapeau !!!

Je vais t'en trouver un autre parce que là, ça mérite !!!
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CréAuteur du monde de True Duck.

[cabosche]

Toujours aussi superbes, tes nouvelles Stfoch !

[El Marco]

Bien joué, Stfoch !