Posté le: Mer Mar 12, 2014 1:44 pm Sujet du message: Moxyland - Lauren Beukes (Presses de la Cité)
Après Zoo City (Prix Arthur C. Clarke 2011) et Les Lumineuses, le premier roman de Lauren Beukes encensé par la critique, Moxyland, paraîtra enfin en France le 20 mars prochain aux Presses de la Cité.
Un thriller d'anticipation plus que prometteur, au résumé alléchant...
Le livre :
Dans l'univers de Moxyland dominé par les nanotechnologies, la liberté est devenu un luxe et l'objet d'un combat sans merci.
Le Cap, dans un futur proche.
Au sein de la société ultra technologique qu’est Moxyland, le monde virtuel a pris le pas sur le réel.
Le téléphone portable, qui contient systématiquement les données personnelles de chaque citoyen, est un passeport obligatoire, sinon vital.
Par ce biais le contrôle de l’individu est devenu l’apanage de puissants groupes économiques pour lesquels la police sert de bras armé.
L’apartheid, jadis axé sur la ségrégation raciale, a déplacé sa ligne de partage.
Seuls ceux qui appartiennent au monde omnipotent de l’entreprise et se soumettent à ses règles ont leur place dans la société, les autres en sont exclus.
Parmi eux se trouvent Kendra, une étudiante en photographie, et Lerato, une programmatrice.
Aspirant à plus de liberté tout en faisant quelques compromis, elles flirtent avec les limites.
Leur leitmotiv : s’intégrer pour mieux détruire l’édifice de l’intérieur.
Pour Toby, un jeune DJ, et Tendeka, activiste notoire, l’engagement dans la rébellion ne peut se faire que dans des actions coup de poings.
Prêts à tout sacrifier pour atteindre leurs idéaux, ils se lancent dans une lutte sans merci contre la SAPS, la police Sud Africaine.
Mais cette dernière a développé de nouvelles armes d’une rare violence.
L’affrontement est inévitable, l’issue du combat, elle, sera forcément fatale.
Le compte à rebours a déjà commencé…
« Comme Orange Mécanique, Moxyland a tout d'un livre culte. » André Brink
L'auteur :
Inclassable. Cet adjectif semble avoir été inventé pour définir Lauren Beukes.
Car la Sud-Africaine ne se contente pas d'être écrivain. Elle est aussi journaliste, scénariste, auteur de documentaires et de bandes dessinées.
Comparée à William Gibson, Aldous Huxley ou encore George Orwell, dont on dit qu'elle assure brillamment la relève, Lauren Beukes s'est fait connaître des amateurs de littérature de l'imaginaire grâce à ses romans d'anticipation : Zoo City (Presses de la Cité, 2013), qui lui a valu en 2011 le prestigieux prix Arthur C. Clarke, et Moxyland (Presses de la Cité, 2014), son premier roman encensé par la critique. Noir et dérangeant, Les Lumineuses (Presses de la Cité, 2013), thriller d'un genre nouveau qui joue avec les codes du fantastique, a été publié l'an dernier dans une vingtaine de pays.
>> Sa présentation sur le site des Quais du Polar _________________ « Il vaut mieux cinq mille lecteurs qui ne vous oublieront plus jamais à des centaines de milliers qui vous auront consommé comme une denrée périssable. » Jérôme Leroy
Posté le: Jeu Mar 13, 2014 12:50 am Sujet du message:
Fredo a écrit:
Il est dans la pile, je suis curieux de m'y plonger...
Plonge, je suis curieux d'avoir ton avis ! _________________ « Il vaut mieux cinq mille lecteurs qui ne vous oublieront plus jamais à des centaines de milliers qui vous auront consommé comme une denrée périssable. » Jérôme Leroy
Posté le: Jeu Mar 13, 2014 2:25 pm Sujet du message:
taylor a écrit:
Moi aussi j'attends ton avis. Les Lumineuses m'avait laissé un sentiment mitigé.
Attention, je n'ai pas dit que j'attendais son avis pour lire Moxyland (j'attends la sortie du livre, surtout ! ) !
Par contre, je pense que ce roman n'a pas grand chose à voir avec Les Lumineuses, surtout que si je me souviens bien, c'était le manque d'explications à la fin qui t'avait laissé ce sentiment mitigé. Or là, on est clairement dans un univers bien défini, d'après le résumé.
Un peu comme pour Mémoire classifiée de Sylvain Blanchot par exemple, un autre thriller d'anticipation paru à la rentrée.
_________________ « Il vaut mieux cinq mille lecteurs qui ne vous oublieront plus jamais à des centaines de milliers qui vous auront consommé comme une denrée périssable. » Jérôme Leroy
Posté le: Jeu Mar 13, 2014 9:57 pm Sujet du message:
taylor a écrit:
Oui Norbert c'est bien ce qui m'avait gêné. Je retenterais l'aventure avec celui ci peut être.
De toutes façons, Les Lumineuses fait partie de mes toutes prochaines lectures (courant mars, histoire d'avoir lu au moins celui-là avant les Quais du Polar), et là aussi je languis de pouvoir (enfin !) le lire et voir si ce que tu as relevé me gêne ou pas. _________________ « Il vaut mieux cinq mille lecteurs qui ne vous oublieront plus jamais à des centaines de milliers qui vous auront consommé comme une denrée périssable. » Jérôme Leroy
Posté le: Ven Mar 14, 2014 11:58 am Sujet du message:
taylor a écrit:
On en rediscutera peut être directement aux Quais
Bien possible effectivement ! _________________ « Il vaut mieux cinq mille lecteurs qui ne vous oublieront plus jamais à des centaines de milliers qui vous auront consommé comme une denrée périssable. » Jérôme Leroy
De passage à Paris pour promouvoir son nouveau (ou plutôt "premier") roman, une dystopie particulièrement sombre, Moxyland, la sud-africaine, Lauren Beukes m’a accordé un interview dans son hôtel du sixième arrondissement de notre capitale... Passionnée par son sujet, militante convaincue pour une meilleure justice sociale, cet auteure dynamique, ex-journaliste, veut avant tout nous ouvrir les yeux sur ce que pourrait être l’Apartheid de nos jours... Vous allez le lire, ce qu’elle a imaginé il y a quelques années avec Moxyland est tranquillement, insidieusement en train de s’installer dans notre vie sans que nous en ayons vraiment conscience. Cela fait un peu froid dans le dos !
B.M. : Que pouvez-vous accepter de nous révéler sur vous « personnellement » ?
Je souhaite être écrivain depuis l’âge de cinq ans. J’ai travaillé dans l’animation, pour les enfants, des dessins animés. J’ai été journaliste pendant longtemps, et maintenant je suis arrivée à un point plus que confortable de ma carrière où je peux écrire à plein temps. En effet, le succès de Shining girls (Les Lumineuses) a été formidable pour moi, il m’a permis de beaucoup voyager. Que vous dire d’autre... J’ai une fillette de cinq ans et j’habite au Cap en Afrique du Sud.
B.M. : D’où viennent vos influences dans l’écriture ? Vos auteurs préférés et ceux qui vous ont influencé ? Les livres qui vous ont marqué ?
Je lis énormément. J’ai des goûts très éclectiques. Si je devais citer deux écrivains, ce serait la canadienne Margaret Atwood et le britannique David Mitchell. J’aime aussi beaucoup Stephen King, pour sa capacité à jouer avec les genres littéraires, à dépasser les frontières ou encore pour les rebondissements qu’il met en scène dans ses romans. Il y a aussi Megan Abbott... En fait, je lis de tout, cela va du western aux thrillers en passant par la science-fiction où une littérature qui se focaliserait sur des histoires d’amour !
Les écrivains sud-africains sont de plus en plus traduits et c’est vraiment encourageant. Quand je faisais mes études, mon Master d’écriture « créative », mon superviseur était Andre Brink (l’auteur du prix Medicis étranger 1980, le best-seller Une saison blanche et sèche) que l’on peut considérer comme le Gabriel Garcia Marquez de l’Afrique du Sud, ce qui m’a influencé. Il y a aussi beaucoup d’écrivains qui mélangent les genres, le thriller, le fantastique.. Je peux vous citer Sarah Lotz, qui va faire paraître un gros bouquin l’an prochain, beaucoup d’auteurs noirs comme Sindiwe Magona, Ivan Vladislavic, Deon Meyer, Sifiso Mzobe, Jamala Safari, Diane Awerbuck, Henrietta Rose-Innes, Thando Mggolozana.
B.M. : Vous appréciez les romans « fantastiques »... C’est un genre que vous semblez vouloir explorer de toutes les façons possibles. Qu’est-ce qui vous fascine autant et que vous ne pourriez pas raconter dans un roman « réaliste » ?
En fait, le fantastique me permet de parler de la réalité, plus précisément d’offrir un point de vue sur la réalité qui se nourrit d’éléments fantastiques, de manière à éviter l’écueil de parler pour la énième fois de sujets difficiles ou éculés, particulièrement durs ou éprouvants. Nous n’avons pas forcément envie de lire des sujets sur les réfugiés, sur la violence faite aux femmes, le crime ou le pardon, mais ce sont autant de thèmes que l’on peut contourner en adoptant un point de vue neuf, et même ludique. Toutefois, je ne perds jamais de vue l’idée que je veux avant tout parler de qui nous sommes aujourd’hui, de la politique, du monde actuel.
B.M. : D’où vous est venue l’idée de ce roman ?
Je suis partie de l’observation que je ne pouvais pas vivre sans mon téléphone portable ! (rires..) je l’avais toujours sur moi et je n’arrêtais pas de penser au fait que cela pouvait devenir un outil de contrôle social. Nous étions en 2008, je me suis mise à observer le monde autour de moi. J’en suis venue à me demander si l’apartheid pourrait revenir, qu’est-ce qui pouvait ramener cette menace au-devant de la scène, et aussi dans quelles circonstances. Est-ce que l’Histoire peut se répéter et jusqu’où pourrait-on la laisser se répéter...
B.M. : Pour moi le plus passionnant, c’est l’influence des conséquences de l’apartheid dans votre roman et dans votre façon très alarmiste de considérer les progrès technologiques comme une nouvelle aliénation. La perte de la liberté est fondamentale. Non seulement, cette société fait ses choix de manière arbitraire, mais en plus nous perdons notre libre arbitre, indépendance, chèrement acquis ?
On dit toujours que les hommes de bien qui ne font rien génèrent le mal. En fait, je me suis rendue compte que sous prétexte de vivre dans un monde, simple, facile ou tout est accessible notamment lorsque l’on veut payer au moyen de son téléphone portable, on était prêt à sacrifier notre vie privée. Pour le confort, pour le côté pratique, nous sommes prêt à nous compromettre constamment. Aujourd’hui, nous voulons en effet payer avec un téléphone portable, donc cela entraîne le fait de savoir où l’on est à chaque instant, ce que l’on fait, ce que l’on achète, regardez comment nous suit Google... Le système d’apartheid qui est en train de se mettre en place est un système d’apartheid corporatiste où les entreprises ont la main mise sur le système. Ce qui est intéressant, c’est que ce système s’est installé de manière naturelle et seul. L’inconvénient, c’est qu’aujourd’hui, le monde des entreprises a une énorme influence par exemple sur la politique.
Même si le roman se situe en Afrique du Sud, je voulais aborder des problèmes dont l’ampleur est mondiale et parler de ce qui se passe dans notre société, un peu à l’instar de George Orwell dans 1984, en évoquant le téléphone portable, la surveillance de l’Etat et ce qui en découle, cette main mise sur la vie privée.
B.M. : Ici, vous explorez l’anticipation, la dystopie... et votre vision est très pessimiste. Même si l’on se révolte contre cette intrusion, cette vampirisation de notre vie, ce combat sera obligatoirement récupéré par cette société. C’est contre cela que vous voulez nous mettre en garde ? Souhaitiez-vous faire réfléchir les lecteurs sur les enjeux et les conséquences de ces nouvelles technologies.
Il y a une scène dans Moxyland de manifestation, et les gens reçoivent un SMS qui leur annonce « vous êtes au milieu d’un rassemblement illégal et votre numéro de téléphone va être enregistré » et c’est en fait ce qui vient de se passer en Ukraine ! Les manifestants dans la rue ont reçu un SMS, et même s’ils n’ont pas été atteints par une arme bactériologique ou biologique par la suite, c’est la même idée de l’Etat totalitaire. Donc, oui, la technologie favorise le progrès, amène le changement, et c’est un mouvement bénéfique, je ne souhaiterais pour rien au monde vivre à une autre époque ! On a une médecine performante, et avec nos ordinateurs, on a le monde au bout des doigts... Mais si l’on ne fait rien, cela peut se retourner contre nous.
En fait, on ne peut pas vraiment séparer le matérialisme et la politique. J’essaye de parler de ce que l’on accepte de la société de consommation. Dans Moxyland, je présente une société utopique extrêmement attrayante, séduisante, mais sous le vernis, dès que l’on gratte un peu, nous nous apercevons qu’elle exige un prix très élevé : capitalisme et matérialisme sont intimement liés. J’ai lu dernièrement une citation sur les 1 % de pauvres en Amérique, que l’on considérait comme des parasites. Si l’on prend la définition de ce mot, parasite, c’est quelque chose (ici quelqu’un en l’occurrence) qui se nourrit d’un autre l’autre sans que l’autre le sache. Si l’on réfléchit bien, alors ce sont les riches qui sont des parasites et pas vraiment les pauvres... Même si nous partons du principe que le capitalisme et la démocratisation sont la meilleure option que l’on puisse s’offrir, nous pouvons aussi faire le constat que le capitalisme et la démocratie ne font pas un bon mariage !
Un bon exemple : l’iphone ! Nous savons très bien quelles sont les conditions de travail dans les usines où les iphones sont fabriqués, les ouvriés travaillent dans un environnement atroce et certaines personnes meurent... mais nous, tout ce qui nous voulons, c’est un bon outil, brillant dans la poche constamment avec nous. Même chose pour l’usine H&M qui a brûlé au Bangladesh, tout ce que l’on veut ce sont de beaux vêtements. Le thème principal de Moxyland, ce sont les conséquences néfastes du confort et le prix caché de tout cela.
Je pense qu’il y a tout de même une note optimiste à la fin. Il est vrai que c’est extrêmement difficile de se battre contre le système, d’autant plus que c’est un système insidieux qui a une main mise sur toute la société. Ce n’est pas un mandat politique particulier... A la fin, quand on sait que Toby a le virus, mais aussi l’antidote, il est certain qu’il va coucher avec pleins de filles et transmettre donc ce virus, mais nous pouvons nous dire aussi que la révolution viendra d’ailleurs, d’autres sources, d’autres origines. Je voulais faire de ce livre une mise en garde, c’est donc en effet une tragédie et je ne souhaitais pas une fin heureuse, comme pour mettre un joli nœud sur le roman, et le vendre ainsi avec facilité (rires...). Mon idée était de donner envie de se battre !
B.M. : Comment qualifierez-vous vos jeunes héros ? Que cherchent-ils ? Intéret, aventures, idéologie... qu’est-ce qui motivent ces jeunes gens ?
Dans le contexte général, on peut dire que ces personnages ont pour point commun d’avoir tous fait des compromis. Kendra est une jeune photographe, sponsorisée par une entreprise de boissons. On lui injecte une nouvelle technologie qui fait qu’elle devient accro à ladite boisson, soit une métaphore pour le marketing viral, littéralement, ou pour le Sida ! Tendeka est un activiste buté, complètement aveuglé par sa colère, Toby est plutôt l’exemple parfait de l’égoïsme de la société, il surfe à la surface des choses avant de finalement se rendre compte qu’il doit aller un peu plus en profondeur, le monde étant plus complexe que ce qu’il ne le pensait. Lerato est une jeune orpheline, ses parents étant morts du Sida. Elle a été élevée par une entreprise qui l’a prise en charge, et prête à tout pour monter les échelons, s’en sortir, elle est capable de faire d’énormes sacrifices.
B.M. : Votre style est assez déconcertant, surtout si l’on compare ce roman avec « Les lumineuses » votre précédent livre. Vous employez un langage geek, extrêmement codé. Que souhaitiez-vous apporter de plus à l’histoire ?
Moxyland est en fait mon premier livre. La sortie a donc été différée et c’est un peu à l’envers au niveau de la chronologie ici, mais cela me permet d’en parler de nouveau... ce dont je suis ravie (rires...). Je souhaitais étudier la culture des jeunes, pousser les frontières du langage un peu comme dans Orange Mécanique, et je sais que mon traducteur, Laurent-Philibert Caillat a fait un travail phénoménal. Nous avons beaucoup travaillé ensemble pour trouver des équivalences en français. Il devait probablement pleurer tous les soirs (rires...)
B.M. : Vous terminez votre roman par le symbole de Moxyland que nous devrions tous arborer. Vous voulez réveiller les consciences, n’avez-vous pas peur d’être récupérée ?
La fiction est un peu différente. Je me suis rendue compte que dans le Mouvement Occupy (mouvement international de protestation sociale) à New York, ils avaient Moxyland dans leur bibliothèque. Il y a avait aussi des références au livre dans les jeux vidéos lorsque quelqu’un portait un tatouage « moxyland ». En fait, c’est une guerre culturelle aussi. C’est un combat que l’on peut investir, la culture ! Si le roman était sponsorisé par Red Bull, je dirais, oui effectivement, mais ce n’est pas le cas. Cet outil de la narration est extrêmement puissant et si j’arrive à changer l’état d’esprit d’une personne, cela permettra déjà d’avancer.
B.M. : Pouvez-vous nous parler de votre prochain roman ? Celui qui paraîtra la prochaine fois en France mais aussi celui que vous écrivez actuellement ?
Mon prochain roman qui sortira en juillet en Afrique du Sud et au Royaume-Uni s’intitulera « brocken monsters ». L’intrigue se déroule à Detroit, aux Etats-Unis, une ville brisée. Beaucoup pensent que c’est une ville morte, mais c’est une ville fascinante, vivante (700.000 habitants...). J’aime beaucoup explorer un paysage urbain et parler du clash des cultures à l’intérieur de cette toile. Le thème est celui de la naissance mais aussi de la mort du rêve américain... et potentiellement de la résurrection de ce rêve.
Il y a des meurtres, comme celui d’un jeune garçon que l’on retrouve coupé en deux, avec la moitié de son corp attaché à un cerf... C’est un livre qui parle de violence, de racisme et de politique mais également et de manière plus personnelle, il explore le monstre que chacun abrite à l’intérieur de soi, de cette capacité que nous avons tous à faire du mal, à être cruel, et de la nécessité que nous avons tous d’affronter nos penchants les plus noirs. C’est sans doute mon roman le plus ambitieux, qui est construit à la manière de Moxyland, avec un panel de personnages que l’on suit tout au long de l’intrigue ! Il paraîtra je l’espère l’année prochaine en France...
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