Jean-Christophe Grangé — Polars Pourpres

[dante]

Bonjour,

Nouveau sur le forum ( enfin lecteur depuis pas mal de temps mais grand timide) je m'attuque à l'écriture...

je me permet de vous poster un premier chapitre.

1. UN BOULOT COMME UN AUTRE

Le tremblement de ses genoux s’atténua lorsqu’il atteignit le coin de la rue. L’homme tourna dans la Rue du Caire. Le club disparut de sa vue. Il avança d’un pas plus assuré.
Il accéléra l’allure et atteignit son 4x4, garé à quelques centaines de mètres. L’atmosphère était baignée d’humidité. Il tira son mouchoir et s’essuya le front.
Il resta immobile un moment, assis derrière le volant et mit de l’ordre dans sa tête. Il revit la soirée de dingue qu’il venait de passer et se demanda si cette idée n’était pas absurde.
Un éclair déchira le ciel et illumina l’intérieur du véhicule. Quelques gouttes s’écrasèrent sur le pare-brise. Un déluge se préparait.
Il s’enfonça dans le siège, voûté et fatigué, et jeta un regard vers le sac FNAC posé sur le siège passager. Il l’ouvrit, sortit la liasse et feuilleta rapidement les coupures. Il devait y avoir pas loin de quatre mille euros. Les billets étaient usagés et les numéros ne se suivaient pas.
Comme dans les films.

Son téléphone sonna brusquement. L’anxiété le gagna quand il vit de qui il s’agissait.
Il loucha sur l’horloge digitale du tableau de bord.
Deux heures vingt.
Il resta interdit, le temps de quelques sonneries.
Pourtant il devait répondre.

-Ouais... ?
Il posa le téléphone sur le tableau de bord et activa la fonction main libre.
-Nan, toujours cette putain de routine.
-Tant mieux, Virgile. Pour le moment, ne change rien.
Il se massa les tempes. Il devait lui dire, mettre les choses au clair.
Un frisson le glaça au souvenir des événements et à la facilité avec laquelle tout ça lui était tombé dessus.
-J’ai quelque chose à te demander.
-Ah ?
Un roulement de tonnerre gronda au dessus de l’Ile de la Cité.
-Quand est-ce que tout ça va s’arrêter ?
La voix éclata de rire, ce qui lui arrivait rarement. Il semblait ne jamais rigoler.
-Je comprends que ce ne soit pas facile, mais qu’est-ce qui te fait croire que tu peux arrêter sans préavis ? Tu crois bosser à la Poste ?
-C’est que je commence à trouver le temps long.
-On y est presque, non ? Alors essaie de ne pas merder.
Virgile sentit sa nuque se raidir. Il savait que c’était ce qui allait se produire.
La pluie se mit à battre sur les vitres du 4x4. Il coupa le haut parleur et colla le mobile contre son oreille. La communication dura quelques instants encore puis la voix laissa échapper un sifflement et mit fin à la communication.

Le sac FNAC contenait également une enveloppe.
Virgile retardait le moment de l’ouvrir.
Elle le mettait mal à l’aise. Le papier kraft étais épais, soigneusement plié et maintenu par un large ruban adhésif.
Il la déchira. A l’intérieur, des photos et quelques notes. Il examina les clichés. Si cette nana était aussi bandante que promettaient les photos, ce travail allait être une vraie partie de plaisir.

Il avait le fric.
Les photos.
De quoi faire le boulot

[Elo]

Bonjour Dante.
Et bienvenue sur le forum. N'hésite pas à aller te présenter, que l'on puisse faire un peu mieux ta connaissance
Concernant ton texte, il est pas mal, plutôt intrigant. As-tu déjà écrit la suite ?
_________________
It's not who you are underneath, it's what you do that defines you

[Kenzune]

Je n'ai qu'une seule chose a dire: A QUAND LA SUITE??? XD Serieusement,j'apprecie beaucoup...
_________________
"Toujours prévoir le pire pour éviter les mauvaises surprises." Le Serment des Limbes

[dante]

Bonjour,

Dans quelle section forum dois-je me présenter ?

L'ensemble de l'histoire est écrite. Elle est actuellement en cours de réécriture.

D'ailleur, je viens de relire mon chapitre 1 et cette version n'embarque pas l'ensemble des mes dernières corrections.

Bonne journée

[dante]

Merci Kenzune,

La suite... ah la suite... je ne sais pas encore si j'ose la publier.

Concernant, ce premier chapitre, avez vous des remarques ?

[Kenzune]

Tu peux aller sur "presentation" et poster un nouveau sujet...En tout cas,je lirais ta presentation avec plaisir!!! ^^
_________________
"Toujours prévoir le pire pour éviter les mauvaises surprises." Le Serment des Limbes

[Luzlïa]

Interessant comme début... ça donne envie de connaitre la suite effectivement !
_________________
"Chéri, tu es dans le Sud ! C'est comme ça ! Quand tu parles plus, c'est que tu es mort ou que tu fais la gueule !"
Peur de T. Serfaty

[Kenzune]

Et bien moi,j'ai beaucoup appreciee,l'intrigue tient,j'ai tres tres envie de savoir la suite! Le debut de l'histoire est original,j'aime beaucoup ton style d'ecriture. En tout cas,tu as reussi a capter mon attention et tu as reussi a accrocher le lecteur (enfin pour moi...). Bah,faut oser,ne t'inquietes pas!!! ^^
Je voudrais lire la suite avec beaucoup d'attention...
_________________
"Toujours prévoir le pire pour éviter les mauvaises surprises." Le Serment des Limbes

[Elo]

Pour te présenter, ça se passe par ici : présentations


_________________
It's not who you are underneath, it's what you do that defines you

[Kenzune]

Bria toujours a la rescousse... XD
_________________
"Toujours prévoir le pire pour éviter les mauvaises surprises." Le Serment des Limbes

[dante]

Merci Bria,
Les présentations sont faites.

[dante]

Bon, je mets un petit bout du chapitre 2

Malgré l’heure l’open-space semblait désert. Les nerfs à vif, Conrad se rua plus qu’il ne marcha vers son bureau. Il se débarrassa de sa veste, lissa son t-shirt et s’arrangea les cheveux. Lorsqu’il se passa la main sur la nuque, il s’aperçut qu’elle était trempée de sueur. Il se fit alors tout petit derrière l’écran plat de son ordinateur.
Et attendit.
Pas très longtemps.
Ça causait déjà dans le couloir.
Il osa un coup d’oeil en rase-mottes par-dessus une pile de paperasse.
Une nana dans les pattes, Tony Wexler venait de passer la porte et fonçait vers lui, tel un scud guidé à tête chercheuse. L’air furax, il faisait un raffut de tous les diables et semblait en route vers quelques apothéoses. Le patron ne perdait pas une occasion, surtout avant dix heures du mat, de venir lui pourrir la vie. Quand il avait quelqu’un dans le pif, il le restait jusqu'a ce que quelqu'un d'autre prenne sa place.
- Alléluia, Conrad, enfin je te trouve...
Wexler leva les mains au ciel. Il était dans tous ses états, à croire qu’il n’avait pas dormi depuis trois jours.
- ... Une plombe que j’essaye de te mettre le grappin dessus !
Conrad fit un effort sur lui-même, essayant de se composer un masque désinvolte. Depuis quelques temps, il était convaincu que le parton se levait tous les matins en se jurant de l’enterrer vivant.
- T’a pas du chercher longtemps, j’ai pas bougé de mon bureau.
Immobile, Wexler l’observa pendant que s’écoulaient les silencieuses secondes d’une intensité insoutenable. Son air exaspéré donnait envie à Conrad de lui coller quelques bonnes baffes.
- Sans rire, quand t’es planqué derrière ton micro, on se demande toujours si tu ne prépares pas un mauvais coup...
Il prit une chaise devant un bureau vide, la tira jusqu'à lui et s’assit. Sa chaise heurta celle de Conrad, avec un bruit désagréable.
La grande blonde qui l’accompagnait resta plantée bien droite dans l’allée centrale.
- ...T’as vraiment rien d’autre à foutre qu’enculer les mouches, toi, c’est pas croyable.
Conrad arma un sourire de convenance et donna dans l'humour pince-sans-rire :
- C’est toujours un plaisir de te voir, Tony.
- Attend que j’en termine avec toi et on en reparlera

[Kenzune]

Haa....Ca me tentait trop!! Encore une fois,on voudrait bien savoir la suite!!
J'aime baucoup la facon dont son patron se leve en jurant de l'enterrer vivant...^^
_________________
"Toujours prévoir le pire pour éviter les mauvaises surprises." Le Serment des Limbes

[dante]

Merci pour ce premier retour.
j'ai corrigé pas mal de chose et terminé la réecriture des 50 première page. Ouf !
Ceux qui aimerait être mes lecteurs tests : MP

[dante]

Bonjour, je suis en train de travailler sur une scène d'action. L'exercice est difficile. J'aimerais votre avis.
Ne faites pas attention à l'intrigue, ce chapitre ne se trouvant pas au début du récit.

Pour ceux qui serait tenter par une experience de lecteur test, n'hésité pas à me contacter en MP

Bonne journée


Roxane n’avait jamais tapé son père au portefeuille et l’idée de vivre dans un clapier de deux mètres sur deux au denier étage d’un immeuble parisien ne l’avait jamais effleuré. Elle avait toujours vécu en banlieue. Dans des quartiers plus ou moins pourris. Aujourd’hui, elle louait un appartement derrière la gare de, Villeneuve-Saint-Georges. Il flottait dans ce quartier un parfum d’abandon. Le loyer payé par Roxane ne devait pas excéder les cinq cent euros.

Conrad gravit les escaliers. Il se comportait de manières absurdes. Il en était convaincu. Mais il s’en foutait. Il voulait s’expliquer avec Roxane. Savoir pourquoi elle s’était foutue de sa gueule.
Il s’arrêta net sur le pas de la porte. Tétanisé comme si l’on venait de le balancer brutalement dans une rivière de glace.
Il jeta un coup d’œil au nom sur la sonnette.
C’était bien là.
La porte de l’appartement de l’appartement était entrouverte et la serrure fracturé.
Sans bruit, il poussa la porte et s’engouffra dans le couloir, plus sombre que la nuit elle-même. Conrad hésita. Il n’était pas en très bons termes avec l’obscurité. Il avait toujours peur que quelque chose jaillisse de nulle part. C’était comme ça depuis son enfance. Il n’y pouvait rien. Il fit quelques pas prudent. De fines tranches de lumière filtraient au travers des stores. Il alluma. Les dents serrées, il resta à examiner le salon. Tout ici sentait le neuf. Dépouillé de caractère. Il avait imaginé découvrir des murs recouverts de tableau et des étagères chargées de bibelots. Ce n’était pas le cas. Il s’en foutait. Il n’était pas venu pour la déco. Au milieu de la pièce, il y avait un grand bureau. Il s’approcha et jeta un coup d’oeil rapide. Un ordinateur portable. Un téléphone. Une pile de paperasse. Des talons de cheque et des tickets de carte bleue. Tout ce bordel donnait bien peu d’indices de ce que Roxane faisait de ses journées. Des cartons de déménagement et des valoches étaient empiles dans un coin. Roxane n’avait pas encore pris le temps de s’en occuper.
- Roxane ?
Le silence était si profond qu’il semblait s’exhaler des murs. Il traversa la pièce, tendit la main sur la poignée de la porte qui donnait sur le couloir.
Il s’immobilisa.
Sans comprendre tout de suite ce qui l’avait arrêté dans son élan.
Un bruit en provenance d’une pièce voisine.
- Oh oh, y a quelqu’un ?
Et se rendant à peine compte de la où le portaient ses pas, il traversa le vestibule. Il se dirigea vers la chambre.
- Roxane, c’est toi ?
De nouveau un bruit.
Derrière la porte.
Aussitôt la migraine qui l’accablait depuis le réveil disparut.
Le souffle court, le visage dégoulinant soudain de sueur, il poussa la lourde et entra dans la chambre. Comme le reste de l’appartement, la pièce était plongée dans l’obscurité, volets et rideaux tirés.
Pourtant, malgré la pénombre, il distingua un type penché au dessus du lit. Il semblait fouiller dans une valise.
- Hé mais qu’est ce qu’il se passe ici ?
Stupéfait, le type se redressa et braqua sur Conrad la lumière d’une Mag Lite. L’espace d’un instant ce fut comme si le monde avait disparu. Conrad fit vivement un pas de côté pour sortir du faisceau aveuglant. La lampe s’éteignit. Avec une vitesse stupéfiante, le type fonça vers la porte. Ils ne furent plus qu’à quelques centimètres l’un de l’autre. Conrad tenta de faire barrage en bloquant le passage mais ce gars-là faisait bien une tête de plus que lui. A contre-jour, Conrad essaya de voir son visage mais il portait une cagoule noire sur la tête. Porté par son élan, le type déboulonna Conrad. Celui-ci vola contre le châssis de la porte. Une douleur mordante comme la glace vint lui déchirer l’épaule. Il rebondit contre la porte, poussa un hurlement. Il tomba sur le cul.
Et le gars parvint à sortir.
Grimaçant de souffrance, Conrad se releva. Il se mit à lui courir après.
Ils traversèrent l’appartement et déboulèrent tout les deux sur le palier au moment où un voisin et son gamin sortaient.
- Arrêtez ce type ! C’est un cambrioleur.
Mais le voisin et son fiston retroussèrent chemin au pas de course. Ils se barricadèrent dans leur appartement.
Le cambrioleur dévala les escaliers à fond de train. Conrad s’y précipita à son tour. Il empoigna la rampe et s’attaqua à la descente.
Tout en ayant conscience de perdre de la distance à chaque pas
Ils arrivèrent très vite dehors.
La pluie était torrentielle. Chaque pas faisait s’élever des grandes gerbes d’eau. Au milieu du parking, Conrad dut s’arrêter un moment pour reprendre son souffle.
Le gars arriva sur la rue comme une balle et accéléra encore la cadence.
Conrad eut un élancement à l’épaule. Autour de lui, il n’entendait plus rien. Seul le son de sa respiration difficile lui arrivait aux oreilles.
Le gars devant lui gagnait encore de l’avance. Il Conrad sentait que le souffle allait lui manquer. Ils arrivèrent sur le boulevard. Le gars parvint à se faufiler au milieu des voitures arrêtées par le feu tricolore. Au moment où Conrad arriva au niveau de l’avenue, le feu passa au vert.
Il s’arrêta, évitant le pare-choc d’une voiture d’un cheveu.
Sur le trottoir d’en face, il voyait le type se frayer un chemin dans la foule et entrer dans le hall de la gare du RER.
- MERDE ! MERDE ! MERDE !
Il se plia en deux, les mains sur les genoux. La bouche grande ouverte, il chercha de l’air. La course poursuite n’était définitivement pas une activité pour lui. Il se traîna jusqu'à une beine ordure et se glissa derrière. Il vomit et se laisser aller sur l’asphalte. Une minute ou deux passa, sa crise de nerf s’apaisa. Les contours d’une réalité commencèrent à se dessiner.