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Quels sont les écrivains français les plus bankable
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Laurent.V
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MessagePosté le: Ven Nov 07, 2008 6:52 pm    Sujet du message: Quels sont les écrivains français les plus bankable Répondre en citant

Petit article sur le C.A des auteurs français.

20 minutes

20 minutes a écrit:

Si l’argent est tabou dans l’édition française, une poignée d’écrivains touche un pactole qui se chiffre en millions d’euros. Le trio des écrivains français les plus riches se compose ainsi de Marc Lévy, qui pèse 80,6 millions d’euros, Anna Gavalda (50,3 millions) et Guillaume Musso (35 millions), selon le classement établi par «Les Echos», vendredi.

Ils sont suivis par Fred Vargas (33,6 millions d’euros) et Bernard Werber (33 millions). Ces chiffres sont une évaluation du chiffre d’affaires global généré entre janvier 2005 et septembre 2008 par les ventes de livres et les entrées en salle des adaptations cinématographiques.

«Dans un marché de la littérature difficile, où les ventes se concentrent sur un petit nombre de titres – pour un tirage moyen de 8.591 exemplaires! – ces écrivains à succès ont un avantage: ils garantissent à l’éditeur sinon la prospérité, en tout cas des rentrées récurrentes de trésorerie», souligne le quotidien. C’est ce qui s’appelle être «bankable». Et la santé d’une maison d’édition repose parfois sur leurs épaules.


Un chiffre m'a surpris :"un tirage moyen de 8.591 exemplaires"
C'est vraiment très peu.

Laurent.
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Athanagor
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La Ligne Noire

MessagePosté le: Sam Nov 08, 2008 11:51 am    Sujet du message: Répondre en citant

C'est effectivement très peu, mais au regard du nombre de sorties par an, c'est limite énorme ! Le truc serait de trouver non pas le tirage moyen, mais le tirage médian.
Je pense que quelques auteurs tirent la moyenne vers le très haut !

Quelqu'un sait si un prix existe comme pour les disques avec les disques d'or ou platine et si oui, à combien démarrent ces "récompenses" ?
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Laurent.V
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MessagePosté le: Mer Nov 12, 2008 12:28 am    Sujet du message: Répondre en citant

Un autre article sur le sujet mais beaucoup plus complet. On y parle de J.C. Grangé et de la collection Série Noire.

Eco 89

Citation:
Sujet tabou entre tous, le train de vie des grandes plumes françaises reste un secret bien gardé par les grandes maisons de Saint-Germain-des-Prés. En tout, les écrivains vivant de leurs livres ne sont pas plus de cent cinquante. Une bourse éminemment volatile que nous avons décryptée comme une course cycliste, avec ses stars et ses porteurs d'eau.
Les règles de la course aux à-valoir

Lorsqu'il signe un contrat avec une maison d'édition, un auteur est rémunéré de deux façons: il perçoit d'abord un "à-valoir" sur les droits d'auteur, somme calculée en fonction de sa notoriété, du sujet, de l'audience espérée par l'éditeur. Ensuite, il percevra, un an après la sortie du livre, les droits, soit un pourcentage du prix hors taxe. Le contrat de base, en littérature générale, est le "8/10/12": 8% pour un premier palier de 0 à X exemplaires, 10% de X à Y exemplaires et 12% au-delà. Le contrat devient un "10/12/14" quand l’auteur est une star… ou un gros transfert. Le X et le Y variant en fonction de la notoriété de l’auteur et des ventes des livres précédents.

La romancière Faïza Guène (Audrey Cerdan/Rue89).Exemple avec Faïza Guène: le contrat signé avec Hachette Littératures est un "10/12/14" depuis son premier livre. La jeune romancière touche 10% entre 0 et 10 000 exemplaires vendus, 12% jusqu’à 20 000, et 14% au-delà.

Entre son premier ("Kiffe kiffe demain", 2004) et son troisième roman ("Les Gens du Balto", 2008), son à-valoir a triplé.

L’à-valoir est un chiffre reconnu comme très réaliste, puisqu’il est calé sur les chiffres de ventes des livres précédents et sur le potentiel du nouveau livre. "Une évaluation qui est la plus saine possible", note-t-on chez Flammarion avant de préciser:

"Ce qui fausse tout, c’est lorsqu’il y a transfert d’un auteur. Car l’à-valoir augmente alors de 30 ou 50%, mais n’est plus calé sur le potentiel de l’auteur."

Comme sur les grosses transactions du mercato, il faut aussi rembourser le coût du transfert.

L'échappée belle


En avant du peloton, ils sont une douzaine d'auteurs -jamais plus de quinze- à pouvoir prétendre à des à-valoir oscillant entre 1 et 2 millions d'euros par livre. Sans compter la variable de négociation des droits (étrangers, audiovisuels) qui peuvent générer des revenus supplémentaires.

Les qualités indispensables pour en faire partie

Anna Gavalda (Audrey Cerdan/Rue89).A ce prix-là, il faut avoir derrière soi plusieurs best-sellers (au-delà de 100 000 exemplaires), une vraie régularité dans la production (un livre par an ou tous les deux ans) et dans la qualité des œuvres. Sans oublier ce petit plus de la médiatisation assumée qui fait d'un écrivain un véritable auteur à succès: être râleur, paranoïaque ou passionné d'ufologie...

Ce petit club est réservé à des auteurs professionnels, dont c'est, en général, l'unique activité.

La romancière Fred Vargas à Rue89 (Maé Faure).La plupart sont des quadras, ayant réussi à créer un style à la fois très personnel et populaire, autour de thèmes qui font écho dans la société.

En résumé, il faut être à la fois original et consensuel. La plupart de ces auteurs ont des agents littéraires pour négocier leur contrat.

Pour les plus gros succès, il faut ajouter à cela les droits générés par les reventes à l'étranger et, en cas d'adaptation au cinéma ou à la télévision, les droits audiovisuels. Ainsi, Jean-Christophe Grangé est-il passé de 2 millions de francs en 1998 pour "Le Vol des cigognes" à 1 millions d'euros pour "L’Empire des loups" en 2003 (source CNC). Tout cela est soumis à impôt et à cotisations sociales (6% des droits perçus).

Marc Lévy (Audrey Cerdan/Rue89).La short list

L'échappée se compose aujourd'hui d'Anna Gavalda, Fred Vargas et Amélie Nothomb pour les femmes. Avec Christian Jacq, Jean d'Ormesson, Marc Lévy, Michel Houellebecq, Bernard Weber et Jean-Christophe Grangé pour les hommes.

Frédéric Beigbeder flirte avec ce groupe, mais n'a pas été assez régulier pour l'intégrer. D'après les Echos, Guillaume Musso n'en serait plus très loin.
Le peloton


A quelques longueurs, voici le peloton: quelques dizaines d'auteurs, jusqu'à une centaine dans les périodes fastes. Ils se voient gratifiés d'à-valoir évoluant entre 150 000 et 250 000 euros. Selon l'avocat Emmanuel Pierrat, spécialisé dans la propriété intellectuelle et écrivain à ses heures:


"Il faut y inclure tout ceux qui ont eu leur heure de gloire, un gros prix littéraire ou un vrai best-seller et puis qui sont retombés à un étiage moyen."


"Etiage moyen" signifie des tirages oscillant entre 10 000 et 100 000 exemplaires.

Les qualités indispensables pour en faire partie

Avoir une vraie plume (ou pas) et/ou être capable d'une grande originalité dans le traitement du sujet. En fait, beaucoup d'écrivains sont l'homme (ou la femme) d'un seul livre. Certains se contentent de répéter la même recette, d'autres appliquent la tambouille marketing, efficace mais pas forcément emballante. Certains aussi s'attaquent à des sujets plus sélectifs, moins grand public. Beaucoup ont une autre activité liée à l'écriture: nègre, journaliste, ou universitaire.

Les classements intermédiaires

Quoiqu’il en soit, dans l’ensemble du peloton, 98% des auteurs publiés ont un autre métier. En France, cette seconde source de revenus est elle-même liée à l’écriture (nègre, traducteur, éditeur) ou à la sphère intellectuelle (journaliste, professeur), voire diplomatique (Jean-Christophe Rufin, Yasmina Khadra). Souvent, ces revenus sont les plus importants et vont faire augmenter la "valeur" de la demande.

Par exemple, un journaliste/écrivain people, devenu people grâce aux médias, fera augmenter ses à-valoirs grâce à sa valeur médiatique, plus que par sa valeur littéraire et son potentiel de ventes. Il y a aussi les écrivains qui deviennent "critiques", une fois qu’ils ont acquis quelque notoriété avec leurs livres. On vient leur demander des articles un tant soit peu en rapport avec ce qu’ils ont publié. C’est ainsi que, en fonction de sa légitimité et quel que soit le chemin effectué, un écrivain devient "quelqu’un qui connaît le sujet" (François Bégaudeau, Daniel Picouly).

Autres spécialistes des classements par points, les écrivains « de genre ». Spécialement ceux qui œuvrent dans le polar (Dan Franck). Ils sont très courtisés par les productions pour devenir scénaristes : Tito Topin, auteur de plusieurs romans, est ainsi devenu le "père" de Navarro, avant une grosse colère contre TF1 à la fin de l’exploitation du personnage -dont il avait gardé les droits. Le triomphe des séries "à saisons" coïncide avec l’émergence d’une nouvelle génération d’auteurs: Franck "La Chambre des morts" Thilliez, va ainsi s’essayer à l’écriture d‘une grosse série télévisée, avec d’autres écrivains de genre.

Guillaume Musso (Audrey Cerdan/Rue89).Les nouveaux et les habitués

Dans cette catégorie, on peut distinguer deux types d'auteurs. Les vieux routiers, connaissant toutes les ficelles du métier : Régine Desforges, Max Gallo, Patrick Rambaud, Irène Frain, Tahar Ben Jelloun, Jean-Christophe Rufin... Liste ecclectique qui ne reflète en rien les qualités (ou défauts) littéraires des uns et des autres.

Et les jeunes prometteurs, en quête de carrière: Guillaume Musso en parfait représentant de la génération "je-sais-faire-un-bon-livre".

La cohorte des excellents anonymes


Ici s'ouvre la longue liste des auteurs obtenant des à-valoir inférieurs à 100 000 euros, mais supérieurs à 20 000 euros. Une pléiade (quelques centaines) qui parvient à draîner un large public. Ils ont l'habitude de publier: des livres pratiques, des livres de jeunesse, mais aussi des romanciers réguliers ayant conquis au fil des années un public restreint mais fidèle. A chaque publication, ils parviennent à écouler quelques dizaines de milliers d'exemplaires, avec des livres ayant une durée de vie plus longue que la moyenne.

Les qualités indispensables pour en faire partie

Faire simple, plutôt court et concret… qualités nécessaires pour les livres dit pratiques. A l'inverse, si l'on prétend à la fiction, la méthode inverse est applicable: faire long, complexe et abstrait. Pas de recette miracle donc, mais la volonté de publier le plus régulièrement possible pour satisfaire ses aficionados.

Le patchwork des auteurs

Le dessinateur Zep (Audrey Cerdan).Dans cette catégorie, vous trouverez de parfaits inconnus: qui peut citer un auteur de roman de gare sans regarder son kiosque? Ou alors de vraies vedettes, snobées par les grandes maisons rassemblées autour de la place de l'Odéon. Sans oublier désormais des auteurs de BD qui ont su drainer, au fil des albums, un large public.

Zep, dessinateur, fut en 2006 le plus gros vendeur en librairie avec un tirage de 1,8 million d'exemplaires pour le onzième tome des aventures de Titeuf.
L'autobus


Dans le langage des suiveurs, l'autobus, c'est le groupes des sans-grades qui se rassemblent au pied du col, pour être sûr de ne pas terminer la course hors-délais. La fourchette des à-valoir varie de 2000 à 10 000 euros. Ici, on trouve les fatigués, les plagiaires et les exigeants. Le long cortège de ceux qui refusent tout compromis avec le genre, l'écriture ou le sujet. "La bérézina", lance Emmanuel Pierrat, ironique, ajoutant que l'autobus regroupe "des milliers d'auteurs". Parfois très bons, mais évoluant dans un secteur en crise. A l'image de l'excellent écrivain qu'est notre blogueur Francis Mizio, moins enthousiaste sur l'évolution de l'économie du métier:

"Les à-valoir se sont effondrés ces cinq dernières années. Avant, une série noire chez Gallimard, c'était 5000 euros, pour un tirage moyen de 5 à 6000 exemplaires. Aujourd'hui, la moyenne est à 1000 exemplaires. Faites le calcul… Et ne parlons pas de la littérature jeunesse, où les à-valoir ont perdu deux tiers de leur valeur. Le secteur est ultra saturé, donc les ventes sont faibles."


Cette crise est sans doute aussi la conséquence d'une certaine uniformisation des livres marketés pour le succès.

Les qualités indispensables pour en faire partie

D'abord savoir convaincre un éditeur de vous publier. Faire un livre est toujours un pari risqué pour celui qui accompagne sa conception, sa fabrication et sa diffusion. Il peut être convaincu par:

- une personnalité exceptionnelle (les héros inconnus du quotidien);
- une histoire exceptionnelle (un destin hors du commun, un événement historique revisité par un personnage);
- un genre exceptionnel (une vraie nouveauté littéraire).

Il y a aussi le coup de foudre, incontrôlable, non pas pour les beaux yeux d'un auteur, mais pour le souffle du récit. Ou le coup de chance.

Une catégorie où il est obligatoire d'avoir un (autre) vrai métier

Dans cette dernière catégorie, vous trouvez de très nombreux journalistes, abonnés aux livres "documents" (la non-fiction, comme disent les éditeurs). Mais aussi des "ghost writers", des écrivains fantômes, qui prêtent leur plume à ceux qui n'en ont pas. La plupart des livres de témoignages, par exemple, sont écrits par des nègres. Tout comme les brillantes analyses économiques des grands patrons, les biographies des hommes politiques ou les mémoires des artistes. En général, ces gens-là n'ont pas le temps d'écrire. Ils font alors appel aux pros de l'écriture.


Laurent.
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Freyja
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MessagePosté le: Dim Déc 07, 2008 11:30 am    Sujet du message: Répondre en citant

8 591 exemplaires, je pense que c'est le (premier) tirage moyen pour les grandes maisons d'édition, à mon sens.

Il faut savoir que la moitié des romans, en France, se vend à moins de 10 000 exemplaires.
_________________
Vous aussi, lisez mon nouveau thriller !

http://www.thebookedition.com/le-message-de-nostradamus-marc-legrand-p-1058…

D'avance, merci, et bonne lecture...
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norbert
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Le Serment des Limbes

MessagePosté le: Sam Jan 16, 2021 7:10 am    Sujet du message: Répondre en citant

Déterrage de topic et retour sur un phénomène d'édition et un article (datant d'octobre 2017) de l'Express que j'ai trouvé intéressant sur le départ de Guillaume Musso de XO pour Calmann-Lévy :

Citation:

Edition: la vérité sur le transfert de Guillaume Musso

Le romancier le plus vendu en France vient de changer d'éditeur. Retour sur les coulisses de ce coup de maître, entre littérature, amitiés et chèques à six zéros. Chiffres exclusifs à l'appui.


Commençons par un chiffre qui en dira plus que tous les longs discours: selon un document que L'Express a pu consulter, Guillaume Musso a perçu 27 millions de droits d'auteur entre 2002 et 2015. Si l'on ajoute les revenus de ses deux romans parus depuis, on atteint la somme pharaonique de 36 millions d'euros en douze livres.

Ces chiffres vertigineux - qui prennent en compte les poches et les ventes à l'étranger - donnent la mesure du séisme qui a secoué le monde de l'édition française lorsque l'on a appris, fin septembre, que le romancier quittait son éditeur de toujours, XO, pour rejoindre la vénérable maison Calmann-Lévy. La presse économique a multiplié les comparaisons avec le transfert de Neymar au PSG. En arrière-plan, c'est Hachette Livre, premier groupe d'édition français et propriétaire de Calmann-Lévy, qui prive son grand rival Editis, dont XO fait partie, de son plus bel "actif".

Une histoire d'hommes (et de femme)

Pourtant, comme souvent, derrière ce grand Meccano capitalistique, ce transfert cache une histoire d'hommes (et de femme). Lorsque Bernard Fixot, qui vient de créer XO, fait signer à Guillaume Musso son premier contrat le 12 novembre 2001, l'écrivain n'a vendu que 1300 exemplaires d'un roman publié chez Anne Carrière. Il a 27 ans et enseigne les sciences économiques dans un lycée de Moselle. Fixot, vieux renard de l'édition abonné aux best-sellers - Max Gallo, Christian Jacq... - va littéralement le prendre en main.

"Guillaume est un garçon intelligent et d'apparence sympathique, confie le patron d'XO, dans son bureau du 47e étage de la Tour Montparnasse dominant tout Paris. Son grand talent, c'est l'empathie qu'il crée entre ses personnages et ses lecteurs." Au rythme immuable d'un roman par an, Guillaume Musso séduit de plus en plus de lecteurs et, en 2011, avec L'Appel de l'ange, ravit à Marc Lévy le titre officieux d'auteur le plus vendu de l'Hexagone. Toutes éditions et tous pays confondus (le Français est une star en Corée et en Allemagne), Musso - qui ne souhaite pas s'exprimer sur ce transfert - a aujourd'hui vendu plus de 30 millions de livres.

"J'ai honte de dédicacer mon livre!"

Vu de l'extérieur, le tandem Fixot-Musso vit une véritable idylle éditoriale. Le romancier est choyé par toute la maison et dispose même de son bureau personnel Tour Montparnasse. Pourtant, en coulisses, entre le mentor et son romancier à la tête bien sur les épaules, de petits tiraillements se font jour.

Musso n'aime pas les titres un peu "mièvres" que Fixot lui impose: Et après, Parce-que je t'aime... Il tique aussi sur l'esthétique de certaines couvertures, notamment celle de Je reviens te chercher, paru en 2008. "Elle est tellement laide que j'ai honte de le dédicacer!" lance-t-il un jour à son éditeur. Fort de ses chiffres de ventes mirobolants, Musso imposera son propre graphiste pour les dernières couvertures.

[c'est vrai que c'est assez laid, quand même... Shocked Mr. Green ]

Surtout, en privé, l'auteur de Central Park se plaint du rythme élevé de publication de ses romans. "Un livre chaque année, je suis la vache à lait du groupe Editis!" soupire-t-il régulièrement. A l'été 2015, déjà, les deux hommes sont au bord de la rupture. Musso vient encore régulièrement travailler à son bureau de la Tour Montparnasse, mais quelque chose s'est cassé au sein de la "dream team". Fixot, qui passe de plus en plus de temps à Los Angeles, où il a lancé une société de production dans le cinéma, finit par lui lâcher, fataliste: "Ici, c'est toi le patron."

20% de droits d'auteur

Et puis, il y a l'argent... Dans le petit milieu de l'édition, il se dit que Musso ne s'en soucie guère. "Mais il ne pense qu'à çà ! C'est un ancien professeur d'économie, ne l'oublions pas, corrige Bernard Fixot. A chaque nouveau contrat, il demandait plus, négociait de nouvelles clauses, refusait de signer tant que nous ne cédions pas."

Selon un contrat dont L'Express a eu connaissance, Guillaume Musso est parvenu à obtenir un privilège dont seul André Malraux a bénéficié avant lui, dit-on: percevoir jusqu'à 20% de droits d'auteur sur le prix de ses livres. A titre de comparaison, un auteur "normal" touche de 8 à 12 %, parfois 15%. A partir de Central Park, sorti en 2014, Musso perçoit 17% de droits d'auteur dès le premier exemplaire et 20% au-delà de 500 000. Chaque roman lui rapporte désormais autour de 4 millions d'euros. De quoi susciter, on s'en doute, les convoitises de bien des éditeurs...

Tour Montparnasse, Guillaume Musso travaille étroitement avec une jeune éditrice, Caroline Lépée. Il s'est aussi lié d'amitié avec Philippe Robinet, un jeune éditeur remuant associé à Bernard Fixot dans Oh! Editions. En 2012, tout ce petit monde se sépare, officiellement en bons termes. L'entreprenant Philippe Robinet crée alors avec un ami une nouvelle maison d'édition, Kero, qui publie notamment les best-sellers de Laurent Gounelle et de Laurent Baffie.

Guillaume Musso en devient le plus gros actionnaire après les deux fondateurs. "J'avoue que j'ai trouvé pour le moins étrange et inquiétant de voir notre auteur-phare prendre des parts chez un concurrent", confie Bernard Fixot. D'autant que Caroline Lépée devient elle aussi actionnaire de Kero. Or, même si elle a quitté XO, l'éditrice continue à travailler officieusement avec Musso, lequel la rémunère directement pour la relecture de ses manuscrits.

Rendez-vous secret avec Marc Lévy

Cette situation incongrue porte-t-elle déjà en germe le futur transfert du romancier? Fin 2015, Kero est racheté à un très bon prix par Hachette, permettant au passage à Guillaume Musso de réaliser une belle plus-value. Quelques mois plus tard, Philippe Robinet est nommé patron de Calmann-Lévy. Et récemment, c'est Caroline Lépée qui rejoint la filiale d'Hachette. Un "bel alignement des planètes", assure un acteur du dossier. On aurait voulu déployer un tapis rouge pour Musso chez Hachette que l'on ne s'y serait pas pris autrement.

Le malheureux directeur général d'Editis, Pierre Conte, le laissera clairement entendre dans le communiqué actant le départ de Musso: "La proposition concurrente venait de trop loin, la chose était bien trop engagée." On connait la suite: fin septembre, l'arrivée de Guillaume Musso chez Calmann-Lévy est officialisée. Le romancier fête son transfert avec son nouvel éditeur autour d'une coupe de champagne sur la terrasse de la maison.

Un bel alignement des planètes, vraiment? Ou un coup de maître? "Rien n'était prémédité, les négociations n'ont débuté que début 2017. Il s'agit avant tout d'une histoire d'amitié et d'édition", jure-t-on du côté de "Calmann".

C'est peu dire que Bernard Fixot voit les choses autrement: "C'est la première fois de ma vie qu'un auteur me quitte! se désole-t-il. Une organisation sophistiquée s'est mise en place depuis plusieurs années avec Guillaume pour préparer son départ. Au début, ses contrats avec nous portaient sur trois romans, puis il est parvenu à réduire ce 'droit de préférence' à deux, puis à ne signer que pour un roman, ce qui fait qu'il était libre de partir quand il le souhaitait. Il avait aussi récupéré ses droits pour les pays anglo-saxons."

Or, l'un des points forts d'Hachette, grâce à ses filiales internationales, est justement le marché américain, dont Musso est absent. Le romancier avait bien tenté de négocier directement les droits de Central Park avec l'agent d'Harlan Coben, mais sans succès. Il a aussi eu un rendez-vous discret avec son grand rival Marc Lévy, mieux implanté sur le marché US, et l'agent littéraire de ce dernier, Suzanna Lea. Au menu de la conversation amicale, entre autres, la diffusion dans les pays anglo-saxons.

Un contrat pour trois livres

Selon nos informations, Musso a signé avec Hachette un contrat pour trois livres, sur une base théorique estimée à environ trois millions d'euros de droits d'auteur par titre. Il a évidemment conforté sa clause à 20% et a en théorie jusqu'à la fin 2019 pour remettre un premier manuscrit - même si l'on peut imaginer qu'il dégainera avant... Les généreuses contre-propositions d'Editis, qui a tout essayé pour le garder, lui suggérant par exemple de rejoindre leur filiale Fleuve Editions, se sont toutes heurtées à un refus.

L'argent n'est pas tout, en effet. En signant avec Calmann-Lévy, cette vieille maison qui édita Alexandre Dumas, Nerval, Raymond Aron, et traduit aujourd'hui les polars de Michael Connelly, le romancier au cinquante millions d'exemplaires veut donner un tour plus littéraire à sa carrière, lui qui souffre d'être méprisé par la critique. Il avait été marqué, en 2012, par Joël Dicker qui, avec La Vérité sur l'affaire Harry Québert (De Fallois), avait réussi à concilier immense succès populaire et louanges critiques.

Y parviendra-t-il lui aussi? Une chose est sûre, il ne sera pas dépaysé: pour aller de chez XO à Calmann, Guillaume Musso n'a eu qu'à traverser le boulevard du Montparnasse. Paris est un village.

Jérôme Dupuis


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Le Juge Wargrave
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Les Rivières Pourpres

MessagePosté le: Dim Jan 17, 2021 10:34 am    Sujet du message: Répondre en citant

Merci Norbert, c'est effectivement intéressant, au-delà du seul cas Musso, de connaître les coulisses des contrats d'édition.
Ce serait aussi intéressant de connaître les différents grandes groupes de l'édition et les "marques" qu'ils possèdent.
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La vie ne devrait consister qu'à trouver les bons mots au bon moment. (Tété, Emma Stanton, 2003).
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MessagePosté le: Dim Jan 17, 2021 12:30 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Livres hebdo fait une affiche tous les ans. Avec ma collègue on a comparé celle de cette année à celle de 2010, c'est assez fou.
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Quand je pense à tous les livres qu'il me reste à lire... J'ai la certitude d'être encore heureux.
Jules Renard (1864-1910)

http://hanniballelecteur.wordpress.com/
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Lucas 2.0
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MessagePosté le: Dim Jan 17, 2021 2:08 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Et çà donne quoi ?
J'ai vu passer dans un autre post que Minier était bien placé par exemple, et çà m'a plutôt surpris...
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jackbauer
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MessagePosté le: Mer Jan 20, 2021 4:09 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Bonjour à tous, justement en rapport avec tout ce petit jeu des chaises musicales, j'ai été très étonné de découvrir que le nouveau roman à paraître de Claire Favan, tout comme son dernier, sorti il y a un an déjà, sortirait chez Harper Collins, maison qui n'est pas forcément réputée pour faire partie des gros éditeurs de polars, thrillers... Est-ce à dire que comme mentionné dans l'article plus haut, concernant Musso, et dans le sillage des auteurs de polars qui cherchent une reconnaissance moins "confidentielle" - hors du cercle des fans de polars -, de plus en plus d'auteurs de littérature noire tendent à vouloir s'affranchir du genre ? Ou la crise que l'on connaît tous est passée par là, et les cartes ont été rebattues à un point tel que même les bons vendeurs ont dû retrouver une maison d'édition ? Merci si quelqu'un peut apporter ses lumières sur ce point...
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norbert
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Le Serment des Limbes

MessagePosté le: Ven Jan 22, 2021 10:31 pm    Sujet du message: Répondre en citant

jackbauer a écrit:
Bonjour à tous, justement en rapport avec tout ce petit jeu des chaises musicales, j'ai été très étonné de découvrir que le nouveau roman à paraître de Claire Favan, tout comme son dernier, sorti il y a un an déjà, sortirait chez Harper Collins, maison qui n'est pas forcément réputée pour faire partie des gros éditeurs de polars, thrillers... Est-ce à dire que comme mentionné dans l'article plus haut, concernant Musso, et dans le sillage des auteurs de polars qui cherchent une reconnaissance moins "confidentielle" - hors du cercle des fans de polars -, de plus en plus d'auteurs de littérature noire tendent à vouloir s'affranchir du genre ? Ou la crise que l'on connaît tous est passée par là, et les cartes ont été rebattues à un point tel que même les bons vendeurs ont dû retrouver une maison d'édition ? Merci si quelqu'un peut apporter ses lumières sur ce point...


Concernant HarperCollins, c'est une grosse boîte d'édition internationale, mais peu connue en France car elle n'y est présente que tout récemment en son nom propre (avant il y avait certaines de ses marques, filiales de Harlequin, comme Mira ou autres).
Et Harper Collins France publie aussi bien des auteurs américains, déjà édités aux USA par la "maison mère", qu'elle signe aussi des contrats avec des auteurs français.
Pour ce qui est de Claire Favan, elle n'a jamais fait partie des gros vendeurs de polars (même si elle a peut-être pu se faire un nom parmi un petit cercle d'amateurs), elle est donc bien loin des problématiques d'un Musso qui voulait repositionner son image marketing (et qui n'était d'ailleurs pas forcément identifié comme auteur de polars).
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MessagePosté le: Sam Jan 23, 2021 9:58 am    Sujet du message: Répondre en citant

Ce serait intéressant d'avoir un top 10 des auteurs de polars les plus lus/vendus en France !
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MessagePosté le: Sam Jan 23, 2021 11:48 am    Sujet du message: Répondre en citant

Ça doit exister mais je n'ai plus l'occasion de feuilleter des Livres Hebdo.
J'ai trouvé ça, qui date de 2018.
https://www.lesechos.fr/2018/03/10-auteurs-de-polar-preferes-des-francais-1020074
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Quand je pense à tous les livres qu'il me reste à lire... J'ai la certitude d'être encore heureux.
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http://hanniballelecteur.wordpress.com/
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MessagePosté le: Sam Jan 23, 2021 12:08 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Merci Hoel.

Dans le détail, on apprend que :

- Mary Higgins Clark aurait vendu " 15 millions d'exemplaires en grand format vendus en France de La Nuit du renard".



Ce chiffre, surtout limité au grand format, me semble invraisemblable, non ?

Au total, en comptant tous les titres et les formats, elle aurait vendu 26 millions d'exemplaires en France (là j'y crois davantage).
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MessagePosté le: Sam Jan 23, 2021 12:12 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Beaucoup de chiffres dans cet article (tant mieux) : Indridason aurait vendu plus de 4 millions de titres (chiffres de mars 2018) en France et 13 millions dans le monde.
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Dernière édition par Le Juge Wargrave le Sam Jan 23, 2021 12:16 pm; édité 1 fois
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MessagePosté le: Sam Jan 23, 2021 12:13 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Harlan Coben, 19 millions de titres vendus en France, 70 dans le monde ! Shocked
Pas étonné cependant.

Enfin toujours parmi les gros vendeurs, Connelly c'est 7,5 millions de titres vendus en France et 69 pour le monde.

On voit que la France pèse souvent dans le total des livres vendus que ce soit pour les Américains ou l'Islandais Indridason.
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