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thibe Meurtrier
Age: 47 Inscrit le: 29 Sep 2015 Messages: 246 Localisation: Charleroi
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Posté le: Mer Mai 04, 2016 9:05 pm Sujet du message: Wendy Walker - Tout n'est pas perdu (Sonatine, 2016) |
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Sortie prévue le 12 mai chez Sonatine de
J'ai eu la chance de disposer d'un exemplaire du livre avant sa sortie en librairie, je vous livre mes impressions de lecture:
Résumé
Citation: | Alan Forrester est thérapeute dans la petite ville cossue de Fairview, Connecticut.
Il reçoit en consultation une jeune fille, Jenny Kramer, quinze ans, qui présente des troubles inquiétants.
Celle-ci a reçu un traitement post-traumatique afin d’effacer le souvenir d’une abominable agression dont elle a été victime quelques mois plus tôt.
Mais si son esprit l’a oubliée, sa mémoire émotionnelle est bel et bien marquée.
Bientôt tous les acteurs de ce drame se succèdent dans le cabinet d’Alan, tous lui confient leurs pensées les plus intimes, laissent tomber leur masque en faisant apparaître les fissures et les secrets de cette petite ville aux apparences si tranquilles.
Parmi eux, Charlotte, la mère de Jenny, et Tom, son père, obsédé par la volonté de retrouver le mystérieux agresseur. |
Mon avis
Citation: | Qu’il me soit tout d’abord permis de remercier ici chaleureusement Babelio et les éditions Sonatine: c’est dans le cadre d’une masse critique organisée par Babelio que j’ai eu la chance de remporter un exemplaire de l’ouvrage avant sa sortie en librairie.
Wendy Walker signe, avec Tout n’est pas perdu, son premier roman. Publié en anglais chez St. Martin’s Press sous le titre All is not forgotten, c’est Fabrice Pointeau qui nous en livre une très belle traduction française (le traducteur n’est pas du tout un nouveau venu, on lui doit des traductions de plusieurs romans de Paul Cleave et de R.J. Ellory, chez Sonatine également). L’auteure, avocate spécialisée en droit de la famille, a pris environ 17 ans à mûrir son roman. C’est dire si l’écriture est recherchée, bien que la rédaction ait, selon ses propres termes, pris 10 semaines…
Autant le dire d’emblée: nous sommes ici en présence d’un roman particulièrement soigné sur le plan de la narration, ce qui, pour le lecteur que je suis, est fondamental lorsque je suis confronté à un thriller authentiquement psychologique. J’ai spontanément une préférence pour le roman noir social, pour les polars historiques, pour les thrillers qui développent une «thèse politique»… Wendy Walker m’a en quelque façon réconcilié avec le genre psychologique: se fondant librement sur une hypothèse (à vérifier empiriquement, mais plausible) relative au traitement des troubles de stress post-traumatique (TSPT), hypothèse qu’elle enracine dans une certaine lecture de travaux de neurosciences relatifs à la mémoire, l’auteure a construit une intrigue dont la véritable force est de tenir, de bout en bout, cette hypothèse.
Le narrateur de l’ensemble de ce texte dense est Alan Forrester, psychiatre à Fairview, dans le Connecticut (dans le nord-est des USA).
L’affaire est simple à la base: la jeune Jenny Kramer est victime d’un viol odieux perpétré lors d’une soirée organisée par une classe du lycée de Fairview à laquelle elle participe. Ses parents sont désemparés: sa mère insiste pour qu’elle subisse immédiatement un traitement qui va minimiser voire faire disparaître son souvenir des événements, son père pour sa part voudrait pour sa part ne pas hypothéquer les chances de retrouver la trace de l’agresseur, en n’administrant pas ce traitement. C’est la mère qui aura gain de cause. Alan Forrester se retrouve au cœur de l’ensemble du processus de traitement de Jenny, puis, de fil en aiguille de ses parents, et de différents habitants de Fairview. Le passé de chacun ainsi que le sien propre vont lui permettre de tester sa manière bien spécifique de sonder la mémoire de ses patients.
La narration du récit progresse selon les propres «souvenirs» du Dr Forrester, qui délivre le déroulé des faits dans un ordre qui suit plutôt, chapitre après chapitre, le fil de ses propres associations d’idées qu’une structure purement chronologique (bien que, dans l’ensemble, la chronologie soit respectée). Les flashbacks n’ont pour objectif que de nourrir notre compréhension du présent des protagonistes et des raisons d’agir de Forrester, véritable chef d’orchestre de l’enquête, sur les traces du violeur.
En quelque façon, le récit suit un ensemble de plans hélicoïdaux, Forrester progressant toujours plus en profondeur dans sa lecture des faits, testant et re-testant sa manière d’aborder les TSPT et nous donnant ça et là l’une ou l’autre de sa manière d’envisager les relations familiales (l’expérience professionnelle de l’auteure n’est sans doute pas étrangère à ces quelques brèves réflexions).
L’ensemble est amplement maîtrisé et très bellement réussi (la perfection n’est sans doute pas le mot adéquat). Il s’agit clairement du meilleur roman que j’ai pu lire lors des quatre premiers mois de 2016. C’est même un coup de cœur dans la mesure où la structure du récit a, me semble-t-il, quelque chose d’original dans sa forme. Bref, une lecture que je ne peux que recommander… |
http://les-lectures-de-thibe.over-blog.com/2016/04/wendy-walker-tout-n-est-pas-perdu-sonatine-2016.html |
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Ironheart Annie Wilkes
Age: 50 Inscrit le: 25 Juil 2007 Messages: 5041 Localisation: Le Gard
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Posté le: Jeu Mai 05, 2016 6:21 am Sujet du message: |
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Merci Thibe, j'avais lu ton excellente critique et du coup, j'ai mis ce roman dans ma liste des bouquins à acheter. _________________ “Si vous possédez une bibliothèque et un jardin, vous avez tout ce qu'il vous faut".
Cicéron. |
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thibe Meurtrier
Age: 47 Inscrit le: 29 Sep 2015 Messages: 246 Localisation: Charleroi
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Posté le: Jeu Mai 05, 2016 6:35 am Sujet du message: |
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Merci, mais je te suggère tout de même de lire d'autres points de vue pour te forger une opinion (j'en ai lu qui avaient un sentiment plus mitigé en effet et je préfère ne pas encourager à foncer sur base de mon seul avis qui vaut ce qu'il vaut par le fait qu'il est bien subjectif). |
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Dodger Serial killer : Leland Beaumont
Age: 47 Inscrit le: 04 Mar 2007 Messages: 1205 Localisation: Paris
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Posté le: Ven Mai 06, 2016 7:52 am Sujet du message: |
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Bon, il faut que je m'acharne alors, je l'ai commencé mais pour l'instant, qu'est-ce que je m'ennuie... D'un autre côté, j'ai le pressentiment d'être mal entré dedans, sans savoir pourquoi. Je vais donc essayer de continuer _________________ "Il faut donc avoir de l'âme pour avoir du goût." (Vauvenargues)
http://cannibaleslecteurs.wordpress.com |
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norbert Serial killer : Hannibal Lecter
Age: 47 Inscrit le: 18 Avr 2007 Messages: 11680 Localisation: Rhône-Alpes
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Posté le: Ven Mai 06, 2016 8:20 am Sujet du message: |
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En parlant de Fabrice Pointeau, le traducteur, je suis assez impressionné par tout le boulot qu'il abat : il traduit plusieurs romans pour Sonatine chaque année, dont certains sont des pavés, et j'imagine que par conséquent il doit avoir pour chacun des délais forcément très courts(3 mois ?).
C'est assez impressionnant, en tout cas. _________________ « Il vaut mieux cinq mille lecteurs qui ne vous oublieront plus jamais à des centaines de milliers qui vous auront consommé comme une denrée périssable. » Jérôme Leroy |
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Dodger Serial killer : Leland Beaumont
Age: 47 Inscrit le: 04 Mar 2007 Messages: 1205 Localisation: Paris
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Posté le: Mer Mai 11, 2016 10:33 pm Sujet du message: |
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Bon, passé le cap des premières pages et une fois habitué au rythme assez lent - adapté au fait qu'il s'agit d'un pur suspense psychologique - et aux chemins tortueux choisis (à dessein) par le narrateur, il faut reconnaître que ce roman finit par être prenant. Wendy Walker sait où placer les amorces qui vont tenir l'intérêt du lecteur en haleine, ouvrir des pistes surprenantes, et mettre en place petit à petit les secrets des uns et des autres - et leurs révélations.
Le point fort du livre, c'est donc son narrateur, un psychiatre qui se trouve au cœur de l'affaire, puisqu'il suit ou entend tous ses protagonistes. Ce qui lui donne accès à toutes les paroles, à tous les mystères, ayant toutefois son rôle de thérapeute à jouer dans l'histoire - une partition non négligeable... Une bonne idée, bien exploitée, qui compte son lot d'inattendu.
Après, j'ai quand même eu un peu de mal à entrer dedans, et je crains que le côté un peu "bavard" du roman décourage un certain nombre de lecteurs... On est dans la veine des Apparences ou de la Fille du train, mais pas aussi marquant ni aussi efficace. Un bon 7/10 au final pour moi, je pense. _________________ "Il faut donc avoir de l'âme pour avoir du goût." (Vauvenargues)
http://cannibaleslecteurs.wordpress.com |
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thibe Meurtrier
Age: 47 Inscrit le: 29 Sep 2015 Messages: 246 Localisation: Charleroi
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Posté le: Jeu Mai 12, 2016 6:58 am Sujet du message: |
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Merci pour ton avis, Dodger
Je te rejoins sur le fait qu'un des points forts du livre est le narrateur, et donc, le fait qu'il est écrit de son point de vue.
Pour le côté bavard, cela doit être une question de sensibilité sans doute. Je pense qu'il est précieux que les "aspirants lecteurs" le sachant toutefois et ouvrent le livre en connaissance de cause: c'est du suspense psychologique comme tu l'écris (chose qui me rebutait a priori), ce n'est pas un roman d'action, non, pas du tout. Je m'en suis parfaitement accommodé (grâce à la qualité de la traduction peut-être), mais je comprends totalement que ce ne soit pas la tasse de thé de tout le monde |
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