Jean-Christophe Grangé — Polars Pourpres

[cabosche]

Le sevice de chirurgie orthopédique, où je travaillais comme aide soignante de 20 h 30 à 7 h, était plutôt calme cette nuit-là. Tous mes patients dormaient et mes collègues en avaient profités pour aller se reposer. Moi, je ne dormais jamais car j'avais peur de ne pas me reveiller, et je préferais bouquiner. A 3 h du matin, je montais au 4ème étage de la clinique pour aller fumé une clope sur le balcon. Le 4ème était l'étage administratif et à cette heure, il n'y avait plus personne. L'étage était dans le noir complet. J'allumais la lumière du hall et me dirigeais vers la salle de réunion qui donnait accès au balcon.
Je savourais ma cigarette, le pire de mes vices, sans savoir que ce serait la dernière.
Ayant finit de m'intoxiquer, je regagnais mon service. J'eteignis la lumière de la salle et sortait dans le couloir.
Bizarrement, la lumière y était éteinte alors que je l'avais allumé 10mn plus tôt et l'interrupteur ne fonctionnait pas sur minuterie.
Je pensait que les plombs avaient peut être sauté tout en me disant que cela était impossible. Je parcouru les 4 mêtres qui me séparait de l'ascenseur d'un pas rapide et mal assuré.
Je pénetrais dans celui ci dès que les portes se furent ouvertes. J'appuyais frénétiquement sur le bouton du 2ème tout en essayant de calmer l'angoisse qui me saisissait.
Les portes se refermèrent tout doucement lorsque je vis une main interrompre leurs progressions. La peur me glaça l'échine. Les portes se rouvrirent.
C'est alors que je vis la lumière de l'ascenseur se reflétée dans une lame de couteau. Je n'avais aucune echappatoire possible, j'étais acculé au fond de l'ascenseur. Je laissait echapper un cri de detresse. J'eus juste le temps de reconnaitre le visage de l'un de mes patient avant de sentir le couteau plongé a l'interieur de mon corps.
A 3 h 15, ce mardi 30 mars, je poussais mon dernier soupir.

Voilà, les films que je me fais la nuit au boulot. En comptant sur votre indulgence pour les fautes, je tenais absolument a l'ecrire avant d'aller me coucher. Je l'ai ecrite cette nuit.