Posté le: Ven Mai 20, 2016 5:04 am Sujet du message: La dernière nuit à Tremore Beach - Mikel Santiago (Acte Sud)
Succès critique et public international qui lui a valu d'être surnommé « le Stephen King espagnol », Mikel Santiago signe avec La Dernière Nuit à Tremore Beach son premier roman, qui vient de paraître dans la collection Actes Noirs des éditions Actes Sud, traduit par Delphine Valentin.
Le livre :
Clenhburran : cent cinquante âmes en hiver, ses routes sinueuses entre vallons verdoyants et récifs escarpés, ses tourbières et ses fleurs sauvages. C’est en Irlande, dans ce hameau du comté de Donegal, que le célèbre compositeur Peter Harper est venu trouver refuge dans une maison isolée sur la plage. Pour s’accommoder d’un divorce orageux et renouer avec la musique.
Au retour d’un dîner chez des amis par une nuit de tempête, il tente de dégager la branche d’un vieil orme qui lui barre le chemin, quand il est frappé par un éclair d’une rare violence. S’ensuit une migraine chronique qu’aucun traitement ne parvient à apaiser, suivie, quelques jours plus tard, par de récurrents cauchemars sanglants où peu à peu apparaissent ses voisins et ses propres enfants, qu’il attend pour les vacances. Ces rêves semblent l’avertir d’un danger imminent auquel personne n’est disposé à croire. Saisi d’une angoisse vertigineuse lorsqu’il constate que jour après jour des pans entiers de ses visions nocturnes s’incarnent dans la vie réelle, il doit lutter seul contre la menace qui désormais enserre les siens.
Dans ces paysages irlandais aussi grandioses qu’inhospitaliers, c’est la part d’ombre de chaque personnage qui se dévoile, tous rattrapés par ce qu’ils sont ici venus fuir.
Un rythme vertigineux, un suspense tramé au cordeau : un début fracassant pour un auteur surnommé déjà le « Stephen King espagnol ».
Mikel Santiago est né sur la côte basque, en 1975. Après avoir passé une dizaine d'années en Irlande et aux Pays-Bas, il vit à Bilbao, où il partage son temps entre l'écriture, le rock et la programmation informatique. Dès son premier roman, La Dernière Nuit à Tremore Beach, il est considéré par la critique comme le « Stephen King espagnol ». Son deuxième roman, Le Mauvais Chemin (Actes Sud, 2018) connaît lui aussi un succès considérable.
_________________ « Il vaut mieux cinq mille lecteurs qui ne vous oublieront plus jamais à des centaines de milliers qui vous auront consommé comme une denrée périssable. » Jérôme Leroy
Dernière édition par norbert le Mer Nov 20, 2024 5:35 pm; édité 3 fois
LA DERNIÈRE NUIT À TREMORE BEACH de Mikel Santiago chez Actes Sud
[...]
Tous les ingrédients classiques du thriller sont mis en place et Mikel Santiago les utilise avec brio. La solitude des lieux, la violence des éléments… il sait créer une atmosphère inquiétante où la tension va monter, forcément.
Mikel Santiago introduit une petite dose de fantastique ou de paranormal comme Stephen King (on le surnomme d’ailleurs le « Stephen King espagnol »). Après avoir été foudroyé, Peter Harper a des visions d’horreur, des rêves éveillés hyper réalistes qu’il pense prémonitoires. Un don de vision hérité de sa mère ! J’avoue que j’ai du mal à adhérer au fantastique, mais là, Mikel Santiago s’en sert vraiment bien : Peter tente de rationaliser, il cherche des explications médicales, psychologiques, et comme c’est lui le narrateur, on suit tous ses efforts pour comprendre ce qui lui arrive. On ne sait plus, comme lui, ce qui relève des hallucinations, de la réalité…
[...]
Bref, on est happé par cette histoire et Mikel Santiago nous trimballe à son gré et avec un grand talent jusqu’au dénouement.
Pour un premier roman, c’est une réussite, un très bon thriller.
_________________ « Il vaut mieux cinq mille lecteurs qui ne vous oublieront plus jamais à des centaines de milliers qui vous auront consommé comme une denrée périssable. » Jérôme Leroy
Dernière édition par norbert le Mer Nov 20, 2024 5:39 pm; édité 1 fois
Lorsqu'un auteur espagnol nous plonge dans le folklore irlandais cela donne La dernière nuit à Tremore Beach : un polar qui remplit tous les codes du genre pour vous faire passer un très bon moment de lecture !
Imaginez le décor : un petit village coincé entre les récifs escarpés et les vallons, la brume, la nature sauvage, le vent qui souffle et la mer qui gronde. Vous venez vous installer quelques temps pour vous retrouver, pour avoir du temps pour vous et votre art, la musique, vous avez besoin d'isolement, de solitude, de quiétude et soudain... Le gros point fort de ce livre est indéniablement la capacité de l'auteur à nous plonger dans son histoire, à faire monter cette peur, à créer un univers effrayant dans un lieu si isolé.
Mikel Santiago nous livre une histoire qui sait mélanger suspense et atmosphère oppressante : l'angoisse va monter au fil des pages de même que la peur du personnage principal face à l'inexplicable. En effet Peter, héros attachant, va progressivement avoir des visions le prévenant d'un danger imminent, des visions qui vont s'incarner dans sa réalité : prédiction ou folie ? Si le lecteur doute, c'est parce qu'il s'imprègne complètement du récit pour chercher à comprendre ce qui se déroule sous ses yeux.
J'ai été vraiment happée de bout en bout par ma lecture, ce n'est pas forcément le genre de romans policiers que je lis d'habitude mais je suis heureuse d'être sortie de mes sentiers battus pour découvrir une nouvelle plume. C'est un roman certes classique dans sa catégorie mais il est excellent car l'auteur manie avec maestria tous les ingrédients. Je dois juste avouer que la partie légèrement fantastique avec les cauchemars n'était pas forcément à mon goût, je n'aime pas le mélange polar/fantastique mais cela ne m'a pas empêché d'aimer ma lecture.
En définitive, un livre efficace et parfait pour emmener sur la plage cet été !
_________________ « Il vaut mieux cinq mille lecteurs qui ne vous oublieront plus jamais à des centaines de milliers qui vous auront consommé comme une denrée périssable. » Jérôme Leroy
Dernière édition par norbert le Mer Nov 20, 2024 5:41 pm; édité 1 fois
Posté le: Jeu Juin 02, 2016 5:07 am Sujet du message:
Le Juge Wargrave a écrit:
Norbert, Actes Sud.
Je sais bien, si à la base j'ai fait sauter le "s" c'était parce que je n'avais pas la place pour refermer la parenthèse dans le titre du topic. _________________ « Il vaut mieux cinq mille lecteurs qui ne vous oublieront plus jamais à des centaines de milliers qui vous auront consommé comme une denrée périssable. » Jérôme Leroy
Jean Potocki, l'un des grands ancêtres du roman fantastique, était un auteur polonais. Pourquoi parler de lui ? Parce qu'il a situé l'action de son principal roman, Le Manuscrit trouvé à Saragosse, en Espagne. S'il n'effectue pas à proprement parler le trajet inverse, l'Espagnol Mikel Santiago bifurque vers l'Irlande, un pays dont on connait le penchant pour le surnaturel, avec les korrigans qui hantent les landes désertes et d'autres lutins qui s'amusent aux dépends des voyageurs. C'est donc somme toute logique si Mikel Santagio n'hésite pas à situer son roman en Irlande (un pays qu'il a fréquenté) pour écrire son roman qui oscille entre le fantastique et le roman noir.
Cela lui permet de développer son décor : un manoir au bord de la mer, des tempêtes qui sillonnent les nues, des ciels de traîne du plus bel effet, du vent qui hurle dans la nuit. Le tout s'accordant avec le caractère de Peter Harper, le personnage central de ce roman, un musicien perturbé depuis sa séparation d'avec sa femme, violent et mélancolique, en panne d'inspiration, encore mal remis de la mort de sa mère.
L'intrigue débute dans un petit village tranquille d'à peine cent cinquante âmes en bord de mer, où les occupations sont simples. Lentement, Peter Harper se remet à vivre en entamant une relation avec une jeune femme du coin, et il voit débarquer ses enfants venus en vacances chez lui. Tout se déroule au mieux lorsqu'une nuit, à la place de l'inspiration féconde, c'est un éclair qui vient le percuter et le traverser. Ce choc va réveiller en lui un pouvoir qu'avait sa mère, un pouvoir extrêmement traumatisant. Il découvre alors qu'il peut apercevoir des brides du futur, qu'il vit comme si c'était son présent - il voit ses enfants mourir, sa compagne saigner. Mais est-ce une prémonition ou des images que lui enverraient des fantômes, sa maison semblant être hantée ? Bien entendu, personne ne le croit, et l'on pense qu'il s'agit de traumatismes suite à l'éclair. La vie reprend son cours lentement, mais les visions se succèdent et Peter Harper se rend compte qu'elles sont liées à ses voisins et amis. Que se passe-t-il donc ? Tout s'accélère lorsque des visions du futur deviennent des scènes de son présent.
Si, au final, il y aura une explication logique aux événements, et si les assassins sont bien réels et non les oripeaux sous lesquels se cachent des fantômes du passé, il n'en reste pas moins que Peter Harper a bien un mystérieux pouvoir, hérité de sa mère. Raconté de l'intérieur, avec l'angoisse de celui qui ne comprend pas ce qui lui arrive, le récit fantastique est mené de main de maître, dans cette longue et lente valse hésitation (Peter Harper est-il réellement possédé ? Est-il fou ? Sa maison est-elle hantée ?).
Le décor et les personnages s'accordent à merveille sur cette forme qui emprunte au fantastique : récit maîtrisé, style qui joue avec les peurs et arrive à rendre concrètes les scènes fantasmées, rêvées ou peut-être réelles. On imagine parfaitement le film qu'en aurait tiré Alfred Hitchcock ou que pourrait en tirer Guillermo Del Toro...
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Dernière édition par norbert le Mer Nov 20, 2024 5:44 pm; édité 1 fois
Posté le: Jeu Nov 30, 2017 6:04 pm Sujet du message:
>> La chronique de Nicolas Fanuel sur Encre Noire :
Citation:
Rêves prémonitoires ?
(Intéressant, mérite toute votre attention)
Mikel Santiago a sans doute beaucoup lu Stephen King. Sans doute même qu’il l’apprécie et qu’il laisse l’inspiration du maître l’investir sans rechigner. Faut dire qu’on peut redouter pire influence, surtout quand elle se révèle aussi joliment mise à contribution ici. Jugez plutôt.
L’intrigue du premier roman de ce jeune auteur espagnol (il est né en 1975) prend place en Irlande, dans le comté de Donegal, et plus précisément à Clenhburran, petit patelin paumé où vivent 150 habitants en saison morte, 4 à 5 fois plus en été. Le paysage est superbe : récifs escarpés, vertes vallées, tourbières et autres plages venteuses le composent. C’est sur la plage, à l’écart du village, dans une villa perchée et isolée qu’a décidé de se retirer le compositeur Peter Harper, en panne d’inspiration, trop fraîchement divorcé et depuis trop longtemps séparé de ses enfants restés avec leur mère aux Pays-Bas. C’est justement quelques jours avant que ses enfants ne viennent passer 15 jours avec lui à l’occasion des vacances scolaires que d’étranges phénomènes assaillent Peter. Illusions ? Visions ? Rêves prémonitoires ?
Ceux-ci commencent après que Peter ait été frappé par la foudre par une nuit de tempête. Le soir même, une voix lui avait soufflé de ne pas quitter son domicile. Il n’en avait pas tenu compte et s’était malgré tout rendu chez les Kogan, ses plus proches voisins, qui l’avaient invité à dîner. C’est en rentrant chez lui que la foudre l’avait touché, sans toutefois lui occasionner plus qu’une commotion. Miraculé, il vivait depuis d’intenses cauchemars dans lesquels il revivait à chaque fois la même scène, plus précise à chaque épisode : une bande de malfrats l’agressait, lui et sa famille, ainsi que les Kogan, laissant derrière eux plusieurs cadavres.
Comme dans certains romans de l’auteur américain précité, tout le suspense réside ici dans une attente, certes ponctuée de suffisamment d’événements perturbants pour la rendre finalement passionnante, mais attente quand même d’un drame qui se révélerait d’une tout autre ampleur et qui nous est annoncé tout au long du récit. Les visions de Peter s’avèreront-elles justes ? Grâce à elles, pourra-t-il inverser le cours des choses ?
Tout est là, et Mikel Santiago distille à point nommé les moments d’angoisse pour maintenir un suspense dont il est difficile de se détacher. C’est avec empathie que nous suivons les démêlés de Peter et des siens, tant ils apparaissent crédibles. C’est bien là une des forces du roman : malgré l’étrange « don » du personnage principal, il force immédiatement l’adhésion et s’il était notre ami, nous mettrions tout en œuvre pour lui venir en aide, sans douter de ce qu’il raconte. Une réussite, une belle découverte, un auteur à suivre.
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Dernière édition par norbert le Mer Nov 20, 2024 5:47 pm; édité 1 fois
Posté le: Mer Jan 03, 2018 8:19 am Sujet du message:
El Marco a écrit:
Parution en poche le 3 janvier.
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J'avais bien aimé le roman il y a plusieurs années de ça, donc je regarderai avec plaisir la série Netflix ! _________________ « Il vaut mieux cinq mille lecteurs qui ne vous oublieront plus jamais à des centaines de milliers qui vous auront consommé comme une denrée périssable. » Jérôme Leroy
Posté le: Jeu Nov 21, 2024 8:17 am Sujet du message:
J'attends ton retour avant de me lancer norbert.
Soit il est bon, et je pencherai sur le roman, soit il est moyen et je me contenterai de la série tv.
Je compte consacrer l'année 2025 aux auteurs espagnols.
Si tu as des conseils (littéraires, pas médicamenteux ) je suis preneur. _________________ "Ce qui compte dans le polar, ce n'est pas le crime, mais le monde dans lequel il se produit." Richard Price
Posté le: Jeu Nov 21, 2024 8:56 am Sujet du message:
Polarbear a écrit:
J'attends ton retour avant de me lancer norbert.
Soit il est bon, et je pencherai sur le roman, soit il est moyen et je me contenterai de la série tv.
Je compte consacrer l'année 2025 aux auteurs espagnols.
Si tu as des conseils (littéraires, pas médicamenteux ) je suis preneur.
J'ai pas compris, pourquoi ça serait médicamenteux ?? [ * ]
Sinon, honnêtement si j'avais apprécié le Mikel Santiago, il ne m'avait pas non plus marqué plus que ça... Et il n'y aura pas de retour, encore moins plusieurs années plus tard.
Alors qu'en auteur espagnol, je pense tout de suite à Agustin Martinez, lui (et lui seul, le collectif Carmen Mola auquel il participe m'avait déçu) à découvrir vraiment :
[ * ] EDIT 5 minutes plus tard : Ah ça y est, j'ai percuté avec le Prozac pour Giebel ! _________________ « Il vaut mieux cinq mille lecteurs qui ne vous oublieront plus jamais à des centaines de milliers qui vous auront consommé comme une denrée périssable. » Jérôme Leroy
Posté le: Jeu Nov 21, 2024 6:21 pm Sujet du message:
JohnSteed a écrit:
Polarbear a écrit:
Je compte consacrer l'année 2025 aux auteurs espagnols. Si tu as des conseils (littéraires, pas médicamenteux ) je suis preneur.
Victor Del Arbol
Carlos Salem
Merci Johnsteed, je connais ces 2 auteurs. J'aime bien.
Par contre, le Del Arbol est le seul de cet auteur que je n'ai pas lu. Il y a des chances que
figure dans ma PAL prochainement.
Concernant Carlos Salem, c'est amusant d'en lire 1 ou 2 mais pas plus. On a l'impression de relire la même chose. _________________ "Ce qui compte dans le polar, ce n'est pas le crime, mais le monde dans lequel il se produit." Richard Price
Posté le: Jeu Nov 21, 2024 6:29 pm Sujet du message:
Merci norbert pour ta suggestion.
Le premier, je l'ai dans ma PAL mais j'ai déjà regardé la série et bien aimé. J'attends de l'avoir un peu oublié avant d'ouvrir le livre.
Le second me tente bien. _________________ "Ce qui compte dans le polar, ce n'est pas le crime, mais le monde dans lequel il se produit." Richard Price
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