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Polars Pourpres

Qu'ils s'en aillent tous de Laurence Biberfeld

 
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Auteur Message
Fabien Herisson
Meurtrier



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La Ligne Noire

MessagePosté le: Ven Mar 04, 2011 4:12 pm    Sujet du message: Qu'ils s'en aillent tous de Laurence Biberfeld Répondre en citant




Moi, j'étais en Argentine en décembre 2001, à Buenos Aires, le soir où tout a commencé. Je peux te dire qu'y avait quelque chose de plus dans les rues que la haine, la fatigue, le dégoût ou une énorme colère : y'avait de la joie, y'avait de la pêche. Y'avait des gosses et des chiens, des femmes et des vieux, des gens en short qui tapaient sur des gamelles et d'autres qui chantaient. A force d'enfoncer la tête des pauvres bougres dans la mouscaille, tu finis par leur redonner l'envie de vivre et de se battre. C'est comme ça que ça se passe ". Un vent de révolte souffle sur le Grestain, petit port de pêche près du Havre. La grève générale éclate, suite au projet de privatisation du port. Mais le climat social a-t-il à voir avec l'étrange décès du capitaine du port, Joseph Langrenne, dans un accident de parapente ? Suicide, accident ou... meurtre ? C'est ce qu'est censé découvrir le détonant et fantasque couple de détectives privés Maria La Suerte et Gandalf de Saint Aygulf, engagés par la soeur du défunt, et dont l'enquête menée tambour battant prend bientôt la forme d'une pièce de boulevard.


Roman publié aux éditions Baleine.
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El Marco
Charlie "Bird" Parker (modo)


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Les Rivières Pourpres

MessagePosté le: Ven Mar 11, 2011 7:49 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Mon avis est paru sur Polars Pourpres :

Citation:
Laurence Biberfeld signe ici un roman fortement engagé du point de vue social. En effet, l'histoire prend ses racines dans un port sur le point d'être privatisé, avec tout ce que cela peut engendrer : craintes pour les ouvriers de voir leurs conditions de travail bafouées, esclandres des élites tutélaires, emploi de la force pour déloger les grévistes, et surtout la situation profondément déplorable des matelots obligés de voguer sur des mers incertaines à bord d'épaves. A cet égard, les préoccupations sociales de Laurence Biberfeld sont ouvertement ancrées à gauche, avec une très nette propension à l'empathie pour tous les forçats des flots, ainsi qu'une colère contre un certain capitalisme.
Au-delà de cet aspect du livre, le roman présente une intrigue solide dont les pièces du puzzle apparaissent au gré de chapitres qui alternent habilement entre les points de vue des divers protagonistes. La langue est belle et riche, offrant de nombreuses formules que le lecteur se plaira à lire à haute voix pour en apprécier toute la saveur. Détail atypique : certaines parties se proposent sous la forme de courtes scènes de théâtre, avec dialogues entre les personnages et didascalies. C'est d'ailleurs au cours des réparties que l'on apprécie la personnalité des deux détectives. Maria De Suerte est une libertaire zélée, prompte à pourfendre la marchandisation des êtres humains – rappelant en cela le personnage du Poulpe que Laurence Biberfeld a d'ailleurs dirigé avec On ne badine pas avec les morts –, et Gandalf de Saint Aygulf, personnage au verbe châtié et aux manières élégantes. La coexistence de ces deux individus aux caractères si différents est source d'échanges souvent pertinents et amusants, en plus de créer un duo que l'on se plairait à retrouver dans d'autres enquêtes. Maria pense que le capitaine est décédé en raison des remous provoqués par la situation du port, Gandalf à cause d'une histoire de cœur. Lequel des deux a raison ? Il faudra attendre les derniers chapitres pour le savoir.

Malgré un trait parfois un peu épais lié aux convictions politiques de l'auteur, le roman est vraiment très bon en plus d'être original, à la fois par sa forme, le contexte de l'histoire et le binôme des enquêteurs.

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Shamash
Témoin



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MessagePosté le: Jeu Juin 23, 2011 10:47 am    Sujet du message: Répondre en citant

je viens de terminer ce livre il y a trois jours.
Nous le savons bien : l’injustice est la chose du monde la plus répandue, aussi répandue que les profits pharamineux des grands groupes financiers mondiaux, dont elle est d’ailleurs concomitante. Il n’y a aucune raison pour que le monde de l’édition polardienne soit épargnée par ses méfaits. Laurence Biberfeld est une des plus talentueuses écrivaines de polars noirs de sa génération. Logiquement, chacun de ses nouveaux romans devrait faire un tabac dans le landernau médiatique. Tout comme pour Fred Vargas, ses romans devraient être encensés par les critiques de radios, de télés, d’hebdos et quotidiens divers, qui devraient se bousculer à sa porte pour la supplier de leur accorder une interview. Au lieu de quoi, à quelques exceptions près, la dite critique accueille ses romans par un silence prudent qui résonne douloureusement à nos oreilles et pourrait nous faire croire, si nous étions adeptes de la théorie du complot, qu’une main maléfique et sournoise cherche à tout prix à étouffer ses écrits.

C’est le cas pour son dernier roman (mais pas l’ultime, j’espère) Qu’ils s’en aillent tous !, un livre exceptionnel par sa qualité narrative, l’originalité de son sujet et la force de son écriture. Je subodore toutefois qu’un tapage médiatique intense autour de son roman rendrait Laurence Biberfeld profondément méfiante et qu’elle en serait peut-être même la première étonnée. Car ce roman noir non consensuel est éminemment politique. Il déchire avec une férocité tranquille toutes les hypocrisies de notre monde contemporain, ses compromissions minables, la rapacité des plus riches élevée au rang d’art majeur, le mépris manifesté vis-à-vis des plus faibles qui transpire jusque dans les plus petits recoins de notre société. Laurence Biberfeld frappe là ou ça fait mal et va à contre-courant des idées dominantes sans se préoccuper de savoir si c’est bon ou mauvais pour son image. Comment, dans ces conditions, pourrait-elle avoir bonne presse ? En fait, elle s’en moque, ce n’est visiblement pas son problème, et c’est heureux pour les lecteurs à l’affut de livres forts, denses, authentiques.

Le côté politique de Qu’ils s’en aillent tous ! ne l’empêche pas d’être une fiction déjantée et imaginative dont la toile de fond est le transport maritime international, ses us et ses coutumes, ses lois souvent détournées par une poignée de grandes compagnies financières sans aucun scrupules, qui utilisent tous les rouages de la mondialisation à la sauce libérale pour exploiter de la façon la plus sauvage les marins qu’ils emploient. L’histoire se déroule sur fond d’une grève des dockers luttant contre la privatisation du port de Grestain, près du Havre. Leur mouvement prend bientôt une telle ampleur qu’il s’étend bientôt à tout le pays, déclenchant une révolution démocratique profonde ressemblant par certains aspects à celle qui s’est déroulée en Tunisie (bien que le roman ait été écrit avant le soulèvement tunisien) ou à celle menée par les piqueteros argentins en 2001, dont le mot d’ordre était Que se vayan todos ! (Qu’ils s’en aillent tous).

Deux détectives privés improbables, Maria la Suerte et Gandalf de Saint Aygulf (où L.B. est-elle allée pêcher ces noms ?) sont chargés par Violaine Adeline Xavière Langrenne d’enquêter sur la mort suspecte de son frère, Joseph Langrenne, le directeur du port autonome de Grestain. Ce travail va leur permettre (magie de l’enquête policière) d’entrer en contact avec tous les milieux du port, depuis le petit bar Aux frères de la côte fréquenté par les syndicalistes du port, les marins et les routiers, jusqu’aux milieux les plus huppés de la bourgeoisie de Grestain, en passant par le commissariat local où ils croisent des flics à l’accent provençal aussi sympathiques que décontractés.

Maria et Gandalf sont aussi dissemblables que possible. Maria est petite, vive, méditerranéenne, amoureuse des révolutions et utilise un vocabulaire à faire pâlir de honte un charretier. Gandalf est un aristo dégingandé, mélancolique et précieux, toujours amoureux, qui parle comme un lettré d’un salon du XVIIIème siècle. L’opposition entre deux équipiers radicalement opposés est un grand classique du polar, mais elle atteint ici des sommets de drôlerie par la vivacité toute théâtrale des échanges entre les deux personnages, ainsi que par leurs conceptions de la vie sensiblement différentes.

Ce côté théâtral est une des caractéristiques du roman, qui est bâti sur un triptyque à l’équilibre parfait, dans une alternance qui permet au lecteur de ne jamais s’ennuyer en passant des scènes de comédie au drame le plus noir.

Le premier pilier du triptyque est constitué de scènes de théâtre mettant en scène deux ou trois personnages, des scènes très drôles et parsemées de didascalies qui donnent envie au lecteur de les imaginer jouées par de vrais comédiens.

Le deuxième pilier, d’une noirceur absolue, nous montre des enfants immigrés, passagers clandestins sur un bateau, qui espèrent arriver en France. Laurence Biberfeld nous décrit là un monde violent, proprement terrifiant, qui est l’expression la plus désespérée et la plus noire de tout ce que notre monde peut produire de mauvais quand les rapports humains sont uniquement déterminés par l’argent. Bien sûr, nous comprendrons au fil des pages quel est le rapport entre l’enquête menée par Maria et Gandalf et ces tous jeunes enfants immigrés. De ce point de vue, la construction du roman, rigoureuse, ne laisse rien au hasard et nous laisse dans le doute jusqu’à la fin quand à la solution de l’énigme.

Le troisième volet du triptyque, plus classique dans l’écriture, permet au lecteur de suivre les différents protagonistes du roman et de pénétrer peu à peu dans le monde du transport maritime et de ses lois souvent détournées : équipage d’un bateau-poubelle abonnée à son sort et qui ne survit que grâce à la solidarité des populations, marchand d’esclaves moderne ayant pignon sur rue, etc. Le roman repose sur une documentation très fouillée sur les lois régissant le transport maritime ainsi que sur le milieu des marins, des dockers… et des affairistes qui se paient grassement sur la bête. L’enquête sur la mort de Joseph est menée avec tout le suspense nécessaire et suffisamment de fausses pistes pour tenir le lecteur en haleine pendant près de 380 pages.

Ce roman, riche par sa forme, passionnant par son sujet, remarquable par son écriture dense, précise, souvent poétique, va vous emporter dans un tourbillon échevelé de personnages extravagants, de situations incroyables, de sentiments poussés à leur paroxysme, tout comme dans une tragédie grecque. Du grand art. Un très grand auteur. Un livre à lire, sans tarder !


Laurence Biberfeld est également un des auteurs du "poulpe". Voici un article sur ce roman : "On ne badine pas avec les morts".
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J'ai pris un cours de lecture rapide et j'ai pu lire "Guerre et Paix" en vingt minutes : ça parle de la Russie. (Woody Allen)
Le blog Un Polar (collectif).


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Shamash
Témoin



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MessagePosté le: Ven Juil 22, 2011 5:26 am    Sujet du message: Répondre en citant

Laurence Biberfeld, après la publication de son remarquable polar noir "Qu'ils s'en aillent tous !" a accepté de répondre aux questions de deux chroniqueurs de Un Polar. Vous le verrez, ses réponses sur le noir, l'écriture, la politique et l'écriture, sont absolument passionnantes. Elle s'est aussi prêtée au jeu du questionnaire de Proust, qu’elle a complété avec autant de sincérité que de talent. Merci à elle pour sa grande disponibilité.
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Albertine/Jacques. Laurence Biberfeld, que pourriez-vous dire de vous aux lecteurs qui ne vous connaissent pas encore, et qui aimeraient vous connaître un peu mieux ?

Laurence Biberfeld. J'écris du noir. Si je passe du temps sur la construction et sur l'énigme, les deux sont secondaires, ne servent qu'à mettre en scène des questions humaines, individuelles ou collectives. Et j'aime la littérature, ce qui veut dire que pour moi, la forme est aussi importante que le fond, dont elle ne se dissocie pas. Donc je travaille énormément le style.

A/J. Y a-t-il eu un élément déclencheur dans votre vie qui vous a amené à l’écriture ?

L.B. Pas dans mes souvenirs. J'ai toujours aimé lire et écrire. Je me rappelle que mon père m'a initiée à la lecture rapide quand j'avais sept ou huit ans. On ne fait pas ça avec un gamin que la lecture rebute. Et j'écris depuis que je lis. Des contes dans l'enfance, des poèmes à l'adolescence, puis des nouvelles jusqu'à trente ans, et enfin des romans et plus tardivement des pièces.

A/J. Vous semblez avoir une préférence pour le roman noir. Est-ce un goût personnel lié à vos lectures ? Pensez-vous que c’est le genre qui permet le mieux d’embrasser les réalités sociales contemporaines ? Ou bien … ?

L.B. Je lis vraiment toutes les formes de littérature, mais le roman noir me convient mieux. D'abord je suis quelqu'un d'assez bordélique et dispersé, et ce type de littérature est assez rigoureux : il faut raconter une histoire solidement construite. D'autre part, si elle n'est pas la seule à être subversive, c'est une de ses caractéristiques dominantes. Tout ordre est étayé par les valeurs qu'il se donne, et qu'il viole immanquablement. La subversion consiste simplement à éclairer le mensonge, à dénuder le règne de la force brute de son apparat humaniste. La tartufferie reste une des bases de la vie en société, de la vie politique, et aussi un élément important dans nombre de vies individuelles, et donc c'est une source d'inspiration constante de la littérature. Disons que le noir, par vocation, déshabille Tartuffe. Mais c'était aussi vrai du temps de Molière, pour dénoncer l'hypocrisie des dévôts, qu'aujourd'hui pour mettre en scène les rapports humains ou sociaux non tels qu'ils se présentent, mais tels qu'ils sont : le plus souvent d'une férocité très XVIIème siècle...

A/J. Avez-vous des moments d’écriture fixes et réguliers, ou bien écrivez-vous quand vous en avez envie ?

L.B. Depuis que j'en ai fait mon activité principale, j'écris dans les interstices de temps qui me sont donnés. Quand j'ai commencé, les enfants étaient encore petits, et je ne pouvais écrire que quand ils n'étaient pas là, ou quand ils dormaient. Et puis il y a toutes les charges du quotidien, comme pour n'importe quelle femme qui travaille chez elle. Maintenant les enfants sont grands, je n'ai plus qu'un ado de seize ans à la maison, donc je suis un peu plus libre (un peu). Je n'ai pas de moments fixes et réguliers. Il faut que je sois inspirée, que j'aie envie d'écrire. Je ne me force pas. En fait, j'ai très souvent envie d'écrire, et il m'arrive de partir sur deux ou trois récits à la fois.

A/J. Comment travaillez-vous quand vous commencez un nouveau roman ? Ecrivez-vous d’abord un scénario détaillé ? Travaillez-vous chacun de vos personnages avant de commencer la phase de l’écriture ?

L.B. Comme beaucoup d'écrivains dans le même genre, je commence par me documenter sur le sujet que je veux traiter. Ça peut durer un certain temps, parfois des mois. J'écris souvent un plan, qui d'ailleurs devient obsolète pendant la phase d'écriture parce que l'évolution des personnages le rend invraisemblable. Les personnages sont sommairement brossés : âge, caractère, vécu, place dans l'intrigue. Ils s'étoffent à l'usage. Parfois je pars sans idée précise, avec juste une trame de départ. Quand je travaille sur commande et sous contrainte, au contraire, le scénario, les personnages et le plan sont extrêmement détaillés.

A/J. Comment se construisent l’intrigue et la question sociale qui vont de pair dans vos narrations ?

L.B. La plupart du temps, le déclic qui va lancer l'écriture est provoqué par la rogne. Un fait, et surtout le contexte qui le rend possible, me met en colère. J'ai envie d'en parler, de le mettre en scène. Je pars des personnages, et d'un contexte. L'intrigue en découle. Après, je m'amuse : j'aime écrire. Dans le chien de solférino, par exemple, la seule intrigue concerne la façon dont les flics vont parvenir à élucider une énigme dont le lecteur connaît la solution. Mais ce principe d'intrigue n'est pas ce qui me passionne le plus, quoique je m'y intéresse de plus en plus. En fait j'aime multiplier les trames, varier les genres au sein du même récit. J'aime mettre en scène. La question sociale est toujours une interrogation sur l'humain. L'essentiel est qu'elle reste une interrogation, tant d'un point de vue artistique que d'un point de vue politique. Questionner est toujours subversif. Aucune solution n'est jamais trouvée aux paradoxes humains, la pire chose est de dire que certaines questions ne se posent plus. Le noir ferraille contre ça.

A/J. Dans le poulpe, il y a deux formes narratives : celle, classique, de l’action, et celle inattendue d’un journal intime qui donnera la clef de l’histoire. Dans « qu’ils s’en aillent tous ! » alternent récit traditionnel et mise en scène théâtrale. Comment se font ces choix d’écriture ?

L.B. J'ai fait le choix de mélanger les genres stylistiques depuis un certain temps. D'abord, j'aime les récits qui sont ainsi faits. Ça permet de varier les focales, d'échapper à l'unicité de point de vue, et même de point de vue sensible, qui selon moi est toujours menacé de stérilité. Parmi les bouquins non publiés que j'ai écrit, il y en a un où j'ai inséré des chansons, un autre qui est littéralement lardé de monologues d'animaux divers. Un autre comprend des contes racontés par une très vieille femme. Celui que je suis en train d'écrire intègre des interviews, des émissions, des fragments de pièces. Chaque forme narrative permet au lecteur de prendre ses distances par rapport à la précédente. Dans « Qu'ils s'en aillent tous ! », certaines scènes sont très dures, mais les intermèdes sont toujours boulevardiers. Ces fractures stylistiques donnent divers éclairages au thème, c'est une forme de problématique. Elles rendent aussi cette réalité humaine du feuilletage émotionnel : on dispose de tous les registres. C'est la raison pour laquelle j'affectionne aussi le burlesque. L'humain est vraiment très complexe et paradoxal. C'est peut-être bien que la forme qui en traite le soit un peu aussi.

A/J. Le titre de votre dernier roman Qu’ils s’en aillent tous ! a-t-il une inspiration mélenchonienne ?

L.B. Noooon... Nous nous sommes inspirés de la même source, le mouvement piquetero argentin (...)

La suite de l'entretien est ici.
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