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Sauve-toi ! - Kelly Braffet (Rouergue Noir)
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norbert
Serial killer : Hannibal Lecter


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Le Serment des Limbes

MessagePosté le: Lun Avr 27, 2015 1:05 pm    Sujet du message: Sauve-toi ! - Kelly Braffet (Rouergue Noir) Répondre en citant

Succès critique et public lors de sa publication aux Etats-Unis, Sauve-toi ! (Save yourself) de Kelly Braffet vient de paraître au Rouergue Noir, dans une traduction de Sophie Bastide-Foltz.






Le livre :

Patrick Cusimano traverse une mauvaise passe.
Son père est en prison, il travaille de nuit dans une station-service, et la petite amie de son frère, Caro, une fille au passé trouble, a donné une tonalité nouvelle, très embarrassante, à leur relation.
Pour ne rien arranger, voilà que Patrick devient l'objet des attentions de Layla Elshere, une lycéenne gothique qui s'entiche de lui pour des raisons qu'il n'arrive pas à s'expliquer, mais qui lui inspirent une insurmontable méfiance.

De son côté, Verna, la cadette de Layla, entre au lycée.
Elle devient le souffre-douleur de ses camarades de classe, et pas seulement en raison de son prénom étrange ou de ses parents, des fondamentalistes chrétiens.
La réputation de la sulfureuse Layla jette une ombre trop lourde sur sa petite soeur et celle-ci ne tarde pas à rejoindre son aînée au sein de son groupe d'amis marginaux.
Leur monde va se révéler bien plus sombre que tout ce qu'elle pouvait imaginer.

Alors que Patrick, Layla, Caro et Verna sont chacun pris au piège de relations d'une violence extrême, alors que chacun d'eux a de bonnes raisons d'armer un fusil et de faire feu, leurs trajectoires vont converger dans un paroxysme de violence.

Avec ce roman d'une puissante acuité, irrésistiblement sombre et addictif, d'une âpre intégrité, Kelly Braffet s'impose comme une voix à part dans l'Amérique d'aujourd'hui.



« Avec Kelly Braffet, on est dans la vraie vie. Dévastateur comme un missile longue portée, Sauve-toi ! est un thriller qui tire sa force de l'authenticité de ses personnages. Un électrochoc. »
DENNIS LEHANE



>> Le site de l'auteur : www.kellybraffet.com



>> La page Facebook de l'auteur : https://www.facebook.com/kellybraffetfiction




L'auteur :

Kelly Braffet est née à Long Beach, Californie, en 1976.
Elle vit à New York avec son mari Owen King, l'un des fils de Stephen King.
Sauve-toi !, son troisième roman, le premier à être traduit en français, a été très remarqué à sa sortie aux États-Unis, en 2013.



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MessagePosté le: Lun Avr 27, 2015 1:55 pm    Sujet du message: Répondre en citant




>> Coup de coeur de Claude Le Nocher pour ce roman sur Action-Suspense :

Citation:

Kelly Braffet : Sauve-toi ! (Rouergue Noir, 2015) – Coup de cœur –
[...]

Quelle place peuvent espérer les jeunes des classes moyennes modestes dans l'Amérique actuelle ?
Le monde est-il si exemplaire, qu'il suffise de suivre un chemin tracé ?
Est-il normal qu'on les confine dans des jobs sans intérêt, qu'on instrumentalise leurs esprits au nom d'une religion ou des codes traditionnels ?
Pourquoi accable-t-on des fils pour la faute d'un père, pourquoi laisse-t-on l'impunité à des cadors de lycée persécutant les plus faibles ?
Pourtant, ces jeunes gens sont simplement issus du quotidien et ne réclament que la paix, une vie tranquille.
Qu'on leur accorde plus de confiance ou de liberté, face aux valeurs strictes en vigueur, est-ce si grave ?
S'ils se marginalisent après avoir été montrés du doigt, n'est-ce pas la société qui risque d'en faire des monstres ?

Ces questions-là, Kelly Braffet ne les formule pas ouvertement.
Néanmoins, c'est bien ce qu'elle illustre à travers cette histoire.
Le regard qu'elle porte sur un aspect des États-Unis incite à la réflexion, non pas à juger les personnages.
Leurs douleurs intimes, elle nous les transmet avec une belle empathie.
C'est l'oppression "des autres" qui les perturbe, qui complique leur vie ordinaire.
La force de se défendre, Layla l'a peut-être trouvée.
Sa jeune sœur tente d'y parvenir.
Patrick s'est replié sur lui-même, avec une part d'indifférence.
Caro et Mike croient encore au futur.
Une intrigue aussi sombre que fascinante de réalisme et de crédibilité, une sorte de témoignage sociologique, voilà ce que Kelly Braffet nous présente dans cet excellent roman noir humaniste.




>> Le commentaire de Ottis Toole sur PP :

Citation:

9/10

"Sauve-toi" n'est pas un thriller gore, ce n'est pas non plus un page-turner. C'est un roman. Noir. Âpre.
À l'ambiance poisseuse et anxiogène où les personnages, des freaks repoussés, haïs et moqués de tous vont devoir continuer à vivre.
Des personnages attachants, repoussés pour la simple raison qu'ils sont les fils et filles de, et doivent payer les actes de leurs parents.
Un roman où la violence sous-jacente est partout.
À la fois tendre et cruel, il dépeint à merveille l'ennui et la désillusion d'une jeunesse définitivement perdue!
Un putain de roman !


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MessagePosté le: Lun Avr 27, 2015 5:18 pm    Sujet du message: Répondre en citant




>> La chronique de Agathe Bozon sur le site communautaire Lecteurs.com :

Citation:

Un thriller dévastateur hyperréaliste

Patrick, qui travaille de nuit dans la boutique d'une station-service, vit avec son frère Mike dans la maison de son père, actuellement en prison. Caro, la dernière petite amie en date de Mike est venue s'installer avec eux.

L'atmosphère est glauque, entre rideaux sales et canettes de bières stockées dans une glacière à côté du canapé.

À quelques rues de là, Verna, la fille cadette de la pieuse famille Elshere est victime de harcèlement au lycée.



Deux frères dans une maison sordide

Dans la sinistre maison familiale, Mike Cusimano et Caro, sa petite amie, ont investi la chambre parentale désertée.
La mère des deux frères y a poussé son dernier soupir depuis longtemps et le père, jamais remis de la mort de sa femme, est en prison pour quelques années.

Patrick, le plus jeune des deux frères, resté dans sa chambre d'enfant, traverse une période sombre.
Travail sans intérêt, pas de petite amie depuis de longs mois et poids de la culpabilité sur les épaules, il est le témoin silencieux et agacé de la relation amoureuse entre son frère et Caro.
Un jour qu'il s'apprête à rentrer chez lui après sa journée de travail, Patrick est hélé par une jeune gothique provocante, Layla, qui l'attend adossé à sa voiture.
Il ne la connaît pas et si ce n'est une certaine sensualité, rien chez elle ne l'attire.
Pire, lorsque ses lèvres couleur sang noir s'entrouvrent pour lui dire "Tu es Patrick Cusimano. C'est ton père qui a tué Ryan Czerpak", il prend la fuite.


Deux sœurs qui fuient la maison parentale

Au même moment, Verna Elshere fait sa rentrée scolaire au lycée de Ratchesburg.
Gentille fille trop sage et trop bien coiffée qui porte des jupes trop longues à plis, elle devient rapidement le souffre-douleur de sa classe.
Son prénom lui vaut les pires sobriquets, humiliations et provocations sexuelles.
Perdue et effrayée, elle cherche refuge auprès de sa sœur Layla, libérée et affranchie de la pesante atmosphère familiale centrée autour du père et de son groupe de prières.

Layla qui fait partie d'un groupe de marginaux aux pratiques rituelles dangereuses, entraîne sa sœur dans des jeux extrêmes, tandis qu'elle harcèle Patrick.
Lui, tiraillé entre elle et Caro, venue secouer trop près de lui sa longue chevelure aux reflets Coca-Cola vit dans une peur coupable.


Une construction haletante et rythmée

Le récit se construit autour de deux histoires qui semblent parallèles et se croisent peu à peu, faisant monter le suspense à mesure qu'elles se mêlent, dans un rythme de lecture qui va crescendo.
Le procédé n'est pas nouveau, mais ce qui l'est c'est ce rythme qui s'accélère.
Au fil des pages, les chapitres raccourcissent, faisant passer le lecteur d'une histoire à l'autre de plus en plus rapidement, pour un final apocalyptique où tous les protagonistes sont réunis dans la même réalité sombre.
Une réalité moderne où se télescopent des univers très différents, par le hasard d'un accident.

Ce troisième roman, le premier à être traduit en français, que l'on doit à Kelly Braffet, jeune New-Yorkaise née en 1976, a été salué par la critique à sa sortie aux États-Unis en 2013.
Parions que Kelly Braffet, la belle-fille de Stephen King, ne tardera pas à imposer son nom parmi les maîtres du thriller.





>> La chronique de Psycho-Pat pour le webzine Quatre Sans Quatre :

Citation:

L'extrait :

« « Tout le monde en ville pense que tu viens d'une famille de meurtriers. Ils pensent que je viens d'une famille d'intégristes. J'ai jamais pu l'ouvrir sans que mon père soit là à surveiller tout ce que je disais. Ça fait tellement longtemps qu'on met des mots dans ma bouche que je ne sais même plus lesquels sont à moi. » Elle secoua la tête, faisant danser sa lame de rasoir, puis se tourna vers lui, les yeux barbouillés de mascara, bien sérieux tout à coup, les traits de son visage comme un dessin à la plume. « Écoute, oublie mon nom. Oublie le tien. Donnons-nous des nouveaux noms. Soyons des gens nouveaux. »

Il n'était pas sûr de comprendre de quoi elle parlait. « Ça changerait rien du tout.
- Ça changerait tout au contraire. T'as jamais eu envie d'effacer toute ta vie, tout ce que tu as fait jusqu'à présent ? Moi, si. Je voudrais être quelqu'un que je n'ai même jamais rencontré. » » (Dialogue entre Layla et Patrick)


Le pitch :

John Cusimano a merdé. Et pas qu'un peu !
En un sens, il a passé le niveau olympique du merdage toutes catégories
: il a tué un gosse avec sa voiture en rentrant une fois de trop bourré d'une virée chez Jack, l'abreuvoir local de Ratchetsburg, patelin proche de Pittsburgh.
Son fils cadet, Patrick, un taiseux de 28 ans, a appelé les flics et John croupit en taule pour un bout de temps.

Patrick partage avec John la faculté de se mettre dans la mouise et de se regarder s'enfoncer sans sourciller.
Sa dénonciation aurait pu lui valoir des félicitations, sauf que, bien qu'ayant vu la dent et le sang du petit Ryan sur la calandre de la voiture dans le garage, il lui a fallu 19 heures pour se résoudre à téléphoner aux flics.
Les copains de John et Mike lui en veulent d'avoir balancé et les autres d'avoir tant tergiversé.
Il s'est mis toute la communauté à dos.

Il partage la maison familiale avec son frère ainé Mike, leur mère est morte d'un cancer, ce qui n'a pas arrangé la tendance certaine de John à picoler minutieusement après le boulot à l'entrepôt.
Mike, assez semblable à John, vit en couple avec Caro, une superbe serveuse paumée, levée chez Jack.
Caro et Patrick vont rapidement jouer un jeu trouble qui va singulièrement compliquer la vie de la maisonnée.

Pour couronner le tout, Layla Elshere, adolescente rebelle et gothique de 17 ans, fille du responsable d'une communauté de catholiques intégristes commence à tourner autour de Patrick.
Elle se pointe à l'improviste quand il bosse chez Zoney, un magasin de station-service.
Il travaillait comme Mike et John à l'entrepôt mais ne supportait plus les réflexions des autres employés sur son père et le fait qu'il l'avait dénoncé.
Coincé entre Caro, Layla, sa culpabilité et le vide sur lequel s'ouvre son avenir, il va assez vite perdre le peu de repères qu'il possédait.

Dans le même temps, Verna, sœur de Layla et ado modèle de piété et d'obéissance est confronté au harcèlement des autres élèves dans son nouveau lycée.
Elle ne trouve un peu de paix qu'auprès de la bande de copains bizarres de sa soeur menée par un mec vraiment étrange et angoissant se faisant appelé Justinien.

Tout est en place pour un de ces drames sordides dont l'Amérique a le secret.
Une vraie tragédie avec des personnages qui se heurtent continuellement à des murs, des papillons de nuit sur des ampoules brûlantes...


L'avis de Quatre Sans Quatre :

Quel enfer !
Cette petite société de Ratchetsburg colle carrément les jetons
et les tensions qui la traversent, agitant les personnages comme du petit bois dans un torrent, créent un malaise irrépressible.
Patrick, Caro, Mike, Layla, Verna sont des molécules dans une soupe primitive.
Ils se frottent, s'attirent, se repoussent, quasiment sans volonté propre, guidés par des forces qui les dépassent.
Ils baisent sans envie, ou sans trop savoir dans quelle nouvelle galère cet acte les mènera, s'aiment sans y croire ou sans oser demander l'avis de l'aimé, parfois puérils, parfois désespérés comme frappés de déréliction.
Le jus de la soupe est à base de bière, de beaucoup de bière bue mécaniquement parce qu'il n'y a rien d'autre à faire et qu'on a toujours fait comme ça ici.

Les parents de Layla et Verna d'abord, archétypes d'intégristes catho, poussant leurs filles à exhiber fièrement leur virginité et leur perfection à la face du monde, les manipulant outrageusement, sans oublier de vendre les bondieuseries qui permettent leur opulence.
Anciens metalleux repentis, ils n'en sont que plus stricts.
Layla a échappé à tout contrôle, ils mettent encore plus la pression sur la pauvre Verna déjà épuisée des tourments subis à l'école.
La réputation et l'attitude de sa sœur ayant rangé aux oubliettes toute chance d'intégration.
Pour tous, elle est la salope bis, la mijaurée qui cache son jeu, Layla est hors d'atteinte à cause de ses amis, c'est Verna qui paiera la note des lourds contentieux existants.

Quant à Mike, Caro et Patrick, trois paumés réunis par hasard, indécis, torturés, la cohabitation est ce qui pouvait arriver de pire.
Un triangle maudit, par essence, ne pouvant déboucher que sur un drame.
Tous blessés, aucun ne peut assumer les autres, ils se pansent mutuellement mais tellement maladroitement que les plaies ne peuvent que s'infecter encore plus.
Kelly Braffet a entouré son roman d'une atmosphère irrespirable, la survie ne pourra venir que d'une brutale adaptation, un renoncement sacrificiel qui, peut-être, permettra une rédemption.
Lapidaires ou vifs, les dialogues sont prenants, essentiels, le lecteur y sent profondément l'incompréhension qui règne, la renonciation ou la peur de l'espoir.

Un roman noir foncé aux reflets mortifères magnifiquement écrit et traduit.
Des protagonistes qui ne dépareraient pas une œuvre de Tennessee Williams, des individus acculés, brisés s'appuyant sur des cannes bancales pour avancer en aveugle sur un fil, des salauds magnifiques et obscurs.
Du rock trash et lourd en toile de fond, les basses qui martèlent le tempo comme les coups que prennent Layla, Patrick et consorts, aspirés par des destins trop forts pour eux auxquels ils n'ont jamais rien compris.

Indéniablement un bijou !
Un livre qui a toute sa place aux premiers rangs des grands romans américains parce que seule l'Amérique peut produire les conditions d'une telle tragédie.
À lire absolument si vous aimez les tourments terribles des âmes abîmées par l'existence, servis par un vrai talent d'écrivain.


Citation:

La musique du livre :

Du lourd !
Ma musique dans un roman très noir, j'en ai rêvé, Kelly Braffet l'a fait !
Et quelles références !
Que du bon et de quoi faire une playlist extraordinaire pour tout le temps de lecture du livre.
Il a fallu choisir, dura lex, sed lex.

En exergue, Kelly Braffet a placé un vers de la chanson de Led Zeppelin, Going to California : « Je crois que je suis en train de couler », qui reflète parfaitement l'ambiance du roman.

Layla de Eric Clapton, c'est la chanson qui a donné le prénom de l'ainée des Elshere. Black Sabbath parce que ce groupe traverse les générations, le père de Verna et Layla en était fan, Patrick également, Paranoïd s'impose dans ce climat glauque généralisé.

Megadeath entendu par Caro lorsqu'elle emprunte la voiture de Patrick, une musique un peu datée qui lui fait se souvenir de ses années de lycée, À tout le monde colle pas mal à l'atmosphère du roman. Great White pour finir qui passait sur le jukebox du café où Mike avait « levé » Caro, Once bitten twice shy...

>> Ecouter la Playlist du livre et visionner les clips ici : http://quatresansquatre.com/article/chronique-livre-sauve-toi-de-kelly-braffet-1429025564




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MessagePosté le: Mar Avr 28, 2015 8:54 am    Sujet du message: Répondre en citant

Kelly Braffet m'a indiqué sur Facebook qu'elle adorait la Playlist concoctée par Quatre Sans Quatre (en bas de page), et qu'elle-même en avait établi une pour un blog américain lors de la sortie de son roman aux USA.

>> C'est ici : http://www.largeheartedboy.com/blog/archive/2013/08/book_notes_kell_1.html

(contrairement à celle de Quatre Sans Quatre, il n'y a malheureusement pas les clips vidéos qui permettent de l'écouter immédiatement, mais une recherche sur Youtube vous dépannera rapidement).
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MessagePosté le: Sam Mai 16, 2015 8:32 am    Sujet du message: Répondre en citant




>> Le Coup de coeur de Juliette, libraire à la librairie Les Buveurs d'encre :

Citation:


Patrick travaille de nuit dans une station service, et vit avec Mike, son frère, dans l’ombre du crime de leur père, en prison pour avoir renversé un enfant et commis un délit de fuite.
L’arrivée de Caro, que Mike a rencontrée dans un bar, est la soupape qui lui permet de sortir de l’apathie.
Mais Patrick et Caro commencent à se rapprocher.
Il est aussi abordé par Layla, une lycéenne gothique qui ne manque pas d’aplomb.
Quant à Verna, la petite soeur de Layla, sa rentrée au lycée s’avère un chemin de croix.

Autant le dire d’emblée, Sauve-toi ! est une belle claque, voire même une sacrée mornifle !
Avec des personnages ordinaires, deux frères et deux soeurs, qui sont bousculés et poussés dans les cordes, Kelly Braffet met son récit sous pression, lentement, mais sûrement, jusqu’à l’explosion.
Elle agence minutieusement chaque personnalité, chaque événement, chaque mobile.
C’est diabolique, et imparable.





>> La chronique de Jean, libraire à la librairie Le Pain des Rêves :

Citation:

Sombre et violent

Dans la famille Cusimano, rien ne va.
Le père est en prison à cause d’un accident mortel.
Patrick et son frère vivent de boulots pas vraiment gratifiants et noient leur ennui dans l’alcool.
Patrick s’est pris d’amour pour Caro, la petite amie de son frère, la seule personne de cette histoire qui soit à peu près construite.
Et voici qu’une jolie fille gothique, Layla, s’intéresse à lui plus qu’il ne faudrait…

Dans la famille Elshere, ce n’est guère mieux.
Les parents sont des évangélistes fondamentalistes obsédés par la virginité de leurs filles.
Layla fait ce qu’il faut pour les choquer et leur échapper.
La plus jeune, Verna est la risée de son lycée et fait ce qu’il faut pour échapper à l’emprise de ses parents.
Layla cherche à sauver sa soeur qui rejoint son petit groupe de déglingués et son leader, Justinien.

Tout ceci est violent très violent et sombre.
Pourquoi vous cacherai-je que ça ne va pas bien finir ?
Pourtant, alors que chacun pourrait échapper à la spirale de la destruction, aucun n’est en mesure de se reculer, de choisir celui avec qui il pourra s’écarter de cette ambiance mortifère pour se sauver et tenter de vivre quelque chose de pacifié.
Oui, c’est violent et sombre, mais aussi très prenant.


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MessagePosté le: Lun Juin 01, 2015 2:00 am    Sujet du message: Répondre en citant




>> La chronique de Laurent Greusard pour le webzine K-libre :

Citation:



Etroites issues

Le titre français introduit une ambiguïté : que faut-il exactement entendre par sauve-toi ?
S'agit-il d'un appel à la fuite pour éviter les ennuis ou bien d'un appel à des forces supérieures qui peuvent nous aider à passer de bien pénibles épreuves ?
Le genre "Sauve-toi et le Ciel te sauvera", pour paraphraser une parole connue...
Tout au long du roman de Kelly Braffet, ce sont ces deux aspects qui animeront les personnages.
On savait que les États-Unis pouvaient être un pays violent mais on pensait plus aux tueurs en série ou aux gangsters.
Or, cette violence, elle est omniprésente et elle va être rencontrée à travers les destins des jeunes gens de deux familles.

D'un côté, les Cusimano.
Le père, alcoolique, a écrasé un petit garçon et est en prison.
Mais dans la petite communauté du coin, les deux enfants du chauffard devraient, eux aussi, payer pour la faute du père.
Aussi surnagent-ils entre une maison à tenir, des petits boulots et la haine des voisins.
Patrick vit mal tout cela d'autant plus que son frère a installé dans leur maison sa petite amie, la douce Caro, qui se laisse aller à un tendre penchant pour le petit frère.
De l'autre, les Elsehere.
Le père anime un groupe de prières et a tourné sa vie vers Dieu.
Sa fille aînée, Layla, a viré gothique et traîne avec un groupe de jeunes gens, habillés de noir, ressassant des pensées sombres, sous l'influence de Justinien, une sorte de gourou du pauvre.
La famille a reporté toute son affection sur Verna, la sœur cadette. Celle-ci vient d'entrer au lycée et est la cible des autres, à cause de l'engagement chrétien de sa famille.
Elle vit la violence au quotidien - brimades, injures, coups -, et ne sait vers qui se tourner pour trouver un peu d'aide.
Elle pourrait être une proie facile pour Justinien qui, vu de loin, apparaît comme un sage, mais qui se trouve être en réalité un pervers de la pire espèce.

Du coup, le titre revient comme un boomerang : faut-il fuir cette société fermée (le village ou le lycée) qui ne sait que donner des coups et fonctionner en troupeau docile d'où aucune tête ne doit dépasser ?
Faut-il partir ailleurs même si partout l'herbe est de la même couleur ? Dans ce cas bien précis, au moins, on peut espérer l'indifférence...
Ou bien Patrick et Verna doivent-ils chercher à l'intérieur d'eux, dans leur conscience, ce qui pourrait les sauver et les faire accéder à une "paix".
Patrick a sans doute fait un premier pas en dénonçant son père après l'accident mais sa relation avec sa "quasi" belle-sœur complique les choses.
Verna essaie aussi en renouant avec sa sœur et ses amis qui forment une communauté assez tentante.
Tout reste fragile.
Layla rencontre et drague ouvertement Patrick.

Cela peut cristalliser une violence qui affleure au long des pages sensibles, racontées avec finesse, comme une suite de tableaux de Dennis Hopper - zones commerciales à perte de vue, marche le long des routes, station-service de nuit, baraques où le ménage est effectué à la va-vite, couloirs vides des casiers des lycéens ou toilettes de l'école qui sont autant de pièges.
Même l'amour n'est qu'une échappatoire morbide avec une activité mécanique, comme si l'on prenait juste la main de l'autre pour s'empêcher de chuter et non pour construire ensemble.

Le récit, tendu comme un ressort vers sa fin, s'appuie sur des petits riens, sur du quotidien, et mélange avec intelligence les actions et les pensées de ses personnages, pour créer un univers étouffant et sombre où chacun tente de construire sa place.


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Dernière édition par norbert le Ven Juil 08, 2016 12:50 pm; édité 1 fois
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MessagePosté le: Jeu Aoû 13, 2015 10:08 am    Sujet du message: Répondre en citant




>> La chronique de Pierre Faverolle sur son blog Black Novel1 :

Citation:


S’il n’y avait pas eu le billet de l’ami Claude, je n’aurais probablement pas ouvert ce roman.
Il y avait quelque chose dans la quatrième de couverture qui me laissait entrevoir un énième roman psychologique américain sans grand intérêt.
Et j’ai bien fait de suivre le conseil de l’ami Claude.
Car Sauve-toi ! n’est pas un bon livre, ce n’est pas un très bon roman, c’est un excellent polar psychologique, qui flirte avec le roman noir, ou du moins l’analyse sociétale de l’Amérique profonde.

Dit comme ça, ça ne fait pas trop envie.
Et pourtant, rien qu'avec le titre, qui est meilleur en français qu’en anglais, le doute est jeté.
Car on peut donner plusieurs sens à ce titre, on peut penser que les personnages veulent sauver leur peau de leur vie de tous les jours.
Mais on peut aussi l’interpréter comme une volonté de sortir de ce quotidien miséreux, fait de routines.
En Anglais, Save yourself manque de deuxième sens, du moins c’est mon avis.

Si je devais classer Sauve-toi ! dans une catégorie, je le mettrais dans les romans noirs psychologiques.
L’histoire tourne en effet autour de deux familles qui habitent Ratchetsburgh, une petite ville proche de Pittsburgh.
Cette histoire ne comporte pas de super-héros, ni d’antihéros.
Elle met en valeur la vie quotidienne de gens normaux, qui doivent supporter leur routine.

La première famille est composée de Patrick et Mike Cusimano.
Ces deux trentenaires vivent ensemble dans la maison familiale depuis que leur père John a été arrêté.
En effet, après une soirée arrosée, John a écrasé un enfant en voiture, dans un état d’ébriété avancé.
C’est Patrick qui a appelé la police à la suite de cet accident et il en porte toute la culpabilité dans son sang.
Patrick n’aime pas la compagnie des gens ; c’est pourquoi il a accepté de travailler de nuit dans une station essence.
Quant à Mike, depuis qu’il a amené Caro à la maison et qu’il vit avec elle, cela a calmé les ressentiments qu’il nourrit à l’égard de son frère.

La deuxième famille est celle du pasteur Jeff Elshere, qui prêche la bonne parole pour que les gens trouvent par eux-mêmes la voie du Bien.
La fille ainée Layla est une adolescente en pleine rébellion contre cette bonne parole unilatérale et s’habille en gothique, en soulignant ses yeux de mascara noir.
La cadette Verna est l’inverse de sa sœur ; elle ne veut pas se montrer outre mesure et est exemplaire dans son travail au lycée qu’elle vient d’intégrer. C’est la petite fille idéale et, comme un contre-coup, elle subit les harcèlements de ses camarades de classe.

Cette histoire commence avec la rencontre de Patrick et Layla.
Tout le roman se base sur les oppositions, le Bien et le Mal, le Blanc et le Noir.
Les deux familles sont chacune dos à dos, la famille maudite et la famille idéale.
Mais à l’intérieur de ces familles, un élément fait tache d’huile.
Patrick est l’homme bon et Layla le petit mouton noir.
Et chacun, à leur façon, sont tentés d’aller voir de l’autre coté de la ligne jaune.
Patrick va succomber à la tentation et coucher avec Caro.
Layla est irrésistiblement attirée par Patrick, si attachant, et est tentée de s’éloigner de son groupe gothique, qui prône la douleur comme préparation à la vie adulte qui les attend.

Il vaut mieux savoir qu’il n’y a aucune action dans ce roman, l’auteure basant tout sur l’analyse scrupuleuse de la vie quotidienne.
Mais son style incroyablement précis et passionnant, hypnotique et subtil, fait qu’elle arrive à rendre son roman irrésistible et surtout d’une tension incroyable.
Car le stress va monter au fur et à mesure jusqu'à une scène finale d’anthologie.
J’ai rarement lu un roman qui était aussi proche de ses personnages, comme si, avec une caméra sur l’épaule, l’auteure observait chaque grimace, chaque expression d’un visage, chaque respiration, chaque rire, chaque pleur.

Je pourrais vous dire de vous jeter sur ce livre et de vous laisser emporter par ces moments de vie incroyablement vivants.
Et Dennis Lehane le dit bien mieux que moi sur le bandeau du livre : « Avec Kelly Braffet, on est dans la vraie vie. Dévastateur comme un missile longue portée, Sauve-toi ! est un thriller qui tire sa force de l’authenticité de ses personnages. Un électrochoc ».
D’ailleurs, l’ami Claude lui a mis un coup de cœur ici.
N’hésitez plus !


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Fredo
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MessagePosté le: Jeu Aoû 13, 2015 7:48 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Je le note pour un futur achat.
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norbert
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Le Serment des Limbes

MessagePosté le: Mer Oct 28, 2015 4:23 am    Sujet du message: Répondre en citant




>> La chronique du blog La mer pour horizon :

Citation:


Ratchetsburgh, une petite ville proche de Pittsburgh..
D'un coté, il y a Patrick et son frère Mike dont le père a tué un enfant, un soir sur la route..
Le premier a dénoncé son père à la police..
Et il y a Caro, la copine de Mike mais qui couche, un soir, avec Patrick.
De l'autre côté, la famille Elshere dont le père est leader d'un groupe de chrétiens fondamentalistes.
Layla, la fille la plus âgée, s'émancipe de sa famille en participant à un groupe gothique.
Verna, la plus jeune soeur, elle, est la souffre douleur de ses "camarades " de lycée.
Layla, comme Caro, est attirée par Patrick, les félures qu'il porte en lui.
Une petite ville où les tensions entre les différents groupes et dans les groupes vont s’exacerber...

Un très beau et très fort roman.
Description d'une Amérique des petites villes où il n'y a pas beaucoup d'avenir pour les jeunes.
Où la violence est toujours poussée à l'extrême.
Poids du rigorisme religieux et développement qui engendrent toutes sortes de frustrations sexuelles.
Un petit bijou noir.


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norbert
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MessagePosté le: Ven Juil 08, 2016 12:45 pm    Sujet du message: Répondre en citant




Parution en poche de cet excellent roman noir (malheureusement passé inaperçu du public) le 7 septembre 2016 chez Babel Noir.


(il est dans ma pal depuis sa sortie car on me l'avait vivement conseillé, je vais essayer de le remonter dans mes "priorités"). Smile
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Ssarlotte
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MessagePosté le: Dim Aoû 14, 2016 7:30 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Je le commence ce soir. J'espère qu'il me plaira car vu le résumé, ça ne me branche pas trop.
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Le Juge Wargrave
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MessagePosté le: Lun Aoû 15, 2016 12:41 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Alors Ssarlotte, tes premières impressions ?
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Ssarlotte
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MessagePosté le: Lun Aoû 15, 2016 1:31 pm    Sujet du message: Répondre en citant

J'ai lu deux chapitres sur 15 et pour le moment c'est du très bon. À ne pas lire quand on déprime parce que ça me paraît bien noir.
La surprise est plutôt bonne.
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Ssarlotte
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MessagePosté le: Dim Aoû 21, 2016 3:28 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Je n'avance pas très vite dans ce livre, non pas parce que je m'ennuie, mais je le trouve dur émotionnellement parlant. C'est noir, difficile, presque désespérant.
J'y retourne !
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MessagePosté le: Lun Aoû 22, 2016 10:30 pm    Sujet du message: Répondre en citant




Ssarlotte a écrit:
Je n'avance pas très vite dans ce livre, non pas parce que je m'ennuie, mais je le trouve dur émotionnellement parlant. C'est noir, difficile, presque désespérant.
J'y retourne !


Je vais le commencer prochainement. Et ce que tu en dis, Ssarlotte, semble décrire effectivement un excellent roman noir, comme je les aime.
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