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Les romans de Raúl Argemí (Rivages)

 
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Hoel
Patrick Kenzie (modo)


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Le Vol des Cigognes

MessagePosté le: Ven Oct 25, 2013 8:12 pm    Sujet du message: Les romans de Raúl Argemí (Rivages) Répondre en citant

A force de lire de super chroniques à droite à gauche, les romans de cet auteur argentin commencent à me donner sacrément envie.
Et je me rends compte qu'il n'est même pas sur Polars Pourpres. C'est désormais chose faite.

Ont été traduits en français (chez Rivages/Noir)



Citation:
Un homme, Garcia, reçoit une lettre accompagnée d’une photo. Deux morceaux de papier qui le replongent tout à coup dans son passé…

Trois ans auparavant, Garcia, dit le Gros, rencontre par hasard un ancien acolyte : le Français. Tous deux ont partagé autrefois la noirceur d’une cellule de prison. Garcia est rentré dans le droit chemin en devenant réceptionniste, autrement dit sous-fifre en costume vert. Petit pion invisible sur l’échiquier du vaste empire financier dirigé par Tony Capriano Müller, il s’emploie à perdre quotidiennement les parties de squash qui l’opposent au grand patron et satisfait ainsi régulièrement l’ego de ce dernier. Le Français, anarchiste habité par une inextinguible violence à l’égard de la bourgeoisie, offre alors à Garcia l’opportunité de renouer avec son passé et d’échapper enfin à une existence minable et sans relief. A la clef : une revanche sociale et beaucoup d’argent. Le Français présente Garcia à son bras droit, Pérez la Souris. Cet ancien boxeur porte les séquelles physiques et mentales de ses exploits passés sur le ring et se dévoue corps et âme au Français.

Tous trois vont alors organiser le kidnapping d’Isabelle Capriano Müller, séduisante épouse du grand manitou. Méprisante mais néanmoins fascinante, sa beauté ne laisse pas Garcia indifférent. Dès lors, l’enlèvement de la jeune femme prend une tournure inattendue, riche en rebondissements. Isabelle, manipulatrice bien plus éprise de pouvoir que de son vieux mari, voit dans sa captivité l’occasion rêvée de se débarrasser de lui. Les bourreaux deviennent les complices de la victime et les doubles jeux s’instaurent de part et d’autre. Garcia sera le jouet d’Isabelle et d’un certain José Vasquez Montalban (hommage explicite de l’auteur à l’un de ses célèbres pairs), commissaire retraité au service exclusif de Müller. Le Gros, pris au centre de cet imbroglio, voit le piège se refermer lentement sur lui…




Citation:
Juan travaille pour le Comahue, un journal de Patagonie argentine. L’un de ses collègues, Sebastián Murillo, décide d’enquêter après avoir assisté à une course-poursuite meurtrière entre la police et des truands. Mais il se tue au volant de sa voiture.
Juan et le plus proche ami de Sebastián, Alejandro, sont persuadés qu’il ne s’agit pas d’un accident. Déterminés à prouver que Murillo a été assassiné, ils se lancent dans des investigations qui semblent mettre en cause le gouverneur de la province et son chef de cabinet...





Citation:
Victime d'un accident de la route, le journaliste Manuel Carraspique se retrouve hospitalisé au coeur de l'Argentine profonde. Il partage sa chambre avec un Indien Mapuche, que les infirmières appellent Marquez mais qui ne s'appelle peut-être pas ainsi comme le soupçonnent les policiers qui viennent lui rendre visite. Manuel a plus ou moins perdu la mémoire, mais pas ses réflexes de journaliste. Dans le silence de la chambre, il entreprend de faire parler le blessé. Ce dernier raconte des choses terribles, des histoires à dormir debout dont il serait le héros. Délire ou vérité ? Manuel n'est pas au bout de ses surprises.

Roman à la construction brillante, dans lequel les récits se superposent jusqu'au vertige final, Ton avant-dernier nom de guerre a remporté de nombreuses récompenses, dont le prestigieux prix Dashiell Hammett et le prix Luis Berenguer.




Citation:
Deux hommes embarquent à bord de "La Trochita", un train antédiluvien qui parcourt la Patagonie argentine à petite allure. Haroldo, un ancien marin qui se prétend le descendant de Butch Cassidy, a entraîné son ami d'enfance Genaro, ex-conducteur de métro, dans une aventure risquée : les deux compagnons projettent de prendre en otages les passagers du train pour libérer "Beto", le frère d'Haroldo, prisonnier en transit. En outre, ils comptent bien profiter de l'occasion pour mettre la main sur les sacs de billets qui se trouvent dans l'un des wagons.

Cependant, rien ne se passe comme prévu. Il n'y a pas grand monde dans le train - une femme enceinte et son mari, des touristes - et la prise d'otages tourne court : le conducteur de la locomotive y voit même une diversion ! S'ensuit alors une série d'événements qui va faire de ce voyage une odyssée surréaliste...

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Quand je pense à tous les livres qu'il me reste à lire... J'ai la certitude d'être encore heureux.
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Hoel
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Le Vol des Cigognes

MessagePosté le: Ven Oct 25, 2013 8:17 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Quelqu'un a déjà lu cet auteur par ici ?

Je vais me prendre Ton avant-dernier nom de guerre, pour découvrir.
Il vient de sortir et c'est celui qui me tente le plus.
Je vous en reparlerai. Wink
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norbert
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MessagePosté le: Ven Oct 25, 2013 9:56 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Hoel a écrit:


Je vais me prendre Ton avant-dernier nom de guerre, pour découvrir.
Il vient de sortir et c'est celui qui me tente le plus.


Idem ! Depuis sa parution, j'ai envie de me le prendre et ainsi de découvrir enfin cet auteur argentin emblématique, à propos duquel j'ai lu ici ou là tant de bien - et notamment sur Actu du Noir de Jean-Marc Laherrère.

En plus, ce roman-là a été récompensé notamment par le Prix Dashiell Hammett ! Mais j'avais aussi entendu beaucoup de bien à propos de Patagonia Tchou tchou.
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Walter
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MessagePosté le: Sam Oct 26, 2013 10:33 pm    Sujet du message: Répondre en citant

J'ai lu "Les morts perdent toujours leurs chaussures", très bonne came tragi-comique
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Mets-toi zéro !!
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norbert
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MessagePosté le: Lun Oct 28, 2013 12:53 pm    Sujet du message: Répondre en citant



>> Chronique de Encore du Noir
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MessagePosté le: Jeu Juin 06, 2019 3:23 am    Sujet du message: Répondre en citant

En même temps que la réédition en poche le mois dernier de son fameux :




... Rivages/Noir a publié À tombeau ouvert, le nouveau roman de l'Argentin Raúl Argemí, dans une traduction d'Alexandra Carrasco.






Le livre :

Barcelone en 2012.
Cades Ripoll reçoit sur Facebook deux messages anonymes qui le défient de rentrer à Buenos Aires. Ripoll est la fausse identité sous laquelle se cache Juan Hiram Gutiérrez, qui a fui l'Argentine en 1975 après la dissolution du groupe de lutte armée auquel il appartenait. Alors qu'il n'attendait plus rien de sa vie d'exilé, il est tombé fou amoureux d'une femme. Fatale.
Désabusé, au bout du rouleau, il décide de fuir dans l'autre sens et de retourner en Argentine, tout en sachant que ceux qui ont retrouvé sa trace sont forcément au courant de la grosse somme déposée en Suisse avec ses camarades de lutte. La tombe est grande ouverte pour Ripoll/ Gutiérrez...



L'auteur :

Raúl Argemí est né à La Plata, en Argentine.
Acteur et directeur de théâtre, il participe à la lutte armée contre la dictature, ce qui lui vaut d'être emprisonné. Libéré, il devient journaliste et collabore notamment au Monde diplomatique. Il s'installe en Espagne où il séjourne quelque temps. Mais la crise de 2008 l'oblige à retourner en Argentine où il vit aujourd'hui.
Il est l'auteur de plusieurs romans noirs dont l'inénarrable Patagonia tchou-tchou.



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MessagePosté le: Jeu Juin 06, 2019 3:59 am    Sujet du message: Répondre en citant




La chronique de Jean-Marc Laherrère sur Actu du Noir :

Citation:

Un roman très sombre de Raúl Argemí


Cela faisait un moment qu’on n’avait pas de nouveau roman de Raúl Argemí. Il revient chez nous avec un polar très sombre : À tombeau ouvert.


2012, Carles Ripoll est un publicitaire sur le déclin, à Barcelone quand il contacté sur facebook par un correspondant qui signe Thedead. Un correspondant qui en fait ne s’adresse pas au personnage inventé de Carles Ripoll, mais à Juan Hiram Gutierrez, argentin, membre d’un groupe de lutte armée d’extrême gauche dans les années 70, qui réussit à fuir les massacres de la junte de Videla.

Qui de ses anciens camarades, qu’il croit tous mort, ou d’anciens tortionnaires peut vouloir son retour à Buenos Aires ? Et pourquoi ? Cela aurait-il un lien avec un magot planqué dans une banque suisse avant le démantèlement du groupe ? Parce qu’il n’en peut plus de fuir et de vivre avec ses fantômes, Carles, ou Juan Hiram, décide de retourner en Argentine livrer une dernière bataille.


Attention, c’est très sombre, et ça secoue.
Gutierrez est tout sauf un personnage aimable, la rage, la honte et l’amertume l’habitent, et sa violence ne demande qu’une étincelle pour exploser. Il se hait et se méprise pour avoir fui, même si la seule autre alternative était la torture et la mort et ne supporte pas celui qu’il est devenu en Espagne. Il vomit les tièdes, les lâches, ceux qui font de grandes phrases sans savoir, les socio-démocrates, ceux qui se croient révoltés alors qu’ils ne font que se mettre minables à force d’alcool et de drogue, les traitres, les amnésiques … Bref un personnage difficile à approcher et aimer, sans concession, ni pour les autres, ni pour lui-même.

Alors tout le monde en prend pour son grade, et le roman se dirige tout droit vers un final que l’on devine très moche.
A la fin du roman, Raúl Argemí remercie ceux, morts ou vivants, auxquels il a emprunté tel ou tel trait, telle ou telle anecdote. On ne peut s’empêcher de penser qu’il y a aussi un peu, ou beaucoup de lui dans ce personnage, avec qui il partage un passé de lutte armée.
Cela rend le roman encore plus poignant.

Alors même si ce n’est pas un roman qui vous remontera le moral, et qu’à un moment ou un autre vous grincerez des dents, n’hésitez pas, foncez à tombeau ouvert vers l’abime.



A noter que Rivages a l’excellente idée de rééditer un précédent roman de l’auteur, Patagonia tchou-tchou, génial roman d’aventure en compagnie d’une magnifique bande de cinglés, dans les paysages merveilleux de Patagonie, sur les traces de Butch Cassidy et du Kid.
A lire ou relire absolument.


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MessagePosté le: Mer Juil 31, 2019 4:11 pm    Sujet du message: Répondre en citant




La chronique de Yan sur Encore du Noir :

Citation:

À tombeau ouvert, de Raúl Argemí



Dans les années 1970, Juan Hiram Gutiérrez et ses camarades, membres d’un groupe armé en lutte contre la dictature, ont déposé pour servir la cause une somme importante dans une banque suisse. Poursuivis par les escadrons de la mort de la Triple A, l’Alliance anticommuniste argentine, ceux qui n’ont pas été arrêtés, retournés ou exécutés, se sont enfoncés plus profondément dans la clandestinité ou ont fui.
Gutiérrez a rejoint l’Espagne en 1975 où il est devenu Carles Ripoll, conseiller politique occulte et cynique au service d’une clientèle qui ne l’est pas moins et auteur d’un livre à succès, L’art d’être un Gros Pourri et de réussir en politique.
En 2012, alors qu’il vit à Barcelone, il reçoit sur Facebook deux messages anonymes. Il a été reconnu et on le défie de revenir à Buenos Aires. Fatigué de se cacher, tiraillé par la honte d’avoir fui, attiré par l’argent qui dort dans la banque suisse et aiguillonné par ce message qui sous-entend qu’il ne serait pas le dernier survivant du groupe, il décide de retourner en Argentine pour solder ses comptes.


Cela faisait longtemps que l’on attendait un nouveau roman de Raúl Argemí après le déstabilisant Ton avant-dernier nom de guerre traduit en 2013 aux éditions Rivages.
À tombeau ouvert, à sa manière, et en particulier à cause d’incessants aller-retour entre les différentes époques de la vie de Gutiérrez/Ripoll, peut aussi être parfois déstabilisant ou, à tout le moins, labyrinthique. Surtout, il est d’une profonde noirceur.
Juan Hiram Gutiérrez n’a rien d’un héros et il le sait. Ce qui le porte avant tout est une colère, intense, à l’égard de ceux pour qui il travaille, à l’égard de ceux qui l’ont poussé à l’exil et enfin et peut-être surtout à l’égard de lui-même qui ne s’est jamais pardonné cet exil qu’il considère comme une trahison à la cause qu’il défendait. Dès lors son parcours professionnel comme sa vie amoureuse chaotique apparaissent comme des manières de continuer à se punir et son retour en Argentine comme un moyen de se racheter ou de payer enfin pour les fautes qu’il a commises.


Particulièrement sombre, donc, À tombeau ouvert porte aussi en lui une véritable mélancolie et une profonde colère qui touchent d’autant plus que l’on ne peut éviter, lorsque l’on connaît un peu le parcours de Raúl Argemí, d’imaginer que sa propre histoire et ses propres sentiments se mêlent à ceux de son personnage.
Si l’humour que l’on connaît chez l’auteur argentin n’est pas totalement absent et si son ironie touche souvent juste, on est bien là face au roman le plus noir et désespéré d’Argemí et peut-être aussi le plus émouvant.


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MessagePosté le: Mar Aoû 13, 2019 4:15 pm    Sujet du message: Répondre en citant




La chronique de Jean-Marc Laherrère sur Actu du Noir :

Citation:

Le retour de Butch Cassidy



Raúl Argemí n’était pas à Toulouse cette année. Mais il y était l’an dernier et m’avait dit que Patagonia Chu Chu était en cours de traduction. J’ai donc attendu près d’un an avant de l’avoir dans les mains. Ici, il est devenu Patagonia Tchou-Tchou. Et ça valait le coup d’attendre, c’est un de mes gros coups de cœur de la rentrée.


Aguada Requena, Patagonie. Deux hommes montent dans la Trochita, ce petit train à vapeur qui parcourt quatre cent kilomètres au milieu de nulle part, unique lien avec le reste du monde pour les gauchos qui vivent là. Ils s’appellent Butch Cassidy et Juan Battista Bairoletto et s’apprêtent à prendre le train en otage, pour délivrer Beto, le frère de Butch qui va monter un peu plus loin pour être transféré de prison.
En réalité, il s’agit d’un marin et d’un conducteur de métro au chômage. Et rien ne va se passer comme prévu. Tout sera plus compliqué, plus fou, plus grand.


Un roman furieusement argentin qui donne envie de partir immédiatement pour la Patagonie, même si la Trochita ne roule plus, et de se perdre dans son immensité pour rencontrer, en vrai, des personnages aussi fous, aussi généreux, aussi magiques.
On sourit, on rit, on a la larme à l’œil, on s’indigne, on tremble, on s’enthousiasme avec l’équipe de bras cassés magnifiques que Raúl Argemí a inventés. Et on pleure à la fin de les laisser, on aurait bien continué ainsi, des jours durant.


Entre temps, on a admiré les paysages désolés mais grandioses de Patagonie, on a senti l’odeur de la viande grillée, on a vibré à un match de foot surréaliste, on a eu envie de massacrer une pourriture de sénateur en tournée de campagne électorale, on s’est ému d’amours naissantes… Bref, on a vécu intensément.


On a aussi réfléchi sur cette région à part, terre d’anarchistes et d’indiens, terre d’utopies et de répressions sanglantes, terre qui attire les fous, comme ce gascon qui se déclara Roi de Patagonie, terre pour se perdre, ou se retrouver, terre de violence et de solidarité. Un décor hors norme, pour des histoires hors du commun.


Merci à Raúl Argemí de nous régaler ici avec une de ces histoires, vaste et lumineuse comme le ciel de Patagonie, triste et tendre comme un tango, qu’on termine avec un nœud dans la gorge et le sourire aux lèvres.




Pour ceux qui veulent en savoir un peu plus sur la Trochita (en français), et sur Juan Battista Bairoletto (en espagnol). Je ne vous ferai pas l’injure de vous renvoyer à des liens sur Butch Cassidy…







La chronique de Yan sur Encore du Noir :

Citation:

À lui de vous faire préférer le train.

Raúl Argemí : Patagonia tchou-tchou




Le polar Les morts perdent toujours leurs chaussures, m’avait enchanté. J’y avais découvert les talents de conteur et la fantaisie d’Argemí. Et pourtant, même si la barre était à mon avis placée assez haut, on me disait, de ci, de là, que ce n’était pas ce que l’auteur argentin avait fait de mieux.


En effet, les aventures de Butch Cassidy et de Juan Batista Bairoletto dans la Trochita, petit train qui dessert à une vitesse fulgurante, variant de zéro à quarante-cinq kilomètres/heures, 400 km de voies au fin fond de la Patagonie, viennent le confirmer : Raúl Argemí, avec Patagonia Tchou-Tchou, nous offre une histoire encore plus belle et plus folle que dans son roman précédent.


Butch et Bairoletto, sont en fait un ancien marin et un ancien conducteur de métro au chômage (même si le premier revendique être le petit-fils du Butch Cassidy original). Deux idéalistes et surtout deux bras cassés, qui ont décidé de prendre en otage les passagers de ce petit train dans lequel doit être convoyé Beto, le frère de Butch, à l’occasion d’un transfert de prison.
Ce qui n’était pas prévu – rien, d’ailleurs, ne l’était vraiment – c’est que les passagers et l’équipage, une vingtaine d’altermondialistes allemands, une indienne mapuche enceinte jusqu’aux yeux, un couple de paysans… feraient preuve d’un aussi bon esprit en fraternisant presqu’aussitôt avec leurs kidnappeurs.


Dès lors démarre une lente odyssée patagone surréaliste où l’on verra un sénateur de droite candidat à la présidentielle prendre quasiment en otages les preneurs d’otages, un match de foot Argentine-Reste du monde joué dans la neige avec une pomme de pin, les envolées revendicatives de Bairoletto et ses prouesses sexuelles inattendues au milieu des poules…


Cette escapade burlesque est servie par un style classique et fluide, une sorte d’humour distancié et flegmatique, qui fait tout le charme d’Argemí. Pour autant, il ne s’agit pas que d’une farce. C’est aussi la chronique d’un monde qui se délite mais dans lequel la camaraderie et la solidarité, portées par les utopies, ont encore droit de cité.
D’un optimisme loin d’être béat –et certaines scènes sont même carrément tristes – Patagonia Tchou-Tchou enchante et met du baume au cœur. Une saine lecture.



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